Prince Of Nothing

Être autorisé à vivre sur Prideland était presque ennuyeux comparé à la vie qu'il avait jusqu'à présent mené. Lui qui c'était toujours battu pour avoir quelque chose, il se voyait désormais recevoir tout sur un plateau d'argent, ou presque. Nourriture, eau, repos, Samekh avait désormais tout à portée de patte, et ce sentiment lui était bien étrange - pour ne pas dire inconnu - car il n'avait jamais vécu comme ça. Samekh n'avait jamais été de ces lions qui se laissaient vivre, attendant que les choses viennent à eux plutôt que d'aller à elles. Cette vie s'offrait maintenant à lui, et pourtant ... Samekh le savait, jamais il ne s'y abandonnerait.

Lorsque Misaada l'avait invité à vivre sur Prideland, Samekh n'avait pas hésité une seule seconde, non pas pour la vie facile qui lui était promise, mais pour la seconde chance qu'il y entrevoyait. Avec lui, il avait emmené Kuzali, la jeune lionne qu'il avait rencontré aux frontières du Désert, quelque temps avant la mort de Farao. Contre toute attente, il avait fini par s'attacher à cette femelle, même s'il ne le montrait pas véritablement. Samekh avait toujours été quelqu'un de particulièrement réservé lorsqu'il s'agissait d'amour ou d'amitié, car il considérait que ce genre de sentiments n'avaient pas besoin d'être montré : ils se ressentaient. C'était là l'un de ses plus grands défauts, car tout le monde n'avait pas ce même langage. Kuzali et lui avaient vécus quelques aventures depuis leur rencontre, aventures qui leur avaient permis de se découvrir et de se connaître. Sans connaître leurs secrets respectifs, ils savaient désormais comment l'un et l'autre fonctionnait, et c'était le plus important.

Allongé l'un et l'autre sur l'un des nombreux rochers de Prideland, la fainéantise les avait menés à l'écart du Rocher de la Fierté, au bord d'une étendue d'eau que les pridelanders nommaient l'Etang. L'après-midi s'annonçait lourde et pluvieuse, car de sombres nuages avaient envahi le ciel ... c'était de saison, et Samekh avait toujours préféré la pluie à la chaleur. Observant l'horizon tel un garde-frontière, l'intention du mâle à la crinière brune fut attirée par un nouvel arrivant sur les rives de l'Etang. Même de loin, Samekh le reconnaissait sans hésiter : il s'agissait de Kumpa, l'actuel Prince de Prideland et le futur Roi. Misaada ne semblait pas de cet avis et avait bien l'intention de l'écarter aussi discrètement que surement du pouvoir. Samekh, lui, se fichait bien de tout ça, car les affaires de ce vieux lion mal léché ne le concernaient plus maintenant.

Kumpa n'avait pas tellement de chance, car Samekh s'ennuyait terriblement ... mais la vision qui venait de s'offrir à lui le sortit de sa torpeur, et d'un seul geste le mâle se leva, secouant son corps de la poussière qui avait pu s'y coller.

— Regarde qui va là, seul et sans escorte ...

Dit-il doucement à Kuzali, qui somnolait elle aussi non loin. Samekh n'avait jamais été particulièrement affectueux envers la lionne au pelage d'or, mais s'il y avait bien une chose que le mâle adorait, s'était lui donner des surnoms qu'elle détestait ; et cette fois-ci ne fut pas une exception.

— Viens, femelle, je vais te montrer comment on se fait des amis.

Affirma Samekh, un sourire sur le coin des babines. Si le mâle au pelage rouge considérait certaines femelles comme clairement inférieure, ce n'était pas le cas pour Kuzali. En réalité, Kuzali avait pris la place de Samba dans le coeur de Samekh, cette soeur que le mâle croyait avoir perdu à jamais. Sam savait bien que ce n'était pas elle, mais il n'avait pas pu s'empêcher de faire un rapprochement, car elle se ressemblait beaucoup.

Le mâle à la crinière brune descendit de son rocher et partit rejoindre le jeune prince qui, sans aucun doute, était venu s'abreuver. Sa crinière rousse s'était incroyablement développée depuis la dernière fois qu'il l'avait vu, sans parler de sa carrure qui s'était étoffée. Kumpa n'avait plus rien d'un jeune adolescent fringuant désormais : sa carrure le rendait mâture et sûr de lui, mais Samekh le savait au fond de lui il demeurait cet enfant qui avait perdu son père trop tôt. Le vieux mâle n'avait absolument pas l'intention de faire ami-ami avec le Prince ; en réalité il s'ennuyait, et il avait bien l'intention d'ennuyer Kumpa. Ça n'avait rien de personnel, il se trouvait simplement au mauvais endroit au mauvais moment.

— Bonjour Prince Kumpa. Quel plaisir de faire enfin votre rencontre, je veux dire, officiellement ... l'apostropha Samekh en s'approchant. Nous n'avons pas été présenté il me semble : je me nomme Samekh, et voici ma ... (le mâle ne savait pas vraiment quel statut donner à Kuzali) ... compagne de voyage, Kuzali.

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Depuis que Misaada avait fait rentrer « les exilés » au sein de Prideland, les tensions étaient palpables. Bien que discrètes et non déclarées, elles n'en demeuraient pas moins présente, et Samekh l'avait sentit à l'instant même de son arrivée. Le vieux lion le savait bien, les mensonges de Misaada avaient beau avoir gagné un nombre considérable de coeurs au sein des Pridelanders, certains demeuraient perplexes et songeurs, et d'autre en colère ... Samekh le savait, Malkia et ses fils en faisaient partis. Comment les choses pouvaient-elles être différentes ? Ils avaient été les premiers concernés par cette tragédie, et même si Misaada tentait subtilement de faire passer la mort de Farao pour un coup monté ériger par la Reine, le lion au pelage rouge savait bien de quoi il était question ... car contrairement à beaucoup, il connaissait la vérité, celle qui n'avait pas été dite et que Misaada tentait tant bien que mal d'étouffer.

Samekh observa un moment Kumpa, tout à fait silencieusement. Il ne pouvait s'empêcher de remarquer la ressemblance frappante que le jeune mâle avait avec son père. Même carrure, même regard, seules les couleurs différaient, mais Samekh ne s'y trompait pas : en dehors du physique, le père et le fils n'avaient rien à voir. De ce que le mâle en savait, Farao avait été un Roi passif et influencé, et c'était bien ce qui l'avait mené à sa perte. Kumpa en revanche n'était pas de ce genre là, Samekh n'avait pas besoin de le connaître pour le savoir : il lui suffisait d'observer les réactions de Misaada lorsque quelqu'un mentionnait le Prince.

— Pour ma part, j'ai connu des accueils moins chaleureux ... reconnu Samekh. Quelle tristesse que notre première rencontre se soit faite en de telles circonstances.

Affirma le lion à la crinière brune. Il faisait bien évidemment référence à leur pseudo rencontre au Lac-Au-Roi. Ils n'avaient fait que s'apercevoir ce jour-là, mais cela avait suffis : non sans préjugés, chacun c'était fait étiqueté par l'autre ... sans compter que Malkia avait dû le prévenir de sa remarquable capacité à mentir. Elle en avait elle-même fait les frais, à son grand désarroi.

— Kuzali et moi avons l'habitude de vivre et de voyager seul, mais grâce à la générosité de Misaada nous avons désormais une maison et un lieu où nous poser. Il ne nous manque plus que des amis ... plaisanta à moitié Samekh. Sans nul doute que Kuzali s'en fera plus facilement que moi.

Un sourire se dessina sur le coin de ses babines. Samekh se fichait bien d'avoir des amis, Kuzali était la mieux placée pour le savoir. Le mâle au pelage rouge n'était pas ici pour se faire des amis : il était là pour vivre sa vie, celle qu'il n'avait jamais eu l'occasion d'avoir ... mais pourtant, la saveur de cette nouvelle vie avec un arrière goût bien amère.

Le mâle à la crinière brune prit soudainement un air plus grave, comme si la chose qu'il s'apprêtait à dire était d'une importance capitale.

— Excusez-moi de poser cette question mais ... que va-t-il se passer désormais ? Misaada va-t-il continuer de gérer Prideland jusqu'à ce que vous soyez assez grand pour gouverner ?

C'était presque insultant, et Samekh en avait bien conscience ... mais en ce jour il avait l'intention de mettre Kumpa à l'épreuve, car il était bon de connaître ses amis, mais plus encore ses ennemis ...

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Samekh eut de nouveau un léger sourire lorsque Kumpa fit mention du fait que c'était Malkia, sa mère, qui avait actuellement le pouvoir.

— Ah oui, vraiment ? demanda Samekh.

Pourtant, les choses ne semblaient pas aller ainsi en réalité. Bien sûr, tout le monde s'accordait pour dire que, une fois le Roi mort, c'était à son héritier de prendre sa place, à moins que celui-ci ne soit trop jeune pour cela. Dans ce cas précis, c'était alors la Reine de prendre la place de son feu-compagnon, jusqu'à ce que son fils soit apte à gouverner. En pratique, les choses étaient bien différentes. Nombreux étaient les lions, au sein de Prideland, à croire aux mensonges de Misaada. Certains s'étaient donc mis à croire - ou du moins à penser - que Malkia était responsable de la mort de Farao. Pas indirectement bien sûr, mais Misaada n'avait-il pas dit que Farao avait été tué par les terribles Nyeusis ? Pourquoi auraient-ils fait cela, si ce n'était parce qu'ils avaient au préalable passé un accord avec quelqu'un ? Kumpa devait le savoir mieux que quiconque : Malkia n'avait plus de pouvoirs désormais, ou peu s'en fallait. Sinon, pourquoi lui-même était-il ici ? Malkia n'aurait jamais acceptée la présence du lion à la crinière brune, en particulier depuis qu'elle avait découvert quel menteur il était. La seule personne qui avait maintenant les pleins pouvoirs était Misaada, car il avait le peuple derrière lui. Mais les dés n'avaient pas fini de tourner ...

D'après les dires de Kumpa, beaucoup disaient que le jeune prince était désormais apte à gouverner ... de tout évidence, certains avaient encore fois en la famille royale, mais ils n'en étaient pas moins également aveuglé.

— Mais l'êtes-vous vraiment, Kumpa ? Regardez-vous ... vous êtes encore jeune. Vous pensez peut-être que la mort de votre père vous a fait grandir, mais ne vous fiez pas à cette épaisse toison qui vous sert de crinière : l'esprit met bien plus de temps que le corps à mûrir. Regardez autour de vous : trouvez-vous que votre royaume soit en proie à un quelconque mal ? Le gibier est abondant et vos gens sont heureux ou du moins le semblent, les seuls lésés dans cette histoire sont vous et votre famille. Troqueriez-vous votre bonheur contre celui de vos gens ? Je n'ai jamais reçu l'éducation des Rois, mais il me semble que gouverner ne signifie pas faire passer ses désirs aux détriments des autres. Sans compter que Misaada semble avoir de l'affection pour votre mère, ce genre d'affection qui crée des familles ... vous pourriez, tous autant que vous êtes, finir par avoir ce que vous souhaitez, si vous acceptiez de vous en laisser le temps ...

Samekh n'était pas aveugle et encore moins stupide. Il connaissait le regard de ceux qui aimaient, et le vieux mâle avait deviné les sentiments de Misaada à l'instant même où le majordome lui avait parlé pour la première fois de Malkia. Il était certain maux qui ne se soignaient pas avec le temps, et celui de Misaada était le plus terrible qui soit, Samekh le savait mieux que quiconque.

— Misaada vous fait là une faveur non négociable, jeune prince, car il vous donne une chose qui n'est pas aisée de marchander : du temps. Du temps pour grandir, pour devenir un vrai roi, celui dont Prideland aura besoin le moment voulu. Gouverner n'est pas une chose pour enfants. Vous pensez ne plus en être un, et pourtant regardez-vous : moi qui suis là depuis moins longtemps que vous, j'en sais plus sur les secrets de votre royaume que vous-même. Quel Roi pourrait prétendre gouverner un royaume qu'il ne connait pas ?

Le mâle au pelage rouge avait ce don qui le rendait à la fois terrifiant et mystérieux, celui de mettre la patte au coeur même du problème. En réalité, il était aisé de reconnaître une âme tourmentée lorsqu'on en était soi-même une. Le vieux mâle était sincère dans ses dires, on ne pouvait que l'être lorsqu'il s'agissait de vérité, mais ce jeune prince emplis d'arrogance et qui croyait tout savoir serait-il assez sage pour le voir ? Rien n'était moins sûre ...

— Si j'étais vous, en fait, je ne m'inquiéterai pas pour les autres, et encore moins pour un vieux lion que les âges ont forgés. Si j'étais vous, je m'inquiéterai davantage pour moi, et surtout pour les choix que je ferai ... affirma Samekh.

Le jeune prince pouvait prendre cela comme il le voulait, Samekh s'en fichait bien. Ce n'était pas une menace et encore moins un avertissement, simplement le conseil le plus avisé qui soit ... mais Samekh le savait, jamais Kumpa n'accepterait de l'écouter, et c'était bien là toute la tragédie de la chose.


[Désolé Kuza, y a pas grand chose pour toi ma réponse   ]

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Il fallait rendre à César ce qui lui appartenait : Kumpa n'était pas dénué de bravoure, car nombreux étaient ceux qui n'avaient pas le cran de tenir tête au vieux lion, mais s'il était bon d'être courageux, il était parfois préférable d'être sage. C'était une chose que les jeunes avaient du mal à comprendre et que certain adulte n'apprenaient jamais ... Kumpa ressemblait terriblement à son père, car ils étaient pourvus de la même bravoure, cette même bravoure qui avait tué Farao. Mais cela bien sûr, le jeune prince ne le savait pas ...

— Faire du mieux que l'on peut ne signifie pas faire ce qu'il faut ... affirma Samekh.

L'antilope elle aussi tentait de faire tout ce qu'elle pouvait pour échapper au guépard, et malgré cela une fois la course enclenchée rien ne pouvait la sauver de son inéluctable destin. Aux yeux de Samekh, le destin de Kumpa était semblable à celui d'une antilope : s'il voulait survivre, il ne devait pas faire tout ce qu'il pouvait, il devait simplement faire ce que personne n'attendait de lui.

— Je crois que vous ne comprenez pas l'ampleur de la situation, Kumpa, ni les risques qu'elle engendre. Votre père est mort. Il est mort parce qu'il était Roi et que d'autre voulaient sa place. Ravalez un peu votre fierté et posez-vous cette question : préférez-vous être un Roi mort ou un Lion vivant ?

Samekh le savait bien, il n'était pas aisé pour un Roi et encore moins pour un Prince de courber l'échine et de se rendre, en particulier lorsque venait s'y mêler la peine et le désir de représailles. Mais ne disait-on pas que la vengeance était une proie qui se mangeait froide ? Dans cette histoire, Samekh avait le rôle du méchant - et c'était vrai, finalement - mais si Kumpa devait se méfier de quelqu'un, ce n'était certainement pas de lui. Ce n'était en soit pas Kumpa que Samekh souhaitait aider, mais bien la personne qu'ils avaient, dans cette histoire, tous en commun : Malkia. Le vieux mâle n'oubliait jamais rien, et il n'oubliait pas l'aide qu'elle lui avait proposé lorsqu'elle croyait encore qu'il s'appelait Marak. Seulement, il était parfois dur de prouver sa bonne foi, surtout en de telles circonstances. Samekh le savait, Kumpa n'accepterait jamais de l'écouter.

— Ma personne vous rebute peut-être ... faut-il que ce soit un minois plus attrayant qui vous le dise ? Samekh se tourna alors vers Kuzali. Dis-lui, Kuzali, explique à notre cher prince ce qui arrive aux choses qui ne se plient pas ...

Peut-être les paroles de Kuzali aurait-elle plus d'impacte que les siennes ... le vieux lion n'en était pas certain, car sans nul doute que la jeune femelle n'était aux yeux de Kumpa qu'un pion, qu'une marionnette dénuée de libre-arbitre ... et pourtant, personne n'était plus libre que Kuzali, la fille du soleil. Le vieux mâle laissa la jeune femelle répondre à sa place, avant de continuer.

— Savez-vous ce qui fait un bon Roi, Kumpa ? demanda Samekh.

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« Savez-vous se qui arrive aux choses qui ne se plient pas ?
Elles se brisent »

Un sourire entendu se dessina sur les babines de Samekh. Tout le monde voulait venger ses pairs, et en particulier ses proches. C’était là, parfois, l’unique motivation de certains lions, et tout le monde savait comment ils finissaient. La vengeance était une route sombre et terriblement solitaire qui, une fois empruntée, ne permettait aucun retour en arrière ; et ceux qui s’y laissait prendre n’en revenait jamais, car la vengeance était une finalité. Une fois accomplis, elle ne laissait rien, rien d’autre qu’un vide incomblable et éternel. Si le jeune prince Kumpa décidait d’emprunter cette voie, Samekh avait tout intérêt à le laisser mourir, voir à le tuer tout de suite, car on ne pouvait raisonner ceux qui s’était abandonner à la vengeance.

— En ce cas, jeune prince, il va vous falloir apprendre une leçon, celle que votre mère a, semble-t-il, déjà apprise : on ne peut pas tout avoir … affirma Samekh.

Le fait d’être roi et de vivre ne faisait pas partie des options qui s’offraient à Kumpa … pas encore.

— Je comprends votre désarroi, Kumpa, mais on ne venge personne lorsqu’on est mort. J’ai connu, jadis, un jeune lion qui, loin d’écouter les conseils de ses pairs, fit tous les mauvais choix possible. Ne faites pas les mêmes erreurs.

La vérité, c’était que Samekh tentait de l’aider sans pour autant se l’avouer lui-même. Pourquoi faisait-il ça ? Au fond de son cœur résidait une dette de principe envers Malkia, une dette dont il ne pourrait jamais se débarrasser, et si Malkia savait de quoi Samekh parlait, elle n’en connaissait pas encore toute l’étendue. Le vieux mâle ne tentait pas de se racheter – car sa dette n’avait pas de prix – il tentait simplement d’améliorer les choses pour ceux qui, selon lui, le méritait. Samekh n’était pas foncièrement mauvais : il avait simplement choisit le mauvais camp. Il ne souhaitait à personne de faire les mêmes erreurs que lui.

Le mâle à la crinière brune avait l’expérience de ceux qui avaient vécu, et il savait qu’il ne servait à rien de s’obstiner dans une tâche aussi longue que potentiellement vaine – car après tout, Kumpa se fichait peut-être bien d’être aidé – mais Samekh en doutait. Il savait reconnaître les âmes en détresses bien mieux que n’importe qui, bien qu’en ce cas rien n’était moins compliqué.

— Prenez garde à ne pas vous méprendre quant à l’identité de l’ennemi, Kumpa, et tâchez de vous en souvenir. Contrairement à ce que vous pourriez croire, ce n’est pas contre moi que vous devrez vous battre, ni contre Kuzali. Le Loup est depuis plus longtemps que nous dans la bergerie …

On ne pouvait faire plus claire en matière d’avertissement, et Kumpa était libre de le croire ou non. Sa mère avait du le prévenir de la nature peu honnête de Samekh et, bien que surfaite, il ne pouvait pas l’en blâmer. Sans en dire davantage, Samekh fit comprendre d’un signe de tête à Kuzali qu’il était temps pour eux de partir. Tout en prenant la direction de la savane, le vieux lion se retourna vers le jeune prince.

— Vous êtes le maître de votre destin, Kumpa. Faites vos choix, mais faites les bien.

Affirma-t-il. C’était là le seul conseil que Samekh pouvait ouvertement lui donner.

Toujours accompagné de Kuzali, Samekh s’éloigna de l’Etang, abandonnant le prince à ces choix. Tandis qu’ils laissaient Kumpa derrière eux, le lion au pelage rouge s’adressa à la jeune femelle.

— Allons, Kuzali, y a-t-il quelque chose qui t’a déplus dans ce que j’ai dis ? Je pensais que les femelles aimaient s’entendre dire qu’elles étaient belles …

Citation :

[Je commence à enclencher la fin du RP car j'imagine que ça doit pas être super évident pour Kumpa de donner réponse à la répartie de Samekh MdR. Ceci dit, si tu souhaites continuer Kumpa, tu peux toujours les suivre, les rappeler ou autre chose dans le genre ^.^]

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Citation :

Fait moi confiance pour ça Kumpa

Tandis qu’ils s’éloignaient, un léger sourire de dessina sur les babines de Samekh. Légèrement amusé, il n’aurait jamais cru que ce genre de choses pouvait irriter la lionne au pelage d’or … bien sûre, il savait bien que personne n’aimait se faire appeler ainsi, mais il n’imaginait pas que cela ait pu avoir autant d’importance pour Kuzali. C’est à ce moment précis que Samekh comprit que, même s’ils croyaient se connaître, les deux lions ne savaient rien l’un de l’autre. Le vieux mâle avait pris l’habitude tenace de ne jamais parler de lui et encore moins de son passé, et il se rendait compte maintenant que Kuzali prenait le même chemin. Comment en était-elle arrivée à devoir quitter son clan ? Pourquoi ? Autant de questions qui restaient sans réponses et que Samekh n’avait jamais pris le temps de poser. Si Samekh était particulièrement doué pour se faire des ennemis, il en était tout autrement pour les amis. La réalité, c’était que le vieux mâle avait oublié comment il fallait faire, comment il fallait faire vraiment.

— Ah, Kuzali, ne te laisse pas distraire partout ça … affirma Samekh. Ce sont les faibles qui s’offense pour si peu.

Mais Samekh avait suffisamment d’expérience avec les femelles pour savoir que ce n’était pas ce genre de réponses que Kuzali souhaitait. Malheureusement pour lui, Sam n’était pas prompt au regret et encore moins au pardon … en d’autres termes, elle risquait d’attendre longtemps ses potentielles excuses. Mais malgré tout, le vieux mâle appréciait Kuzali, et il aurait été attristé de la voir partir pour si peu. Il se savait dur avec elle, et à sa place plus d’une femelle aurait déjà fait demi-tour depuis longtemps … mais c’était bien cela qu’il appréciait chez elle : sa ténacité.

— Ne soit pas fâchée, Kuzali. Nous aurons bien d’autres occasions pour nous disputer, celle-ci n’en vaut pas la peine …

Assura le mâle à la crinière brune. Samekh continua d’avancer, s’éloignant toujours plus de l’Etang. Le Rocher de la Fierté était encore plus loin derrière eux, et tandis qu’ils marchaient, le vieux mâle sentit une tension s’installer. Rien n’était pire que des mots non-dit ou que des secrets inavoués, et malheureusement pour eux leur histoire en était farcie. Si Kuzali n’avait rien à envier à Samekh, son histoire était tout aussi tourmentée que la sienne. Il n’était pas dans les habitudes de Samekh de se confier, mais il savait que, s’il souhaitait garder Kuzali auprès de lui, ce jour finirait par arriver, car c’était ce qui différenciait les connaissances des amis. Pourtant, le vieux mâle doutait du bienfait de leur relation, en particulier pour Kuzali. Traîner avec un lion tel que lui ne lui rendait pas service, car elle profitait de sa réputation dans tous les sens du terme. S’il était jouissif de se savoir craint, elle n’en demeurait pas moins terriblement isolée et, aux yeux des autres lions, de la même race que Samekh : rebelle, manipulatrice, dangereuse. C’était là des qualifications qui plaisait à plus d’un lion, mais qui ne menait à rien d’autre que la déviance. Kuzali méritait mieux que ça, et les conclusions de ce fait étaient plus que limpides. Mais ce qui attristait le plus Samekh était de savoir que rien de toute ceci ne pourrait se faire dans le calme et la sérénité.

Citation :

Pour répondre à ton MP Kuzali : gardons les sujets croustillants pour l’autre RP
Je pense qu'on peu conclure là, sauf si Kuza a d'autre choses à lui dire ^.^

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Citation :

Juste une petite réponse pour clore proprement, merci à vous deux pour ce RP !

Couleur de RP : saddlebrown

Baisse d'activité pour durée indéterminée


Images (c) Hecate