Réservé à Kuoza et Zeke
(Risque d'apparition d'Isaiah comme tout RP avec Khajiit)

Précisions contextuelles: Les Nyeusis viennent d’être vaincus. La rumeur de leur défaite parvient jusqu’au petit coin de Prideland où se terrent Khajiit et son Isaiah blessé. Comprenant que le pays est enfin sûr, l’hyène décide de s’y enfoncer en quête d’aide ou, dans le pire des cas, d’une proie consistante à ramener à son ami.

Seule, elle s’avançait à la conquête du pays.
La tête haute et l’allure fière, elle s’enfonçait avec une assurance déconcertante dans la savane des lions. Elle marchait comme si l’endroit lui appartenait, comme s’il avait toujours été sien. Pourtant, Khajiit n’aurait pas dû se sentir si puissante : n’était-elle pas qu’une étrangère, perdue là où elle ne pouvait se repérer, accompagnée seulement de l’ombre qui s’étirait sous ses pattes ? Pensive, elle accorda un regard à son ombre, seule alliée en ce monde ingrat. Soudainement prise d’une certaine angoisse, elle ouvrit la gueule dans un sourire menaçant, et se rassura en voyant l’ombre l’imiter.

Il n’était jamais bon pour une hyène d’errer seule, et l’instinct de Khajiit le lui rappelait sans cesse. Se créer un ami dans cette ombre avait été son unique moyen de contrer son esprit qui lui intimait de faire demi-tour, de s’en retourner au lion qui l’attendait, loin là-bas vers les gorges. Mais elle ne pouvait pas. Si elle avait quitté Isaiah, c’était qu’elle avait eu une bonne raison : le pauvre n’était pas sorti tout à fait indemne de sa rencontre avec la lionne dorée. Et même si le duo avait pu mettre en déroute cet adversaire et se refaire une santé grâce à la nourriture et à l’eau trouvées ce jour-là, les blessures d’Isaiah l’avait empêché de beaucoup progresser depuis.

Mais ils avaient trouvé un bon abri où ils avaient pu attendre que les choses évoluent. Malheureusement, même s’il ne s’en retrouvait pas grandement handicapé, le lion était dans l’incapacité de chasser – ses plaies guérissant mal. Khajiit avait alors su qu’il était temps pour elle de le quitter afin de trouver de l’aide ou, au pire, de lui ramener une proie consistante. Profitant de la récente défaite des Nyeusis et de la nouvelle sécurité du territoire, elle avait décidé de s’y aventurer, priant de tout son cœur que les blessures d’Isaiah ne s’infectent pas et qu’il ne fasse pas de mauvaise rencontre.

Elle appréhendait déjà son retour, de peur d’y découvrir une bien funeste surprise. Un long frisson parcourut son échine alors que son sourire s’effaçait pour laisser place à une mine soucieuse. L’angoisse montait peu à peu, et elle se trouva bien vite sur le point de pleurer – si cette foutue lionne causait la mort de son unique ami, elle ne s’en remettrait jamais. Seule, elle ne ferait pas long feu – mais, pire encore, son esprit ne tiendrait pas. Isaiah était le seul être auquel elle avait jamais pu se raccrocher, et elle avait encore désespérément besoin de lui.

Oui, Isaiah avait toujours été son seul ami dans ce monde cruel et méchant. Elle s’arrêta et leva la tête vers le sommet d’une petite butte de terre, fixant avec incrédulité le pelage tacheté qui se présentait à elle. Qu’était-ce donc que ce mirage ? Elle plissa les yeux et déglutit difficilement – elle était encore loin de la butte et, même si elle distinguait vaguement la silhouette de l’animal, elle ne le voyait pas clairement.

Mais elle sentait son odeur portée par le vent. Non, c’était impossible. Ses espoirs et ses rêves venaient la tourmenter, voilà tout. Voilà maintenant deux ans qu’elle n’avait plus vu aucun de ses semblables – il devait s’agir là d’un lycaon ou d’une proie qu’elle aurait tôt fait de massacrer. Plus vite elle rentrerait auprès d’Isaiah, plus vite ses peurs seraient apaisées…

Elle fixa ainsi la silhouette un bon moment, avant de baisser la tête au ras du sol. Paralysée par le déni et l’angoisse, la mine déconfite, elle était incapable de s’approcher plus près. Alors, elle lança un appel – un cri unique, commun à toutes les hyènes. Un rire d’appel lancé près de la terre, et qui pouvait se faire entendre à près d’un kilomètre à la ronde. C’était là le seul cri d’appel de leur espèce dont Khajiit avait connaissance, et elle ne l’avait jamais utilisé auparavant. Cependant, il était temps qu’elle le fasse. Aujourd’hui ou jamais.

Elle avait la certitude que si une seule hyène l’entendait, elle arriverait à sa rencontre. Question d’instinct.

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Ce matin là, tout avait été très vite. A peine levée, il avait fallut se préparer pour la chasse ... Quelle corvée ! C'était toujours la même chose de toute façon, elle n'arrivait jamais à tenir le rythme et avant même d'avoir pu trouver un animal à qui s'attaquer, la hyène était distancée et elle arrivait alors que tout le monde était déjà occupé à dépouiller la carcasse de sa viande. C'est donc en trainant les pattes qu'elle avait suivit la meute dans sa quête de nourriture. Mais elle n'avait toujours pas compris pourquoi est-ce qu'elle devait les suivre. C'était trop tard maintenant, elle avait 3 ans, elle n'arriverait pas à se découvrir un don pour ça. Elle en avait d'autre, mais celui-là était totalement hors de ses cordes.

La meute traversait la savane encore humide suite aux pluies qui s'étaient abattue sur la terre dé-séchée qui avait subit tellement depuis quelques temps ... Le passage des Nyeusis n'avaient pas fait de bien au prideland et la sécheresse n'avait rien arrangé non plus! Mais la terre allait redevenir fertile, c'était une certitude! Les troupeaux allaient revenir et l'endroit serait à nouveau agréable à vivre, comme sa mère le lui avait expliqué !

Mais comme le terrain étaient devenu trop stérile et que l'herbe n'avait pas encore repoussé, un peu d'eau le rendait très humide. Alors qu'elle était lancée dans la course la plus rapide qu'elle pouvait donner, la hyène glissa et se cogna contre une pierre. Elle poussa une plainte à l'impacte et regarda son clan s'éloigner, voyant vaguement un visage se tourner vers elle sans s'arrêter ni ralentir. Evidement que c'était elle, qui d'autre ? Allongée dans la boue, elle vit la meute s'effacer dans la brume due à la vapeur de l'eau sur le sol chaud. De toute façon, elle ne serait pas arrivée avant la fin de la chasse, un peu plus ou un peu moins en retard ne changerait rien.

Elle se releva constatant que son épaule était un peu endoloris mais elle ne sentirait surement plus rien d'ici quelques minutes. Recouverte de boue, elle se dit qu'un bain ne lui serait même pas utile, après tout, elle en aurait quand même plein les pattes pour rentrer. Donc elle avança vers la direction qu'avait pris la meute pour les retrouver plus loin. Leurs pas étaient marqués dans le sol, impossible de les rater, impossible de les perdre. A moins qu'il ne se mette à pleuvoir, bien sur!

Un cri d'appel la fit stopper net. Elle dressa les oreilles et la queue. Malgré le fait qu'elle était plus réfléchie qu'instinctive, il y avait des codes contre lesquels ont ne pouvait luter et celui-ci en faisait partit. Un appel. Mais celui-ci ne venait pas de sa meute, aucun membre n'avait cette voix et elle en était certaine. Sa tête se dressa le plus haut qu'elle pu pour voir qui était le détenteur de cette voix. Il vit une silhouette au loin. Elle ne savait pas dire si c'était un mâle ou une femelle ni même de quelle meute elle venait.

Par instinct, elle s'avança à pas rapide vers l'étranger. Bien qu'elle n'était pas timide, sa prudence lui aurait recommandé de faire attention, mais ici, la situation était différente. C'était quelque chose d’ancestral chez les hyènes. Pour elle, c'était comme si on l'avait appelée par son prénom. En arrivant plus près, elle put voir que cette autre hyène était une femelle, elle aussi. Mais elle ne lui ressemblait pas, sa fourrure était plus courte, son pelage plus chaud. Jamais vue, jamais entendue! Mais si elle avait lancé l'appel, c'était surement pour une bonne raison.

Elle ne savait pas trop comment aborder la conversation avec un étranger, mais il fallait faire vite car elle était à peine à quelques mètres. Tout en finissant d'avancer, elle demanda d'une voix douce :

- Vous avez des ennuis, madame ?

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La silhouette se rapprocha.
Elle pressait le pas, apparemment très réceptive au cri lancé par Khajiit. Pourtant, seules les hyènes comprenaient de quoi il s’agissait : les lions et autres parasites de la savane n’y voyaient qu’un rire dégoûtant, un cri sans queue ni tête. Une nouvelle fois, Khajiit déglutit. La silhouette se déplaçait d’un pas souple et félin, tout en arborant une apparence plus canine qu’autre chose. Il n’y avait aucun doute possible : à mi-chemin entre les deux familles prédominantes du règne animal, comme une tare ou un virus qui n’aurait pas trouvé sa place dans la Cycle de la Vie, un hyénidé s’approchait.

Khajiit avait toujours été très impulsive. Elle ne put retenir ses émotions quand sa congénère ne se trouva plus qu’à quelques mètres d’elle, et des larmes commencèrent à rouler sur ses joues. Silencieuse, les yeux écarquillés, elle fixait avec incrédulité les taches de l’autre rieuse. Elles étaient toutes les deux bien différentes – pourtant, après tout ce temps passé en compagnie de son lion préféré, Khajiit avait l’impression qu’elles étaient jumelles.

La même crinière, les mêmes taches, les mêmes yeux flamboyants, la même démarche chaloupée, la même posture atypique, la même mâchoire d’acier… C’était plus qu’assez pour faire fondre Khajiit en larmes. Elle ne porta aucune attention au poil plus long de l’inconnue ni à ses couleurs plus froides, ne se concentrant que sur une unique chose : c’était une hyène.

- Vous avez des ennuis, madame ? Elle comprit immédiatement que celle qui se tenait face à elle était une véritable crème. Une représentante de leur espèce tout à fait charmante, polie et serviable. Elle était sans doute un peu plus jeune – pas de beaucoup d’années, mais elle avait l’air de sortir tout juste de l’adolescence. Khajiit ne craignit pas un instant de se faire attaquer ou menacer – si elle lui avait voulu du mal, elle n’aurait pas attendu.

- Je… Je… La gorge nouée par l’émotion, elle ne réussit pas à aligner trois mots. N’y tenant plus, elle laissa ses pleurs se manifester à leur guise et se laissa choir au sol pour brailler tout son soûl. Pourquoi pleurait-elle ? De joie ? De soulagement ? De tant d’années de solitude qu’elle s’efforçait jour après jour d’oublier ? De tout cela à la fois, j’imagine.

- V-Vous êtes une h-hyène ! hoqueta-t-elle entre deux sanglots, essayant par là d’expliquer la cause de son état. Son interlocutrice aurait besoin de patience, si elle espérait calmer la boule de nerfs qu’était devenue Khajiit – mais, à ce moment précis, l’intéressée ne s’en préoccupait nullement.

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Arrivée à distance raisonnable de la hyène et juste après sa question, Kuoza s'arrêta. Son inquiétude grandit quand elle vit que son ainée avait les larmes aux yeux ... Que ce passait-il ? Etait-elle blessée? Une inspection rapide lui montra qu'elle semblait n'avoir aucune plaies sur elle ... Que pouvait-il bien se passer pour qu'elle soit comme ça ? Etait-elle perdue ? Ou alors une peine de coeur ? Une perte ? Trop de questions se bousculaient dans la tête de la jeune hyène qui ne savait pas trop que faire dans ces cas là. Elle n'avait jamais été confronté à un étranger avant cela!

Sa réflexion fut arrêtée par le sanglot de l'étrangère. Elle s'était laissée tombée sur le sol, hurlant presque sa peine. C'était bien pire que ce qu'elle ne pensait on dirait ... Que faire ? Que faire ? Elle allait s'apprêter à ouvrir la gueule pour parler, quand la hyène pu enfin faire sortir quelques mots entre deux sanglots : " V-Vous êtes une h-hyène ! "

A ses paroles, Kuoza pencha la tête sur le coté. Elle ne comprenait pas vraiment le sens de cette exclamation pour être honnête ... Venant d'un autre animal, cela aurait été logique, mais venant d'un congénère ! La jeune hyène regarda autour d'elle, cherchant du regard une réponse, mais il n'y avait rien de plus ... Pas de meute, pas d'animal en vue, rien !

" Je ... Oui ... Oui! Evidement que je suis une hyène. Tout comme vous ! "

Sa voix se voulait douce, bien qu'elle ne pouvait cacher son étonnement. Elle ne voulait pas paraitre trop familière ou mettre mal à l'aise l'étrangère, mais quand elle était elle-même triste, elle appréciait qu'on la conforte. Elle approcha donc sa patte avant, encore un peu grosse de l'enfance, vers sa nouvelle rencontre. En remarquant qu'elle était pleine de boue, elle la secoua pour qu'elle soit moins sale et la posa sur son épaule avant de s'assoir à coté d'elle.

" Tout ira bien, ne vous en faites pas. Je m'appelle Kuoza, heureuse de faire votre connaissance ! "

C'était dit gentiment, mais qu'est-ce que ça sonnait formel ... Enfin, c'était mieux que rien pour une première fois, il faudrait améliorer un peu son entrée en matière pour sa prochaine rencontre !

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- Je... Oui... Oui! Evidemment que je suis une hyène. Tout comme vous ! La pauvre avait l’air toute déconcertée. Et c’était compréhensible – la réaction disproportionnée de Khajiit en aurait effrayé plus d’un, et c’était sûrement la grande bonté de sa congénère qui la guidait dans ses paroles. Son ton était doux, sa voix rassurante, et Khajiit qui, d’habitude, préférait la compagnie d’hyènes dominantes et au fort caractère, changea d’avis du tout au tout. Finalement, les hyènes toutes douces, c’était très bien aussi !

- Tout ira bien, ne vous en faites pas. Je m'appelle Kuoza, heureuse de faire votre connaissance ! Et elle initia le contact en s’asseyant près d’elle tout en lui tapotant l’épaule du bout de la patte. La gentillesse de Kuoza toucha grandement Khajiit, qui se remit peu à peu de ses émotions. Toujours chamboulée, mais ayant calmé ses sanglots, elle se redressa pour s’asseoir elle aussi et fixer son interlocutrice d’yeux larmoyants.

- Je suis Khajiit… articula-t-elle difficilement. Elle avala sa salive une énième fois, comme pour faire disparaître la boule qui entravait sa gorge, avant de se sentir un peu mieux et de continuer. Pardon, je… je réagis parfois violemment. Et elle se mit à sourire faiblement après avoir laissé échapper un petit gloussement gêné. D’ordinaire, quand elle réagissait violemment, c’était ses crocs qui parlaient, et le sang ne tardait pas à couler. Mais aujourd’hui, c’était tout son côté positif qui ressortait.

- Ça faisait vraiment très longtemps que je n’avais plus rencontré d’hyène… fit-elle d’une petite voix et en baissant les yeux. A vrai dire, elle n’en avait jamais rencontré aucune en dehors de sa meute natale. Et elle devait avouer, maintenant qu’elle y regardait à deux fois, que Kuoza était très différente des hyènes qu’elle avait toujours connues : plus fine mais au poil plus long, plus grise, plus… Plus tout, en fait. Etaient-ce là les particularités des hyènes de la Terre des Lions – si, comme elle commençait à l’espérer, il y en ait plus qu’une seule ?

- Merci. Elle releva la tête vers Kuoza, toujours aussi émue. Elle la remerciait pour tout et pour rien – elle-même ne savait pas vraiment pourquoi, mais elle avait besoin de le dire, voilà tout.

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Son interlocutrice se présenta à son tour, non sans difficulté à prononcer son nom à cause de l'émotion qui était encore très présente. " Je suis Khajiit… Pardon, je… je réagis parfois violemment." La pauvre Khajiit semblait un peu se calmer, la grosse partie de son chagrin était sortie. Kuoza ne savait pas encore ce qui l'avait fait craquer de la sorte, mais en tout cas, le gros était passé.

" Ça faisait vraiment très longtemps que je n’avais plus rencontré d’hyène… " Cette phrase perturba un peut la douce hyène ... Plus vu de congénères depuis longtemps ? Pourtant, les hyènes vivent en meute, chasser devait être une épreuve si elle était seule ! Pendant un instant, elle frissonna en pensant à ce qu'il adviendrait d'elle si elle était séparée de sa famille. Cette hyène devait être très forte et de l'admiration pour elle acquis dans l'esprit de Kuoza. " Merci." Sa tête se redressa vers sa cadette. Elle ne put s'empêcher de déglutir, de la compassion et de l'inquiétude dans les yeux.

" Mais ... Et votre meute ? "

Elle regretta immédiatement sa question ... Sa meute avait peut-être subit un grand malheur, ou peut-être l'avait-elle perdue. Et le fait d'en être séparé semblait avoir troublé Khajiit. Si pas tout de suite, au moins sur le long terme. Qui ne serait pas touché de revoir un congénère après des jours de solitude. Ou peut-être n'était-elle pas seule ? Non. C'était stupide, les hyènes ont eut tellement de déboire avec les lions depuis tant d'année qui personne ne s'allierait avec eux. Peut-être avec un autre animal ? Déjà plus plausible, même si elle en doutait grandement.

"Vous êtes vraiment seule ? Depuis combien de temps ?"

Là ça faisait trop de questions. Elle n'avait pas de mauvaises intentions, mais elle se rendait compte elle-même que sa curiosité, malgré qu'elle était relié à son inquiétude pour Khajiit, pouvait devenir envahissante. Elle retira sa patte de l'épaule de son ainée et la posa sur sa propre patte, l'écrasant et se mordant un peu les lèvres, détournant aussi vaguement la tête pour la regarder à nouveau.

"Je suis désolée, vous n'êtes pas obligée de répondre à mes questions ... "

Elle était pleine de regret et elle s'apprêta déjà à ce qu'elle lui réponde sèchement ou peut-être même lui crie dessus. C'était plus souvent dans le caractère des hyènes d'être plus dur ou alors était-ce une tendance des adultes de l'âge de sa mère ou un poils plus jeune. Même si elle avait été élevée par la hyène la plus gentille qu'elle avait connu, les autres n'avaient pas toujours été très tendre avec elle, même les jeunes ne pensaient qu'à prendre la dominance sur les autres et à se bagarrer pour s'amuser.

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- Mais… Et votre meute ? Nul autre coup n’aurait pu lui être plus fatal. Comme frappée de plein fouet, Khajiit courba l’échine et encaissa le choc. Si elle était seule aujourd’hui, si elle était tant émue à l’idée de revoir une hyène, c’était entièrement de sa faute. Elle était la seule à blâmer pour ses souffrances – aurait-elle été moins sotte et plus brave, elle aurait pu sauver les siens. Ou mourir en essayant. Mais, lâche comme elle était, elle avait fui pour préserver sa vie seule en abandonnant tous les siens, s’alliant ainsi avec un être aussi exécrable qu’elle.

- Vous êtes vraiment seule ? Depuis combien de temps ? Non, elle n’était pas vraiment seule. Cette réalisation lui fit redresser la tête, comme si une petite lueur d’espoir s’était enfin fait voir. La culpabilité l’envahit alors qu’elle se rendait compte qu’elle avait, l’espace d’un instant, oublié son pauvre Isaiah blessé. Peut-être se mourait-il à l’heure qu’il était. Mais l’angoisse qui aurait dû la saisir à cette éventualité ne se manifesta pas, laissant un étrange calme prendre sa place. Les yeux rivés sur sa congénère qui avait l’air toute gênée, Khajiit réalisait peu à peu qu’elle avait parlé de meute comme de la chose la plus naturelle qui soit. Comme si elle ne pouvait imaginer qu’une hyène vive seule. Comme si elle ne s’était elle-même jamais séparée des siens… Un long frisson parcourut la fourrure de Khajiit. Elle n’osait pas l’espérer, elle n’osait pas poser cette question, et pourtant… Y avait-il un clan d’hyènes sur la Terre des Lions ?

- Je suis désolée, vous n'êtes pas obligée de répondre à mes questions… Khajiit secoua doucement la tête et se mit à sourire, voulant ainsi rassurer sa cadette. Elle prenait grandement ses sentiments en considération – et pour ça, elle la remerciait – mais elle méritait d’avoir des réponses. Une profonde loyauté envers sa race liait déjà Khajiit à Kuoza et, si à cet instant précis, quelque chose venait les menacer, Khajiit ne fuirait pas. Elle se battrait corps et âme pour cette inconnue.

- Ma meute a été décimée quand j’étais jeune. Ça doit faire… Elle fit une pause et réfléchit. Avec aucun repère chronologique auquel se raccrocher, elle avait du mal à évaluer le passage du temps. … bientôt deux ans, je pense. A l’époque, elle n’était encore qu’une adolescente. Et le drame était arrivé, et elle avait dû grandir vite, très vite…

- Depuis, je voyage avec un lion. Il est très gentil… Son regard s’attendrit alors qu’elle observait l’horizon, les yeux perdus dans le vague. Puis, reprenant ses esprits et se concentrant à nouveau sur Kuoza : Il a perdu son clan en même temps que moi, et nous nous sommes alliés pour survivre. Au début, ce n’était pas la joie ! Et elle laissa échapper quelques gloussements amusés, se souvenant de leur cohabitation difficile. Mais maintenant, nous sommes les meilleurs amis du monde ! ‘Et même plus !’ s’écrierait sans doute Isaiah s’il avait pu assister à la scène. Mais voici que la gaieté de Khajiit commençait à s’assombrir. Il est blessé. Je l’ai laissé seul pour aller chercher de l’aide… fit-elle en levant des yeux pleins d’espoir vers Kuoza. Mais que pouvait bien faire cette jeunette ? Khajiit ne se faisait pas d’illusions : Kuoza, malgré son apparition magique et inespérée, n’allait pas pouvoir soigner Isaiah d’un claquement de doigts. Cependant, si par chance elle connaissait un guérisseur, un chaman, ou de gentils lions serviables…

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Khajiit avait mal et ça se voyait. Ses questions avaient peut-être été un peu trop directe et elle aurait du tenir sa langue. Même si ses intentions étaient loin d'être mauvaise, c'était évident qu'elle avait beaucoup trop touché la hyène qui était en face d'elle ... Mais elle secoua tout de même la tête e souriant pour la rassurer. Kuoza ne la connaissait pas encore depuis longtemps, mais elle voyait en elle une âme bonne à qui il était arrivé de mauvaise choses, c'était évident. Un passé sombre qui devait l'avoir marqué au plus profond d'elle.

" Ma meute a été décimée quand j’étais jeune. Ça doit faire… … bientôt deux ans, je pense. "
Un frisson glacial la traversa. En effet, sa question était très mal venue ... Elle baissa les oreilles en affichant une mine touchée. Mais elle ne la garda pas très longtemps. " Depuis, je voyage avec un lion. Il est très gentil… Il a perdu son clan en même temps que moi, et nous nous sommes alliés pour survivre. Au début, ce n’était pas la joie ! Mais maintenant, nous sommes les meilleurs amis du monde ! " Voilà qui était pour le moins étrange, mais penser à son ami avait l'air d'avoir rendu la hyène un peu plus joyeuse. Elle avait mit poussé un petit rire. Kuoza était un peu étonnée qu'une tachetée s'allie avec un lion, à vrai dire, elle pensait qu'elle était la seule à penser que des animaux de races et d'espèce différentes puisse être amis. Quelque part, ça lui réchauffa le coeur, elle n'était pas seule et se mit à sourire.

" Il est blessé. Je l’ai laissé seul pour aller chercher de l’aide… " Là par contre, son sourire s'effaça d'un coup et elle regarda Khajiit avec des yeux inquiets. Elle ne savait pas où elle avait laissé son ami, mais elle n'était pas certaine qu'il soit en lieux sûr. Et par les temps qui courent, il valait mieux ne pas rester trop longtemps au même endroit. Les eaux pouvaient monter d'un jour à l'autre et d'éventuelles inondations pourraient prendre des vies. Elle n'avait pas de bonnes notions de médecine, même si elle apprécierait beaucoup apprendre parce qu'elle ne sait pas vraiment faire grand chose d'autre. Mais durant la guerre avec les Nyeusis, elle avait aidé certains blessés, au moins avec des gestes de bases.

" Est-ce que ses blessures sont graves ? Je ne suis pas guérisseuse, mais je connais au moins les gestes de bases pour éviter qu'une plaie ne s'infecte. C'est le maximum que je puisse faire ... "

Elle ne savait pas si ça pourrait lui être utile, mais au moins, si il avait des blessures ouvertes, il pourrait les laisses cicatriser. Ca ne serait pas beau à voir par la suite, il aurait des marques, mais mieux vaut être marqué que de mourir ou pire, perdre un membre. Mais si son ami avait quelque chose de cassé, là en revanche elle serait inutile. Il faut tenir le membre bien en place pour ne pas qu'il bouge, mais elle ne savait pas comment faire ni combien de temps il faudrait pour que l'os se refasse.

Pendant un instant, elle réfléchit. Une hyène seule avec un lion ... Qui fait la chasse ? Les lions mâles ne sont pas réputés pour être des chasseurs mais plutôt les pachas qui viennent après la guerre. Et un hyène seule aurait surement du mal à chasser des proies qui pourraient les rassasier ... Alors si le lion pouvait l'aider avant, qui s'occupe de les nourrir maintenant ? Enfin de toute façon, aussi gentille soit-elle, Kuoza n'avait pas de quoi l'aider, son niveau de chasse étant à peine plus haut que zéro. Et sa meute ne serait surement pas d'accord de l'aider à trouver quelque chose.

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Même si les Nyeusis étaient vaincus, Prideland était bien loin d'avoir retrouvé sa gloire et son faste d'antan... Quelquefois, même le cimetière des éléphants semblait plus accueillant que les terres du grand rocher. Zeke espérait vraiment que cette terre redevienne fertile et que son peuple pourrait connaître à nouveau la vie qu'il avait eu avant le grand exil. Le balafré était fier d'avoir participé au combat contre les Nyeusis ! C'était pour lui une sorte de revanche sur tout ce temps passé à devoir courber l'échine. Il se disait que les siens ne seraient plus jamais considérés comme des lâches. Enfin du moins, il l'espérait...

C'était aujourd'hui jour de chasse pour la meute d'Aïna ! Une tâche parfois fastidieuse mais nécessaire pour la survie du groupe. Quelquefois, Zeke laissait sa place et préférait aller jeûner dans le cimetière. Mais depuis peu, il était moins solitaire et casanier, préférant montrer à la meute qu'il était toujours là pour elle. Et puis qui sait, peut-être verrait-il Kuwili aujourd'hui...
C'est au pas de course que groupe de chasse traversa la savane quasiment désertée par l'ensemble des proies. Le balafré gardait un œil sur les alentours et surtout sur l'ensemble de ses congénères. Brusquement, dans « l'arrière-garde » de la meute, une hyène glissa et s'étala dans la boue ! Avant même de tourner la tête, Zeke avait deviné l'identité de la malheureuse... Et le regard qu'il lança en arrière ne fit que confirmer ses pensées. Kuoza, une jeune hyène qu'il avait déjà croisée et qui ne brillait pas vraiment par ses talents à la chasse...

« La prochaine fois, elle fera attention ! Ça lui apprendra... » Le charognard détourna le regard et poursuivit sa route. Quoi de mieux que l'apprentissage par l'expérience ? Pourtant, quelque chose le mettait un peu mal à l'aise. Et si elle était vraiment blessée ? Une hyène isolée et sans doute pas vraiment douée au combat pouvait avoir de sérieux ennuis. Après quelques instants, Zeke fut pris de remord et se sépara de la meute, laissant échapper un long soupir. Il rebroussa chemin en marchant, cherchant sa congénère à l'horizon. Il ne pouvait tolérer qu'une hyène soit en danger non loin de lui mais malgré ses efforts, il n'apercevait pas Kuoza dans la savane.

Zeke se figea momentanément lorsqu'un cri reconnaissable entres mille résonna dans la savane ! Le cri d'appel des hyènes ! Kuoza ? Non, ce n'était pas elle ! Il s'agissait d'un inconnu. Le balafré s'élança à toute allure en direction du cri et, après un petit moment, il finit par apercevoir deux de ses congénères. Il reconnut le pelage clair de Kuoza mais la femelle qui se tenait à côté d'elle était une parfaite inconnue. Cette dernière ne portait pas l'odeur de la meute et elle avait un pelage assez singulier, ocre à tâches brunes. Zeke s'avança, un peu méfiant mais absolument pas gêné, et lança :

Tu t'es laissée distancer... Son ton était grave, froid et sonnait comme un lourd reproche sur une faute qui paraissait énorme.Tu aurais pu te blesser et pire, te retrouver à la merci de qui que ce soit...

Le charognard était dur dans ses mots mais au fond, c'était surtout parce qu'il s'était inquiété quelques minutes auparavant. Il toisa ensuite l'autre hyène qui semblait avoir les yeux humides. Toujours aussi glacial et direct, il exigea quelques explications :

C'est toi qui a lancer l'appel ? Pour une bonne raison j'imagine ? Tu n'es pas d'ici, cela se voit et surtout cela se sent. Qui es-tu ?

Zeke restait là, immobile et intransigeant. Même si en temps normal, il accordait assez aisément sa confiance à une autre hyène, cette femelle le rendait quelque peu méfiant. Son odeur semblait légèrement teinté de celle d'un félin ! Étrange...

Kuoza avait l’air de réellement s’intéresser à son problème.
C’était étrange. Depuis qu’elle voyageait, Khajiit n’avait jamais rencontré de personnes bien intentionnées à son égard – Isaiah était le seul à s’inquiéter de son bien-être… enfin, à sa façon. Alors, le fait que sa camarade hyène la regarde avec une telle inquiétude au fond des yeux lui retournait complètement le cœur. Il était tellement rare de rencontrer de bonnes personnes… En effet, le seul être que Khajiit avait rencontré sur la Terre des Lions et qui n’avait pas essayé de la tuer s’était avéré être une petite oiselle à peine sortie de l’œuf.

- Est-ce que ses blessures sont graves ? Je ne suis pas guérisseuse, mais je connais au moins les gestes de bases pour éviter qu'une plaie ne s'infecte. C'est le maximum que je puisse faire… Et c’était déjà beaucoup. Khajiit fronça les sourcils, essayant de se souvenir de quoi souffrait son ami. A vrai dire, sa blessure n’était ni très grande ni très profonde – le souci résidait dans le fait qu’elle était très mal placée. Pile à la jointure de l’épaule. Voilà qui l’empêchait de marcher sur de longues distances et surtout de courir – la chasse était impossible. Le duo essayait de faire de nombreuses haltes afin de l’aider à guérir, mais dès qu’il fallait se remettre en marche, le peu de cicatrisation qui avait réussi à se faire se fissurait et la blessure se rouvrait – il fallait repartir à zéro. Khajiit supposait donc que l’intervention d’un guérisseur n’était pas obligatoire : Isaiah avait juste besoin de repos et de nourriture. Quel malheur qu’elle ne puisse pas lui en offrir…

Elle ouvrit la gueule pour expliquer tout ça à sa nouvelle amie, mais la referma bien vite en voyant une nouvelle silhouette approcher. Prudente, elle se leva et plissa les yeux en sa direction, n’en croyant pas ses mirettes. Son souffle se coinça dans sa gorge tandis que le nouveau venu approchait encore et encore, jusqu’à s’arrêter non loin d’elles.

- Tu t'es laissée distancer… Khajiit tourna la tête vers Kuoza, la fixant d’un regard interrogateur et plein d’espoir. Elle ne rêvait pas ? Une autre hyène venait d’arriver ? Vraiment ? Tu aurais pu te blesser et pire, te retrouver à la merci de qui que ce soit… Elle lui aurait bien sauté dessus pour lui faire un gros câlin s’il ne semblait pas si acariâtre. Du coup, elle resta gentiment à sa place, l’observant faire la leçon à la jeunette sans piper mot. Mais c’est alors qu’il s’intéressa à elle.

- C'est toi qui as lancé l'appel ? Pour une bonne raison j'imagine ? Tu n'es pas d'ici, cela se voit et surtout cela se sent. Qui es-tu ? Son premier réflexe fut de le frapper. Comment osait-il lui parler sur ce temps, lui, un pauvre petit mâle tout plein de cicatrices dégoûtantes ? C’était elle la dominante ici. C’était elle la femelle. Mais elle oublia bien vite ses rancœurs en analysant la situation une seconde fois. Elle était l’étrangère, les deux autres étaient sûrement sur leurs terres. De plus, il était vieux et sans doute expérimenté – si sa meute le respectait un tant soit peu, ça devait être pour ça. Très bien. Khajiit accepta sans mal ce fait – mais s’il s’était agi d’un mâle plus jeune, elle n’aurait pas hésité à sortir les crocs pour obtenir le respect qui lui était dû. Tout de même, une chose la tracassait… Il avait l’air d’agir en mentor envers Kuoza – pour quelle autre raison se serait-il permis de la rabrouer ? Mais pourquoi diable ne bénéficiait-elle pas d’un mentor femelle ? C’était du bon sens !

Enfin, passons. Cette meute avait sûrement des traditions qu’elle ne comprenait pas. Une fois n’est pas coutume, elle allait se plier aux règles. Après tout, son bonheur de rencontrer non pas un, mais deux de ses semblables surpassait largement toute objection qu’elle aurait pu avoir.

- Je me nomme Khajiit, répondit-elle au vieux mâle, ses yeux plantés dans les siens. Je viens en effet d’arriver sur ces terres et… Elle esquissa un faible sourire. … à vrai dire, je ne m’attendais pas à ce que mon appel soit entendu. Ce jour était décidément miraculeux. Mais voici qu’elle devait aborder un sujet sensible, et son sourire s’effaça pour laisser place à un sérieux qu’elle n’était pas habituée à afficher. Je voyage en compagnie d’un lion. Il est blessé, c’est pourquoi je l’ai laissé seul pour lui trouver de la nourriture. Elle aurait pu lui mentir, affirmer qu’elle avait toujours été seule et en profiter pour abandonner Isaiah à son sort. Mais elle ne pouvait s’y résoudre : premièrement, parce qu’elle devait énormément au lion ; deuxièmement, parce que mentir à une hyène n’était pas dans ses principes. Ce mâle méritait l’absolue vérité – il avait l’air assez vieux pour tout connaître de la vie d’une hyène. Ainsi, il saurait que la survie compte avant tout, et qu’il faut savoir faire des sacrifices – même s’allier à un lion ! Après tout, elle avait fait bien pire pour assurer sa survie… De la nourriture, ou de l’aide… reprit-elle en lançant un regard en coin à Kuoza.

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Son interlocutrice allait répondre à sa question, sa gueule s'était ouverte et l'inspiration était prise, mais d'un coup elle se dressa. Kuoza la regarda, un peu inquiète, mais avant qu'elle n'ai pu elle-même tourner les yeux dans la même direction, elle entendit une voix qui lui fit courber l'échine.

" Tu t'es laissée distancer… Tu aurais pu te blesser et pire, te retrouver à la merci de qui que ce soit… " Elle ferma les yeux et se mordit les lèvres, à la fois surprise et touchée par la réprimande. Pas besoin de se demander qui lui parlait, elle avait reconnu cette hyène à sa voix et son ton de reproche. C'était Zeke, l'un des mâles de la bande. Il était bien plus vieux qu'elle et malgré le fait qu'il n'avait pas la dominance sur les femelles, Kuoza était tellement douce et gentille qu'il l'avait largement sur elle. La jeune hyène se leva et fut un pas de recule assez instinctif vers sa seule source de réconfort ici : Khajiit. L'une de ses pattes arrières était derrière sa nouvelle connaissance comme pour se rassurer, habitude qu'elle n'avait pas encore perdue de quand elle était enfant et que sa mère était là pour elle.

Elle savait que Zeke ne lui voulait pas de mal, il était sévère, mais au fond il ne voulait que l'aider à devenir plus forte. Il était du genre à lui donner des conseils et peut-être même à l'encourager, mais à sa manière. Elle regarda son ainée sans répondre au mâle, attendant de voir la réponse qu'elle allait lui donner à la question qu'il venait de lui poser. Elle ne devait pas s'attendre a autant de sympathie envers sa relation avec un lion que Kuoza lui en avait donné et elle espérait secrètement qu'elle ne lui en parle pas. Les deux semblaient déjà assez tendu comme ça, le mâle à cause de l'échec de la jeunette à la chasse et la femelle à cause de son attitude assez désagréable.

Kuoza aurait bien coupé court de suite à la conversation pour éviter qu'elle ne parte en bagarre, mais elle n'eut le temps de rien faire. " Je me nomme Khajiit. Je viens en effet d’arriver sur ces terres et… à vrai dire, je ne m’attendais pas à ce que mon appel soit entendu. " Dieu merci, rien de grave. Soulagée, elle poussa un petit soupire mentale, regardant la femelle, échine toujours un peu courbée en espérant que c'était tout ce qu'elle avait à dire. " Je voyage en compagnie d’un lion. Il est blessé, c’est pourquoi je l’ai laissé seul pour lui trouver de la nourriture. De la nourriture, ou de l’aide…" La boulette!

Là il fallait agir vite, Zeke n'était pas réputé pour être un grand ami des lions, bien qu'il avait l'air de s'être un peu calmé avec le temps. Mais elle n'était pas certaine que le fait d'aider un félin lui soit vraiment très agréable et elle pouvait déjà sentir le sang du mâle bouillonner. Elle avança donc pour se mettre un peu devant Khajiit, un peu comme pour la protéger - bien que ça serait totalement inutile parce qu'en un coup de patte elle serait à terre. D'un air qui se voulait un peu nonchalant mais qui était très raté, Kuoza prit la parole.

" Mais.. mais comme je le disais à Khajiit, je peux lui donner un coup de patte avec les bases que j'ai appris." Elle marqua un temps d'arrêt avant de se rendre compte que sa phrase n'était pas forcément très compréhensible. " Mes bases en soin je veux dire ... J'ai un peu appris pendant la guerre, tu sais bien Zeke ! "

Elle essayait clairement de le détourner du sujet du lion. En plus, elle espérait joué sur le fait qu'elle était l'apprenti de Kiwili depuis très peu de temps pour qu'il oublie un peu sa rancœur. Elle n'avait pas grand espoir, il allait surement lui interdire d'y aller, mais tant qu'il ne s'en prenait pas à Khajiit, Kuoza pourrait toujours s'arranger pour retrouver sa nouvelle amie?

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Apparemment, les reproches avaient fait mouche sur Kuoza. Cette dernière courba l'échine et ne paraissait pas vraiment enchanté de voir le vieux mâle. Zeke avait toujours eu un certain franc parler, même avec les femelles dominantes. Par le passé, cela lui avait valu quelques ennuis... Aujourd'hui, le fait qu'il soit un vétéran de plusieurs batailles lui valait un certain respect dans la meute. Il n'était pas pour autant un chef et de toute façon, il refusait de l'être... Il estimait être là pour protéger les siens non pour les diriger. Si son expérience pouvait être utile à d'autres, il serait enchanté de la transmettre mais ça s'arrêtait là...

L'inconnue s'appelait Khajiit et confirma être étrangère à ces terres. C'était bien elle qui avait lancé l'appel et la raison de son geste n'allait clairement pas plaire au mâle... Elle avoua voyager en compagnie d'un lion et apparemment, celui-ci était blessé et avait besoin de nourriture. Le sang de Zeke ne fit qu'un tour ! Une hyène et un lion ?! C'était inconcevable, cette hyène était forcément corrompue !

Un lion ?! Bah, tu...

Le charognard fut interrompu par Kuoza qui vint se placer juste entre les deux protagonistes du moment. Voulait-elle donc la protéger ? A moins d'y être véritablement contraint, Zeke était incapable de s'en prendre à une autre hyène. Il refusait de ressembler à l'un de ces barbares de lions qui s'entretuaient pour d'obscures et stériles rivalités ! Kuoza proposa de donner un coup de patte avec ses bases en soin. Oui, il y avait cette rumeur qui la présentait comme une apprentie guérisseuse sans doute en rapport avec Kuwili. Zeke semblait se calmer un peu mais sa rancœur n'avait pas disparue pour autant... Acerbe et haineux, il lança :

Tu veux aider un lion ? Habituellement, vu la façon dont ils méprisent les hyènes et se montrent hautains et irrespectueux envers les autres espèces et leurs territoires, j'ai toujours eu l'intime conviction qu'ils pouvaient se débrouiller seuls ! Kuoza, tu as vu la guerre donc tu dois savoir qu'ils n'amènent jamais rien de bon et que rares sont ceux qui soient dignes de confiance... Il tourna son regard vers Khajiit et poursuivit : J'ai apprit une chose dans ma vie : quand une hyène veut vivre en paix et souhaite éviter les larmes, le sang et la guerre, elle reste loin des lions !

Ça avait le mérite d'être clair... Son petit monologue terminé, Zeke s'éloigna de quelques pas et détourna son regard vers l'horizon, prenant un air volontairement désintéressé. Rapidement, il se sentit un peu honteux d'avoir été si dur et haineux... Il repensait à Hatari, à Killik, à Kumpa, à Nsaï et Baradi... Pouvait-il réellement les juger comme étant de sales félins hautains et irrespectueux ? Il songea également à Kuwili. Il était persuadé que la chamane, qui défendait la vie avec tant de zèle, serait capable de soigner un lion comme s'il s'agissait d'une hyène. Le balafré chercha alors à se calmer et laissa échapper un long soupir avant de reprendre à nouveau la parole. Il était toujours froid mais sembla plus conciliant.

Kuoza, après tout, c'est toi la dominante ici... Je me plierai à ta décision mais que ce soit clair : si je t'accompagne, ce sera uniquement pour te protéger des ennuis que tu vas inévitablement t'attirer ! Ce lion devrait obtenir de l'aide auprès des siens, cette affaire ne concerne pas la meute...

Bon ça il ne l'avouera jamais mais Zeke était également curieux par nature. Il ne pouvait pas imaginer qu'un lion et une hyène deviennent de très bons amis alors il voulait en savoir plus... Ce lion devait être un manipulateur et un traître ! Il avait sans doute une forte emprise sur Khajiit mais le balafré comptait bien s'assurer que ce vil félin ne cherche pas à manipuler la jeune Kuoza...

- Un lion ?! Bah, tu… Kuoza réagit vite. En fait, elle réussit à surprendre Khajiit en s’avançant ainsi, se plaçant entre le mâle acerbe et elle-même qui était déjà prête à lui répondre sur le même ton. L’hyène pâle était la médiatrice parfaite. Khajiit la couva d’un regard inquiet, les muscles tendus comme pour répondre à la tension qui semblait grimper à toute vitesse. Elle tourna son attention sur le mâle, prête à réagir au quart de tour s’il avait en tête de rabrouer la jeune hyène.

- Mais… mais comme je le disais à Khajiit, je peux lui donner un coup de patte avec les bases que j'ai apprises. Un mince sourire apparut sur le museau de l’intéressée, heureuse d’être appelée par son prénom d’une façon aussi naturelle. C’était comme si… comme si les deux femelles étaient déjà amies. Et cette simple petite impression suffit à Khajiit pour lui donner envie de réellement nouer des liens avec Kuoza. Mes bases en soin je veux dire… J'ai un peu appris pendant la guerre, tu sais bien Zeke ! Ainsi, il s’appelait Zeke ? Khajiit nota le nom dans sa tête et retint aussi le fait que les hyènes d’ici avaient apparemment pris part à la guerre. Voilà qui soulevait des tas de questions dans son esprit, mais ce serait pour plus tard : il y avait mille fois plus important.

- Tu veux aider un lion ? Habituellement, vu la façon dont ils méprisent les hyènes et se montrent hautains et irrespectueux envers les autres espèces et leurs territoires, j'ai toujours eu l'intime conviction qu'ils pouvaient se débrouiller seuls ! Kuoza, tu as vu la guerre donc tu dois savoir qu'ils n'amènent jamais rien de bon et que rares sont ceux qui soient dignes de confiance… Elle aurait aimé répliquer quelque chose d’intelligent mais, ne connaissant rien de leur guerre ou de leur passé avec les félins, elle ne pouvait pas dire grand-chose. Khajiit garda donc un silence forcé jusqu’à ce que Zeke se tourne vers elle – son regard se durcit et elle avança le museau, prête à recevoir ce qu’il avait à lui dire. J'ai appris une chose dans ma vie : quand une hyène veut vivre en paix et souhaite éviter les larmes, le sang et la guerre, elle reste loin des lions ! Sur quoi il se détourna et alla bouder dans son coin. Khajiit étouffa un grondement sourd et, faisant tout son possible pour ne pas s’énerver et s’en prendre à un congénère, elle décida de se concentrer sur Kuoza.

Offrant tout son soutien à sa cadette qui risquait d’avoir du mal à encaisser l’énervement du mâle, elle n’hésita pas à coller son épaule à la sienne dans un geste amical. Elle lui offrit un petit sourire encourageant, ne se départant pas de sa bonne humeur toute hyénique. Elle était contente d’avoir trouvé une hyène qui savait aller au-delà des apparences et qui ne jugeait pas bêtement les animaux sur leur espèce. Quant à Zeke, eh bien… Il semblait avoir deux fois son âge, et tout le monde sait qu’on ne fait pas changer une vieille hyène d’avis aussi facilement. Mais tant pis s’il avait la tête dure – Khajiit saurait l’y faire réfléchir à deux fois ! Oui, elle était confiante. Elle allait lui montrer que lions et hyènes n’étaient, en fin de compte, pas si différents que ça.

- Kuoza, après tout, c'est toi la dominante ici… Je me plierai à ta décision mais que ce soit clair : si je t'accompagne, ce sera uniquement pour te protéger des ennuis que tu vas inévitablement t'attirer ! Ce lion devrait obtenir de l'aide auprès des siens, cette affaire ne concerne pas la meute… Ses prières avaient été entendues ! Voici que Zeke se radoucissait de lui-même. Khajiit sentit une grande joie réchauffer son poitrail, et elle laissa échapper un léger rire. Taquine, elle leva un sourcil pour lancer au mâle d’un ton à demi-moqueur : Eh bien, on retourne sa fourrure ? Loin d’elle l’envie de lui faire encore changer d’avis ! Mais elle avait besoin de détendre l’atmosphère, à la manière des hyènes.

- Tu sais, nous ne sommes pas si différents, mon lion et moi ! Son ton joueur ne la quittait décidément pas. Se tournant à la fois vers Kuoza et Zeke, elle continua : Je ne sais pas ce qu’il en est des lions d’ici, mais vous n’avez rien à craindre de celui qui m’accompagne. Il a compris que, malgré mes taches et sa crinière, nous sommes pareils… lui. Et elle appuya le ‘lui’ d’un regard entendu vers Zeke. Il changerait d’avis : il semblait sur la bonne voie ! Malgré ses petites taquineries, Khajiit restait très aimable et, si elle pouvait avoir l’air de provoquer, c’était bon enfant. Une vraie hyène, me direz-vous.

- Vous êtes prêts à y aller tout de suite ? Elle ne savait pas s’ils voulaient prévenir leur meute avant ou si Kuoza avait besoin de préparer des choses. Quoi qu’il en soit, elle pouvait attendre, et n’était absolument pas embêtée du fait que Zeke le garde du corps serait là et risquait de se montrer hostile envers Isaiah. La vie semblait enfin lui sourire, et Khajiit était persuadée que ce n’était pas un hasard si elle avait eu l’incroyable chance de rencontrer deux de ses congénères, dont une qui ne se montrait pas raciste envers les lions.
Tout irait bien. Enfin !

HRP:

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Le mâle ne semblait s'être un peu calmé, son visage avait l'air de se détendre un petit peu. Mais elle pouvait sentir que l'électricité dans l'air n'avait que de diminuer d'un cran. Elle avait bien visé en essayant de lui faire apparaitre l'image de Kuwili et elle s'en félicitait. Mais il était évident que Zeke n'était pas du tout enchanté par l'idée qu'elle apporte son aide.

"Tu veux aider un lion ? Habituellement, vu la façon dont ils méprisent les hyènes et se montrent hautains et irrespectueux envers les autres espèces et leurs territoires, j'ai toujours eu l'intime conviction qu'ils pouvaient se débrouiller seuls ! Kuoza, tu as vu la guerre donc tu dois savoir qu'ils n'amènent jamais rien de bon et que rares sont ceux qui soient dignes de confiance..."

La jeune hyène ne pu s'empêcher de baiser un bref instant les yeux. Ces reproches lui faisait quelque chose au coeur. Elle n'avait pas autant d'expérience que lui et n'avait vécu qu'une guerre un peu étrange. Les Nyeusis étaient des êtres abominables, mais elle avait vu les pridelanders et ils n'étaient pas les mêmes. Ils les avaient joint dans la bagarre et en plus de ça, ils avaient eut la bonté de leur cédé une partie de territoire. Etaient-ils si horrible que ça vu sous cet angle? Pour elle, il y avait des gentils et des méchants dans chaque clan. Il se tourna vers Khajiit ensuite :
"J'ai apprit une chose dans ma vie : quand une hyène veut vivre en paix et souhaite éviter les larmes, le sang et la guerre, elle reste loin des lions !"

Le mâle se détourna et Kuoza pu entendre un petit grondement étouffé de la part de l'autre femelle. Elle n'avait pas de doute que si elle avait été dans la même bande, elle aurait surement remis le vieux tacheté à sa place. Mais elle n'était pas en position d'attaquer et elle le savait. Elle colla son épaule contre celle de Kuoza, comme pour la soutenir dans ce qu'elle venait d'encaisser. La jeunette sourit un peu à ce contact, c'était gentil de sa part de lui montrer de l'amitié alors qu'elles se connaissaient à peine. Le sourire de son ainée lui fit du bien, elle n'avait plus eut de contact doux depuis la mort de sa mère et elle en avait grand besoin. Zeke sembla ne pas avoir bonne conscience et fit à nouveau face aux deux hyènes :


"Kuoza, après tout, c'est toi la dominante ici... Je me plierai à ta décision mais que ce soit clair : si je t'accompagne, ce sera uniquement pour te protéger des ennuis que tu vas inévitablement t'attirer ! Ce lion devrait obtenir de l'aide auprès des siens, cette affaire ne concerne pas la meute..."

Dominante ? Elle avait tendance à l'oublier parce qu'elle n'avait pas un rang très élevé dans la meute, mais elle était belle et bien la dominante sur les mâles et une infime partie de la meute. Elle déglutit. Jamais encore elle n'avait utilisé cette dominance et elle n'avait jamais voulu le faire. Mais n'était-ce pas un cas à part ? Une vie était en jeu ! Par contre, elle ne voulait en effet pas mêler la meute à cette histoire, ça ne concernait que les trois hyènes présentes ici. Elle était sur le point de répondre, mais Khajiit intervint.

"Eh bien, on retourne sa fourrure ?"

En entendant cela, Kuoza donna un petit coup de patte à Khajiit. C'était déjà assez tendu comme ça! "Tu sais, nous ne sommes pas si différents, mon lion et moi !Je ne sais pas ce qu’il en est des lions d’ici, mais vous n’avez rien à craindre de celui qui m’accompagne. Il a compris que, malgré mes taches et sa crinière, nous sommes pareils… lui."
La jeune hyène lui aurait bien écrasé la patte pour ça, mais elle se contenta de mordre sur ses dents, gardant Zeke à l'oeil pour guetter sa réaction.

"Vous êtes prêts à y aller tout de suite ?"

Kuoza n'allait pas laisser le temps au mâle de faire quoi que ce soit et pour la première fois, elle allait utiliser sa dominance pour qu'il fasse ce qu'elle voulait, même si elle doutait être assez bonne pour que son ton ne marche bien. Elle se campa donc sur ses pattes pour paraitre bien solide et dressa le cou pour se faire plus grande. Elle fronça un peu les sourcils, décidée et elle ouvrit la gueule.

" Tu ... tu as raison Zeke! C'est moi la dominante et je veux aider ce lion. Tu es le bienvenu si tu veux avoir un oeil sur cette histoire, mais nous ne mêlerons pas la meute à cette histoire, c'est entre nous trois et ce lion."

Ce n'était pas vraiment le plus convainquant du monde, n'importe qui d'autre dans la meute se serait surement mit à ricaner avant de la singer, mais Zeke, même si il devait être amusé, devait faire ce qu'elle disait. Il aurait fait une bien meilleure femelle que Kuoza, c'était sur ... Mais qu'à cela ne tienne, elle se tourna ensuite vers Khajiit en souriant, changeant d'attitude pour revenir à son ton normal, plus doux et baissa un peu l'échine pour reprendre une position plus confortable.

" Je dois juste trouver une plante qui pousse dans le coin, je suppose que nous trouverons de l'argile près de ton ami. Je propose qu'on se rejoigne au couché du soleil pour être certain que nous ayons trouvé ce dont on a besoin."

Elle se leva et trottina pour aller rejoindre Zeke. Ca ne serait surement pas de gaieté de coeur qu'il viendrait avec elles, mais peut-être changerait-il d'idée sur les lions ? Et imaginons qu'il ai raison dans ses propos, au moins il serait là. Sa présence la rassurait quand même. Ce n'était pas la hyène la plus sympathique de la meute, mais après tout, il le faisait pour le bien de la meute et il avait toujours été loyale à celle-ci. Kuoza se pencha alors à son oreille pour lui murmurer quelques mots que Khajiit n'entendrait pas.

" Si jamais ça tournait mal, débrouille-toi pour ne pas te faire avoir et que je sois la seule responsable, je ne veux pas que la meute te fasse du mal pour ça."

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Apparemment, l'avis de Zeke sur les lions semblait plutôt déplaire à Khajiit au vu du grondement étouffé que laissa échapper cette dernière. Le charognard s'y attendait un peu dans un sens mais il campait sur ses positions. Lui faire porter un autre regard sur les lions paraissait maintenant impossible... Il était pessimiste et ne pouvait s'empêcher de penser que si d'autres malheurs frappaient la meute, ce serait encore à cause des lions ! Que ces derniers s'entre-tuent ne lui posait aucun problème mais il fallait qu'ils cessent d'emporter tous les êtres vivants dans leurs guerres stériles ! Comment pouvait-on décemment se prétendre « roi des animaux » avec de tels actes ?

Brusquement, ce fut Zeke qui lâcha un bref grondement lorsque l'étrangère reprit la parole avec un ton presque moqueur, évoquant le brusque changement d'avis du mâle. Ensuite, elle insista sur le lien qui l'unissait à ce lion et déclara qu'il ne représentait aucun danger pour les hyènes. Zeke avait bien saisi ce que signifiait ce « lui » si appuyé... Pour autant, il n'avait nullement l'intention d'accorder sa confiance si facilement. C'était maintenant évident : ce lion était un habile manipulateur, il n'y avait aucune autre possibilité... Khajiit termina son petit discours avec une question. Le mâle voulut répondre mais, surprise, Kuoza s'empressa de prendre la parole avec une posture qu'on ne lui connaissait pas !

Oh bien sûr, dans le rôle d'une dominante, la jeune femelle n'était pas la plus convaincante de la meute... Mais Zeke acquiesça et mima un certain respect à son égard, heureux qu'elle refuse également de mêler toute la meute à cette étrange histoire. Il était également fier qu'elle s'affirme un peu dans son rôle de « chef », ça pourrait lui être utile pour plus tard... Ceci fait, Kuoza déclara avoir besoin d'une plante et d'argile pour ses soins. Elle proposa de fixer le rendez-vous au coucher du soleil et cette fois, le balafré approuva par quelques mots :

Il en sera donc ainsi, rendez-vous au coucher du soleil pour aider ce lion en apparence si... Différent ! Nous verrons ce qu'il en est vraiment. Zeke prononça « différent » avec un ton volontairement ironique et un poil mesquin, signe qu'il ne croyait pas que ce lion soit autre chose qu'un être orgueilleux et fourbe... Il ne put s'empêcher d'ajouter en plongeant à nouveau son regard dans celui de Khajiit : Un jour tu apprendras peut-être l'histoire de notre meute et celles des clans de lions qui peuplent ces terres... Et dans tous les cas, tu seras inévitablement confronté aux membres de ces clans et à leur manière de piétiner tes terres et ta culture en te prenant pour une bestiole sans cervelle... Ce jour-là, tu comprendras pourquoi ici, les hyènes restent loin des lions...

Zeke adressa à l'étrangère un large sourire un poil provocateur avant de faire volte-face, considérant qu'il pouvait déjà se mettre en route et quitter cet endroit. Oui il n'était pas foncièrement méchant mais quand il s'agissait du sujet sensible que représentait les lions, il aimait avoir le dernier mot. De toute façon, jusqu'à présent, l'avenir lui avait toujours donné raison à ce sujet, à quelques exceptions près...
A son grand étonnement, la voix de Kuoza se fit à nouveau entendre ! Mais cette fois, c'était juste dans le creux de son oreille. « Ne pas se faire avoir », « seule responsable » ?! Le charognard haussa un sourcil et jeta un dernier regard à Khajiit avant de se pencher à son tour à l'oreille de sa congénère pour lui chuchoter :

C'est gentil de te préoccuper de moi mais ne t'inquiète pas, je suis assez grand pour me débrouiller avec la meute...

Hrp:

Kuoza sembla prendre les choses très au sérieux. Elle se redressa de toute sa hauteur, adoptant la posture dominante des hyènes qui se voulaient fières, et Khajiit l’observa d’un regard admiratif. Elle se sentait revigorée par l’assurance de Kuoza, et leva elle-même un peu la tête, très satisfaite d’être du bon côté.

- Tu… tu as raison Zeke! C'est moi la dominante et je veux aider ce lion. Tu es le bienvenu si tu veux avoir un œil sur cette histoire, mais nous ne mêlerons pas la meute à cette histoire, c'est entre nous trois et ce lion. Sur quoi Khajiit ne put s’empêcher de profiter que Kuoza ait le dos tourné pour tirer la langue à Zeke. Vive la maturité, me direz-vous… Et vous n’auriez pas tort car, à cet instant, Kuoza avait sans doute l’air plus âgée que la gamine qu’était encore Khajiit. Et quand la hyène pâle se retourna vers la fauve, celle-ci effaça prestement la grimace de son visage et se mit à sourire comme un ange innocent.

- Je dois juste trouver une plante qui pousse dans le coin, je suppose que nous trouverons de l'argile près de ton ami. Je propose qu'on se rejoigne au coucher du soleil pour être certain que nous ayons trouvé ce dont on a besoin. Khajiit acquiesça doucement et observa sa nouvelle amie rejoindre le mâle. La journée avait décidément été très fructueuse, et elle ne doutait pas un instant qu’Isaiah irait mieux grâce aux soins prodigués par Kuoza. Celle-ci avait toute sa confiance – et, à vrai dire, Zeke aussi. Khajiit avait beau faire sa sale gamine à essayer de le provoquer comme ça, mais c’était affectueux. D’ailleurs, elle apprécia grandement qu’il lui réponde sur le même ton et se mette aussi à jouer sur la moquerie – c’était, pour elle, le signe qu’ils allaient bien s’aimer. D’un amour vache et plein de mauvaises piques dignes des hyènes les plus mesquines, mais de l’amour quand même.

- Il en sera donc ainsi, rendez-vous au coucher du soleil pour aider ce lion en apparence si… Différent ! Nous verrons ce qu'il en est vraiment. Elle haussa un sourcil, amusée par les doutes du balafré. Eh bien, soit ! Elle lui montrerait. Elle était optimiste : de plus, le simple fait que Zeke laisse la place au doute était déjà un bon point. Un jour tu apprendras peut-être l'histoire de notre meute et celles des clans de lions qui peuplent ces terres… Et dans tous les cas, tu seras inévitablement confrontée aux membres de ces clans et à leur manière de piétiner tes terres et ta culture en te prenant pour une bestiole sans cervelle… Ce jour-là, tu comprendras pourquoi ici, les hyènes restent loin des lions… Elle pinça les babines mais ne répondit rien, son sourire s’effaçant tandis que les deux autres se retournaient et repartaient vers où ils étaient venus en se murmurant quelques messes basses. Zeke n’aurait pas pu choisir meilleurs mots : elle avait détesté chaque lion rencontré ici. Et il était vrai que les deux premiers qu’elle avait rencontrés s’étaient montrés terriblement bêtes de part leur ignorance concernant son espèce – non, ils ne savaient pas ce qu’était une hyène, et oui, ils l’avaient indéniablement prise pour une bestiole sans cervelle. C’était d’ailleurs ce qui les avait sauvés, Isaiah et elle, et leur avait permis de traverser le désert… mais ça lui avait fait mal. Oui, Khajiit avait détesté les lions et continuait à les haïr – et ces imbéciles ne lui donnaient aucune raison de penser autrement ! Mais Isaiah n’était pas comme eux. C’était uniquement grâce à lui qu’elle était encore en vie, et elle ne pouvait pas oublier ça, même si tous les autres félins du monde souhaitaient la mort des charognards de sa race.

Elle s’assit et les regarda partir, avant de lancer un puissant « A ce soir ! » enjoué. Elle leva même une patte pour leur faire un signe, déjà fort impatiente de les retrouver comme prévu, au coucher du soleil. Elle les observa jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus les voir, et ce ne fut qu’à ce moment qu’elle se demanda ce qu’elle allait faire. Aurait-elle le temps de faire l’aller-retour entre la cachette d’Isaiah et la savane d’ici ce soir ? Ça risquait d’être juste, et elle ne voulait pas risquer de rater ses nouveaux camarades. Tant pis, elle attendrait là. Mais elle avait de longues heures devant elle, et Khajiit finit par se lever pour aller trouver de quoi grignoter. Il devait bien y avoir une carcasse qui traînait quelque part…

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