Quelque chose, au fond de lui, lui avait intimé de rester un peu sur la Lande et si Tadji n’avait su dire quoi, il avait le sentiment que cette intuition venait d’ailleurs, que le destin lui-même le poussait à suivre cette idée. Sans mal, Tadji avait trouvé de quoi manger et l’eau ne manquait pas à cette période de l’année … le temps était compté, et pourtant, Tadji était resté, et il avait bien fait. Le Refuge se trouvait à proximité d’Outland et du Champ Herbeux, qui ne portait plus aussi bien son nom depuis que l’incendie l’avait ravagé. De loin, très loin, Tadji avait pris le risque de s’aventurer aux frontières afin de jeter un dernier regard sur son royaume avant de partir vers le nord où, il l’espérait, il allait retrouver Waasi. Malgré la haine qui rongeait le cœur de Tadji, le vieux mâle ne pouvait nier le fait que sa terre se portait bien sous le règne de Soto. L’eau de la Saison des Pluies avait donné une nouvelle vie au Champ Herbeux, qui renaissait littéralement de ses cendres. La terre ne saignait pas, les royaumes étaient en paix … la Terre des Lions ressemblaient à une immense fourmilière : chacun semblait avoir trouver sa place, l’ordre était établi. Illusion ou vérité ? Le vieux mâle préférait croire que tout cela n’était qu’une mascarade, et pourtant … pourtant, c’était bel et bien comme cela que les paix fonctionnaient : grâce à des illusions et des mensonges. Tout avait un prix, et celui de la paix était le plus élevé de tous. Perché sur l’un des promontoires qu’offraient les Montagnes Rocheuses, Tadji observait la Terre des Exilés, lorsqu’une silhouette particulière attira son attention. C’était un mâle et il quittait le Champ Herbeux pour retourner sur la Lande. Le cœur de Tadji s’arrêta alors, car malgré la distance, le vieux mâle reconnu la couleur de son pelage : il était rouge, rouge comme le sien. Tadji se dressa soudainement sur ses quatre pattes, les oreilles et les yeux pointés vers l’horizon. S’il voulait le rattraper, le prince déchu devait faire vite, très vite. Sans attendre, il quitta son point d’observation et se glissa parmi les roches, qu’il connaissait par cœur. Là où d’autres auraient pu se tordre une patte et se briser les os, Tadji lui cheminait avec aisance et souplesse, bondissant comme une chèvre des montagnes.
Bientôt, les pattes de Tadji foulèrent le sol de la Vallée Abandonnée. Sa crinière se soulevait à chacune de ses foulées et il sentait son cœur battre comme jamais, mais cela n’avait rien à voir avec sa course folle. Il battait, parce qu’il avait enfin trouvé ce qu’il cherchait depuis presque un mois. L’allure de Tadji se fit plus soutenue encore, et finalement il tomba enfin sur celui qu’il désirait tant rattraper. Sa vue ne l’avait pas trompé et le prince déchu n’en fut que plus satisfait encore. A son approche, le galop du félin se mua en un trot actif et ses yeux croisèrent celui de l’enfant du feu. Tadji n’arrivait pas à croire que cela arrivait enfin.
C’était Vita, et malgré toutes les années qui séparait leur dernière rencontre, Tadji l’aurait reconnu entre mille.
“While others search for what they can take, a true leader searches for what he can give
Mon Personnage Espèce: Lion du Feu. Âge: 12 ans & 6 mois Rang: Voyageur. Alignement: Neutre Relation(s):
Ven 12 Oct - 18:05
Vita quittait doucement les herbes nouvelles du Champs Herbeux, discrètement, l'air neutre. Il avait trouvé de quoi se repaître sur ces terres en restant particulièrement discret et à présent qu'il était repu et paré à faire un long trajet, le vieux rouge se dirigeait vers Pridelands. Optant clairement pour traverser la Lande plutôt que le territoire des hyènes dont il retenait sa leçon, le Fils du Feu s'avançait sur le sol poussiéreux de la lande. Qu'allait-il trouver sur Prideland ? Adana, Ishana. Si sa jumelle lui manquait toujours, il devait s'avouer que la brune avait une place suffisamment immense en son cœur et son âme pour qu'elle lui manque aussi. Par ailleurs, même si son corps tenait le coup à son âge vieillissant, il savait pertinemment que ce ne serait pas éternel et pour cela, il se devait de profiter d'Ishana au maximum. Il ne voulait pas qu'elle s'éteigne avant lui et qu'il ait les remords de ne pas avoir été là plus souvent ; à l'inverse, il ne voulait pas s'éteindre avant elle et qu'elle songe ne pas l'avoir vu assez avant ça. Dans tous les cas, Vita tâchait de passer du temps avec sa jumelle, il voyait son regard triste et son sourire fané. Elle n'était pas très bien sur Prideland, elle avait encore le cœur brisé par les événements, c'était évident.
Le hors-la-loi marchait d'un pas vif, sa lourde crinière sombre s'agitant légèrement sous la brise tandis qu'il avait fière allure malgré ses cicatrices. La tête haute, le regard tranquille, Vita semblait plus détendu que jamais. Du moins, jusqu'à ce que quelque chose ne le perturbe. Quelqu'un venait face à lui ; un lion rouge. Rouge ? Vita fronça ses sourcils et plissa ses prunelles enflammées, à la fois méfiant et curieux. L'animal fut de plus en plus précis et alors, Vita eut un choc bien qu'il tâchait de garder la face : son cousin, Tadji, était là. Devant lui tel un fantôme. Le vagabond s'arrêta et le détaillant longuement, s'attardant sur son visage en partie brûlé, sur son œil aveugle et la flamme qui brillait dans son unique prunelle. C'était bel et bien Tadji. Doucement, un sourire en coin amusé se dessina sur les babines de Vita.
- Les Lions du Feu sont de véritables vermines difficiles à éliminer, Soto a du soucis à se faire. Lâcha le vieux rouge sur un ton goguenard. Le Feu ne tue pas ses enfants, n'est-ce pas ?
C'était rhétorique, évidemment. Il observa Tadji et songea alors. Il songea à tout ce que cela pouvait signifier, il songea à la rancune propre aux Enfants du Feu, à leur ardeur et leurs promesses. Tadji cherchait évidemment sa sœur, il chercherait à détruire Soto, c'était clair comme de l'eau de roche. Vita le savait pertinemment parce que s'il avait été à la place de Tadji, il aurait agit de la même manière, prêt à tout détruire sur sa route pour planter ses griffes dans la gorge de son ennemi. De ses ennemis.
- Tu as l'air satisfait, tu me cherchais, mon cher cousin ?
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