Je devais bien admettre que je me sentais tout petit au pied du Rocher de la Fierté... Et les habitants ne me rassuraient pas davantage que la taille de leur demeure. Allez Hadi... Évites de penser au fait que l'un d'eux pourrait te décapiter d'un coup de patte s'il le désirait. Je déglutis. Allons, un peu de courage. Penses aux peintures... Je m'avançai vers l'un des grands félins qui lézardait au soleil avec un raclement de gorge.

- Oyez, Oyez Noble Lion.

L'animal haussa un sourcil et redressa la tête. Sans doute les Esprits étaient-ils de mon côté : il n'y avait aucune lueur de colère ou de malveillance dans son regard, juste une certaine curiosité.

- Je me nomme Hadithi, humble lycaon, habitant de Prideland, je souhaiterai une entrevue avec notre Souverain.

Le lion parut amusé. Bon, au moins il n'avait pas envie de me décapiter. Un bon point. Il me fit signe de rester là et s'en alla, avec un peu de chance à la recherche du Roi, avec un peu moins, à la recherche de camarade de jeu pour m'arracher les pattes une à une. Gloups... Non, non, non. Je secouais la tête. Allons Hadi, Temaba t'avait assuré que les Pridelanders et leurs Rois étaient des lions digne de confiance, ils n'allaient certainement pas t'attirer dans un traquenard. Je m'assis, empêchant ainsi toutes les fibres de mon corps qui voulaient fuir de faire le moindre pas.

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Kupendwa était entrain d'écouter le rapport d'une patrouille revenant de la frontière avec le Grand Désert. Comme chaque jour depuis un bon moment maintenant, rien n'était à déclarer. Mais, malgré le fait que les lions du Désert ne faisaient pas parler d'eux, Kupendwa n'avait pas confiance. Ils devaient forcément préparer quelque chose dans l'ombre... Quelque chose de sournois, qui... Majesté ?

Kupendwa sorti de ses pensées, fixant le lion qui venait de s'incliner face à lui. Majesté il y'a... Un Lycaon, qui demande à vous voir. Il est assez bizarre je vous préviens, il parle d'une façon... Etrange...

Kupendwa leva un sourcil, interloqué. Un Lycaon ? Que voulait-il donc à Kupendwa ? Il était assez rare que ces animaux s'approchent si près des lions, après tout, ils pouvaient servir de repas à tout moment. Peut-être était-il suicidaire ? Kupendwa suivit le lion jusqu'au canidé. Celui ci était assit là, attendant calmement. C'est lui majesté. Kupendwa posa son regard sur le lion. Merci, je sais à quoi ressemble un lycaon tu sais.

Le lion, gêné, fila sans demander son reste. Kupendwa s'avança vers l'animal tacheté, curieux de savoir ce qu'il voulait. Bonjour, ami lycaon. Je suis Kupendwa, Roi de Prideland. Kupendwa s'assit face à l'animal, baissant la tête pour le regarder dans ces yeux bicolores. Que puis-je faire pour vous ? Demanda t-il avec intérêt.

“La justice sans la force est impuissante, la force sans la justice est tyrannique.” B.Pascal


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Kupendwa dirige en Chocolate

Après quelques minutes de patience, le lion revint accompagné d'un autre. Oh ! Il devait sans doute s'agir du souverain ! En tout cas, le félin se présenta comme telle une fois devant moi alors que son camarade filait déjà.

- Votre Altesse. Pardonnez moi de vous déranger en cette magnifique journée.

Fis-je en inclinant respectueusement la tête. Je restais ainsi pendant quelques seconde avant de me redresser. Bon, le moment était venu de bien choisir ses mots. Je me raclais la gorge.

- Vous devez être très occupez alors permettez-moi d'aller droit au but, Majesté.

Sur ces belles paroles, je posais ma patte sur mon poitrail.

- Mon nom est Hadithi, passionné d'Histoire et de légendes. Il y a quelques temps encore, je n'étais qu'un voyageur sans patrie à la recherche d'un lieu où m'établir, jusqu'à ce que je foule vos terres.

Je reposais ma patte sur le sol avant d'admirer l'horizon.

- Elles sont chargée d'Histoire, Votre Altesse. Une histoire fascinante, faite d'alliances forgées au cœur de batailles épiques, de trahison et d'entraide. J'aimerai en apprendre plus à son sujet.

Je reportais mon attention sur le félin royal, les yeux pétillant d'excitation.

- Il est parvenu à mon attention que se cachait au sein de votre demeure, des peintures qui racontaient l'Histoire de ces terres plus en détail. Avec votre bénédiction, j'aimerai les étudier.

Sans vraiment m'en rendre compte, et sous le coup de l'excitation, j'avais bondis sur mes quatre pattes, sautillant presque sur place. C'était plus fort que moi ! Autant j'étais un bon menteur, autant lorsqu'il s'agissait d'Histoire, j'avais bien du mal à cacher mon enthousiasme. Enfin... ça devrait jouer en ma faveur, non ?

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Le lycaon s'inclina respectueusement face au souverain Pridelander, s'excusant de l'importuner en cette belle journée. Puis, il ne passa pas par quatre chemin et se présenta, sous le nom de Hadithi. De ses dires, il était voyageur, arrivé sur Prideland depuis peu. Et surtout, c'était un passionné d'Histoire. Kupendwa l'écouta d'une oreille attentive. Apparemment le canidé avait entendu parlé des peintures qui ornaient les murs de certaines grottes du Rocher de la Fierté. Le Meneur se demanda bien qui avait pu lui apprendre de telles choses. Après tout, à l'écouter, il n'était sur Prideland que depuis peu, et semblait déjà être au courant de pas mal d'informations.

- Un Historien ? Voilà qui est original. Répondit le Roi, sans moquerie, mais beaucoup de surprise. En effet, Prideland est un lieu gorgé d'histoires et de légendes en tout genre, certaines plus glorieuses que d'autres.

Kupendwa n'était pas certain de pouvoir faire confiance à un lycaon, déboulant de nul part, se proclamant Voyageur Historien. Que cherchait-il précisément, s'intéressait-il uniquement à de vieilles peintures ou avait-il autre chose en tête ? Qu'avez vous apprit de Prideland pour le moment, Cher Hadithi ? Pourquoi Prideland vous intéresse t-elle autant ? Simple curiosité, ou cela va t-il plus loin ?

Peut-être que, si le lycaon disait vrai, il serait intéressant de l'avoir auprès de lui comme Conteur d'histoires en tout genre, mais avant cela, il devait faire ses preuves, et cela allait débuter maintenant.

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Kupendwa dirige en Chocolate

Le Roi semblait surpris d'avoir un être tel que moi sur ses terres. Hélas ! Il semblait que mes semblable n'étaient pas les seul à délaisser l'Histoire si même le Roi d'une contré où celle-ci était peinte sur les murs était étonné de croisé un historien. Mais haut les cœurs, cela ne faisait que rendre ma mission et mon objectif bien plus important encore ! Cette idée me fit redoubler d'ardeur lorsque mon tour vint de répondre aux questions du souverain.

- Oh ! Beaucoup de choses à vrai dire ! Certaines de mes connaissances, bien que plus ténues que les autres, je vous l'accorde, remonte jusqu'à l'attaque des Grands Lions Noirs sur Prideland ! Je connais l'alliance avec Outland et sa trahison, la révolution qui a permis à votre grand-père de devenir Roi, son union avec une Outlander, l'incendie qui a fait fuir les troupeaux. Oh oh oh ! Et j'en oublie les histoires plus récente, votre histoire à vous par exemple, Majesté ! L'union de de vos parents, vos escarmouches et votre victoire contre les rebelles, félicitation au passage.

Ajoutais-je rapidement avec un petit signe de tête qui se voulait aussi amical que respectueux.

- Vous trouverez bien peu d'animaux plus savant que moi lorsqu'il s'agit d'Histoire, Votre Altesse !

A part peut-être les éléphants. Mais d'après Temaba, aucun d'eux n'avait particulièrement l'air intéressé pour aller partager ses connaissances de lui-même. C'était dommage en un sens... Mais au moins, ils acceptaient de les partager avec ceux suffisamment curieux pour les questionner à ce sujet. Et ça, c'était déjà une chance pour moi ! Puis vint le moment de répondre à la seconde du lion. Pourquoi Prideland ? Je fis rapidement tourner mes méninges. Mmmh... Des histoires de grand-mère Upya, j'avais conclus que notre famille n'avait pas quitté Prideland en très bon terme, donc amener ça sur la table n'était peut-être pas la meilleure idée du monde. D'un autre côté, mon ancêtre avait été reconnu et respecter et cela jouait en ma faveur. Je pris quelques seconde pour observer Kupendwa. Peut être le moment était-il venu de se la jouer descendant venu honorer la mémoire de son glorieux ancêtre tout essayant de rattraper la faute commise par une autre partie de sa famille. En tant que mi-Pridelander, mi-Jangowas, c'était certainement quelque chose que le Roi devrait comprendre, non ? Après tout, les Jangowas n'avait pas la meilleure des réputations.

- Oh Majesté, je l'avoue, non sans une certaine appréhension, la raison pour laquelle cette terre m'intéresse particulièrement ne relève pas que de la simple curiosité. Hélas, c'est une bien longue histoire !

Allez, mords à l’appât, mords à l'appât...

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Le Roi écouta attentivement les détails que lui donnait le lycaon. Il fallait avouer qu'il était intrigué, peu d'animaux ne se donnaient la peine de s'intéresser aux anciennes histoires, même lui, en tant que souverain, n'écoutait pas toujours sa mère lorsqu'elle lui donnait les leçons d'histoires de Prideland de son vivant. Bien-entendu, il en connaissait les récits principaux, et bien qu'il aurait aimé que la situation se finisse différemment avec les Rebelles, il était ravi que dans les récits que conteraient les descendances futures, il ferait parti de ceux qui avaient gagné leurs batailles face à l'ennemi.

Les félicitations du canidé lorsqu'il parla de sa victoire firent se redresser la tête du souverain. Sa bataille avait déjà apparemment traversé plusieurs territoires. De quoi redorer l'image de Prideland ! Le lycaon expliqua ensuite qu'il ne s'intéressait pas à Prideland uniquement par curiosité, mais que cela était une bien longue histoire. J'ai tout mon temps, cher Hadithi. Répondit le félin caramel, curieux. Racontes moi ton histoire, et peut-être te donnerais-je l'autorisation de voir les peintures de Prideland.

Donnant donnant. Le Roi était intrigué par l'historien, il souhaitait en apprendre plus. Si le lycaon faisait preuve de sincérité, le Roi l'accompagnerait peut-être jusqu'au repère des Gardiens pour lui faire découvrir les peintures qu'avaient dessiné leurs Ancêtres... Mais pour cela, l'Historien devait se montrer particulièrement convainquant.

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Kupendwa dirige en Chocolate

Et bien ! La discussion se passait bien mieux que ce que j'espérer ! Non seulement le Souverain n'était pas insensible à mes flatteries, en plus il mordait à l’appât. Par-fait ! Il ne restait qu'à lui conter mon histoire. Les parties intéressante du moins. Un léger sourire habilla mes babines. Puisqu'il semblait si curieux, il ne me restait qu'à satisfaire cette curiosité.

- Installez-vous mon Roi, et préparez-vous à rester coi car le récit qui m'amène en ces terres a traversé âges et frontières !

Et bien quoi ? Quitte à conter une histoire, autant se mettre dans l'ambiance.

- Il y a bien des histoires que j'ai eu a conter, a des enfants, des ancêtres, mais un Roi lion ? Ça non, jamais ! Une histoire pourtant connu, si j'en crois les éléphants, mais leur mémoire est unique, elle traverse les temps.

Fis-je avec un petit rire en allant m'asseoir près du souverain, comme je l'aurais fait avec n'importe quel animal à qui j'aurais conter une quelconque légende. Les pattes levée, je les agitais à droite à gauche, les laissant accompagné mon récit pour le rendre plus vivant au yeux de mon audience.

- Voilà bien des années, le Roi Farao régnait, la reine Malkia a ses côtés, ils avaient deux enfants Kumpa et Damu. L'un héritier, l'autre timide a l'excès. Mais l'héritier n'eut pas le temps de voir la couleur de son trône, car il fut engloutis par les ombres, tout comme son royaume. Tous furent frapper par les Nyeusis, ces grands lion noirs, assoiffés de sang et aussi de pouvoir ! Roi mort, Reine captive et Princes en fuite. Une bien triste journée à n'en pas douter.

Mon expression se fit plus triste, laissant respirer le récit. Dans les moment comme celui-ci, il fallait laisser la morosité s'installer. Mais pas trop longtemps non plus, on ne prend pas le risque de déprimé le public. Alors rapidement, je repris, sur un ton déterminé.

- La quête fut bientôt de récupérer Prideland et de toute part, des alliés apparaissaient. De la fille du Soleil à l'héritière d'Outland, étrange compagnie pour un Prince déchu. Mais le plus étrange de ces alliés ? Oh, ce n'était même pas un lion ! Mais un être petit, fragile et sans grande ambition. Un lycaon m'a-t-on dit, mais était-ce possible ? Car sans pouvoir ni force, qu'elle différence faisait-il ? Il n'était ni fort, ni puissant, c'est vrai, mais malin et discret, agile et courageux. De Prideland, bien vite il devint l'espion et lorsque la bataille éclata, il ne se défila pas, loin de là. Les muscles sont utiles en temps de guerre mais une tête l'est aussi, il faut vous y faire !

J'appuyais mon propos, pointant mon crâne d'une de mes griffes.

- Une fois la paix revenu, le lycaon avait trouvé sa place. Parmis les lions, voyez vous ça ! Un héros de Prideland, qui l'aurez cru ? Son nom était Fleck et à cet instant il devint officiellement un membre du clan. Pendant des années il continua sa tâche, espion de toujours et ami loyal. Mais il fut stopper, quel malheur, par une attaque sournoise le privant de ses yeux. Contrairement aux contes et légendes, l'Histoire finit rarement bien, ici on ne fait pas exception car après d'autres dissensions des souverains de Prideland, le lycaon s'éloigna.

De nouveau, une pause avant de reprendre pour le moment dramatique.

- Lorsque la Reine Awena trahit ses alliés, s'en fut trop pour Fleck, quelqu'un devait s'y opposer ! Une révolution ! Qu'elle étrange idée, comme si un lycaon pouvait renverser la royauté. Peu y croyait et pourtant ce fut le cas. Awena fut destituer, vive Azaan le nouveau Roi ! Ainsi crièrent les animaux, victorieux dans cette bataille qui ne se fit qu'avec des mots. Le reste de années ne fut pas plus tendre pour un ancêtre proche de la fin. Incendie et exil, quel triste destin ! Mais un héros ne saurait s'éteindre sans laisser sa marque. Que ce soit dans l'Histoire ou même dans le sang. Car oui, Fleck eut des enfant. Qui eux même en eurent, et jusqu'à aujourd'hui le sang continua de perdurer.

Finissant mon récit, je m'éloignais du Roi avant de baisser la tête, en guise de salut solennel.

- J'en suis le dernier porteur, Hadithi, descendant de Fleck, féru d'Histoire et chercheur de vérité. Comme bien des êtres je cherche ma voie et je la trouve dans mon héritage. Il est parfois difficile de démêler le vrai du faux mais je suis curieux alors tel est mon lot.

Je redressais doucement la tête, un sourire amusé sur les babines, satisfait de la fin de mon récit.

- Et voilà, votre Altesse, ainsi est mon histoire, encore loin de sa conclusion. Celle d'un enfant à la recherche de ses racines et de celles des autres par la même occasion ! Mon récit est a présent terminer. J'ose espérer que votre intérêt il aura su titiller.

Et je me rassis en face du lion, sans en ajouter davantage, attendant simplement sa réaction. Mon histoire me semblait claire, quoi qu'un peu romancé elle était très proche de la vérité. Je m'étais juste contenté de prendre certaines... Liberté artistique pour tourner mes phrases. Mais bon ! Il faut bien ça pour captiver son audience, j’espérais simplement que mon public du moment avait apprécié et que cela l'avait convaincu.

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Le Monarque Pridelander écouta le récit de Hadithi. Il dû avouer que le lycaon parvenait bien mieux à le captiver que les discussions incessantes de sa mère lorsqu'il n'était encore qu'un lionceau. Hadithi semblait en connaitre un rayon sur l'histoire des Pridelanders, et pour cause, il était un descendant de Fleck, le Lycaon qui, à lui seul avait réussi à renverser le pouvoir lors du Règne d'Awena. Grâce à lui, le Grand père de Kupendwa était devenu Roi, un Roi respecté de tous, mis appart ceux qui étaient restés fidèles à Awena même à sa destitution.

Si le Lycaon aveugle n'avait pas créé cette révolution, Kupendwa ne serait probablement pas là où il est était aujourd'hui. Mais était-ce une bonne chose ? Car le Roi était à demi Jangowa, et par cela, il avait été beaucoup jugé durant son enfance, et en avait souffert. Et si aujourd'hui il était respecté de par ses victoires face aux Rebelles, il n'en avait pas toujours été ainsi. Beaucoup avaient remis sa prise de pouvoir en cause, jugeant qu'il n'était pas apte à diriger Prideland. Mais tout cela faisait parti du passé. A ce jour, il avait prouvé qu'il était un dirigeant digne de ce nom.

- Alors comme ça, tu es un descendant de Fleck. Reprit le Roi lorsque Hadithi eu fini. Je comprends mieux ton intérêt pour nos Terres, qui ont été si chères à ta famille. Hm... Tant que tu ne créé pas de révolution comme ton Ancêtre a pu le faire durant le Règne de Awena, je ne vois pas de raisons de refuser que tu reste sur mes Terres. Dit-il avec un sourire. Je peux te montrer les peintures si tu le souhaites, pour que tu jettes un oeil. Mais si tu veux les analyser plus en profondeur, je vais avoir besoin de voir que tu fais preuve d'honnêteté. Le Roi se leva, puis commença à se diriger doucement vers le Repère des Gardiens, là où la plupart des peintures avaient été dessinées par les Ancêtres. Nous n'y resterons que quelques minutes, mais à partir de ce jour, je te nommes conteur officiel de Prideland. Fais tes preuves, et tu pourras profiter des anciennes peintures plus en profondeur pour en faire de nouvelles histoires. Qui sait, tu arrivera peut-être à captiver la curiosité de certains.

Après plusieurs minutes, le Souverain suivit du Lycaon atteignirent la grotte des Gardiens. Il traversa les lianes cachant l'entrée. L'obscurité était-elle qu'à première vue, la grotte n'était qu'un endroit dépourvu de vie, remplie de poussière. Mais lorsqu'on observait mieux, il se dessinait sous nos yeux des dessins sur les parois des murs, certains s'effaçant avec le temps, d'autres encore intact. Voilà, c'est ici que se trouvent les peintures de nos Ancêtres. Le Roi les observa silencieusement. Il laissa au Lycaon le temps de les observer un moment, avant de reprendre la parole. Fais tes preuves, et tu pourras revenir ici, et peut-être qu'un jour, ce sera toi qui dessinera sur ce mur pour y raconter les histoires que tu souhaites. Il est temps de partir.

Le Roi attendit près de l'entrée que le canidé ne sorte, puis sorti à son tour...

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Kupendwa dirige en Chocolate

Bon, au moins le Souverain avait-il l'air d'avoir apprécié l'histoire. Il n'en fallait pas beaucoup plus pour flatter mon égo. Ceci dit, lorsqu'il revint sur le détail de la révolution entamée par mon ancêtre, je m’empressais de le rassurer, agitant follement les pattes pour chasser tout malentendus :

- Ahahah ! Vous n'avez pas à vous en faire Votre Altesse. Certains sont fait pour marquer l'Histoire, d'autres pour la retranscrire. Si mon ancêtre faisait parti de la première catégorie, aucun doute que j'appartiens à la seconde !

Puis enfin, vint ma récompense ! Mais ma joie fut de courte durée. Faire preuve d'honnêteté ? Je sentis ma fourrure se hérisser de colère à la base de mon cou. Et qu'avais-je donc fait jusque là à part prouver ma bonne foi ? Il lui fallait quoi à ce Roi à crinière pour que je puisse contempler des peintures que, j'en étais certain, personne ici ne savait apprécié à leur véritable valeur ?! Enfin...

Prenant mon mal en patience, je me contentais de suivre le lion gardant un souvenir avenant sur le visage qui dissimulait parfaitement mon mécontentement. Mécontentement qui s'envola bien vite en arrivant au repère des gardiens. Ce... C'était magnifique, j'en aurais presque eu la larme à l’œil ! J'étais tellement absorbé par l’œuvre qui se trouvait devant moi que la voix du Roi me paraissait quasiment inexistante. Du moins, jusqu'à ce qu'il brise tout en me faisant comprendre qu'il était temps de partir. Tss. Quel déception. Il n'y avait vraiment qu'un inculte pour penser qu'il suffisait de quelques secondes en ces lieux suffirait à en apprécier toute la majesté. À contrecœur, je tournais les talons pour sortir de la grotte suivit par le Souverain.

- C'est un trésor à nul autre pareil que vous avez là, Votre Majesté. J'espère que vous et les vôtres en avez conscience.

Dis-je sur un ton enjoué. Malheureusement j'avais peur de connaitre la réponse.

- Pour en revenir à notre discussion, je serais plus qu'honoré de devenir le conteur officiel de Prideland.

Ajoutais-je avec une humble révérence avant de me redresser.

- Ceci dit, j'aimerai savoir ce que vous entendez par "faire mes preuves". Je n'ai fait preuve que d'honnêteté à votre égard depuis mon arrivé, que vous faudra-t-il de plus, Mon Roi ?

Et sa réponse avait intérêt à être un peu plus précise que du "eeeh, chai pa", parce que je n'allais clairement pas rester sagement à attendre que Monsieur ait été touché par la grâce des Esprits pour qu'il me laisse revoir ces peintures !

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Lorsque le lycaon pu enfin voir les peintures sur les murs de la grotte, nul doute, il était émerveillé. Mais son émerveillement fut de bien courte durée, puisque le Roi mit fin à cette découverte rapidement. Mais le souverain ne pouvait prendre le risque d'en dévoiler plus à un inconnu, il fallait penser à la protection de Prideland. Un lycaon n'avait rien de bien effrayant, mais Fleck, l'ancêtre du canidé conteur avait démontré qu'ils avaient de la ressource.

L'animal tacheté fut honoré de la proposition du Monarque pour devenir le conteur officiel de Prideland. Puis, il demanda ensuite comment pouvait-il faire ses preuves. Kupendwa ne demandait rien de particulier, simplement prouver qu'il était digne de confiance, qu'il ne cherchait pas à embobiner les autres animaux de Prideland. Il est facile de se faire bien voir lors d'une première discussion. Répondit le félin caramel au lycaon. Je ne te demandais rien d'extraordinaire, montre moi simplement que tu ne cherche qu'à raconter les exploits, ou les évènements moins glorieux passés lors de tes récits, que tu veux simplement instruire l'histoire aux autres, pour qu'il ne l'oublient pas, et tu pourras retourner voir les peintures plus en détail, et peut-être poseras tu ta propre marque un jour sur ces murs. Répondit-il à Hadithi.

- J'ignore pourquoi tu t'intéresse tant à l'histoire de notre Ancêtres, Hadithi. Ajouta le Roi qui n'avait pas prit la peine de répondre avant d'être sorti de la grotte avec le Lycaon. Je sais simplement que tous ces dessins étaient importants pour eux, et que par cela, ils ont une place bien précise sur Prideland. Voilà pourquoi je ne peux permettre d'autoriser à un inconnu de les étudier de près. Mais je te laisse un chance de pouvoir le faire. Apprends à connaitre le peuple de Prideland, lions ou tout autre animal qui fait vivre ces Terres, et ensuite tu pourras revenir ici.

Le Roi s'éloigna de la grotte, espérant qu'il ne serait pas déçu par Hadithi. As tu d'autres requêtes à me transmettre ? Demanda le Roi après avoir fait quelques mètres.

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Juste prouver que je ne voulais que raconter des histoires, hein ? Je retins un soupir. Bon, et bien si ça me permettais de voir plus en détail ces peintures et en plus d'y laisser ma marque, je n'avais plus qu'à prendre mon mal en patience. Le Monarque ajouta d'autre détails sur ce qu'il attendais de moi en plus de confirmer ma crainte : il ne savait pas pourquoi je m'intéressais à l'Histoire.

- Je n'ai pas d'autres requêtes Votre Altesse.

Fis-je avec un hochement de tête.

- Ceci dit, je me permettrais d'ajouter ceci, en tant que nouveau conteur officiel de Prideland : la question n'est pas pourquoi je m'intéresse à l'Histoire, la question c'est pourquoi les autres ne s'y intéressent pas. L'Histoire, la nôtre, celle de nos ancêtres, c'est ce qui fait de nous ce que nous sommes.

Je rejoignis le Souverain en trottinant, levant les yeux vers le ciel, admirant son immensité, avant de tourner mon regard songeur sur Prideland. Une terre avec une histoire si riche, remplit de rebondissements, d'alliances, de trahisons, de guerres, de paix, d'égoïsme et de compassion... Le genre d'histoire à partir desquels on créent les légendes qui perdurent pour des siècles et des siècle. Et pourtant, si peu apprécié. Je jetais un coup d'oeil songeur vers Kupendwa.

- Ce qui unit les Pridelanders, ce n'est pas un territoire ou un rocher géant, ce qui unit les Pridelanders, c'est une Histoire commune. En la connaissant, vous apprenez à quel moment les liens du clan se sont effrités et à quel moment ils ont été les plus forts, pourquoi et comment. Vous apprenez les erreurs qu'ont commis vos ancêtres et vous pouvez éviter de les répéter ou au contraire, tenter le diable quand même, essayer de voir si les choses ont changé depuis le temps, et si la situation venait à se reproduire, vous aurez eu l'occasion de mieux vous y préparer.

Je fis un haussement d'épaule. Avant de m'éloigner à pas léger un grand sourire sur les babines.

- Enfin, je vais avoir tout le temps de vous convaincre de la véracité de mes propos, Majesté. Sur ce, je vous laisse, encore merci d'avoir pris le temps de me recevoir et de la confiance que vous m'accordez. Je vous souhaite une excellente fin de journée !

Et sur ces mots, je disparus derrière une pierre avant de m'éloigner du Rocher le plus rapidement possible. Il y avait deux raisons pour cela à vrai dire, la première était de prévenir Temaba de comment c'était passé l'entrevue avec le Roi. La seconde... Et bien disons qu'une fois hors de portée des oreilles des lions, je pus enfin lâcher un énorme cri de frustration. Si près du but et pourtant si loin. UUURRRRRGHHH !

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