Un Fantôme dans la Nuit
Depuis peu, une curieuse rumeur circule sur la Lande et parmi les lions : certains affirment avoir vu à plusieurs reprises, lors des nuits les plus sombres, une bien étrange silhouette d’un blanc pâle et transparent, errant aux alentours des Montagnes Rocheuses. Si beaucoup parlent d’hallucinations et d’histoires à dormir debout, personne ne connait réellement la vérité. Animal nocturne ou véritable fantôme ? Ami, ennemi ou signe du destin ? Le mystère demeure et ne manque pas de faire parler de lui …

Vous êtes libres, dans vos prochains RPs, de mentionner cette étrange apparition, à une seule condition : personne n’est encore autorisé à la « rencontrer » ni à dévoiler la vérité à son sujet. Vos personnages peuvent bien évidemment mentirent et inventer des histoires concernant ce soi-disant fantôme.

C'est une soirée calme, la nuit s'était abattue sur la Lande sans un bruit, et étrangement, tout le monde semblait dormir à points fermés. Tout le monde, sauf deux jeunes lions, sûrement des Mositus, qui déboulèrent parmi les guerriers en hurlant qu'il avaient vus... Un fantôme. Évidemment, ils crurent d'abord à une blague, mais ils avaient l'air plus que sincère, et on ne peut plus effrayés. Nawapa fut parmi les premiers à se lever pour aller à la rencontre des jeunes, avec Mina, et un guerrier Pride du nom de Tusevo. Elle s'ébroua et voyant que ses compagnons de Clan accablaient déjà la lionne de questions, elle n'en rajouta pas. Elle s'approcha des Mositus qui, lui semblait-il, s'appelaient Akynyi et Shangha. C'étaient deux lionceaux, apeurés, qui prétendaient avoir assisté à une apparition, il y avait quelques instants seulement. La femelle veloutée regarda ses camarades de Clan se lever les uns après les autres, certains grognaient et maudissaient les deux petits, mais la plupart tentaient d'émerger de leur sommeil en baillant.
Un sourire bienveillant étira ses babines lorsqu'elle posa son regard sur Akynyi, puis sur Shangha. Ils étaient jeunes, et sûrement en manque d'aventures, mais quelques chose sur leur visages et dans leurs voix semblait on ne peut plus sincère. Nawapa savait reconnaître les menteurs, et eux n'en étaient pas. Alors, y'avait-il vraiment un spectre, là-bas, dans la Vallée ? Après tout, avec ces histoires de Grands Esprits et autres contes chamanesques, il était dur de réfréner cette petite voix dans sa tête qui lui murmurait d'écouter ce que les lionceaux avaient à dire. La guerrière se tut donc et se contenta de tenter de rassurer les deux petits avec une expression douce sur son visage. Elle murmura :

« N'ayez crainte, c'est fini. Racontez-nous. »

Peut-être avaient-ils peur de ne pas être pris au sérieux ? Nawapa se promit d'écouter ce qu'ils avaient à dire sans les juger. Après tout, si il ne s'agissait que d'une blagues, ils allaient vite le regretter, car bientôt, tout le Baobab serait réveillé.

Cette nuit-là, il semblait y avoir de l'agitation. En effet, un grand cri d'une voix de lionceau affirmait avoir vu... Un fantôme. A l'entente de ce mot, le Prince, crevé, ouvrit un oeil fainéant vers la scène, tandis que certaines lionnes semblaient déjà prêtes à écouter ces mioches qui ne faisaient que s'amuser. Lui aussi, il avait déjà fait ce genre de farces, et maintenant, il comprenait à quel point il avait pu être agaçant.

Enfin... Les enfants semblaient insister, et malgré les nuits courtes qu'il avait pour diverses raisons, Kumpa décida lui aussi d'aller voir ce qu'il se passe.

« Nous avons vu une chose blanchâtre dans la vallée. De loin son expression était vide, sans vie, la chose marchait bizarrement aussi. Il y a aucun doute nous l'avons vu de nos propres yeux c'est un fantôme ! » Affirma le petit mâle. L'autre petite cria, persuasive : « On ne vous aurait pas réveillé pour rien ! Sangha dit vrai : nous avons vu ce fantôme ! »

Le lion doré regardait alors les autres adultes présents, qui semblaient prendre en considération la crainte des petits. Kumpa croisa le regard de Mina, soupira, songeant à ce qu'il avait affirmé en présence de Kuzali, quelques jours auparavant : « La vérite sort de la bouche des enfants ». Était-ce vraiment le cas cette fois-ci ? Le Prince de Prideland eut un sourire narquois et se pencha malicieusement à hauteur des lionceaux, provocateur :

« Menteurs ! Vous avez-vu quelle heure il est ?! Personnellement, il me faudrait le voir pour le croire, gamins. »

Kumpa sous-entendait évidemment qu'il fallait aller voir une bonne fois pour toute à la Vallée. Cette provocation lui rappelait son égocentrique début d'adolescence, et il savait bien quelle serait la réaction des deux lionceaux dont on remettait en cause leur témoignage. Au moins, les adultes ne se perdraient pas en interrogations... Il n'y en aura plus. Et c'était pas le truc de Kumpa de toutes façons.

D'un signe de tête, il pria les autres adultes à s'apprêter à suivre les lionceaux... On ne sait jamais.

L'intervention de Kumpa confirma les doutes de Nawapa sur la véracité des dires des deux enfants. Il avait raison, ils y avaient tous crut mais ces lionceaux ne cherchaient sûrement qu'à s'amuser. Était-ce à cause des rumeurs sur des apparitions fantomatiques qui augmentaient de plus en plus que la plupart des lions présents y avaient crut sans se poser de questions ? Tous semblaient surtout curieux de découvrir ce qui se cachait derrière le mystère du spectre de la Vallée, et la guerrière au pelage velouté ne faisait pas exception.

Pourtant, le Roi semblait d'humeur joueuses, et ses paroles invitaient explicitement à l'exploration nocturne. Évidemment, les deux jeunes mordirent à l'hameçon, et c'est ainsi qu'un dizaine de lions Pridelanders, Mositus ou même rebelles Freelander marchèrent vers la direction indiquée par les lionceaux. Nawapa peinait à se remettre de son séjour chez les Nyeusis, mais sa personnalité commençait à refaire surface, et après tout, pourquoi ne pas s'amuser un peu ce soir ? Les autres lions proposaient de chercher des preuves, ce genre de choses. La guerrière, elle, prenait plus cela comme un jeu et leva les yeux au ciel en signe d'une très légère exaspération. Ses camarades ne comprenaient-ils pas ? Si traque il y avait, elle allait être amusante, alors pourquoi sentait-elle une odeur de peur ?

Nawapa allait se placer aux côtés du Prince, bien droite, et laissa sa voix résonner dans la Vallée sur un ton de défi :

« Hé bien, si il y a un fantôme ici, qu'il se montre, nous l'attendons ! »

- Dans ce cas c'est l'occasion propice pour le faire n'est-ce pas Prince Kumpa ?

Le prince déposa son regard vers la voix, et reconnu un Pridelander. Kumpa fit un sourire positif comme pour approuver ses dires secrètement.

« On était dans la vallée et on a vu ce lion tout blanc comme la Lune. Il avait l'air de flotter sur l'herbe ! Sangha a voulu s'en approcher, mais je l'ai forcé à se cacher quand il a failli nous voir.. » Répliqua la petite. « Vous allez voir si je mens, suivez-moi si vous doutez tant de mes propos »

Kumpa eut un air satisfait. Les deux lionceaux s'élancèrent alors vers les Montagnes, dans la Vallée, afin de prouver aux adultes qu'ils n'étaient pas des menteurs. Les lions et lionnes réveillés suivirent, intrigués. Les seules explications logiques était soit une hallucination, soit un nordique... Mais que ferait un Nordique ici ? Et si tard ? Kumpa ne comprenait pas bien ce qu'il se tramait, mais il y avait en effet déjà eu quelques rumeurs au sujet d'une présence fantôme. En tout cas, arrivés dans la plaine, il n'y avait pas l'ombre d'un lion.

- Peut-être devrions-nous examiner le coin en détail, si quelque chose est effectivement passer par là on trouvera quelque chose quoi que l'absence de ce quelque chose prouvera l'hypothèse d'un éventuel fantôme ou tout autre esprit mystérieux.

« Et bien, faites donc. Et faites attention, ne restez pas seuls, on ne sait jamais. » Dit-il simplement. « Mina, nous allons observer par là. »

Kumpa mena alors l'enquête dans une direction. Après tout, mieux valait ne pas se promener seuls... S'il s'avérait réellement y avoir un danger ici. C'était le calme plat et tandis que les enfants s'expliquaient encore avec des lionnes, Kumpa et Mina s'aventurèrent dans un coin un peu plus éloigné. La vallée était froide et peu accueillante, les conditions idéales pour les esprits hé hé hé.

Soudain, le prince arrêta la marche, tandis que son regard bleuté s'arrêtait une silhouette particulièrement fine aux reflets blanchâtres. Il ordonna alors silencieusement à sa camarade Pridelander et amie d'enfance :

« Mina, veux-tu bien prévenir les autres calmement ?... Je crois que nous avons trouvé notre fantôme. »

Aucun doute, il s'agissait bien d'un lion, et non d'une illusion. Impossible à décrire parfaitement à cette distance, il ne semblait pas encore alerté par la présence du prince. Comme un prédateur, le prince fixait sa cible sans la lâcher. Néanmoins, le vent balayait la vallée et la présence du petit groupe ne saurait être divulguée bien longtemps.

Je n’avais rien demandé à personne, j’étais juste sorti comme d’habitude me nourrir à la tombée de la nuit, pourquoi a-t-il fallu que ces deux lionceaux me voient et veuillent m’approcher ? Moi je m’étais juste un peu avancé pour voir ce qu’ils étaient, rien de plus.

D’habitude, on ne cherche pas à m’approcher… Et ça m’allait très bien ! Enfin, quand ils ont fini par partir, je croyais que je serais tranquille. Mais qu’est-ce que je suis allé imaginer, sérieusement ? J’ai continué mes petites affaires avec Popo, il volait en avant pour m’indiquer ce que je pouvais trouver.

Et voilà que les lionceaux sont revenus… Mais pas seuls, il y avait tout un groupe d’adulte avec eux ! Je n’étais pas sûr qu’ils m’aient vu au départ, alors j’ai continué mon chemin, en espérant qu’ils confondent ma présence à celle d’un fantôme ou je ne sais pas trop quoi, enfin quelque chose d’autre qu’ils n’iraient pas approcher.

Mais le vent m’a vite indiqué que non seulement ils ne partaient pas, mais en plus, ils devaient surement chercher quelqu’un… Il y en a un qui m’avait vu, j’ai paniqué quand j’ai remarqué qu’ils allaient venir vers moi. J’ai couru me mettre à l’abri en me jetant dans un buisson, terrifié de leurs possibles réactions à mon égard, je ne pouvais pas savoir ce que leur avaient dit ces lionceaux. Alors, terré dans mon buisson, j’ai attendu et prié qu’ils s’en aillent, genre, très loin et qu’ils me laissent tranquille. Popo n’a pas compris ce que je faisais, il est revenu vers moi et voletait au dessus de ma cachette. Il allait surement me faire repérer !

- Popo, arrête ! Ils vont me voir ! Lui ai-je chuchoté, effrayé de cette rencontre qui se confirmait seconde après seconde.

Nawapa regarda Kumpa et Mina s'éloigner, lorsqu'une mince silhouette aux traits pâles apparut non loin d'eux. Les deux compagnons restèrent là bas quelques instants, puis la jeune lionne crème revint vers eux à toute vitesse :

« Le fantôme, il est là-bas »

Allons bon. Alors il y avait vraiment un spectre, là-bas, qui se baladait dans la Vallée ? Ces lionceaux ne mentaient pas, ou ne faisaient pas de plaisanterie ? La guerrière avait du mal à y croire, et même si elle avait énormément de respect pour l'amie de son Roi, elle ne put s'empêcher de lever un sourcil, amusée. Non, elle avait beaucoup de mal à y croire, croire au fait que les silhouettes des lions morts revenaient les hanter sur terre. Dans le Désert de ses ancêtres, on gardait les os des proches défunts, on les protégeait, même si ce n'était pas vraiment utile car personne n'osait toucher aux squelettes des morts. Il y avait des croyances comme quoi des lionnes avaient revus leurs compagnons morts, mais la guerrière, très terre à terre, n'y avait jamais vraiment crut. Elle était persuadée que le ciel était pleins d'esprit, mais certainement pas la terre. Nawapa s'avança vers elle avec un sourire amusé et lança, taquine :

« Alors allons-y. »

Elle dépassa la jeune femelle, et s'élança afin de rejoindre Kumpa. Il était le seul avec Mobali à qui elle devait de l'administration sur Prideland. Elle était une excellente guerrière, une redoutable combattante, et avait confiance en elle. Son enlèvement chez les Nyeusis l'avait jetée au fond du trou, mais elle avait remonte la pente, et désormais, une puissante envie de vengeance et de batailles l'animait. Son entrainement dans son Désert natal lui avait beaucoup servi, et elle avait déjà prouvé sa valeur lors de la bataille de Prideland. Elle sourit au roi et murmura :

« Alors, avons-nous vraiment affaire à un fantôme ? »

Elle plissa les yeux pour mieux voir. Une ombre blanche se mouvait dans les herbes hautes, poussant de petits chuchotements effrayés. La scène en était presque comique, il tentait de se cacher, mais ça ne réussissait absolument pas, et il était accroupi dans la savane, se tortillant pour passer inaperçu. La lionne veloutée s'allongea sur le sol et rampa discrètement jusqu'au félin pâle. Elle arriva juste devant lui et qu'elle ne fut pas sa stupeur de voir un lion blanc comme la neige, aux yeux rouges rubis remplis de frayeur. Il y avait un problème, il était.. Différent. Il tremblait de peur. Nawapa s'approcha de lui, le rassurant doucement de la voix :

« Ne t'inquiète pas. Je suis Nawapa, nous sommes des Pridelanders. elle lui sourit tendrement et continua. Nous ne te feront aucun mal, je te le promets. Approche. »

Ce lion était très étrange, mais semblait bien inoffensif. Mina était d'abord révoltée par la proposition de son ami, mais accepta finalement d'aller alerter les autres. Lui, il devait simplement ne pas perdre de vue le lion blanc le temps que les autres arrivent. Cependant, cette masse de lions pourraient l'effrayer mais qu'importe, c'était ce qu'il arrivait quand on s'approchait un peu trop d'un territoire occupé, le lion blanc l'apprendra à ses dépends...

Tandis que Mina s'éloignait, le fameux fantôme se mit à détaler dans un buisson non loin. Surpris par cette réaction, le prince resta béat jusqu'à ce que Nawapa, qui venait d'arriver, l'invita à venir vérifier s'il s'agissait bien d'un fantôme. Il fallait dire que cette excursion leur rendait à tous leur âme d'enfant, sans aucun doute. Kina, une autre Pridelander, rejoignit le coeur de l'intrigue également. Quant aux autres, Kumpa leur signala doucement mais assez audible pour l’apeuré, afin de le rassurer lui aussi :

« Restez en arrière, trop de lions sur lui l’effraierait. »

Kumpa s'avança alors lui aussi vers le fameux buisson, fixa d'abord le volatile, toujours aussi surpris par ce qu'il semblait être un compagnon pour le mystérieux lion, pour baisser son regard sur le félin, attendant une réponse ou quelconque réaction de sa part... En espérant qu'il soit coopératif.

Je le savais, ils n’allaient pas me laisser tranquille, il y en avait déjà deux qui s’approchaient. Deux lionnes. La première, claire, s’est présentée Nawapa et disait appartenir aux Pridelanders. Je n’avais aucune idée de ce que ça pouvait être, comment une terre pouvait être fière ? Enfin, elle parlait doucement, elle ne semblait pas me vouloir de mal, mais j’avais peur. Popo s’était perché dans ma crinière alors que je m’étais relevé pour les observer. Je les distinguais mal, la nuit n’aidant pas.

Mais tandis que la dénommée Nawapa me rassurait un peu, la deuxième lionne demanda qui j’étais, j’ai sursauté, elle me faisait peur. A côté de la lionne claire, celle-ci ne m’inspirait aucune confiance. Et le gros lion doré encore moins ! Il avait l’air très fort et autoritaire, il a arrêté les autres lions d’approcher, mais bizarrement, ça ne me rassurait pas, lui s’était avancé vers moi, j’ai eu un mouvement de recul, j’avais réellement peur ! Je n’arrivais même pas à esquisser un son, juste un couinement à peine audible de lionceau, aurait dit Popo.
D’ailleurs, c’est lui qui prit la parole, bien plus à l’aise que moi, alors qu’il n’était qu’une chauve-souris au milieu de quatre félins, lançant avec force et même amusement :

- Cet espèce de suricate géant s’appelle Tanake ! Essayez de ne pas trop me le terroriser, vous l’avez déjà remarqué, il est aussi inoffensif qu’un bébé gazelle ! Qu’est-ce que vous lui voulez ?

Mais pourquoi il engageait la conversation ? J’aurais bien voulu m’enfuir tant qu’il les distrayait, mais il se trouvait que la chauve-souris était sur mon cou, de ce fait, les trois lions me regardait aussi, pas moyen de leur fausser compagnie… Quelle poisse ! Résigné mais bloqué par la peur sur place, je fixais les trois félins qui m’encerclaient presque, assis dans la poussière, les pattes avant tendues et écartées dans une position surement ridicule mais j’avoue que je n’y pensais pas vraiment, essayant de comprendre ce qu’ils me voulaient. D’habitude, je n’avais jamais été inquiété avant.