La saison sèche … en plein Exil … Le soleil tapait fort et les pattes de Wahidan le brûlaient. Cela faisait bientôt six mois qu'il avait quitté sa famille. Ou plutôt qu'il n'avait pas vu ses parents, parce que pour ce qui est de son frère, rien ne les avait vraiment séparé. A vrai dire ils s'étaient juste mis à une dune d'écart. Heureusement car sans lui, le félin à crête doutait qu'il serait toujours vivant.

L'énorme cicatrice, marque des griffes d'un adversaire, avait été soigné par Dhaifu. Tout comme d'ailleurs sa morsure de serpent sur la patte avant. Aujourd'hui c'était au tour de Wahidan de s'occupait de son frère malade qui ne pouvait plus chasser par manque de force. Le pauvre félin ne pouvait presque plus marcher …

Après avoir combattu un autre ado pour une proie, Wahidan revenait sur ses pas avec un frêle fennec. Cela conviendrait à son frère, lui n'aura qu'à chasser – ou plutôt voler – un autre casse-croûte plus tard. Pour un jeune exilé, il se portait bien mieux que la moyenne sûrement dû à toutes les nourritures qu'il prenait de ses camarades. Enfin, bon ce n'était pas son problème si certains ne mangeaient pas. D'ailleurs, il lui semblait qu'un félin dont il prenait souvent la nourriture ne se montrait plus …

Loin de s'inquiéter pour les autres, le jeune fils des sables se dirigeait vers le jardin des os d'un pas trottinant. Si auparavant le jardin n'était qu'un terrain de jeu, à l'heure actuelle, il y voyait un symbole, un héritage de la puissance des Jangowas. * Vivement que Prideland subisse le même sort … * Cette pensée lui traversa l'esprit, bien qu'il ne pouvait qu'admettre qu'il espérait que certains soient épargnés … comme une liarde par exemple …

Alors qu'il se rapprochait, il vit un félin parmi les ossements. Il se stoppa net et se mit en état d'alerte. Depuis le début de la saison sèche, les exilés ne faisaient que se battre pour des proies, de l'eau et plus rarement de l'espace de chasse. L'air farouche et la queue battante, Wahidan s'avança doucement en déviant un peu sur la droite. Il ne le reconnaissait pas et avait du mal à savoir si le félin lui voulait du mal tant ses pupilles rétrécies en deux fines bandes noires rendaient sa vision floue. Doucement il déposa sa proie près d'un os et s'accroupit prêt à bondir sur le nouveau venu.

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Wahidan se bat en soie de maïs
et réfléchit en brun selle