Je luttais contre l'insomnie, prisonnière d'un cauchemar en boucle : celui où je voyais ma mère boitant vers moi tout en me criant de courir. J’avais beau me tourner dans tous les sens, j’avais l’image encrée sous mes paupières, rendant le sommeil insaisissable.

Tournant la tête vers le ciel, le soleil pointait le bout de son nez timidement. Abandonnant l'idée d'une grasse matinée, je me levai, espérant que l'activité chasserait les vestiges de mon cauchemar.

En proie à une mélancolie persistante, je partis me balader sans réfléchir où mes pas me menaient. J’avais le cerveau en ébullition, obséder par ce cauchemar plus vrai que nature. Le problème c’est que mon esprit s'enlise constamment dans des scénarios et des hypothèses sans fin. Et si j'étais arrivée plus tôt ce jour-là ?

Mordu par des souvenirs qui me hantaient, je réalisai à peine que mes pas m'avaient conduite aux pieds des montagnes humides. L’endroit entièrement brumeux couvrait presque les rayons du soleil qui commençait à monter dans le ciel. Je ne voyais rien à plus d’un mètre devant moi, rendant l’endroit mystérieux.

Mes pensées s’évaporaient et je me concentrais sur cet endroit inexploré. Je n’étais encore jamais venue ici et ma curiosité me poussait à découvrir ce qu’il s’y cachait. Pas un bruit. Cela était presque oppressant. Je marchais silencieusement entre les nappes de brouillard jusqu’à être alerté par une odeur qui attira mon attention.

Consciente de la présence de quelqu’un, je plissais les yeux mais c’était impossible de voir quoi que ce soit à travers l’épaisse brume. Avançant avec précaution, mes sens en alerte, j'écoutai chaque mouvement.

Quand soudain une voix déchira le silence. Une salutation intrigante, cherchant à savoir qui se trouvait ici. C’était une voix féminine et je décidais de me diriger droit vers celle-ci afin de ne plus être camouflé. Je m’approchais assez alors pour découvrir un félin aux tâches/rayures étranges et à la silhouette très fine. Cela va de soi elle était très élégante.

Je répondis d’une voix impassible, le visage fermé.

- … Bonjour.

Étrangement l’odeur de l’animal ne me mis pas en alerte et m’était même familière, celle des Freelanders. Malgré ma curiosité grandissante, je restai en alerte.

- Qui es-tu ? Tu ne ressembles pas à un lion.

Je me tenais droite devant elle, le menton relevé, la défiant presque de mon regard glacial. Quelle était cette étrange créature que je n’avais jamais vue. La nouveauté, même positive, engendre parfois la peur, et je préférai rester sur mes gardes avant de la découvrir.


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La féline se redressa, se tenant de toute sa grandeur face à moi. Elle était étrangement grande et gracieuse.

-Tout simplement car je ne suis pas un lion Ma Dame. Je suis un guépard. Disons que nous sommes des cousins éloignés…

Mes yeux s’arrondissent. Pour la première fois je voyais un guépard en vrai. J’en avais entendu parler bien évidemment mais jusqu’à aujourd’hui, je n’avais pas vraiment eu la chance d’en rencontrer.
De plus celle-ci avait l’air très polie et ne montrer aucun signe d’agressivité. Face à l’interlocutrice empreinte de douceur, la tension qui vibrait dans mon corps réussit à se calma peu à peu, quittant peu à peu mon air froid et défiant.

Mon regard devient moins dur et examina le pelage hypnotisant de la féline. Quel étrange pelage, vraiment, d’une beauté sans nom. L’espace d’une seconde j’étais jalouse de ne pas porter de si jolies rayures. Je pinçais des lèvres tout en soulevant un sourcil intriguait.

- Alors cousine éloignée …. Permets-moi de me présenter, je suis Raya. Quel est ton nom ?

Malgré le soleil qui commençait à être bien haut, la brume autour de nous était toujours dense, nous laissons comme dans un cocon, hors du temps. La sensation de cette rencontre me semblait étrange mais je n’arrivais pas à savoir encore si ses intentions étaient bonnes ou non.

- Excuse moi de te questionner sur ta présence sur Freeland ? Je sais que les passages sont autorités mais où vis-tu toi et ta famille ?

Je restais là avide de connaitre un peu plus cet étrange félin rayé qu’on appelle donc guépard. Et ne pouvons m’empêcher de poser des questions j’enchainais à nouveau :

- Tu te promènes souvent ici ? C’est assez lugubre, on ne croise pas grand monde dans ses montagnes, elles sont souvent évitées.



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