Depuis que j’avais terminé les différentes formations, j’aidais le clan comme je pouvais. Ces derniers temps je prêtais main-forte au groupe de chasse. Cela n’occulte en aucun cas mes bonnes capacités de combat que j’entretenais. Je restais une guerrière sous la coupe de Koliya.

C’est donc ainsi que je partis en direction des terres du Sud et une fois sur place je me mis rapidement en recherche d’une proie. La piste est facile, encore fraiche de ce matin. Silencieuse je la suivis dans les hautes herbes. La couleur de mon pelage était un inconvénient dans l’art de la chasse alors j’avais appris à parfaire ma technique. Silencieux et déplacement lent sont les maitres mots car un lion qui ne sait pas attraper sa nourriture et un lion mort. Les hautes herbes denses permettent de me cacher jusqu’au moment opportun.

Devant moi un jeune impala qui s’était aventurier un peu trop loin des siens. Je m’apprêtais alors à bondir lorsque celui-ci sentit le danger et prit la poudre d’escampette. Je bondis rageusement vers celui-ci sachant qu’il était déjà trop tard. Plaquant mes oreilles en arrière je pestai :

- Impala à la con …

Soudain une silhouette apparut dans mon champ de vision : une lionne au pelage gris et blanc. Celle-ci ne cachait pas sa surprise mais restait néanmoins courtoise et me salua :

- Oh. Bien le bonjour.

Alors là ! Si après toutes ses années à entendre les histoires de maman sur les grands lions du Nord, on m’aurait dit que j’en verrais un de si près ! Je fus presque déçu, ils ne sont pas si gigantesques, maman ne pouvait pas s’empêcher de grossir ses histoires. Certes, la lionne qui se tenait devant moi était plus grande que moi, je ne pouvais pas le nier, je ne me laissais pas impressionner pour autant. Je lançai sèchement sans regarder la lionne, cherchant inutilement ma proie du regard :

- Tsss … t’as fait fuir le bétail.

Je tournais de nouveau mon attention vers l’inconnu. Par respect à l’éducation que ma mère s’était efforcé de m’inculquer, je me sentis obligé de reprendre mes bonnes manières, malgré la façon grossière dont je venais de lui parler.

- Bonjour. Je suis Raya de Freeland.

Je me tenais toujours debout dans l’attente que la lionne décline son identité. Il ne fallait pas être débile pour comprendre qu’elle venait des montagnes, mais qui était-elle ? Et que faisait-elle si loin de leurs hautes montagnes enneigées ? Ysera est-elle déjà au courant ? Historiquement Freeland est en paix avec les Nordiques, il n’y avait donc aucune raison de s’alarmer.

Ma raison me dictait d’aller immédiatement prévenir mes supérieurs de la présence de nordique sur le territoire. Mais ma curiosité grandissante voulait en apprendre plus et cela ne sera pas de refus d’en connaitre un peu plus avant d’envisager quoi que ce soit.

- Que… je réfléchissais, que faite-tu ici ?

Je plissais les yeux de façon interrogateurs. Était-elle perdue ? Non, elle ne semblait pas en avoir le comportement. Était-elle seule ?


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La féline ne se fit pas prier pour relever mon impolitesse. Ma frustration sur la perte de ma proie avait laissé court à mon impulsivité à la rencontre de cette lionne du grand Nord. Maman disait toujours de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Avant, je ne comprenais pas vraiment le sens de cette expression quelque peu étrange. Avec le temps je pris conscience du fond et de la signification de celle-ci. Lorsque la lionne se présenta comme la Dame du Nord, la guide des enfants des Montagnes, je compris que c’était dans ce genre de situation que je ne devais pas parler sans réfléchir.

Je tiquais un moment sur ce qu’elle venait de dire « La Dame du Nord », qu’est-ce que cela voulait bien dire. C’est une forme spécifique des nordiques pour se nommer ? Non parce que j’avais bien remarqué que c’était une dame. Moi aussi je suis une dame après tout ! Me prend-t-elle pour une idiote ? Je réfléchissais un peu plus sur le sujet. Était-ce plutôt pour annoncer un titre comme une princesse ? Chez nous ont ne prend pas de pincette, on nomme les gens par leur rang. Maman ne m’avait jamais dit qu’il était pompeux ou c’est juste celle-ci ? Qu’elle soit peut-être princesse ou non, cela ne changerait rien, je n’allais pas m’amuser à lui faire des courbettes. Malgré tout il fallait que je fasse un peu plus attention et me méfiais.

- Il faut me pardonner, j’ai été quelque peu grossière. Hum … Ce n’était pas réellement de votre faute.

J’avoue ainsi à demi-mot que c’était plutôt de ma faute si l’impala c’était fait la malle. Ce qui fait bouillonnait mon âme et mon sang et l’instinct d’une véritable guerrière et non celle d’une chasseuse hors pair. Je pouvais donc parfois perdre le gibier.

- Navré pour votre proie. J'étais moi-même en train de me lancer à la recherche de quelque chose à mettre sous mes griffes.

J’écoutais attentivement la lionne et je profitais de quelques instants pour l’observer. Sa robe blanche reflétait beaucoup avec le soleil qui de temps à autre me faisait mal à mon œil qui arborait l’ultime souvenir de mon frère. Ma vue n’est pas habituée à ce blanc immaculé et ma pupille gauche se montrait capricieuse, causant des battements de paupières.

- Hm. Je ne pense pas que vous vous soyez perdu de vos montagnes. Vous êtes seule ou accompagner ?

Historiquement nos deux clans sont en paix, je ne voyais aucun problème à baisser ma garde et au contraire à proposer mon aide à Rukkia si besoin. Je restais avide de questions mais je prenais le temps de les poser avec patience et de ne pas les précipiter ne voyant aucune urgence.

- Que faites-vous ici loin de vos nobles montagnes froides ?

Je penchais de façon curieuse la tête tout en gardant un air fermé.


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