Cela faisait longtemps à présent, qu’il n’avait plus vraiment vue Prideland. Oh ça non… Ce lieux bien plus accueillant que la combe, d’où ils venaient. Pourtant… Pourtant le géant regrettait un peu cet endroit si exigües. C’était un endroit qui ressemblait beaucoup à ses falaises natales. Et même si son ancien clan ne lui manquait pas, il ressentait le mal du pays. C’était en soit un mal qu’il devait bien accepter. Qu’est-ce que c’était une terre, comparé à sa famille ? Qu’est-ce que c’était, comparé à sa compagne, à ses enfants, et à tout ces lions qui faisaient partie intégrante de sa vie ? Alors non, il ne voyait pas encore les Pridelanders comme étant une partie intégrante de sa vie. A dire vrai, même si Awena n’était plus reine, il ne pouvait s’empêcher de continuer de ressentir une certaine aversion envers les habitants du rocher. Une sorte de colère qui ne parvenait pas à tarir.
Il avait d’ailleurs prit soin de rester distant vis-à-vis de la famille royal. Il ne c’était pas intéressé à ces lions qui en faisait partie. Mais il souriait et saluer poliment les autres habitants qu’il croisait. Autant dans ce nouveau lieu qui les abritait, que lors de ses promenades. Waban n’aimait pas s’éloigner du rocher. Il avait peur, peur d’une sorte de trahison, même s’il n’arrêtait pas de ce dire que c’était une chose impossible. Mais il ne pouvait s’empêcher de s’éloigner. Il avait ce besoin continuel de marcher, de se dépenser… Une chose qui l’empêchait de dormir d’ailleurs, alors il s’efforçait de faire des sortes de rondes, sans vraiment savoir où aller, et où surveiller.

Ainsi donc, le géant avait confié Tadewi, Huyana et ses enfants à Hex. S’il arrivait quelques choses, le lièvre pourrait partir le chercher. Il avait aussi confiance dans les capacités de Kozmotis, mais aussi envers Koda. Alors il tentait de se changer les idées, de faire fuir les idées noirs. Ces choses qui mettraient sans doute un temps, avant de disparaitre.
Marchant d’un pas lent, il s’éloignait donc du rocher, et de l’étant. Le géant profitait ainsi de la fraicheur du matin, alors que le soleil commençait à peine à pointer à l’horizon. C’était le meilleur moment pour le fils du vent d’ailleurs. Ce moment où le passé et le futur se mélangeait… Où les vivants parvenaient plus facilement à être en communion avec les ancêtres. D’ailleurs, ce jour là, le gris avait remarqué que le vent soufflait d’une bien étrange manière. Une certaine chaleur mêlé à une impression de mélancolie. Etais-ce une façon d’annoncer la mort de ses parents ? Etais-ce eux, qui avaient finalement réussit à retrouver sa trace ? Avaient-ils eut seulement l’envie de s’éloigner des falaises, simplement pour lui ? Silencieux, Waban avait finit par se poster sur le sommet d’un rocher. A présent assit, face au vent, il avait fermé les yeux, tentant de déchiffrer l’élément sans y parvenir. Parfois il regrettait de n’avoir pas correctement écouté son père lorsqu’il parlait de tout ça. Enfin. C’était bien lointain maintenant.

Les minutes passèrent de cette façon, jusqu’à ce qu’un bruissement ne fasse frissonner ses oreilles. De nouveau sur ses gardes, le gris ouvrit les yeux, avant de tourner la tête dans la direction supposé du dit bruit… Quelqu’un avait-il l’intention de l’éliminer ?… Cette situation agaça finalement le mâle. Autant sur le fait qu’il n’avait pas envie de se battre, que sur le fait qu’il se trouvait bien stupide, de penser directement à mal, alors qu’ils étaient enfin dans un lieu supposé amical.

- Qui est-là ?! Montrez-vous ! - Et il vint à briser le silence de la nuit, de sa voix grave et forte…

Le grand mâle attendit de longues secondes. Des secondes qui lui parurent une éternité. D’ailleurs son rythme cardiaque c’était accéléré, alors que son esprit s’imaginait tout un tas de possibilité néfaste pour lui. Mais il savait se battre, oh oui… Il avait passé tout ce temps à la combe à s’entrainer aux côtés de Kozmotis, et était à présent le professeur de sa fille et de son fils. Il ne doutait pas en ses capacités, mais… Il n’avait pas l’âme à la guerre. Alors ce silence, cette non réponse directe… Il en plaqua les oreilles, bien décidé à faire sortir l’importun de sa cachette. Du moins, c’était son idée, jusqu’à ce qu’une silhouette ne finisse par quitter les ombres. Une lionne au pelage sombre, à n’en pas douter…

La femelle ouvrit la gueule, et s’excusa, prétendant penser qu’elle ne croiserait personne. Elle se présenta aussi, sous le nom de Jabari. Un nom qu’il ne connaissait pas. S’il resta méfiant encore un instant, il finit par se calmer avec cette brise qui soufflait doucement sur les lieux. Il n’était pas tranquille. Ça non. Et cette situation venait de le lui prouver. Pourtant… pourtant il devrait plutôt souffler, se reposer. N’est-ce pas ? Mais pour l’heure il n’y arrivait pas et ça l’agaçait.

- Je suis Waban…- Il laissa échapper un soupire, puis reprit - Navré si je vous ai effrayé…

Prideland était un endroit protégé n’est-ce pas ? Un endroit où l’on ne risquait rien. Les Pridelanders veillaient sur leur terre, et sur ceux qui y vivaient après tout. Et puis, il y avait les gardiens, n’est-ce pas ?

- Vous êtes une Mositu, n’est-ce pas ?

Bon, puisqu’elle était là.. Peut-être qu’il y aurait moyen d’ouvrir une conversation ? Au vue de sa fourrure, le gris en avait déduit qu’elle faisait partie de ses lions de la jungle. De ces lions qui avait trouvé asile sur Prideland, au même titre que les siens. Au même titre que les Outlanders déchues. Peut-être pourrait-elle lui parler de Prideland, plus en détail, de son point de vue de Mositu, non ?… Enfin, il l’espérait bien, sans s’imaginer un seul instant, à quel point il se trompait…

Elle s’excusa à son tour, de si elle l’avait effrayé… Et il remua simplement de la patte pour signifier que ce n’était rien. Ce qui était fait, était fait après tout. On ne pouvait pas revenir en arrière, alors autant laisser ça au passé, n’est-ce pas ? Enfin.
Rapidement la lionne lui répondit, annonçant qu’elle n’était pas Mositu. A bon ? Mais il comprit rapidement lorsqu’elle parla d’origine Mositu. Ceci explique la couleur de son pelage, à moins qu’elle ne vienne d’un autre clan à la fourrure sombre, et basé en dehors de la terre des lions. Ça aurait put être aussi une explication, n’est-ce pas ? Par contre, lorsqu’elle parla d’un petit groupe reconstitué, il haussa un sourcil. Il avait l’impression de se voir lui, à l’époque où il parcourait la terre des lions aux côtés de Tadewi et Ceset. Un groupe reconstitué en un sens. Chacun ayant d’abord voyagé en solitaire. Et puis, avec les Wwaasiens… N’étaient-ils pas encore plus reconstitué ?…

En tout cas, Jabari lui retourna la question, le qualifiant de Pridelander. Est-ce qu’il en était vraiment devenu un ? Il ne savait pas vraiment s’il pouvait se considérer ainsi. Surtout qu’il avait encore un peu de mal à accepter leur aide. A accepter le fait qu’ils avaient fait marche arrière. Et que ce n’était pas pour les piéger.

- Je ne suis pas vraiment Pridelander, à dire vrai. - Il ne put s’empêcher de rire pour le coup. Ils avaient l’air bien bête tout les deux - Je suis plus un voyageur, je viens d’une terre lointaine à celle-ci, au Nord. Je suis ce que l’on appel un fils du vent.

S’il allait parler des Waasiens ? Non. S’il ne doutait pas du fait que la nouvelle avait dut se répandre, il ne souhaitait pas faire partie de ceux qui répandrait la rumeur encore plus vite et plus loin. Plus longtemps les Outlanders resteraient dans leur ignorance, et mieux ce serait, à ses yeux.

- J’imagine du coup, que vous ne pourrez pas me répondre si je vous demande comment son les Pridelanders ?

C’était un peu fâcheux. Mais bon, ce n’était pas de sa faute non plus, à cette Jabari.

La lionne lui avoua n’avoir voyagé qu’entre Prideland et Freeland. Deux territoires qu’il avait déjà foulé par le passé, alors qu’ils étaient à la recherche de la famille de Tadewi. D’ailleurs, il se souvenait de Freeland, pour ses montagnes brumeuses. Par réflexe, il porta le regard en direction de ces reliefs, alors que la lionne continuait de parler. Elle lui expliqua qu’elle ne connaissait rien des habitants de ces deux territoires, avant de s’engouffrer sur le sujet des lions du vent. Et la description qu’elle donna, en se basant sur le nom de son clan, le fit sourire. Ne pas savoir tenir en place hein ? C’était vrai que ça avait été son cas par le passé.
Jabari reprit ensuite le sujet des Pridelanders. Disant qu’elle avait entendu dire qu’ils étaient « sympathique » avant de lui apprendre que deux personnes de son groupe avait put lui expliquer que les mentalités changeaient radicalement en fonction des dirigeants… Une chose qui était vrai et fausse à la fois…

- On m’a aussi dit que les Pridelanders étaient des lions… Amicaux. Pourtant… Ils n’ont pas hésité à tourner le dos à de vieux alliés. Ils n’ont pas hésité à les laisser mourir sous les griffes d’exilés… Même si j’ignore la raison qui les a poussé à faire un tel choix. - Il finit par reposer le regard sur la lionne - Mais je ne pense pas que des mentalités peuvent radicalement changer sous prétexte d’un dirigeant différent. Si un clan change radicalement sur ce point, au changement d’un dirigeant, c’est que le clan en question avait déjà les graines de ce changement de planté. Les hyènes en sont l’exemple.

Pauvre Kuruka. Il avait apprit, à son arrivée, ce qui était arrivé à l’ancienne reine blanche. Dire qu’il avait espéré qu’elle finisse tranquillement ces jours, après ce qui lui était arrivé…

- J’ai rencontré Kuruka, leur ancienne dirigeante, il y a quelques années… Son clan était déjà en ébullition. Cette haine du lion… Mais ils se tenaient tranquille, parce qu’elle les tenait. Ou plutôt, elle essayait. Puis une autre à finit par prendre sa place, en écoutant les grondements de ce peuple. Mais j’imagine que cette colère n’a pas dut apparaitre soudainement. Enfin… Il doit y avoir toute une histoire derrière, dont j’ignore tout.

Il ne c’était jamais intéressé à tout ça d’un autre côté. Et maintenant qu’il y pensait… Peut-être qu’il devrait faire attention aux rieuses, qui vivaient si proche des siens… Hm… Non. Jusqu’à présent, il n’avait pas entendu parler d’un quelconque incident. Soyons donc optimiste.

- Et les lions du vent ne sont pas des voyageurs. C’est juste moi qui ait eut un problème de bougeotte. - Il se laissa rire - Les lions du vent, ce sont des lions gris, qui vivent au milieu de la roche des hauteurs. Enfin, pas aussi haut que pour les Nordiques, nous n’avons pas de neige là bas. Et s’ils ont ce nom de lion du vent, c’est simplement parce que nous nous sentons proche du vent, tout simplement. Là bas, il souffle fort, presque continuellement. Il est une divinité, ainsi que le souffle de nos ancêtres disparut.

Il était leur guide.

Alors elle n’était pas au courant de ce qu’il c’était passé ? Visiblement, il semblait lui avoir apprit quelque chose. Peut-être était-elle resté trop longtemps sur Freeland. Les rumeurs n’avaient peut-être pas volé jusque là bas. Surtout concernant le changement de souverain. Un sourire glissa alors sur ses babines alors que la lionne parlait du fait qu’ils le paieront bien à un moment… Et aux yeux du gris, c’était déjà le cas.

- C’est déjà le cas. La reine Awena, celle qui a décidé d’agir de la sorte à perdu son trône. Son peuple l’a destitué au profit de son frère, Azaan. Après… tout les clans ne sont pas ainsi. Heureusement.

En soit, il pouvait lui dire que leurs anciens alliés étaient à présent au chaud, au rocher. Mais il préféra le taire. Toujours dans cette optique à garder ce secret le plus longtemps possible. De toute façon, elle finirait bien par en apprendre d’avantage, n’est-ce pas ?

Enfin, ils continuèrent la conversation, celle-ci partant sur les hyènes. Il n’avait pas vraiment fait exprès de prendre leur exemple. A dire vrai, c’était celui qui faisait le plus échos à l’heure actuelle, sur la terre des lions. Et tout lion voulant garder sa peau bien sur ses os, savait qu’il ne fallait pas poser les pattes sur leur territoire, et ceux, depuis le changement de leader. Par contre, il fut assez surprit de savoir qu’elle voyageait avec des Hyènes. Des Hyènes de la meute de Kuruka qui aurait fuient après la défaite de celle-ci ?

- Les Hyènes sont comme les lions. Il y en a à qui on peut faire confiance, et d’autre non. Il y a des imbéciles et des réfléchies. J’ai rencontré de tout durant mon voyage. Je sais que certaines hyènes sont bienveillante. J’ai même déjà partagé un repas avec un petit groupe.

Mais c’était il y a bien longtemps maintenant. Et il savait que la vieille femelle qui régissait ce groupe, ne devait plus être de ce monde depuis longtemps. En tout cas, il était plutôt content de constater qu’il y avait encore des rieuses qui savaient faire la part des choses. Ah… Si tout le monde pouvait-être ainsi…

- Concernant Kuruka… C’est… Enfin c’était… une hyène courageuse. Et je pense que le vent souffle pour elle à présent. Il n’y a pas à s’en faire pour son âme.

Il pensait que tout âme pouvait obtenir la paix et le repos méritait, si sa vie n’était pas noyé par le sang et/ou la traitrise. Pourquoi un animal n’aurait pas accès à tout cela, simplement parce qu’il n’était pas un lion ? C’était stupide.

Enfin. Il avait donc prit le temps d’expliquer un peu qui était les lions du vent, et la réponse que la lionne lui offrit, le fit rire. S’il était outré du tutoiement ? Non, il était plutôt ravis. Vouvoyer, il n’aimait pas ça. Il le faisait simplement par politesse, alors maintenant qu’il avait le champs libre…

- Tes parents ont parfaitement raison. Mais je l’ai trouvé mon foyer. Depuis quelques saisons maintenant. Et il se trouve là où sera ma compagne et mes enfants. - Ah oui, qu’il était fier de sa famille - Et je suis d’accord pour la chaleur. C’est infernal ici… Je t’avoue que c’est surtout pour ça que tu m’as croisé ici. Il fait bien plus frais la nuit.

Et il ne put retenir un nouveau rire, amusé par la situation.

Hm. Apparemment, cette petite avait encore beaucoup de chose à apprendre, et a voir. Peut-être que le fait de vivre loin des clans, ne l’aidait pas. Lui, avait toujours été prêt des clans, même durant son voyage. Il c’était intéressé à eux, à leurs coutumes. Il avait ainsi put voir tout un tas de chose, que peut de lion pouvait se vanter d’avoir vue.

- Un roi, ou une reine, peut perdre son trône d’une multitude de façon. Tout dépend d’eux. Et de leur peuple. De ce que j’en sais, le peuple à réclamé son départ et elle l’a accepté. Mais, elle aurait put le refuser, et que cela finisse dans le sang. Comme pour Kuruka, même si elle a put être sauvée.

Est-ce que les Pridelanders l’auraient laissé faire, si elle avait refusé leur demande en restant à la place que son père lui avait donné en quittant ce monde ? Les échos qu’il avait put entendre, lui disait le contraire. Mais visiblement, elle n’avait pas souhaité rester à la tête d’un peuple qui ne voulait plus d’elle. Logique. Et puis surtout, sécuritaire en un sens. Ainsi, personne ne tenterait à mettre fin à sa vie. En principe du moins. Après… Lui, de son point de vue de lion du vent, n’appréciait guère les histoires de reine et de roi. Lui qui avait grandit avec un système bien différent… Il avait eut la preuve, en soit, qu’une seule personne au pouvoir pouvait faire énormément de mal.
Enfin. La lionne lui avoua qu’elle ne savait pas si elle pouvait lui dire, pour les hyènes et il se contenta d’un sourire en toute réponse. Et d’ailleurs, le fait qu’ils ne soient pas bien accueillit ne l’étonnait pas. Il y avait une sorte de passif, l’air de rien. Et ce n’était pas qu’ici que le problème se faisait sentir…

- Cela ne m’étonnes pas.

Et dans les faits, cette mésentente avec les Hyènes étaient surtout du fait que ces créatures chassaient et mangeaient la même chose que les lions. Ainsi, il était généralement préférable que chacun ait son propre territoire. Que les hyènes aient leur chez eux, étaient en soit, une bonne chose du coup.

Les paroles du gris sembla d’ailleurs rassurer la lionne, quand à ce qu’avait put devenir l’âme de la vieille hyène. Elle sembla aussi se rassurer sur le fait que le travail qu’elle avait fait, n’avait pas été en vain. Lui qui avait craignait que ce soit le cas, était rassuré d’ailleurs… De voir que des rieuses se mêlaient encore au lion.
Par contre, il fut assez surprit de la question qu’elle posa ensuite. Ce que cela faisait d’avoir une compagne et des enfants ?… Hm… Il avait beau réfléchir, il ne voyait pas vraiment quel mot employé. Tout ce qu’il savait, c’est qu’il se sentait bien avec eux… Tout en craignant souvent qu’ils leur arrive quelque chose… Heureusement, quand elle parla de la chaleur, il put se laisser un peu plus de temps pour réfléchir à tout ça…

- Ma fourrure ne me permet pas de supporter la chaleur. Elle est faites pour résister au vent froid des falaises, pas du soleil des savanes. Heureusement, elle n’est pas aussi épaisse que celle des Nordiques.- Ce qui fait, qu’il pouvait rester dans la savane en s’adaptant, comme il l’avait toujours fait…. Maintenant il espérait que sa fille, qui avait prit le plus de lui, ait put obtenir la fourrure de sa mère, et ne pas craindre autant le soleil que lui. - Ma famille est actuellement à l’abris. Avec notre groupe. Ils ne sont pas très loin, mais n’ont pas besoin de se dégourdir les pattes en pleine nuit.

Il rit légèrement. Même si bon, Machli pourrait peut-être avoir la même envie. Elle non plus ne dormait pas des masses. Encore moins depuis la mort de Ceset, et de ses terreurs nocturnes qu’elle subissait.

- Par contre je ne peux pas vraiment répondre à ta question. Ou plutôt, je ne sais pas comment je peux y répondre. C’est…. Enfin… On se sent bien. Je dirais ? Du bonheur, oui. Du bonheur à les voir, à les regarder… Un peu de tristesse parfois… Enfin, je suppose que tu comprendras tout ça, lorsque ce sera à ton tour de connaitre ça.

Et chacun le vivait à sa façon d’ailleurs. Il y avait même des lions qui le vivaient mal. Aussi étrange que cela puisse être à ses yeux…

A la réponse de Jabari, concernant les clans, Waban ne put s’empêcher de laisser échapper un rire. C’était surement la jeunesse qui lui faisait dire cela. L’expérience finissait par prouver que les choses étaient bien plus compliqué que ça.

- Tout es bien plus complexe que ça, Jabari. Pour un petit groupe, votre fonctionnement est bien. Mais pour tout un clan, comme Prideland, Outland, ou même les Hyènes, c’est plus compliqué. S’il n’y avait personne à leur tête, ce serait l’anarchie. En un sens, un dirigeant, voir des dirigeants, c’est comme une promesse de paix à l’intérieur même du groupe. Après… Chaque clan à sa façon de faire. Chaque personne à ses préférences…. Après, quand cela touches les autres clans, c’est plus une question de… Politique. Là aussi c’est assez complexe. Il faudrait pouvoir être dans la tête de tout le monde pour bien comprendre les choses.

Et oui, il avait déjà essayé de se mettre à la place d’Awena et d’Ahva, sans y parvenir. Mais là n’était pas la question.

La lionne parla donc ensuite, de son groupe. Expliquant que lorsqu’ils étaient mal reçu, ils s’en allaient. Oui. C’était la meilleurs chose à faire lorsque l’on avait des êtres à protégé. A l’époque, lui, il s’amusait à titiller ceux qui était gêné par sa présence. Simplement pour briser l’ennuie et… Ba… Pour les agacer. Il n’avait jamais vraiment compris comment sa présence pouvait-être énervante pour certain, alors qu’à la base, il ne faisait que passer. Mais bon.

- Il n’y a rien de plus dangereux, qu’un Ignare.

Et là-dessus aussi, il l’avait appris. Mais cette fois, c’était dans son propre clan. Il en portait encore les marques, sur sa joue et sur sa cuisse. D’ailleurs, il n’avait toujours pas réussi à comprendre comment ils en étaient arrivé à ce point. Mais bon. Ça n’avait en soit, plus vraiment d’importance maintenant. Il ne comptait pas retourner aux falaises. Oh non. Jamais.

- Je n’ai pas non plus eut la chance d’en croiser. Mais j’ai entendu beaucoup de chose à leur sujet. Et au sujet de leurs montagnes. Un territoire dangereux qu’il vaut mieux éviter. - Autant par le froid, que par les dangers des éboulements. Si c’était aussi dangereux que ces falaises… - Et mes enfants sont plus jeune que toi. Ils ont eut deux ans, il y a peu.

Qu’ils grandissent vite… trop vite… Il avait l’impression de ne pas avoir put prendre assez de temps pour jouer avec eux. Pour les éduquer correctement… Il avait toujours cette impression d’avoir loupé quelque chose… Pourtant… Vorsakh et Machli lui prouvait chaque jours, qu’ils avaient fait une bonne éducation. Malgré le côté bougon de Vorsakh.

- Et ta famille alors ? Comment sont-ils ?

Il parlait de sa famille, mais… Et la sienne ? Avait-elle des frères et sœurs ? Et ses hyènes, comment étaient elles ?

Visiblement, la lionne était du même avis que lui, lorsqu’elle parla de conseil, qui serait quand même bien plus « sûr » que de laisser qu’une seule personne à la tête de tout un clan. Mais qui était-il pour décider de ce que les autres souhaitaient ?

- C’est le fonctionnement de mon clan natal ça. Chez les lions du vent, nous avons une sorte de conseil, à la tête du clan. Composé des anciens. Mais… cela ne plait pas forcément aux autres. J’imagine que si Friedland, ou si Freeland, ou encore les Hyènes n’ont qu’une seule personne à leur tête, c’est que ça doit bien leur plaire. Si avoir qu’un roi, ou qu’une reine pour Prideland les embêtait réellement… Azaan n’aurait pas prit la suite de sa sœur.

Enfin. La suite de la conversation alla donc sur les « ignares » et le lion gris haussa un sourcil lorsqu’elle parla d’elle. S’il l’avait considéré comme une ignare ? Non. A ces yeux, les ignares ne cherchaient pas à étoffer leur connaissance. Ils se complaisaient dans leur ignorance et crachait leur venin sur tout ce qui pouvait passer.

- Mais tu cherches à en apprendre d’avantage. Et à comprendre les choses. C’est une bonne chose.

Oh ça oui. Et c’était une chose que le géant appréciait.
La suite ? Ce fut au sujet des montagnes, et de sa famille. Et la lionne lui fit vite savoir qu’elle n’irait pas gravir les montagnes. Tant mieux ! Enfin, il espérait qu’elle continu d’écouter ce conseil par la suite… Puis elle parla de rencontrer ses enfants, à l’occasion. Et le gris ne put s’empêcher de laisser échapper un rire face à ça.

- Machli explore beaucoup. Tu pourrais tomber dessus facilement. Et la reconnaitre assez vite aussi. Quand à Vorsakh… Le rencontrer risque d’être plus compliqué. C’est un lion bougon, pas trop aventurier. Mais gentil dans le fond.

Ah qu’il les aimait ses enfants. Et sa compagne. Ah qu’il en était fier. Avec eux à ses côtés, il avait l’impression de pouvoir vaincre le temps lui-même. Il se savait âgée, mais se sentait encore bien. Boosté par la présence de ces êtres qu’il chérissait tant.
En tout cas, ce fut à elle de décrire sa famille, et le géant écouta attentivement. Un petit groupe qui semblait bien soudé. Un petit groupe qui lui faisait penser au sien. Même si les exilés étaient en soit, plus nombreux.

- Vous êtes plus une famille qu’un groupe de voyageur. C’est bien que vous vous entendiez si bien.

Ça faisait chaud au cœur, de voir une si belle entente. Au moins, ça le changeait des conflits. De cet histoire entre Prideland et les exilés. De cette menace venue de terres voisines…

- Possible oui… Mais la terre des lions regorges de façon différentes de régner. J’imagine qu’un individu assez curieux peut découvrir ces autres façons de faire… Mais bon. A Prideland, apparemment on ne peut pas tenter de prendre des décisions importantes dans le dos de ses habitants. En soit, c’est une bonne chose. Mais je ne comprend pas pourquoi ils ont dut instaurer une loi pour protéger les jeunes Herbivores…

Et puis, d’après lui… On avait les dirigeants qu’on méritait. Et concernant les Herbivores… Peut-être qu’au final, cette loi s’appliquait plus pour les voyageurs… Mais même là, le gris ne comprenait pas. A moins de vivre sur une terre bien hostile, et d’en arriver à un point où le petit est un peu une délivrance contre la faim…
Enfin… En tout cas la lionne finit par comprendre de quoi il parlait, quand il avait utilisé le mot Ignare. C’était péjoratif à ces oreilles. Différent de ignorant, différent d’inexpérimenté aussi. Par contre, le gris ne put s’empêcher de rire face au « compliment » de la lionne. Concernant l’éducation de ses enfants.

- Ne parles pas trop vite. Si ça se trouve tu vas les détester haha !… Peut-être que je les idéalises trop après tout. Mais pour moi ils sont parfait. Evidement !

Il rit. Il n’avait jamais comprit pourquoi des lions encensaient autant leurs marmailles, alors que ces petits n’avaient encore rien fait de fantastique, ou de bien. Ou alors que ces marmots soient juste imbuvable. Maintenant il comprenait un peu l’idée. Et ils espérait que ce ne soit pas le cas des siens.
Et d’ailleurs, il ne semblait pas être le seul à apprécier sa famille, au vue de ce que la lionne racontait. Et il pouvait bien comprendre ça, le vivant lui-même de ce fait. Lui qui avait toujours voulu remplacer sa famille de naissance…

- C’est le principal. Et j’espère que ça le sera longtemps pour toi, Jabari.

Visiblement la lionne n’avait pas compris de quel côté le lion du vent se plaçait. Il eut un sourire amusé, et la laissa parler jusqu’au bout. Lorsqu’elle eut finit il détourna le regard pour observer l’horizon, là où le soleil commençait à déverser sa lumière. La nuit était donc sur le point de se terminer ?

- Je ne crache pas sur le fait de ne pas s’attaquer au petit. Mais plutôt sur le fait d’en faire une loi. Cela devrait-être naturel. Enfin, de la logique. Surtout sur une terre comme celle-ci. Jamais je ne m’attaquerais à un jeune.

Et mise à part l’aspect « responsable »… Il y avait bien peu de viande sur eux. C’était une mort qui ne servirait que peu. Du moins, sur ce genre de territoire. Il avait conscience que pour d’autre, attraper un jeune pouvait-être une affaire de vie ou de mort. Aussi maigre la prise soit-elle. Il s’imaginait bien qu’en outland, ou dans le désert, respecter ce genre de chose pouvait-être plus difficile. Enfin. C’était ce qu’il pensait.

- Peut-être que le vent te le permettra. - Il rit, puis finit par se lever, posant de nouveau le regard sur Jabari - J’ai été ravis de te rencontrer Jabari. Mais il vaudrait mieux que je rentre, sinon ils vont s’inquiéter de ne pas me voir revenir.

En d’autre circonstance il aurait put se promener bien plus longtemps. Mais avec toute ces nouveautés… Il ne voulait pas les inquiéter inutilement. Sans parler, que tout cela l’inquiété aussi, l’air de rien. Il devrait moins s’éloigner à l’avenir… hm…

- Que les vents vous guide, Jabari.

Il lui fit un signe de tête en guise de salut, puis se mit en route d’un pas tranquille, allant vers le rocher de la fierté pour rejoindre les siens.