Mon Personnage Espèce: Leopon Âge: 11 ans et 8 mois Rang: Cheffe des guerriers Alignement: Neutre/Bon Relation(s):
Dim 17 Nov - 18:26
Cela faisait maintenant plusieurs mois que Koliya avait une idée claire du nom de celui en parfaite mesure de la remplacer au poste de chef des guerriers. Même si cette dernière était déjà sûre du fait que quelques uns de ses subordonnés ne se gênerait pas à exprimer leur mécontentement, revenir sur sa décision ne faisait pas partie de ses plans.
Cette position très rigide à première vue, ne reposait pas simplement sur une forme d'arrogance ou fierté mal placée. Ce choix reposait sur une analyse longue de plusieurs années. Même si elle aurait préférée avoir une idée claire de celui ou celle capable de lui succéder beaucoup plus tôt, le caractère positif et pertinent du choix ne faisait aucun doute.
Pour certains, Sikio n'était rien de plus qu'un jeune lion indécis, incapable de mener des troupes dans le seul et unique but de défendre les intérêts de Freeland. Pourtant, même si le manque de confiance du lion sombre ne faisait aucun doute, la vieille hybride avait su exploiter le potentiel caché que seul un guerrier aguerri était capable de saisir.
Au fil des mois, Sikio avait su faire preuve de persévérance dans la compréhension et la mise en pratique des instructions de la vieille hybride. Maintenant, il était temps pour la descendante de Kuzali de prendre sa retraite, en faisant de lui le nouveau chef des guerriers du royaume de Freeland officiellement. Une démarche approuvée par Kutawala en amont.
Sourire aux babines, la vieille hybride pris congé de sa petite famille pour retrouver Sikio. Il était temps pour lui de connaître la décision officielle du jeune monarque.
Après quelques minutes de marche à peine, la descendante de Kuzali croisa le regard du lion sombre, situé à proximité du repère.
- Hey Sikio ! J'ai quelque chose d'important à te dire. Une excellente nouvelle.
Sikio n'était pas stupide. Koliya avait toujours été très explicite dans son choix de successeur. Cependant, une déclaration officielle s'imposait. Le jeune lion devait être parfaitement conscient de ce qui l'attendait dans les jours, semaines et mois à venir.
Mon Personnage Espèce: Lion brun de la Savane Âge: 6 ans (novembre) Rang: Chef des Guerriers Alignement: Neutre Relation(s):
Lun 18 Nov - 20:08
THE EXPECTED APPOINTMENT
ft. Freeland
Cela faisait maintenant presque un an que Sikio s'était plongé dans l'entraînement impitoyable de Koliya. La léoponne ne ménageait ni ses efforts ni ceux de son apprenti, exigeant de lui une discipline de fer. Entre ses leçons, Vurugu, le ratel aussi sage qu'implacable, comblait les interstices de ce rythme infernal. Chaque moment d'accalmie devenait une opportunité d'affûter ses talents, et chaque coup porté contre lui un rappel des faiblesses qu'il devait dominer. Sikio s'entraînait avec une ferveur quasi obsessionnelle, son corps devenant le reflet de cette détermination sans faille.
Le fils Boqorada, déjà imposant par sa stature massive, avait franchi un cap. Ses muscles, sculptés par l’effort incessant, semblaient taillés dans la pierre. Ils roulaient sous sa peau sombre comme des vagues sur une mer d’encre, révélant une puissance brute et contenue. Sa crinière, épaisse et riche, encadrait son visage avec une majesté intimidante, ses pointes teintées d’un roux ardent comme un écho du soleil couchant. Là où il passait, son ombre semblait plus dense, plus lourde, comme si elle portait le poids de sa transformation. Il était une montagne de muscles et de détermination, un véritable colosse dont l’aura imposait le respect. Si autrefois il avait l’apparence d’un prédateur tapi dans les ténèbres, aujourd’hui, il incarnait une force implacable, une figure mythique tout droit sortie des récits anciens. Plus qu’un lion, il était devenu une incarnation vivante de la puissance brute, une quintessence de la force et de la résilience.
Face à cette métamorphose impressionnante, même Machweo, pourtant connu pour sa brutalité intransigeante, semblait avoir contenu ses ardeurs. Ce n’était pas une soudaine clémence, ni une peur évidente, mais quelque chose de plus subtil, presque imperceptible. Une retenue volontaire, comme si le bourreau reconnaissait en Sikio une force nouvelle, une aura imposante qu’il ne pouvait ignorer. Bien qu'il n’y avait plus ces provocations acerbes destinées à le déstabiliser, il restait toujours ce regard condescendant qu’il lançait au lion noir. À la place des bravades, un silence chargé de tension s’était installé entre eux, une sorte de trêve tacite. Pour Sikio, ce changement était étrange, presque déroutant. Habitué à être la cible des railleries et des défis, il ne savait comment interpréter cette accalmie. Était-ce une forme d’acceptation ? Une ruse pour tester sa vigilance ? Quoi qu’il en soit, il gardait ses distances, prêt à riposter si la situation l’exigeait.
Aujourd’hui était un jour comme les autres et pourtant, il avait une résonance particulière dans l’esprit de Sikio. Aux alentours de midi, il devait retrouver Koliya, cette figure sévère mais bienveillante qui avait tant façonné ses pensées et son cœur au fil des mois. Tandis que le soleil atteignait son zénith, sa lumière dorée embrasant le ciel, le lion brun se mit en route vers leur point de rendez-vous. Ses pas le menèrent à travers les méandres animées du Repère des Lions, terre qu’il avait longtemps considéré comme une cage dorée, un lieu où il errait sans but ni attache. Mais aujourd’hui, tout semblait différent. Là où il ne voyait autrefois qu’un paysage étranger, il commençait à percevoir une maison, une terre où son existence avait un sens. Les voix des autres fauves, les éclats de rire des lionceaux, même la poussière qui s’élevait sous les pattes de ses congénères — tout cela formait un tableau vivant dans lequel il s’intégrait peu à peu. C’était grâce à elle, à Koliya, que sa perception avait évolué, que son esprit s’était ouvert à des idées qu’il avait autrefois rejetées avec cynisme.
Le courage. La loyauté. La confiance. L’unité. Ces mots résonnaient en lui comme des mantras, des valeurs qu’il avait apprises à force de persévérance et de douleur. La vieille léoponne, avec sa sagesse acérée et ses leçons parfois cruelles, les lui avait inculquées non pas comme des dogmes, mais comme des vérités qu’il devait découvrir par lui-même. Et bien qu’il lutte encore avec ses propres doutes, chaque jour voyait une petite victoire sur ses insécurités. Là où son esprit sombrait autrefois dans l’obscurité, une lueur timide mais constante s’élevait désormais, un éclat d’espoir qu’il n’osait pas toujours nommer.
Alors qu’il approchait du repère, ses pas ralentirent légèrement, comme pour savourer ce moment de transition. Il leva les yeux vers le ciel éclatant, une brise légère caressant sa crinière. Un avenir meilleur, bien que fragile et incertain, semblait soudainement à sa portée. Et s’il avait encore un long chemin à parcourir, il savait désormais qu’il n’était pas seul pour l’affronter. Sikio s’était préparé, comme à son habitude, à affronter une nouvelle journée d’entraînement rigoureux sous la direction de Koliya. Le poids familier de la routine pesait sur ses épaules, un mélange d’anticipation et de résignation, alors qu’il se fondait dans la foule animée du repaire. Mais ce jour-là, la léoponne brisa la monotonie d’un geste simple et pourtant plein de promesses.
Elle l’avait repéré rapidement, ses yeux perçants le trouvant avec une aisance presque déconcertante au milieu des autres. En quelques pas, elle s’approcha, et ce fut comme si le monde autour d’elle s’illuminait. Un sourire éclatant étirait ses babines, et sa joie semblait irradier de sa fourrure, une énergie presque palpable qui avait le don de désarmer même les cœurs les plus endurcis. Sikio, malgré lui, sentit ses propres lèvres s’étirer en un sourire discret, comme un écho involontaire à cette vitalité contagieuse. C’était là l’un des mystères de Koliya, un pouvoir qu’elle semblait exercer sur lui sans même s’en rendre compte. Elle avait cette capacité presque surnaturelle de percer ses défenses, de déjouer la vigilance qu’il s’imposait. Les murs qu’il avait bâtis autour de lui, solides et impénétrables, ne semblaient être pour elle que des brumes légères à travers lesquelles elle se glissait sans effort. Elle s’insinuait dans les failles, les fissures qu’il croyait invisibles, avec une habileté déconcertante.
Pour Sikio, c’était à la fois déstabilisant et réconfortant. Koliya n’avait jamais cherché à le briser, mais plutôt à le comprendre, à toucher cette partie de lui qu’il avait si longtemps tenté d’enfouir. En cet instant, il comprit que la journée ne se déroulerait pas comme les autres. Ce n’était pas un simple entraînement qui l’attendait, mais une nouvelle leçon, un moment qui marquerait une autre étape dans ce chemin qu’il traçait à ses côtés, entre confiance et transformation.
« - Je vous écoute, Koliya. »
Le métis n’était pas dupe. Il connaissait Koliya bien mieux que cela. Derrière son sourire éclatant et sa démarche pleine d’énergie, il percevait les subtilités d’un bonheur plus profond, presque contenu. Cette joie n’était pas simplement celle de son enthousiasme habituel, mais la marque d’une nouvelle importante, une vérité qu’elle semblait vouloir partager. Une intuition lui soufflait de quoi il s’agissait, et le simple fait d’y penser lui faisait froncer imperceptiblement les sourcils. Était-ce le jour tant redouté, celui de la passation ? Était-ce aujourd’hui qu’il endosserait le fardeau de devenir le chef des guerriers ?
Cette idée le traversa comme une lame, affûtée par un esprit qu’il n’avait jamais réussi à dompter. Ce même esprit, empreint de doutes et de peurs latentes, murmurait qu’il n’était pas prêt, qu’il restait trop à apprendre, trop à maîtriser. Chaque jour passé aux côtés de Koliya avait été une leçon, une bataille non seulement contre ses adversaires, mais aussi contre ses propres failles. Comment pouvait-il croire, même un instant, qu’il était prêt à marcher seul, à porter sur ses épaules la responsabilité écrasante qu’elle s’apprêtait peut-être à lui confier ? Pourtant, la réalité s’imposait à lui comme une évidence inéluctable. Koliya vieillissait. Cela se voyait dans chaque ride qui marquait son visage orné de rosettes, dans chaque mouvement légèrement ralenti qu’elle masquait derrière sa vivacité naturelle. Elle s’était donnée corps et âme à Freeland, s’acharnant depuis plus d’un an à façonner en lui un digne successeur. Et il ne pouvait ignorer ce que cela signifiait pour elle. Son heure était venue, non pas de se retirer dans l’ombre, mais de se reposer enfin, de goûter à une retraite bien méritée auprès de ses enfants.
Il détourna un instant le regard, cherchant à calmer les pensées tumultueuses qui assaillaient son esprit. Si ce jour était effectivement arrivé, il ne pouvait se permettre de vaciller. Pas pour elle, pas pour Freeland. Il releva légèrement le menton, prêt à affronter ce qui viendrait, bien que le poids de ses doutes ne l’ait pas tout à fait quitté. Parce qu’au fond, il savait que Koliya avait raison : il ne s’agissait pas de se sentir prêt, mais d’être prêt. Et cela, elle le croyait fermement, même si lui doutait encore.
Au plus profond de lui, une peur sourde s’insinuait, s’accrochant à son esprit comme une ombre qu’il ne pouvait dissiper. Il craignait, avec une intensité qu’il n’osait avouer, que ce lien unique tissé avec Koliya ne vienne à s’effilocher. Leur relation avait toujours été bien plus qu’une simple hiérarchie entre mentor et élève, bien plus qu’un échange de savoirs ou d’expérience. Elle était une ancre dans le tumulte de son existence, une lumière dans les méandres de ses doutes et de ses luttes intérieures. Mais à présent, alors que le spectre de la passation se dressait devant lui, une question le hantait : que resterait-il d’eux lorsque ce jour serait derrière eux ?