Suite à la discussion avec Kupendwa, mes pas m'avaient menée jusqu'à la frontière du Grand Désert. Là-bas, j'avais rencontré un jeune lion des sables. Si je n'avais pas été très à l'aise lorsque je m'étais rendu compte de ma position et du fait que j'avais un jangowa devant moi, la suite des évènements m'avait détendue.

Je m'étais entretenu avec le pré-adolescent avant de reprendre la route pour le Rocher de la Fierté. Et si j'avais pu oublié mes pensées le temps de discuter avec cette nouvelle connaissance, celles-ci me revenaient avec force au fur et à mesure que je savais que je me rapprochais de Kupendwa.

S'il apparaissait devant moi, je ne saurais quoi lui dire alors je fus soulagée lorsque j'arrivais à l'endroit où je m'installais pour dormir sans l'avoir croisé. J'étais épuisée après tant de marche - et d'émotions - que je n'avais qu'une seule envie : dormir. Aussi, à peine m'étais je installée que je trouvais le sommeil.

*****

Lorsque j'ouvrais les yeux, la luminosité était faible. Un coup d'œil jeté vers l'extérieur m'informa que la nuit était tombée. Je ne savais pas depuis quand mais j'étais en pleine forme après ces quelques heures de repos. Regardant autour de moi, je voyais que mes camarades dormaient profondément et il semblait qu'ils allaient le faire pendant encore plusieurs heures.

Sachant que la nuit était terminée pour moi, je décidais d'aller prendre l'air. Apportant le plus grand soin à ne faire aucun bruit, je quittais l'intérieur du Rocher telle une ombre silencieuse. Je n'avais pas envie d'une balade après toute la marche que j'avais faite la veille, je me postais donc simplement à l'extrémité du promontoire, exactement là où j'avais discuté avec Kupendwa il y avait de ça quelques nuits auparavant.

C'est d'ailleurs en pensant à lui que mon rêve me revint en mémoire. Deux lionceaux gambadaient autour de moi. L'une arborant mes couleurs tandis que le mâle était le portrait craché de son père : Kupendwa...

Pourquoi est-ce que j'avais rêvé de ça ? J'éprouvais certes des sentiments pour Kupendwa mais nous n'étions que des amis pour le moment. Ce qui était à des lieues de pouvoir donner le résultat de mes songes... Mon inconscient allait beaucoup trop vite en besogne car il n'était même pas dit que Kupendwa puisse un jour ressentir quelque chose pour moi.

Et c'est à l'instant même où je me faisais cette réflexion que du bruit se fit entendre derrière moi. Tandis que je me tournais légèrement, j'aperçu le pelage caramel de celui qui faisait battre mon cœur plus vite alors qu'il me saluait. Il s'installa à mes côtés après m'avoir fait remarquais que je ne dormais pas. Je répondis à son sourire avant de prendre la parole.

Non, et à ce que je vois, toi non plus. J'étais ravie d'entendre qu'il n'y avait aucune gêne dans ma voix. J'avais réussi à parler normalement sur le ton de la constatation. J'étais toutefois légèrement anxieuse : est-ce que j'étais à l'origine de son éveil ? Repensant alors à la première fois où nous avions parlé sous les étoiles, je décidais de ne pas le lui demander. Après tout, il était le Roi et il avait bien d'autres soucis qui pouvaient le tenir éveillé. Rien ne prouvait que j'étais cette cause.

Tu t'inquiètes encore au sujet d'Aya ? La liarde n'était toujours pas revenue et si j'avais réussi à calmer un tant soit peu Kupendwa à son sujet la dernière fois, je ne savais pas combien de temps cela durerait. Plus tôt elle rentrerait, mieux se serait. Et comme cela faisait un bon moment maintenant, il n'était pas impossible que la féline tachetée épuise la patiente du souverain...

J'avais visé juste car Kupendwa me confirma qu'il était bel et bien inquiet par rapport à Aya. Il ajouta que cela faisait quelques jours que la Cheffe des guerriers était partie à la recherche de la liarde et qu'il avait espéré qu'elles soient déjà de retour. Je restais muette, intégrant l'information et attendant qu'il continue puisque j'entendais dans sa voix qu'il n'avait pas fini. Et effectivement, il continua.

J'adhérais à l'idée que Kuvira ne sache pas où se trouvait Aya et que donc, elle devait mener quelques recherches. C'était sans doute pour cette raison qu'elle n'était pas encore revenue. Après tout, trouver quelqu'un alors que cette personne pouvait se trouver n'importe où, ça ne prenait pas deux-trois jours. Aussi, lorsqu'il acheva sa phrase, cela me contraria et je fronçais les sourcils. Il n'y a aucune raison pour qu'il y ait eu mensonge. Kuvira, tout comme Aya, te sont loyales et lorsque la première aura trouvé la seconde, elles entameront le chemin qui les ramènera sur Prideland. Et puis, tu l'as dit toi-même : on ne sait pas où se trouve Aya. Kuvira ne l'a sans doute pas encore trouvée, voilà tout. Ou encore, elle peut l'avoir trouvée mais elles se trouvent tellement loin que cela leur prend du temps pour revenir. Bien que contrariée par la possibilité qui avait traversé son esprit, ma voix s'était faite douce et rassurante. J'étais sûre que les deux félines reviendraient et que cette histoire de prise d'iboga par Itawuma serait enfin réglée.

C'est alors que le Roi parla du retour des Rebelles repentis. Cela était tout récent et nous ne pouvions pas savoir ce que l'avenir nous réservait. Au vu de leur ancienne appartenance, il était bon de se montrer méfiant mais pour le moment, ils faisaient profil bas et je n'avais rien entendu concernant un problème où l'un d'entre eux était impliqué. Seul l'avenir pourra nous dire si tu as pris la bonne décision. Mais pour ma part, je trouve que tu as fait preuve d'une extrême bonté. Tu t'es montré magnanime et cela prouve que tu es juste et sage. Peu de personnes auraient agi comme toi et c'est tout à ton honneur. De plus, cela renforçait les sentiments que j'avais pour lui mais ça, je ne pouvais décemment pas le lui avouer.

Jusque là, j'avais regardé Kupendwa et lorsqu'il soupira avant de regarder les étoiles, je ne bougeais pas. Il y avait quelque chose de précieux dans cet instant et j'en profitais largement. Reportant de nouveau son regard sur moi, Kupendwa reprit la parole. Il lui semblait que rien n'allait mais avant que j'ai pu lui demander ce qu'il entendait par là, il s'excusa, arguant que je n'avais sans doute pas envie de l'entendre se plaindre. Il chercha d'ailleurs à changer de sujet en me demandant pourquoi, moi, j'étais éveillée.

J'allais lui répondre, évidemment, mais je ne le laisserais pas pour autant croire que je ne m'intéressais pas à ses problèmes. Que veux-tu dire par "tout va de travers" ? Il y a quand même certains bons aspects, non ? Par exemple, j'ai l'impression que la sécheresse est moins violente cette année, cela peut peut-être être de bon augure si ça continue dans ce sens. J'aurais pu ajouter qu'il avait une nouvelle amie mais je trouvais que cela aurait été présomptueux de le faire remarquer, quand bien même c'était vrai. Toutefois, je pouvais me permettre de mettre en avant notre amitié d'une autre façon. Et ne dis pas n'importe quoi. En tant qu'amie, je suis là pour t'écouter et te donner des conseils si j'en suis capable alors n'hésite vraiment pas, même si c'est pour geindre. Ne me départant pas de mon sourire, j'appuyais mes dernières paroles d'un clin d'œil, histoire de lui montrer que je le taquinais gentiment. Et pour répondre à ta question, j'ai beaucoup marché hier suite à notre discussion. Lorsque je suis rentrée, j'étais exténuée et je me suis endormie rapidement. De fait, j'ai eu mon compte de sommeil et comme je ne pouvais pas rester allongée sans rien faire, je suis sortie. Tout avait été dit sur le ton explicatif et j'étais fière de ne pas rougir, comme souvent en compagnie de Kupendwa. Surtout qu'il avait été impliqué dans mes songes mais ça, je n'allais certainement pas le lui dire !

Tout comme je l'avais taquiné, il le fit à son tour. Amusée, je ris légèrement avant de me stopper pour l'écouter de nouveau. Maintenant qu'il m'avouait qu'il n'était que peu patient lorsqu'il ne savait pas de quoi il retournait, je pouvais comprendre sa réaction. Il me rassura même en me disant qu'il laisserait Aya s'expliquer, ce dont je ne doutais pas.

Lorsqu'il rebondit sur ce que j'avais dit par rapport aux Rebelles, je n'ajoutais rien. Il était sûr que nous ne pouvions qu'attendre et voir ce que cela donnerait mais j'étais d'accord avec lui. Trop de problèmes avaient déjà été causés à cause des Rebelles. Il fallait que cela cesse et j'espérais que les repentis tout comme les pridelanders sauraient apprendre à vivre les uns avec les autres sans que de nouveaux conflits éclatent.

Après que je lui ai demandé pourquoi il disait que tout allait de travers tout en essayant de le rassurer et que je lui ai également expliqué pourquoi je ne dormais pas, il garda le silence. Celui-ci dura un peu et puisque nous nous regardions, je voyais bien dans ses yeux qu'il y avait un dilemme. Finalement, il sembla se décider puisqu'il reprit la parole.

De nous ? Que voulait il dire par là ? Mon cœur s'accéléra rien qu'à la pensée que cet instant commençait à ressembler à l'un des scénarii que j'avais imaginé la veille en marchant. Mais se pouvait il seulement que c'était là où Kupendwa voulait en venir ? C'est avec appréhension que je m'exprimais. Je t'écoute, que veux-tu me dire à propos de nous ?

Il y avait énormément de choses qui pouvaient être dites et pourtant, je ne voulais en entendre qu'une seule. En effet, le lion caramel avait pris une place importante dans ma vie en l'espace de très peu de temps. Et à cet instant précis, j'étais suspendue à ses lèvres car j'espérais secrètement qu'il devienne encore plus présent dans ma vie.

J'avais l'impression d'être une équilibriste qui marchait au bord d'un précipice, pouvant être projetée sur la terre ferme ou dans le vide selon les prochaines paroles de Kupendwa. Et celles-ci furent longues à arriver. Le Roi sembla hésitant et il dû s'y reprendre à plusieurs fois pour trouver les bons mots. Mots qui se plantèrent droit dans mon cœur.

Il m'aimait plus qu'une simple amie.

La seule réaction visible devait être mes yeux qui brillaient autant que les étoiles au -dessus de nos têtes et un sourire immense qui illuminait mon visage. Je ne bougeais pas d'un centimètre et pourtant, tout mon corps hurlait. Si j'avais encore été une enfant, je n'aurais su me retenir de sautiller partout tellement j'étais aux anges.

Il m'aimait plus qu'une simple amie !

Posant un regard affectueux sur Kupendwa, je rejetais ses excuses d'un signe de tête avant de prendre la parole. Tu n'as pas à être désolé. Pour être franche avec toi, je ne savais pas comment aborder le sujet alors je dois admettre que je suis plutôt soulagée que tu aies fait le premier pas.

Ainsi, l'attirance que j'avais pour lui était réciproque. C'était magnifique ! Je savais que l'on me désignait comme une lionne heureuse de vivre mais à cet instant précis, je pensais que le bonheur que je ressentais n'avais jamais été aussi grand. Et j'avais envie qu'il soit partagé. Aussi, comme je n'avais pas vraiment avoué mes sentiments ou en tout cas, je ne l'avais fait qu'à demi-mots, il fallait que je lève le moindre doute qui pouvait habiter le lion caramel. Pour moi aussi, tu es plus qu'un simple ami. J'aurais voulu poser ma tête contre lui et sentir sa fourrure contre la mienne et pourtant, je n'en fis rien. Je n'osais pas répondre à mon envie tant que je ne savais pas si je pouvais me permettre ce geste familier. Je me contentais simplement de faire passer cela dans le regard tendre que j'avais posé sur Kupendwa.

Comme s'il ne s'attendait pas à ce que je lui dise que je ressentais la même chose que lui, Kupendwa me demanda si j'étais sérieuse. Je ne répondis que par un mouvement affirmatif de la tête, profitant simplement de ce que je lisais sur son visage. Il semblait tellement heureux que je souhaitais le voir comme ça jusqu'à la fin de mes jours.

Le Roi s'approcha ensuite de quelques pas et alors que je pensais pouvoir me blottir contre lui, il s'arrêta. Je me demandais ce qui le retenait et, s'il attendait un accord de ma part, je lui donnais complètement. Sauf qu'il ne semblait pas s'agir de ça et je lui posais une question silencieuse.

C'est alors qu'il se laissa tomber pour se retrouver en position assise. Intriguée par ce qui pouvait le tourmenter, j'attendais qu'il s'explique et cela ne tarda pas. Il doutait. Bien que nous éprouvions des sentiments l'un pour l'autre, son rôle de souverain impliquait qu'il devait choisir une Reine. Et il ne souhaitait pas m'imposer un tel rôle. Loin de lui en vouloir, je pouvais imaginer son trouble. Il ne savait pas si je pouvais endosser ce rôle et moi-même je n'en avais aucune idée.

Il semblait perdu et cette fois-ci, je ne pouvais me contenir. J'effaçais les quelques pas qui nous séparaient encore et je passais doucement ma tête contre la sienne. Je profitais de cet instant de tendresse que je souhaitais avant tout rassurant pour Kupendwa. Après encore quelques secondes, je reculais juste assez pour pouvoir le regarder dans les yeux. Tu n'as pas à choisir dans l'immédiat qui sera la Reine de ton royaume. Pour tout te dire, je ne sais pas si j'en ai les capacités et je ne souhaite pas que Prideland paie le prix de mon incompétence. Peut-être pouvons nous juste profiter de notre relation et continuer de nous voir pour la développer. Si nous faisons cela, rien ne pourra être précipité, tu ne crois pas ?

Il était vrai que, d'un œil extérieur, la façon dont nous nous étions rapprochés pouvaient sembler rapide. Mais en agissant comme je le proposais, tout ceci pouvait se développer sans que les critiques viennent ne s'immiscer.

Je pu lire sur le visage de Kupendwa que j'avais son approbation avant même qu'il ne formule ses paroles. Il me remerciait d'être compréhensive mais à vrai dire, cela me paraissait plutôt logique au vu de la situation. Je n'en dis cependant rien, trouvant inutile d'en dire plus à ce sujet.

Kupendwa réduisit la distance que j'avais remise entre nous pour venir poser sa tête sur la mienne. Je l'entendis ronronner et je l'imitais, savourant l'instant et m'imprégnant de son odeur. Je l'entendis me dire qu'il avait également autre chose à me demander. J'étais curieuse mais il n'ajouta rien pour le moment, prolongeant le moment de tendresse que nous partagions. Encore une fois, je restais silencieuse, lui laissant le choix de reprendre la conversation lorsqu'il le souhaiterait.

Notre promiscuité fut brisée lorsque Kupendwa retira sa tête de la mienne afin de pouvoir me regarder dans les yeux. Il m'expliqua qu'au retour d'Aya, il devrait la sanctionner pour ses choix. Elle servirait ainsi d'exemple pour les autres pridelanders afin d'éviter que cette situation ne se reproduise à l'avenir. Il ajouta également qu'Itawuma avait sa part de responsabilité dans cette histoire et qu'elle aussi devrait être punie. Cela prouvait que le Roi était juste, même avec ses plus proches relations. Toutefois, cela ne m'aidait pas à savoir où il voulait en venir et ce qu'il voulait me demander. Il continua en me disant qu'Itawuma avait besoin de faire une pause et qu'il souhaitait que je la remplace le temps qu'elle se remette.

Oh... Moi en tant que Conseillère ? Enfin, il ne s'agissait que d'un remplacement mais quand même. Kupendwa m'assurait qu'il croyait en moi et en mes capacités. Il ne m'en voudrait pas si je ne m'en sentais pas capable mais il ajouta également qu'il aimerait que je sois à ses côtés et ces derniers mots me firent fondre intérieurement.

Tout ces arguments faisaient pencher la balance. Et en étant honnête avec moi-même, je devais avouer que travailler en compagnie de Kupendwa avait un fort pouvoir attrayant. Je n'oubliais pas le fait que c'était avant tout pour le bien de Prideland et même si cela m'effrayais légèrement, je voulais bien tenter l'aventure. D'autant plus que cela pourrait permettre de savoir si j'étais capable d'endosser le rôle de Reine aux côtés de Kupendwa. Je veux bien remplacer Itawuma le temps qu'il faudra mais... Promets moi quelque chose, d'accord ? Je ne veux pas faire de tort à Prideland donc si je m'engage dans la mauvaise direction, fais le moi savoir le plus tôt possible. Je sais que je pourrais compter sur toi et j'aimerais que tu puisses en faire de même. C'est pourquoi je te demande ça. Je veux aider mais je veux aussi faire les choses correctement, concluais je, ma détermination clairement audible dans ma voix et visible dans mon regard et mon attitude.

Je voulais aussi passer du temps avec lui et me blottir contre son pelage. Cela était nouveau et j'avais envie de plus de ces étreintes mais l'instant était au sérieux. Ce qu'il me demandait n'était pas rien et j'étais consciente que nous aurions tout le temps de nous enlacer plus tard, le devoir envers notre Clan passant au premier plan en cet instant.

Kupendwa m'écouta avant de me rassurer. Il me disait qu'il était certain que je n'aurais pas besoin de lui mais il me promis néanmoins ce que je lui demandais. Bien. Maintenant que ce point était réglé, je me sentais un peu plus légère. Je pouvais envisager mon nouveau rôle avec plus d'assurance et je n'avais plus qu'à attendre que l'annonce soit officielle avant de pouvoir réellement prendre mes fonctions.

J'avais déjà eu un mini aperçu de ce que devait faire Itawuma et j'espérais pouvoir être aussi efficace qu'elle. Après tout, elle avait été formée à ce rôle depuis son plus jeune âge et je devais la remplacer du jour au lendemain. Ce n'était vraiment pas une mince affaire. Toutefois, j'étais assurée du soutien de Kupendwa. Et avec son amour, je me sentais capable de déplacer des montagnes. Bien qu'il fallait admettre que l'on ne me demanderait sans doute jamais une tâche pareille !

Je regardais le lion que j'aimais se lever et s'étirer avant qu'il ne vienne de nouveau se coller contre moi. Je l'écoutais me dire qu'il devait aller se reposer et qu'il avait passé un très agréable moment en ma compagnie. Alors nous sommes deux, chuchotais je près de son oreille. Je n'aurais pu rêver une meilleure soirée !

Je souris lorsqu'il me dit qu'il espérait me revoir très vite en me nommant avec mon nouveau rang. Il s'éloigna en me souhaitant une bonne nuit, ce à quoi je lui répondis. Bonne nuit, Kupendwa. C'était la première fois que je l'appelais uniquement par son prénom et cela me fit quelque chose. Je le regardais jusqu'à ce qu'il disparaisse de mon champs de vision, un air amoureux plaqué sur le visage.

Quand il eut disparu, je posais mon regard sur la Savane et il me semblait qu'elle n'avait jamais été aussi belle que ce soir. Je passais plusieurs dizaines de minutes sans bouger avant de quitter mon poste d'observation. J'avais eu mon compte d'heures de sommeil alors plutôt que de retourner m'allonger et attendre sans rien faire, je décidais d'aller arpenter la Savane.