Ah, qu'il était bien placé, près de ce mur géant, tant que le clan en était loin. Vako avait de l'eau, potable, des proies un peu trop curieuses pour le nourrir en se rapprochant des gorges et une tranquillité qui lui permettait de se reposer tout en surveillant les alentours et les effluves lui indiquant si il était temps de changer de repaire.

Mais quelques lunes avaient passées depuis sa rencontre avec Alibi et l'eau commençait à se faire rare, même ici. La Saison Sèche serait bientôt là, et si lui y était plus qu'habitué, il plaignait les habitants des savanes et prairies, les sachant bien plus exposés que son clan aux aléas du climat. Enfin, il n'allait pas prier pour eux non plus, il avait autre chose à faire, comme survivre, par exemple. Et aussi penser à son retour dans le clan. Etant seul, il avait bien plus de temps pour réfléchir. Même si ses rêves le contentaient la nuit, le jour, il pensait... Qu'allait-il faire à son retour ? Pour devenir Empereur, il lui faudrait surpasser Akili. Pour le surpasser, il faudrait l'affronter... Et le tuer.

Le tuer... L'adolescent y pensait beaucoup désormais, alors que lionceau, il n'y faisait guère attention, il savait maintenant que ça n'était pas une formalité. Il s'agissait de prendre la vie d'un autre lion en même temps que sa place. C'était un acte de puissance mais aussi de barbarie, de violence. Un certain conflit l'habitait ; devenir Empereur était une chose, tuer pour avoir cette place en était une autre. Cela ne plaisait guère au jeune lion de devoir combattre un vieux combattant plein d'expérience et de ruse, il avait des chances de perdre si il fonçait tête baissée, il devait être plus stratège que le rusé Akili... Stratège ? Ou patient ? Akili était vieux, Vako était jeune, ce jeu était peut-être gagnant.

"J'ai le temps..." Fit-il à voix haute comme une conclusion à ses réflexions. Il s'étira, content de son atout, et regarda les alentours. Il n'y avait personne ? Pas sûr, une odeur lui venait. Un Jangowas, mais il était seul, le clan n'était pas à proximité : un autre adolescent en exil ? Vako souffla et se dirigea doucement vers l'origine de l'effluve, qui pouvait bien être là ?

"Fais-ci, fais-ça ! Grrr ! Tu verras, lorsque j'aurai pris plaisir à te lacérer le corps, le dernier ordre que tu me donneras sera : tues-moi !"

Gaalbruniik marchait d'un pas rapide tout en ruminant sa colère. Il fallait qu'il se calme, sinon, il allait tuer quelqu'un ! Alors qu'il avait réussi à se lever d'une humeur convenable ce matin, ce maudit Akili avait réussi à lui gâcher la journée en quelques minutes ! La peste soi de ce chef et de ses ordres ! Ce vieux lion avait pourtant plus que fait son temps ! Etrange que personne n'ai encore eu l'initiative de mettre un terme à son règne ! Ou peut-être le courage manquait aux membres des Jangowas, et tous préféraient ployer l'échine et subir plutôt que de se révolter.

"Suis-je donc le seul lion des sables à vouloir faire preuve de bravoure au combat ? N'est-ce pas en mourant lors de duels que les chefs Jangowas cédent leur place depuis plusieurs siècles ?"

Apparemment, il était le seul à s'en souvenir. Mais Gaalbruniik n'était pas un imbécile, il savait pertinemment que si Akili était encore chef, c'était grâce à sa puissance, sa dureté et sa ruse. Oui, le vieux lion était rusé, voilà bien ce qui rebutait le jeune lion des sables à tenter sa chance dans un duel ouvert contre l'empereur. Il ne doutait pas que plusieurs jeunes avaient dus essayer de prouver leur valeur en voulant prendre le commandement, et n'y auront gagnés qu'un repos éternel.
Pour tuer l'empereur, il faudra faire comme ce dernier : ruser. Malheureusement, on n'avait jamais apprit à Gaalbruniik l'art de la sournoiserie. Ses parents lui avaient toujours dit d'être puissant, courageux, fort et inébranlable, garder son sang froid face à l'adversité et ignorer la peur du danger, mais jamais Akili ne perdrait sur ce terrain-là.

La première évidence qui lui vint fut qu'il n'atteindre pas son but en restant seul. En effet : un lion survit avec la puissance de son clan, mais seul, perdu dans le désert, la chute serai rapide, et personne ne sera là pour l'aider à se relever. Le problème persistait cependant : aucun lion de son clan n'accepterai de l'appuyer dans son plan.

"Pfff...tous des couards ! Si je veux une aide, elle devra venir de l'extérieur."

Soudain, Gaalbruniik sorti de ses pensés et regarda autour de lui. A force de marches isolées, ses pas l'avaient conduits en un endroit qu'il ne connaissait pas. Le terrain était rocailleux, et des rochers le dominaient de plusieurs dizaines de mètres. A cette impression oppressante s'ajoutait un silence des plus inquiétant.
Alors que le jeune lion s'apprêtait à rebrousser chemin, une odeur portée par le vent l'interpela. Une odeur de lion. Un Jangowas. Mais cette odeur ne lui rappelait aucun membre de son clan. Un Jangowas exilé, sans nul doute. Fixant les rochers alentours, Gaalbruniik ne parvint cependant pas à repérer l'individu.
Une petite voix chuchota alors à son oreille. Qui d'autre qu'un Jangowas exilé désirait plus ardemment la mort de son juge ?
Dévoilant ses crocs dans un large sourire, le jeune lion inspira profondément et s'engagea dans ce dédale de roche qu'il ne lui avait jamais été donné de fouler, dans l'espoir d'y trouver une aide vengeresse.

L'odeur s'intensifiait, Vako s'approchait du Jangowas qu'il aperçu bientôt. Une crinière qui commençait à se fournir, le lion en face semblait assez jeune, sans doute avait-il à peine atteint l'âge adulte. Une question se posait cependant : le lion aux yeux étrangement rouge avait-il conclu son exil et retrouver le clan ou bien était-il en phase de rejoindre le clan après avoir attendu la fin de son épreuve ?

Dans tous les cas, rien ne changeait, le lion aux yeux rouges l'avait senti aussi et la rencontre allait se faire. Une occasion de partager des expériences et peut-être des points de vue ? Hum... Valait mieux être prudent, ce lion pouvait très bien être un chacal à la botte d'Akili. Et si ça se trouvait, Akili l'aurait même envoyé pour tuer l'adolescent avant qu'il ne devienne vraiment une menace à son titre.

Oui, Vako pouvait être quelque peu paranoïaque, surtout lorsqu'il s'agissait de sa survie, une caractéristique qu'il avait obtenue durant les mois passés à errer dans le désert, des mois à penser à ce qu'il allait faire, à y penser si fort qu'il avait l'impression qu'on aurait pu l'entendre. L’adolescent ne voulait jeter ses efforts aux cactus.

Il arriva à la hauteur du lion cendré et s'arrêta, inspectant son aîné de haut en bas.

"T'es qui, toi ? Qu'est-ce que tu fais là ? T'as pas fini ton exil, avec une belle toison comme la tienne ?"

Fit-il, le regard hostile, il était assez loin du lion aux yeux rouge pour le voir arriver si jamais il attaquait et tous ses muscles étaient prêts, en tension. Il se demandait vraiment quel genre de Jangowas se trouvait en face de lui...

Sur ses gardes, Gaalbruniik avançait en tentant tant bien que mal à rester silencieux. Si un lion était réellement dans les parages, il préférait largement être le premier à le surprendre.
Soudain, il vit quelque chose bouger sur le coté. Il constata qu'il s'agissait-là d'un autre lion, très certainement l'individu recherché. Bien que sur de sa force, Gaalbruniik fut ravi que ce dernier s'arrêta à une bonne dizaine de mètres de lui. L'inconnu paraissait avoir son âge, mais paraissait puissamment bâti. Il préférait autant ne pas en venir aux griffes avec lui. Puis ce dernier la cria d'une voix grave et nonchalante :

"T'es qui, toi ? Qu'est-ce que tu fais là ? T'as pas fini ton exil, avec une belle toison comme la tienne ?"

Pour l'effet de surprise, c'était raté. Mais qu'avait donc sa toison ? Il ne prenait pourtant soin que de la fourrure au bout de sa queue, laquelle était d'ailleurs suffisamment longue pour balayer le sol. Ne montrant pas sa déstabilisation vis-à-vis de cette remarque, il lui répondit :

"Mon exil est fini depuis longtemps ! Mais aussi loin que je me souvienne, ma toison à toujours été remarquable ! Mais à en juger par la tienne, j'en conclu que ton exil n'est pas terminer ! Quelle idée t'es passée par la tête de venir te réfugier dans un endroit aussi rocheux et hostile, où nulle eau ne subsisterai assez longtemps pour te permettre de rester en vie plus de 2 jours ?"

Gaalbruniik n'aimait pas fanfaronner, mais il ne fallait pas qu'il se laisse démonter par les manières brusque du lion qui lui faisait face.

Un peu surpris, le lion resta stoïque et répondit, d'un air sur de lui :

"Mon exil est fini depuis longtemps ! Mais aussi loin que je me souvienne, ma toison à toujours été remarquable ! Mais à en juger par la tienne, j'en conclus que ton exil n'est pas terminé ! Quelle idée t'est passée par la tête de venir te réfugier dans un endroit aussi rocheux et hostile, où nulle eau ne subsisterait assez longtemps pour te permettre de rester en vie plus de 2 jours ?"

Vako haussa un sourcil, il regarda derrière lui, un filet d'eau coulait encore, quoique mince, à l'intérieur des gorges. Il se retourna et fixa le lion cendré, penchant la tête à gauche, il ne comprenait pas ses paroles pour le coup. Mais il se reprit en soufflant et répondit, un peu cynique sur les bords :

"Je profite des derniers jours de la saison humide, le Mochango coule ici, et les proies sont légions sur le plateau. Je suis plus que bien placé tant que le clan reste éloigné de cet endroit. De plus, je peux voir le monde arriver, comme toi. Qui a été le plus surpris, dis-moi ?"

C'est vrai, c'était Vako qui avait surpris le lion aux yeux rouges qui, bien qu'il était plus âgé, restait un adversaire abordable pour l'adolescent. De ses yeux clairs, il observait le pelage grisé de son interlocuteur, il était un peu plus fin que lui, peut-être était-il plus rapide et agile, mais Vako avait un avantage de muscle, pour une fois qu'il était plus fort qu'un autre. Il eut un sourire de fierté qu'il réprima autant qu'il le pu et reprit, d'un ton neutre :

"Cela dit, et toi ? Qu'est-ce que tu fais si loin du clan si tu as fini ton épreuve ? Et comment tu t'appelles, d'ailleurs ? Je ne me souviens pas de tout le monde."

Aucun réelle politesse, le temps passé dans le désert commençait à rendre Vako aussi sec que les dunes.

Lorsque l'inconnu se retourna pour regarder derrière lui, Gaalbruniik comprit pourquoi : un mince filet d'eau coulait ici. Décidemment, il ne connaissait pas cet endroit. Jamais il n'aurai pu imaginer que de l'eau persistait à passer dans un paysage aussi hostile. Puis l'autre lui dit d'un air agaçant :

"Je profite des derniers jours de la saison humide, le Mochango coule ici, et les proies sont légions sur le plateau. Je suis plus que bien placé tant que le clan reste éloigné de cet endroit. De plus, je peux voir le monde arriver, comme toi. Qui a été le plus surpris, dis-moi ?"

Il avait raison. Encore ! Manifestement, ce n'était pas son jour. Mais Gaalbruniik aimait jouer avec ses interlocuteurs, et perdre faisait parfois parti du jeu. Soudain, il vit passer sur le visage du lion aux yeux clairs un sourire arrogant qui ne fit que l'énerver davantage.
Cependant, le jeune lion renouvela sa question :

"Cela dit, et toi ? Qu'est-ce que tu fais si loin du clan si tu as fini ton épreuve ? Et comment tu t'appelles, d'ailleurs ? Je ne me souviens pas de tout le monde."


Bien qu'il n'aimait guère cela, Gaalbruniik se décida à répondre clairement et sèchement :

"Je m'appel Gaalbruniik, et je suis aussi loin de mon clan uniquement pour me calmer les nerfs. J'avoue que mes pas mon portés ici un peu par mégardes, je ne connaissais pas ce paysage rocheux. A ton tour, maintenant. Qui es-tu ? Je ne me rappel pas t'avoir vu lors de l'attaque contre l'oasis. Depuis combien de temps es-tu là ?"

Si le lion aux yeux clairs n'avait pas été présent lors de l'assaut contre les Mositus, peut-être n'avait-il jamais fait ses preuves durant un combat contre un véritable adversaire, auxquels cas il ne serai pour lui qu'un piètre allié...

"Je m'appelle Gaalbruniik, et je suis aussi loin de mon clan uniquement pour me calmer les nerfs. J'avoue que mes pas m'ont porté ici un peu par mégarde, je ne connaissais pas ce paysage rocheux. A ton tour, maintenant. Qui es-tu ? Je ne me rappelle pas t'avoir vu lors de l'attaque contre l'oasis. Depuis combien de temps es-tu là ?"

Un ton un peu sec, Vako aurait-il irrité son interlocuteur ? Tant pis, il s'en fichait pas mal du quand dira-t-on. Il eut un froncement lorsqu'il entendit parler de l'attaque contre l'oasis... Il ne cautionnait pas une telle action. En soi, il n'avait rien contre les Mositus, mais c'était surtout la raison qu'il l'avait gêné... L'empoisonnement de la rivière, ça ne pouvait pas être les Mositus qui avait fait ce coup, ils étaient des pacifistes... Il regarda le dénommé Gaalbruniik et répondit, sur le même ton sec, bien qu'il n'était pas agressif :

"Moi, c'est Vako. Je n'était pas à la bataille que le clan a menée ; j'étais déjà en exil. Ici, j'y suis depuis quelques mois, mais je vais devoir partir, la saison sèche approche à grand pas et il n'y aura bientôt plus d'eau ici. Je reste pour profiter des dernières gouttes."

L'adolescent n'avait rien à perdre à lui donnait ces informations, mais il avait retenu un point du discours de son aîné : il était là pour se calmer les nerfs ? Le clan n'irritait ? Et l'Empereur ? Il n'était certainement pas là sur ordre du leader vieillissant, peut-être alors que Vako pouvait avoir en lui un allié ? Il eut un sourire, plus chaleureux et sympathique qu'au début de leur entretien et reprit la parole :

"Mais dis moi, Gaalbruniik ? ... Oh, par le ciel, ton nom est si long... Je peux t'appeler Gaal' ?" Fit-il en soupirant, une mimique d'implore. Il avait essayé d'être sérieux, mais pas moyen de tenir plus de cinq seconde avec un nom pareil sur la langue. Il avait bien des choses à proposer au lion cendré, mais pas tant qu'il devait l'appeler par son nom complet, c'était trop compliqué... Il n'arrivait pas se concentrer sur autre chose que ne pas fourcher ce nom si étrange.

"Moi, c'est Vako. Je n'était pas à la bataille que le clan a menée ; j'étais déjà en exil. Ici, j'y suis depuis quelques mois, mais je vais devoir partir, la saison sèche approche à grand pas et il n'y aura bientôt plus d'eau ici. Je reste pour profiter des dernières gouttes."


Vako...aussi loin qu'il s'en souvienne, Gaalbruniik n'avait jamais entendu ce nom. Par le fait que le jeune lion n'avait pas été présent lors de l'attaque contre l'Oasis aurai pu le faire croire qu'il ne s'agissait là que d'un pied-tendre, cependant, alors qu'il vivait dans le désert depuis quelques mois, ce dernier paraissait joliment vivant, ne semblant strictement pas souffrir de plusieurs jours de famine forcée par le manque de proies. Il savait donc parfaitement se débrouiller.
Mais qu'à cela ne tienne, il avait lui aussi survécu à son épreuve dans le désert, laquelle ne lui avait pas non plus paru être la mer à boire.
Soudain, le dénommé Vako s'adressa à lui sur un ton qui se voulait sympathique et rassurant :

"Mais dis moi, Gaalbruniik ? ... Oh, par le ciel, ton nom est si long... Je peux t'appeler Gaal' ?"

Qu'avait donc son nom ? Et que signifiait ce ton chaleureux soudain ? Ce n'était certainement pas important. Gaalbruniik décida de faire fi du ton et répondit normalement mais quelque peu méfiant :

"Bien sur, que tu peux m'appeler Gaal. D'ailleurs, dans le clan, tout le monde m'appel pratiquement ainsi, sous prétexte qu'il est trop long. Je le trouve pourtant sympathique et peu banal. Bref, que voulais-tu me demander ?"

Qu'avait-il bien pu dire qui retienne ainsi l'attention de Vako ? Il était pressé de le savoir. Il n'y avait pas deux minutes, l'étranger qui se tenait devant lui était près à lui sauter à la gorge, et voilà qu'il s'autorisait des familiarités comme si ils étaient les meilleurs amis du monde...

"Bien sur, que tu peux m'appeler Gaal. D'ailleurs, dans le clan, tout le monde m'appelle pratiquement ainsi, sous prétexte qu'il est trop long. Je le trouve pourtant sympathique et peu banal. Bref, que voulais-tu me demander ?"

Vako se mit à sourire, ouf, sauvé du nom à rallonge. Il reprit la parole, toujours d'un ton amical :

"Ah merci, peu banal, je crois que c'est le mot. Enfin, je voulais te demander ce que tu pensais de notre clan et de l'Empereur, surtout. Si tu disais vouloir calmer tes nerfs aussi, j'en déduis que tu ne portes pas vraiment ce dernier dans ton cœur, j'ai tort ?"

Il s'assit face à son interlocuteur, Vako ne voulait pas paraître intrusif. Si il devait faire de Gaalbruniik son allié, il avait intérêt à être chaleureux, en espérant que l'autre ne lui tienne pas rigueur de son premier comportement. Mais être sympathique ne suffirait pas, l'adolescent réfléchit un instant et comprit ; si il voulait avoir le soutien de son aîné, il devait lui montrer qu'il pouvait être lui aussi un soutien. Il continua, un sourire anodin aux babines :

"Moi, en tout cas, je cherche à le détrôner. A mon retour d'exil, je n'attendrais surement pas longtemps pour le défier. Je ne veux pas de ses ordres !"

Il était honnête et sincère, sauf sur un point qu'il avait seulement oublier de mentionner. Si il ne voulait pas des ordres d'Akili, il n'avait rien contre les siens. Défier l'Empereur signifiait prendre sa place, et donc être un donneur d'ordres. Les ordres sont morts, vive les ordres. Telle était la Loi du Désert.

"Ah merci, peu banal, je crois que c'est le mot. Enfin, je voulais te demander ce que tu pensais de notre clan et de l'Empereur, surtout. Si tu disais vouloir calmer tes nerfs aussi, j'en déduis que tu ne portes pas vraiment ce dernier dans ton cœur, j'ai tort ?"


La question prit Gaalbruniik totalement au dépourvu. Il avait eu l'intention de parler en premier de l'empereur, et ainsi se faire une idée sur la probabilité que Vako devienne un allié potentiel, mais il ne s'était pas attendu à ce que les rôles soient inversés ! Cependant, malgré son air bourru et peu poli, ce Vako semblait vite comprendre. Il lui avait suffit d'entendre Gaalbruniik dire qu'il voulait se calmer les nerfs pour savoir, ou du moins supposer, que tout n'allait pas pour le mieux entre lui et son clan, et plus précisément avec son chef.
Sans lui laisser le temps de répondre, Vako reprit la parole :

"Moi, en tout cas, je cherche à le détrôner. A mon retour d'exil, je n'attendrais surement pas longtemps pour le défier. Je ne veux pas de ses ordres !"


A ces mots, Gaalbruniik resta tout bonnement sans voix. Alors qu'il espérait influencer le jeune lion et le rallier à sa cause, c'était ce dernier qui faisait le premier pas, et d'une certaine manière l'invitait à la rébellion. Vako comptait provoquer l'empereur en duel ? Voila qui était parfait ! A deux, ils étaient sûr d'être victorieux du vieux lion.

"Et bien pour tout te dire, je ne porte effectivement pas notre empereur dans mon cœur, et cela n'est qu'un euphémisme ! Depuis des années, je ne rêve que de lui mettre la cervelle à nue à grands coups de griffes ! Pourquoi une telle haine, me demanderas-tu sûrement ? Pour la simple raison que, depuis la mort de mes parents, je ne supporte plus de recevoir des ordres. D'ailleurs, à ce sujet, il ne me déplairait pas non plus de faire définitivement taire notre général. A tes yeux, ma soif de sang est sûrement infondée, mais dis-toi bien que j'ai mes raisons. Mais dis-moi donc, pourquoi tiens-tu tellement à le détrôner, toi aussi ? T'aurai-il fais du tort ? Et d'ailleurs pourquoi me fais-tu confiance au point de me dévoiler tes plans ? Si j'aimais notre empereur, tu serai dans de beaux draps, à l'heure qu'il est !"

Quelques soient les raisons qui poussaient ce Vako à tuer son chef, Gaalbruniik s'en moquait en fait un tant soi peu. Cependant, il était désireux d'en savoir plus sur ce jeune lion, qui cachait certainement plus qu'il n'y paraissant.

Vako avait bien fait de dévoiler ses pensées à son aîné, car celui-ci confirma ses suppositions en déclarant, non sans détails qu'il aurait pu taire :

"Et bien pour tout te dire, je ne porte effectivement pas notre empereur dans mon cœur, et cela n'est qu'un euphémisme ! Depuis des années, je ne rêve que de lui mettre la cervelle à nue à grands coups de griffes ! Pourquoi une telle haine, me demanderas-tu sûrement ? Pour la simple raison que, depuis la mort de mes parents, je ne supporte plus de recevoir des ordres. D'ailleurs, à ce sujet, il ne me déplairait pas non plus de faire définitivement taire notre général. A tes yeux, ma soif de sang est sûrement infondée, mais dis-toi bien que j'ai mes raisons."

L'adolescent aurait facilement se passer des croustillants détails sur le comment du pourquoi de la haine de Gaalbruniik mais si toute cette imagination sanglante le dégoûtait, il n'en dit rien et ne fit qu'afficher un sourire satisfait ; il avait eu raison, son aîné était un allié plus que potentiel. Cependant, Gaalbruniik continua, demandant :

"Mais dis-moi donc, pourquoi tiens-tu tellement à le détrôner, toi aussi ? T'aurait-il fait du tort ? Et d'ailleurs pourquoi me fais-tu confiance au point de me dévoiler tes plans ? Si j'aimais notre empereur, tu serais dans de beaux draps, à l'heure qu'il est !"

A ces mots, Vako ne put s'empêcher d'avoir un rire nerveux, c'était vrai, s'il s'était trompé, il aurait été dans une bien difficile situation mais le fait est qu'il ne s'était pas trompé. Il répondit, avec un sourire :

"Et bien, c'était pas vraiment une question de confiance, mais plutôt d'intuition. J'ai surement joué avec le feu, mais j'ai gagné, tu n'aimes pas l'Empereur. Quoiqu'il en soit, mon but est d'être au sommet, je veux simplement être le plus fort ! Alors Akili est sur mon chemin, c'est tout."

L'adolescent, sans le vouloir, était un tant soit peu prudent. Son esprit avait intégré l'animosité de Gaalbruniik envers les ordres et bizarrement, son discours s'en ressentait, plus neutre et restant évasif, Vako dévoilait ses buts sans pour autant donner tant de détail, laissant l'imagination de son compagnon d'un échange faire le travail.

Il reprit, après avoir observé un instant son aîné :

"Tu as dit avoir participé à la bataille contre les Mositus, ne veux-tu pas m'en parler ? Je n'ai pas compris pourquoi vous les aviez chassés."

En vérité, Vako savait pourquoi la guerre avait été menée, mais il voulait l'avis d'un lion qui ne supportait pas l'empereur, surtout pour évaluer l'alignement de ce dernier. Pouvait-il réellement se fier à lui ? Il avait quand même l'air violent, peut-être un peu trop ?

"Et bien, c'était pas vraiment une question de confiance, mais plutôt d'intuition. J'ai surement joué avec le feu, mais j'ai gagné, tu n'aimes pas l'Empereur. Quoiqu'il en soit, mon but est d'être au sommet, je veux simplement être le plus fort ! Alors Akili est sur mon chemin, c'est tout."


Décidemment, ce Vako avait un don pour ce qui était de l'énerver. Non content d'être rustre, il était également doté d'une trop grande assurance. Pour Gaalbruniik, être trop sûr de soi était une erreur qui, la plupart du temps, vous conduisait à votre perte. Il préférait largement à cela la prudence, étudier le terrain avant de s'y engager.
Cependant, Gaalbruniik resta perplexe : le jeune lion avait avoué vouloir tuer l'empereur pour prendre sa place. En tuant Akili, il espérait ne pas remplacer une proie par une autre. Il se dit que, si ce Vako avait le malheur d'être aussi désobligeant que leur empereur actuel, le lion aux yeux clairs deviendrai lui aussi victime de sa soif meurtrière, et il ne tarderai pas à s'en débarrasser très vite.
Mais Gaalbruniik sorti de sa réflexion. Ils n'en étaient pas encore là ! Tout restait à faire. La victoire n'était pas encore remportée. Il aurai tout le temps de revenir sur ce point par la suite.
Puis le dénommé Vako reprit la parole :

"Tu as dit avoir participé à la bataille contre les Mositus, ne veux-tu pas m'en parler ? Je n'ai pas compris pourquoi vous les aviez chassés."

A vrai dire, Gaalbruniik avait depuis longtemps oublié la raison qui avait conduit son clan a attaquer l'Oasis. A l'époque déjà, il s'en était éperdument moqué. Son seul intérêt de participer à cette attaque résidait dans le fait que des Mositus avaient tuer ses parents. Il répondit néanmoins sur un ton quelque peu rude :

"Pour tout te dire, je ne me souviens plus pour quelle raison nous avons chassés les Mositus, mais je peux te garantir que ce jour fut pour moi une bénédiction ! Mes parents ont été tués par ces maudits lions au pelage sombre, et nulle saveur me parut plus exquise que le sang de ces derniers coulant sur ma mâchoire et mon visage sous les assauts répétés de mes crocs ! Jamais je ne me senti aussi en paix avec moi-même à partir de ce jour."

En revivant ce souvenir, Gaalbruniik ne pu s'empêcher de sourire largement.

"J'en ai tuer un bon nombre, quelque soi leurs âges ! Alors même qu'ils fuyaient, je les poursuivais encore et encore afin qu'ils connaissent la terreur, et que cette dernière reste gravés dans leur mémoire jusqu'à leur dernier jour !"

Cette fois, Gaalbruniik ne pu s'empêcher d'exploser de rire ! Ce souvenir était si grisant qu'il aurai aimer le revivre sans cesse, en rêver la nuit si possible. Finalement, il se reprit et, tentant de calmer son hilarité, se rendit compte qu'il en avait probablement trop dit. Il demanda alors au jeune Vako :

"Mais dis-moi, que comptes-tu faire pour Akili ? As-tu l'intention d'attendre la fin de ton année d'épreuve, dans le risque qu'un autre, plus jeune et plus difficile à vaincre, devienne empereur et réduise ton ambition à néant, ou bien as-tu l'intention de revenir sans crier gare, et de profiter d'un effet de surprise ?"

L'effet de surprise jouait un rôle très important dans l'issue d'une bataille, il en savait quelque chose. Il espérait cependant ne pas avoir rendu le jeune lion réticent à leur association. Le destin les avait réunis, et il n'avait pas l'intention de laisser passer une chance qui lui permettrait d'attraper une proie qui restait hors de sa porté depuis trop longtemps.

Vako était curieux de la raison de cette bataille mais il déchanta bien vite de son vilain défaut lorsque son ainé prit la parole, répondant d'un ton rude au départ, puis de plus en plus malsain, dévoilant un large sourire psychopathe :

"Pour tout te dire, je ne me souviens plus pour quelle raison nous avons chassés les Mositus, mais je peux te garantir que ce jour fut pour moi une bénédiction ! Mes parents ont été tués par ces maudits lions au pelage sombre, et nulle saveur me parut plus exquise que le sang de ces derniers coulant sur ma mâchoire et mon visage sous les assauts répétés de mes crocs ! Jamais je ne me senti aussi en paix avec moi-même à partir de ce jour. J'en ai tué un bon nombre, quelque soit leurs âges ! Alors même qu'ils fuyaient, je les poursuivais encore et encore afin qu'ils connaissent la terreur, et que cette dernière reste gravés dans leur mémoire jusqu'à leur dernier jour !"

L'adolescent se maudissait d'avoir demandé, réprimant un frisson d’écœurement, tandis que Gaalbruniik éclatait d'un rire frénétique. Il était resté silencieux durant la tirade improbable du lion cendré, Vako n'aurait jamais imaginé telle griserie dans l'acte de tuer. Soudain, il se retrouvait face à un lion qui aimait tuer, qui aimait la mort des autres. Chose qu'il n'avait jamais expérimenter, il ne pouvait s'empêcher de trouver ce comportement étrange et potentiellement dangereux. il se demandait même s'il avait vraiment gagné contre le feu dont il lui semblait désormais sentir la mordante caresse.

Le lion, cependant, se calma et reprit un composition plus "sereine", bien que Vako avait désormais un à-priori alarmant sur son ainé. Il le savait potentiellement dangereux, maintenant, mais ne pouvait nier que son soutien serait plus qu'appréciable. Gaalbruniik demanda donc, d'un ton bien plus posé :

"Mais dis-moi, que comptes-tu faire pour Akili ? As-tu l'intention d'attendre la fin de ton année d'épreuve, dans le risque qu'un autre, plus jeune et plus difficile à vaincre, devienne empereur et réduise ton ambition à néant, ou bien as-tu l'intention de revenir sans crier gare, et de profiter d'un effet de surprise ?"

Est-ce que ce lion lui proposait de déroger à son honneur de lion des dunes ? A son honneur de Jangowas !? Vako fronça le museau, outré, il ne pensait pas non plus qu'un plus d'être un grand malade, ce Gaalbruniik serait aussi sans scrupule ! Il gronda légèrement, irrité et répondit, sèchement :

"Tu pense vraiment que je vais revenir avant la fin de mon Exil ? C'est contraire aux lois et c'est seulement si je survis un an complet que je pourrais espérer avoir l'honneur d'affronter Akili. Ceux qui sont partis avant moi et qui tenteront leur chance ne me font pas peur. Si ce n'est pas Akili que je défierai, alors ça sera le nouvel arrivant et je peux t'assurer qu'il ne restera pas longtemps sur mon chemin."

Il souffla, avoir dit tout cela ne le calmait pas, il savait que l'autre avait raison d'un certain point de vue, mais il ne pouvait se résoudre à aller contre les lois du Désert, quelle humiliation il aurait si il vainquait l'Empereur par traîtrise ! C'était peut-être une bonne stratégie et il n'était pas contre les nouvelles idées. Mais... Il reprit, toujours d'un ton sec :

"La traîtrise sera pas mon atout. Je sais qu'Akili est rusé, les autres gagneront pas leur chance. Il me reste du temps, sa vie n'est pas éternelle, mais je suis sûr qu'il sera suffisamment malin pour pas mourir avant mon retour. Et alors, je frapperais ! Mais pas avant, c'est tout."

Il regarda Gaalbruniik, il se demandait si il en avait trop dit et si son ainé n'allait pas se rétracter de leur potentielle alliance. Non pas qu'il s'en porterait plus mal, mais il savait qu'un allié sur place serait intéressant, c'était stupide de rater cette chance. Pourtant, Vako n'était pas sûr de vouloir de son aide... Plus maintenant...

"Tu pense vraiment que je vais revenir avant la fin de mon Exil ? C'est contraire aux lois et c'est seulement si je survis un an complet que je pourrais espérer avoir l'honneur d'affronter Akili. Ceux qui sont partis avant moi et qui tenteront leur chance ne me font pas peur. Si ce n'est pas Akili que je défierai, alors ça sera le nouvel arrivant et je peux t'assurer qu'il ne restera pas longtemps sur mon chemin. La traîtrise sera pas mon atout. Je sais qu'Akili est rusé, les autres gagneront pas leur chance. Il me reste du temps, sa vie n'est pas éternelle, mais je suis sûr qu'il sera suffisamment malin pour pas mourir avant mon retour. Et alors, je frapperais ! Mais pas avant, c'est tout."

A ces dires, Gaalbruniik comprit qu'il avait fait une erreur. Il n'avait nullement eu l'intention de mener le jeune Vako sur le chemin de la traîtrise. Il s'expliqua donc d'un ton posé :

"Je comprend ce que tu veux dire, mais tu fais fausse route ! Je ne te proposais pas de trahir Akili, mais juste de le provoquer en duel tant qu'il est encore empereur. Un vieux lion est bien plus facile à vaincre qu'un jeune, plein d'ambition et de vigueur comme toi ou moi. Pour ce qui est de la durée de ton année d'épreuve, j'avoue que je n'y avais pas pensé. Bien qu'ayant moi aussi du bon sens et des scrupules, je vois que ton ambition est dépassée par ces derniers. Libre à toi de faire ce choix."


Gaalbruniik espérait que cette question était réglée, à présent. Cependant, il avait remarqué dans les yeux de Vako une lueur de dégout, de répulsion depuis qu'il lui avait décrit la bataille de l'Oasis. Si il voulait que leur rencontre se termine sur une association en bons termes, il lui fallait également le rassurer sur ce terrain-là.

"Ne me regardes pas avec cet air écoeuré, je te pris. Si tes parents étaient tués par des individus, tu ne désirerai rien d'autre au monde que la mort de ces derniers. Et lorsque le moment fatidique viendra, tu ressentirai certainement la même chose que moi ! Une satisfaction non pas de tuer, mais de venger, de rendre justice !"


Tout cela était vrai, mis à part la vérité que Gaalbruniik avait fait passé sous silence : être resté des années dans une rage meurtrière, désireux de venger ses parents, il s'était aperçu que, une fois son souhait exaucé, cette rage avait laissé des marques sur lui, et peinait à le quitter. Depuis ce jour, Gaalbruniik s'était qualifié de maudit, et doutait qu'un seul autre lion dans tout le désert, et bien au-delà, fut plus dur, enragé et combatif que lui, amoureux de l'ardeur de la bataille. Mais il avait toujours gardé cela pour lui, n'en avait pipé mot à personne et avait bien l'intention de continuer ainsi !
Espérant avoir rassuré le jeune lion, il demanda d'un ton calme et amical :

"Dis-moi, puisque tu tiens à terminer ton année d'épreuve, combien de mois te reste-t-il à passer ici ?"

En repartant sur ce bonnes bases, il ne voyait strictement pas ce qui pouvait s'opposer à leur association. Tout deux désirait la même chose, pour une cause diverse. Qu'est-ce qui pouvait ne pas marcher ?

Le lion sembla reprendre ses mots tout de suite, répondant avec un ton posé et calme.

"Je comprends ce que tu veux dire, mais tu fais fausse route ! Je ne te proposais pas de trahir Akili, mais juste de le provoquer en duel tant qu'il est encore empereur. Un vieux lion est bien plus facile à vaincre qu'un jeune, plein d'ambition et de vigueur comme toi ou moi. Pour ce qui est de la durée de ton année d'épreuve, j'avoue que je n'y avais pas pensé. Bien qu'ayant moi aussi du bon sens et des scrupules, je vois que ton ambition est dépassée par ces derniers. Libre à toi de faire ce choix."

Vako ne fit que souffler à cette explication, peu convaincu par les paroles de son aîné... Il restait de marbre et fixait le lion cendré, il acceptait un tant soit peu les précisions mais ne se laissait pas berner par des mots. Il garda une attitude fermée envers Gaalbruniik, bien qu'il l'écoutait, l'alliance était toujours d'actualité.

Puis le lion sembla vouloir éclaircir le point de son comportement durant l'explication de la bataille, il reprit :

"Ne me regardes pas avec cet air écœuré, je te prie. Si tes parents étaient tués par des individus, tu ne désirerais rien d'autre au monde que la mort de ces derniers. Et lorsque le moment fatidique viendra, tu ressentirai certainement la même chose que moi ! Une satisfaction non pas de tuer, mais de venger, de rendre justice !"

Encore une fois, l'avis du jeune lion était différent, il ne pipa mot, peu enclin à débattre avec son aîné. Il ne voulait pas discuter, désormais, le lion cendré était un allié potentiel mais Vako ne voulait pas aller plus loin. Un allié, mais il devait se méfier quoi qu'il arrive. Gaalbruniik ajouta, d'un ton qui se voulait amical, pensant avoir éclaircit le trouble entre eux :

"Dis-moi, puisque tu tiens à terminer ton année d'épreuve, combien de mois te reste-t-il à passer ici ?"

Le jeune lion souffla, puisqu'il devait prendre la parole, soit... Il fit un pas sur le côté, puis fit demi-tour, regardant la zone dans laquelle il avait séjourné un bon temps. Puis il tourna la tête vers le lion cendré et dit, d'un ton assuré :

"Ici, quelques jours encore. L'eau coule encore, mais les proies commencent à manquer, j'ai l'impression qu'elles quittent les plateaux avec la saison sèche qui approche. Il n'y aura bientôt plus d'eau. Je devrais trouver un autre repaire. En tout cas, j'en ai encore pour 6 lunes. Quand je reviendrais, Je défierais Akili... Je ne m'inquiètes pas d'un potentiel concurrent, ils ont bien trop peur de lui. Ce n'est pas mon cas."

Il fit quelques pas vers la zone rocheuse et ombrée et reprit, sans retourner la tête :

"Tu devrais retourner au clan ou bien calmer tes nerfs ailleurs. Ce n'est pas bon d'être vu avec un Exilé et quelqu'un approche, tu l'as senti aussi, n'est-ce-pas ?"

En effet, une odeur de patrouille Jangowas parvenait au narines des deux jeunes lions, Vako devait s’éclipser au plus vite, il connaissait bien les parois rocheuse, il serait rapidement introuvable, mais Gaalbruniik ferait mieux de s'éloigner de la zone, s'il ne voulait pas être en trouble. L'adolescent adressa un dernier regard au lion cendré, lançant :

"Nos causes se rejoignent, même si nos avis divergent. Les étoiles nous guiderons surement à marcher le même chemin, au moins sur une distance. A bientôt, Gaal'."

Puis, en quelques bonds, il disparut dans les aspérités carmines des roches, ne laissant pas un moyen à son aîné de le retrouver dans cet hostile endroit.