Le soleil était déjà haut dans le ciel, et il n'y avait ni vent, ni légère brise. Rien qui puisse rafraîchir la température élevée du Désert. Mais Hatari était loin de subir cette chaleur. Il n'était pas né Jangowa, mais il vivait dans le désert depuis qu'il était tout petit, si bien que son corps s'était adapté. A tel point que sa fourrure avait progressivement changé de teinte, son corps s'était amincit, et il avait désormais une silhouette haute et longiligne. Cela ne l'empêchait pas, cependant, d'être musclée. Autant - voir plus - qu'un mâle de son âge. Il passait le plus clair de son temps à s'entraîner. En ayant pour seul but d'espérer un jour prendre le dessus sur Kifua.

Et quand il ne s'entraînait pas, trop las pour combattre seul, il chassait, ou se reposait. Et aujourd'hui, il avait faim. Il devait aussi ramener de quoi nourrir Kifua, sans quoi il aurait encore le droit à une morsure ou à un coup de patte bien placé. La veille, il avait aperçut un troupeau de gnou, qu'il s'était mis à pister le matin même. Il n'avait pas eu beaucoup de mal à le retrouver, mais s'était retrouver à la frontière. Cela n'avait cependant aucune importance à ses yeux.

Il s'était approché au plus près du troupeau, se frayant un chemin entre les roches et les morceaux de falaises, jusqu'à ce qu'il juge être assez près. Alors, il s'était rassemblé, et avait bondit. Et désormais, il courrait. Ses muscles se tendaient et se détendaient à une vitesse incroyable, tout en souplesse. Ses foulées étaient raides et parfaitement maîtrisées. Il avait cerné un gnou, c'était désormais sa cible, et plus rien d'autre n'importait. Bientôt, il se retrouva juste à côté l'animal. Fléchissant ses pattes, il détendit son corps et bondit, saisissant sa proie à la gorge. D'un mouvement de rein parfaitement calculé, il fit chuter la bête en l'entraînant avec lui. Elle s'écroula par terre dans un nuage de poussière, et avant qu'elle n'ai pu esquisser un mouvement, il lui ouvrit la carotide, mettant fin à ses jours.

Ça n'avait pris qu'une fraction de seconde tant sa technique était rodée. Le pelage tâchée de sang, il releva enfin la tête, aucune fierté ni satisfaction n’apparaissant sur son visage. Il n'y avait pas de quoi se réjouir. C'était trop simple. C'est alors qu'il aperçut un lion au pelage sable, mais à la crinière rousse. Un étranger, sans aucun doute. Sans plus de présentation, Hatari déclara d'une voix glaciale :

« Si j'étais Toi, je ne songerai même pas à toucher à cette proie. Je m'empresserai de déguerpir. »

Le Mâle beige descendit de son rocher, et trottina vers Hatari.

« Bonjour, cher Jangawas. Je me nomme Louha, je suis un Pridelanders si tu ne connais pas mon odeur. Pour ta proie je n'en ferais rien. »

Retournant la terre avec ses griffes, Hatari ne baissa pas sa garde. Il détestait être dérangé, et plus que tout, il détestait les importuns. Comme ce dénommé Louha. Pourquoi fallait-il toujours qu'on l'importune ? Même en plein milieux du désert, à plusieurs kilomètres des places respectives de chaque Clan.

Louha s'assit, sans dire un mot, comme s'il ne se rendait pas bien compte. Bien sur, c'était un mâle puissant, et sans doute un peu plus vieux qu'Hatari, mais ce dernier était un guerrier aguerri. Parce qu'il n'avait eu d'autre choix que d'apprendre à se défendre rapidement, et seul, face à la seule famille qu'il avait ici. Sans ça, il serait déjà mort. Il n'avait jamais tué, mais il en était tout à fait capable. Les Jangowa étaient sans foi ni loi.

Retroussant les babines, il dévoila ses crocs luisants, fixant son regard brun sur l'autre mâle. Il se mit à avancer lentement vers ce dernier, et parla d'une voix basse, pleine de méfiance et de froideur :

« Peu m'importe qui tu es, je me fiche de Toi. La seule chose qui m'importe, c'est d'être tranquille, et tu m'en empêches. »

« Vous vous fichez de moi? Je suis énormément blessé de vos paroles, mon cher. Hélas la tranquillité viendra lors de vôtre dernier souffle. Ici, sur la terre des lions, personne ne trouve repos. Et ce n'est pas moi en particulier qui vous en empêche, mais la vie. »

Le lion tentait de rester de marbre, mais il banda imperceptiblement ses muscles. De toute manière, ses paroles le trahissaient totalement. Hatari ne pu retenir un rire moqueur. Il redressa la tête, observant son rival d'un air narquois. Il se demandait quel piètre genre de lion il y avait désormais sur Prideland. D'une voix moqueuse, il déclara :

« Certes, mais tu m'embêtes. Et j'ai un moyen très simple de remédier à tout ça. »

Il joua doucement avec ses griffes, retournant la terre meuble. C'était un avertissement, sans doute le dernier, déguisé sous une fausse moquerie. Tournant le dos au pridelander - il ne craignait rien venant de sa part - Hatari retourna près de sa proie. La saisissant au cou par la gueule, il se mit à la traîner avec une apparente facilité, comme si elle ne pesait rien. Il s'éloigna d'une dizaine de mètres, avant de se coucher, et d'entamer son repas.

[A toi de voir si tu t'en vas, ou si tu viens me chercher ]

Tandis qu'Hatari s'apprêtait à planter une nouvelle fois ses crocs dans la viande tendre du gnou, une fois furieuse s'éleva dans l'air :

« Comment ose-tu manquer de respect envers les autres clan? Ne sais tu pas ce que ça veut dire être POLI? Ou même le RESPECT?! »

Hatari, cette fois, stoppa net son geste. Il avait tenté d'être clair, ça n'avait apparemment pas marché. Il allait donc devoir expliquer un peu plus brutalement le concept de "tranquillité" au mâle Pridelander.

« Et puis tu te prends pour qui? Hein? »

Louha avait sorti ses griffes, et retroussé ses babines. Sa queue fouettait l'air, et il semblait hors de lui. Mais Hatari était loin d'être effrayé. Il était plus que rôdé. Et son jeune âge trompait souvent. On le prenait pour un grand ado, qui sur-estimait ses capacités. Mais ça n'était pas le cas. Lors de son exil d'un an, il avait eu le temps de faire ses preuves. Il n'avait jamais eu besoin d'aide. Et même Kifua - bien qu'il ait encore le dessus parce qu'Hatari ne répliquait que peu - commençait à se méfier.

A son tour, Hatari se redressa. Il n'avait jamais été bienveillant et sympathique. C'était un Jangowa, il ne pouvait en être autrement. De sa démarche souple et puissante, il retourna se placer face à l'autre mâle. Un Pridelander. Comme il aurait du en être un. Mais tout ça avait basculé et changé depuis bien longtemps. Peut-être aurait-il été comme ce Louha, s'il Kifua ne l'avait jamais kidnappé. Secouant légèrement la tête, il décréta d'une voix froide :

« Il semblerait que tu n'ai vraiment pas compris. Premièrement, sache que les Jangowas ne doivent rien à personne, et surtout pas le respect. Qui plus est quand on les dérange. Deuxièmement, sache que tu es sur notre Territoire, et que tu n'as rien à y faire. Ce serait donc plutôt à moi de te demander pour qui tu te prends de provoquer un lion alors que tu n'es pas chez Toi.»

Puis, comme si de rien n'était, le jeune mâle a pelage clair tourna le dos, retournant vers sa proie. Mais, au dernier moment, il fit volte face, et asséna un violent coup de patte à son rival. Puis, il ajouta de la même voix froide et moqueuse :

« Est-ce suffisant ou faut-il que je t'explique encore une fois ? »

Louh gronda, furieux. Un filet de sang s'écoulait de sa joue. Cela ne fit rien à Hatari. Ce n'était qu'une éraflure. Il n'était pas vraiment sur ses gardes, et lorsque le pridelander lui donna à son tour une violent gifle, il l'encaissa sans pouvoir l'esquiver. Sous le chox, il s'était mordu, et un filet de sang mêlé à sa salive coula sur son poitrail. Louha ordonna :

« Regrette ses paroles! »

Puis il se jeta sur le jeune mâle, et le plaqua au sol. Ils roulèrent quelques instants au sol, dans un nuage de poussière, et Louha leva la patte pour asséner un autre coup de patte à Hatari. Celui-ci, déterminé,ne répondit rien. Il ne retira pas ses paroles.

D'un puissant coup de ses pattes arrières, il repoussa le grand mâle et le projeta un peu plus loin, se laissant le temps de se relever. Il ne sauta pas pour autant sur l'autre mâle. A quoi bon user ses forces ? Si Louha avait envie de le frapper, qu'il en profite, car Hatari avait peu de patience, et cette dernière arrivait à sa fin.

« Dégage. Tu n'as rien à faire ici. »

[Après ma réponse, j'ai demandé l'intervention d'un PNJ Jangowa comme prévu ]

« Si je ne connais pas l'endroit comment voudrais tu que je parte »

Ainsi, il était perdu. Quel idiot. Aux yeux d'Hatari, se perdre était quelque chose de faible. Lui ne s'était que rarement perdu, et lorsqu'il l'avait fait, il avait su se débrouiller. Pas besoin de demander le chemin. Une fois encore, Louha bondit sur Hatari, et le renversa au sol. Il était plus vieux, et plus massif. L'habilité n'avait donc rien à voir la dedans. Ses crocs étaient dévoilés, et un filet de sang coulait de sa griffure à la joue. Hatari, lui, pouvait sentir le goût métallique du sien dans sa bouche, mais endurait bien la douleur. Ce n'était pas grand chose, il avait vu pire. Bien pire. Il ricana :

« Tu t'es perdu, comme c'est dommage. Tu veux que j'aille chercher ta maman ? »

Ne pouvant repousser le grand mâle comme il l'avait fait la première fois, Hatari roula sur le côté pour se dégager, même si cela ne faisait rien au pridelander, qui retrouva de suite son équilibre. Il fallait simplement être vif, pour avoir le temps de se relever avant que votre rival ne vous tombe dessus. Sans perdre un instant, Hatari se ramassa, puis bondit sur son adversaire, comme il avait bondit sur le gnou. D'un geste vif et parfaitement maîtrisé, il planta ses crocs dans l'épaule de son adversaire, faisant couler le sang plus que pour une simple griffure. Ce pridelander devait ce souvenir qu'il n'était pas le bienvenu ici, et que les Jangowas étaient redoutables.

« Grrr, je vais en finir avec toi!
»

Louha se prépara à bondir sur Hatari, mais se retînt au dernier moment, quand une voix claire et chantante s'éleva :

« Hé, Hatari ! C'est moi, Niwata ! Que fais-tu ici ? »

C'était Niwata, petite lionne Jangowa. Elle n'avait sans doute rien à faire ici, loin de la surveillance de tout adulte, et le grand mâle ne pouvait la laisser seule ou l'envoyer balader. De plus, il avait entendu parler d'elle et de son caractère de mule, et il se doutait qu'elle irait simplement se cacher pour les observer, or un combat n'était pas de son page. C'est alors que son rival cracha :

« Tu a beaucoup de chance, avorton, beaucoup. »

Puis il se retourna, et détala à grande foulée. Enfin. Oh, bien sur, Hatari aurait pu continuer à combattre encore longtemps, il aimait l’adrénaline que cela apportait, mais l'irrespect et le sans-gêne de ce lion l'avait mis hors de lui, et la pilule était difficile à avaler. Il marmonna pour lui même, tachant de se contenir en présence de la petite lionne. Sa joue lui chauffait, et un filet de sang gouttait au sol, emplissant sa bouche d'un goût métallique.

Hatari se tourna alors vers la petite lionne, qu'il rejoignit d'un pas nerveux. Louha ne s'en tirerait pas à si bon compte. Surement pas. Il dépassa la petite lionne sans s'arrêter, et repris le chemin vers le clan, lui intimant d'un signe de tête à le suivre.

[Merci Niwata Louha, j'ai adoré, il faudra en refaire un ! Je m'occupe de demander les points )