Mon Personnage Espèce: Lion de Savane Âge: 2 ans (Adolescente) Rang: Princesse héritière de Prideland Alignement: Bon Relation(s):
Mar 17 Mai - 13:37
HONOR HIM
Times end, because they have to.
Because there’s no such thing as happy ever after : it’s just a lie we tell ourselves because the truth is so hard.
Ce fut le bruit de la foule revenant de Prideland qui éveilla Tadji ce jour-là. Perdu au cœur des ténèbres, le jeune lion au pelage pourpre mit un moment avant de se rappeler ce qui se passait, ce qui s’était passé. Plus tôt dans la journée – beaucoup plus tôt à vrai dire – les adultes d’Outland s’étaient rassemblés en grondant. Tadji n’avait pas vraiment compris ce qui se passait alors, mais son cœur savait que c’était quelque chose de grave. On lui avait dit de rester dans la Termitière, à l’abri – mais de quoi ? – et Tadji avait obéit, comme tous les autres lionceaux de la Terre des Exilés. Il avait vu le royaume se vider comme jamais auparavant, et ne restèrent plus que sur Outland les lionceaux et les infirmes, ceux qui étaient trop jeunes ou trop vieux pour se battre. Tadji avait d’abord obéit aux adultes, mais les longues heures d’attente avaient eu raison de sa patience. Lui qui ne comprenait pas ce qui se passait voulait savoir. Il voulait sortir, il voulait faire ce qu’il faisait d’habitude, mais ce jour n’était pas un jour habituel. Ce jour était un jour terrible, mais Tadji l’ignorait encore.
L’ennuie, après l’avoir plongé dans un état d’excitation inimaginable, avait fini par le plonger dans un état de somnolence à demi-éveillé. L’après-midi touchait à sa fin lorsque Tadji s’endormi finalement, après avoir tenté bien en vain de découvrir ce qui se tramait. Des rumeurs circulaient parmi les lionceaux et l’on parlait de guerre, mais aucun des adultes présents ne confirma jamais ces dires.
Le ciel était rougeoyant sur Outland et le soleil avait disparu depuis un moment derrière l’horizon lorsque revinrent, enfin, les adultes. En trombe, Tadji sortit de la Termitière et découvrit les siens, rassemblés en un seul et même groupe. Une atmosphère lourde pesait sur le royaume : certains étaient blessés, d’autres en larme. Des yeux, Tadji chercha sa mère, et lorsqu’il la trouva, il se précipita vers elle. Une boule venait d’apparaître dans son petit ventre … il chercha dans les yeux de sa mère le réconfort habituel, mais il y trouva à la place une tristesse infinie. C’est à ce moment précis que Tadji comprit le premier drame : Massempo n’était pas là. Tadji l’avait vu partir avec les autres adultes, mais le Roi d’Outland n’était pas revenu … reviendrait-il seulement ? Silencieux, le petit lion au pelage pourpre se figea, tandis que son esprit faisait pour la première fois la connaissance de la mort et de son irrémédiable conséquence. Trop jeune pour comprendre toute l’ampleur de la situation, le cœur de Tadji n’en était pas moins submergé par les différentes émotions. Massempo était son grand père et s’il n’avait jamais été particulièrement proche de lui, il n’en demeurait pas moins un membre de sa famille, quelqu’un qu’il devait aimer et chérir. Au sang des Outlanders se mêlaient les larmes et de sentiments plus ambivalents que jamais. Certains avaient perdu, d’autre avaient gagné, mais aujourd’hui était la preuve amère que la guerre ne laissait jamais de vainqueurs ni de vaincus, seulement des survivants. Unis dans la tristesse, les Outlanders s’en rendaient plus que jamais compte, car leur roi à tous était mort.
Sans un mot, Tadji suivit sa mère partout où elle alla, refusant de la quitter de peur de la voir disparaître à son tour. Sans que Tadji ne comprenne pourquoi, Tahani s’éloigna bientôt de la Termitière et d’Outland pour se diriger vers un lieu qu’ils ne connaissaient que trop bien : la Lande des Sans-Terre, où vivait Samekh et le reste de sa famille. Malgré le chagrin qui lui rongeait le cœur, Tadji était heureux d’aller voir son père. Quelle extraordinaire aventure allait-il bien lui conter cette fois-ci ? Le petit lion connaissait déjà tout de la Terre de Feu, du moins le croyait-il … mais à mesure qu’ils avançaient, le cœur de Tadji se serrait. Il sentait bien que quelque chose n’allait pas. S’il avait d’abord mis cela sur le dos de la mort de Massempo – ce qui était tout à fait légitime – le petit lion sentait désormais que quelque chose de plus grave encore était arrivé, quelque chose qui allait chambouler à tout jamais sa vie et son existence.
Au loin, malgré l’obscurité, Tadji aperçu la silhouette dorée de Kuzali. Elle se trouvait aux côtés de Samba et d’Ishana, et pour la seconde fois de la journée Tadji se figea de nouveau, abandonnant sa mère qui continuait toujours plus en direction des trois lionnes. Les yeux emplis d’espoir, Tadji chercha en vain la silhouette de son père.
Mais Samekh n’était pas là.
C’est alors que Tadji comprit ce qui s’était passé, mais il ne voulait pas y croire. Au lieu de cela, il s’écria presque.
— Où est Papa ? demanda-t-il. Maman, où est Papa ?
Tadji hésita un moment, puis il se mit à courir en direction des trois lionnes.
— Où est Papa ? Où est mon Papa ? Il va revenir ? demanda de nouveau Tadji en se rapprochant de ses tantes et de sa cousine.
Face à leur silence, Tadji se pétrifia. Le soleil avait depuis longtemps laissé sa place aux étoiles, mais le monde de Tadji s’effondrait déjà.
— Dites-moi qu’il va revenir. S’il vous plait, dites-moi qu’il va revenir. S’il vous plait … implora le petit lion.
Des larmes apparurent dans les yeux de Tadji, les toutes premières de son existence. Le jeune prince supplia encore et encore sans que jamais rien n’y fasse : son père ne reviendrait pas, son père ne reviendrait jamais.
* * *
Par la suite, Mara partit chercher Vita et la nouvelle de la mort de Samekh se propagea dans la nuit pour qui voulait l’entendre. Lorsque Vita les eut rejoints, ils partirent tous en direction de Prideland, où attendait le corps de celui qui aurai pu être, si le destin le lui avait permis, le seigneur d’une terre bien lointaine. Gisant au sommet du Rocher de la Fierté, le corps de Samekh demeurait immobile et intact. Un silence mortuaire régna un moment, avant que Samba ne se décide à parler.
— Il faut brûler son corps affirma la lionne rouge. Il faut brûler son corps ou … — Ou son esprit ne rejoindra jamais l’Esprit du Feu … acheva Vita
Lui qui avait toujours cordialement haï Samekh pour des raisons qui lui était propre – mais pas si personnel que cela – cette nuit n’en était pas moins une épreuve. Malgré sa rancœur, aucune joie ne se dessinait sur son visage – comment l’aurait-il pu ? – C’était comme si un ennemi qu’il avait toujours respecté venait de tomber, ce genre de vieil ennemi que l’on n’oublie jamais. Vita n’avait peut-être jamais aimé Samekh, mais il l’avait toujours profondément respecté, sans ne jamais le montrer. Il avait toujours respecté ses choix et sa ténacité, cette force qui avait fait de lui un Enfant du Feu comme le monde en voit rarement. Samekh n’avait jamais été celui que l’on voulait, mais il avait toujours été celui dont on avait besoin. Ce rôle, il ne l’avait jamais renié, et Vita en avait frais les frais mieux que quiconque.
Malgré sa peine, Samba reprit la parole.
— Il faut le faire … il faut le faire maintenant. Il n’aurait pas voulu que son corps soit sali par la Nuit … affirma la vieille lionne.
Les Enfants du Feu avaient toujours considéré la nuit comme un ennemi, car la Nuit était l’ennemi du Jour, qui était l’allié du Feu. Nombreuses étaient les croyances des Enfants du Feu, dont Samba était l’héritière.
Par la suite, chacun s’affaira à ramener en haut du Rocher de l’herbe sèche et des brindilles, qu’ils entassèrent autour du corps de Samekh. L’orage avait trempé toutes les choses de la terre, mais un vent miraculeux souffla bientôt en haut du Rocher. Il sécha tout ce qui s’y trouvait, apportant avec lui d’odeur de la terre mouillée.
La nuit était presque achevée lorsque tout fut prêt, mais quelque chose troublait le cœur de Samba. Il était coutumes que le bûcher d’un fils du feu soit allumé par son fils, tout comme le bûcher d’une fille du feu devait être allumé par sa fille, mais tandis que Samba posait son regard sur Tadji, sa conscience ne pouvait se résoudre à lui demande une telle chose. C’est alors que Vita, contre toute attente, s’avança vers sa mère.
— Je vais le faire … déclara l’adolescent. Je serai le Porteur du Feu.
Il partit alors en direction des Montagnes Fumantes où Samekh avait, jadis, découvert les cratères de feu. Lorsque Vita revint, le jour s’apprêtait à se lever. Il maniait avec grande prudence la branche enflammée qu’il avait porté dans sa gueule tout au long du trajet. Les yeux de Samba fixèrent les flammes, tandis que Vita s’approchait toujours plus du bûcher. L’humidité donna du fil à retordre aux flammes, qui peinèrent à enflammer les branches et l’herbes, mais quelque chose semblait veiller sur eux, car le vent raviva les flammes, qui s’élevaient toujours plus haut à mesure que le temps s’écoulait. Bientôt, tout ne fut que brasier, et le jour se leva sur la Terre des Lions.
C’était le premier jour d’une ère nouvelle. Le premier jour sans Samekh.
“While others search for what they can take, a true leader searches for what he can give
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