Cela fait 6 mois que le corps de Kuvira, la chef des guerriers de Prideland, a été retrouvé sur Freeland. Ysera semble très investie dans la recherche d'un coupable. Il se raconte dans la savane que cela serait un Freelander. Est-ce vrai ? Cela entrainement tellement de discorde avec le clan Pridelander. L'entente encore entre les deux clans semble s'être effrité depuis ce terrible accident.

J'avais un peu plus de deux ans lorsque cela c'est produit. Je me rappelle avoir été envahie d'une grande peur. Peur qu'Iska ne soit mêlé à tout ça. C'était une crainte sans preuve, je ne savais, mais mon frère était tellement instable à cette époque. Mais qu'est-ce que cela peut faire, il est parti depuis longtemps maintenant.

Je dois apprendre à me défaire de se souvenir brulant, rempli de colère et de rage. Mais la simple image de ma mère inerte au sol ravivait des flammes sur cette plaie invisible. Le clan avait fait preuve de solidarité avec moi suite à la perte de ma mère. J'avais bien évidemment occulté l'attaque de mon propre frère. Le mensonge d'un charognard en quête d'un repas sur un corps encore tiède, semblait avoir était accepté par chacun. Le clan avait autre chose à faire que de s'occuper d'un jeune lion qui tue sa propre mère...

J'étais pensive, perché sur la première branche d'un arbre à mi-hauteur, restant à l'ombre du pâle soleil. Le front posé directement contre le bois dur, les griffes plantées dans l'écorce, je lâchai un hurlement de colère pour extérioriser la douleur en espérant m'apaiser.

Soudain, un bruit et une odeur tout proche de moi me mit en alerte, je relevais la tête pensant être seule jusque là.


280 mots

Koliya émergea des hautes herbes. Son pelage clair lui donnait l’avantage d’être parfaitement camouflé dans le paysage. Rendu presque invisible, sa présence soudaine réussit à me surprendre. La féline n’est autre que la chef des guerriers. J’avais connaissance que je lui devais un certain respect, et je l’acceptais pleinement.

Elle incarnait une figure respectée au sein du clan. Dans un coin de ma tête je l’enviais. Sa rapidité, sa force et son courage représentaient les qualités que j'aspirais. Elle reflétait un but que je cherchais à atteindre, c’était l’une des raisons qui me motivaient à me surpasser lorsque je suivais les entrainements. J’espérais secrètement mes efforts finiraient par porter leurs fruits.

La lionne remplie de bonté semblait avoir entendu mon râle de frustration.

- Raya ! Qu'est-ce qui t'arrive ? Rien de cassé j'espère !

Surprise je m'excusai précipitamment :

- Oh pardon Koliya … Je ne voulais pas vous déranger.

L’inquiétude qu’elle portait à mon égard fit l’effet d’une étreinte réconfortante.

- Non, non rien de cassé, j’étais juste perdue dans mes pensées.

Je portai la patte à mon front, tentant de dissiper mes pensées soucieuses qui me rongeaient, agissant comme si elles n'étaient qu'un simple mal de tête. Si seulement cela pouvait être si simple.

Délaissant mes préoccupations émotionnelles, je portais mon attention vers Koliya, laissant pendre mes pattes avant de la branche sur lequel j’étais toujours perché. Je réfléchis fronçant un sourcil inquiet :

- Si je peux me permettre Kuliya, que faites-vous seule sur les terres du Sud ? Tout va bien ?

Je ne savais pas si je venais de perturber une recherche particulière ou une simple promenade. Mon esprit bourdonnant de question. Devais-je lui proposer mon aide ? Enquête-t-elle sur un fait divers ou au sujet de Kuvira ?

Réellement soucieuse, j’attendais la réponse de la chef des guerriers Freelanders.


303 mots

- J'avais besoin de m'isoler un peu pour réfléchir. Entre la disparition soudaine de mon homologue et l'avenir de nos troupes avec la trouvaille de quelqu'un pour me succéder...Je ne te cache pas que toutes ces choses me préoccupent pas mal en ce moment.

Mon visage trahissait la compassion envers la vieille femelle lorsqu’elle exprimait en premier lieu l’origine de tous ses soucis. Elle portait charge considérable de responsabilité et Ysera devait surement exercer une certaine pression quelque part pour progresser dans les recherches.

Je me relevai péniblement pour ne pas perdre l’équilibre, descendant de l’arbre avec toute la souplesse de mon corps en atterrissant sans un bruit sur mes pattes pour venir m’assoir à quelques pas de Koliya.

- Vous avez réussi à trouver quelqu’un qui saura se montrer à la hauteur à mener les guerriers Freelanders ?

Derrière cette question teintée de politesse, se dissimulait une grande jalousie palpable envers la personne qui saura prétendre à ce nouveau poste. De l’autorité, le droit de justice, de l’importance et de la reconnaissance. Toutes ses choses qui faisaient vibrer mon âme. Cependant, je savais pertinemment que je n'étais pas la meilleure du clan et je ne retiendrais jamais l’attention de ma responsable. Ce n'était pas de la dénégation, mais une réalité que j'acceptais. Je n’étais pas la plus forte, pas la plus robuste, ni la plus endurante. Je restais persuadée d’être finalement noyée dans la masse et invisible à leurs yeux. Je demeurais prête à mener mes combats seuls, suivant le destin qui m'était réservé.

Koliya eut alors l'honnêteté de révéler qu’elle cherchait un potentiel indice ici, concernant l’identité de l’agresseur de Kuvira. Mais l'espoir qu’elle devait nourrir depuis son départ du repère semblait s'éteindre dans ses paroles. La mort de la lionne semblait affectée profondément ma responsable, leur amitié étant connue de tous, cela devait compter énormément d’en apprendre davantage. Je ne pouvais pas la laisser chercher seule.

Je regardais autour de moi l’air grave et reniflant les odeurs environnantes.

- Je n’ai pas connaissance des différents échanges entre les clans, mais ma mère me disait toujours qu’il fallait se méfier de l’eau qui dort. C’est un avis personnel, mais je pense que la mort de Kuvira n’est pas anodine et que c’est un meurtre politique.

Avais-je été trop directe envers la chef des guerriers ? Peut-être, mais je ressentais que c'était nécessaire, tout comme elle l'avait été en m'avouant la raison de sa présence ici. Peut-être que mes suppositions étaient erronées, mais au moins, je me montrais loyal et sincère.

Balayant la patte les alentours je poursuivis :

- Mais je confirme qu’il n’y a rien ici. Je l’aurais bien aperçu de mon perchoir.

Je plantais alors mon regard déterminé dans les yeux couleurs or de la féline.

- Je vais vous aider, dites-moi ce que je peux faire ? Si vous venez de dernière ces hautes herbes ; nous pouvons continuer par-là !

J’espérais que mon enthousiasme et ma détermination se communiqueraient à la vieille lionne, cherchant à lui redonner espoir de trouver quelque chose, une piste sur lequel avancé.


509 mots

- C'est une excellente idée ! Au point où nous en sommes, aller dans cette direction sera toujours mieux que de rester ici à ne rien faire !

Je ressentais de la fierté. Moi, petite élève assidue que j’étais lors de mes cours, j’avais bien retenu une chose : un bon leader motive ses troupes.

Nous voilà alors motivée toutes les deux, prête à trouver un indice, une trace, une odeur, qu’importe, je ne comptais pas rentrer sans une nouveauté dans cette intrigue. La matriarche ouvrit le chemin lentement dans le chemin qu’elle venait d’indiquer.

Je me relevais avec rapidité et faillis presque rentrer en collision avec la féline. A l’abri de son regard je me rattrapais avec quelques pas de danse pour ne pas la bousculer, ni me retrouver au sol. Si je sentis son regard se poser sur moi, je préférais faire mine de regarder sous ma patte, comme si j’avais marché sur quelque chose. Tout en pestant contre une épine invisible je relevais le menton lorsqu’elle reprit la parole.

- Pour revenir à ce que tu demandais tout à l'heure, je n'ai pas réussi à trouver quelqu'un qui serait en mesure de me remplacer. Mais bon, comme le dit souvent mon compagnon, s'inquiéter de trop sur ce point ne sert à rien.

Je me tenais presque à sa hauteur maintenant et je buvais secrètement ses paroles, acquissent légèrement la tête.

- Lorsque ce sera le bon moment, je suis persuadée que vous trouverez la bonne personne.

Je le percevais malgré tout comme un micro-espoir. Il n’y avait donc encore personne en lice. Je laissais quelques instants mon esprit vagabondé, m’imaginant remplir toutes les cases et incarner à mon tour une figure respectée dans le clan. Je m’amuserais d’une façon vicieuse à retrouver mon frère et lui faire payer. Mais avant ça j’ai encore besoin d’apprendre, de grandir et de devenir forte. Je ne le lui laisserais aucune chance, il n’en avait pas laissé à notre mère.

Frustré de la colère qui était en train de monter en moi je soupirai lourdement, comme si cela suffisait à la faire sortir de mon corps. Je portais mon attention sur le chemin que l’on suivait pour revenir à nos investigations présentes.

- Qu'il s'agisse d'un meurtre planifié à l'avance me paraît évident. L'idée qu'un voyageur lambda soit impliqué sans connaissance du rôle de Kuvira ne tient pas la route... Cependant, une telle hypothèse reste très grave...Très grave dans nos relations de longue date avec les Pridelanders notamment....

Je sentais que ma réflexion avait était prise en considération mais je voyais bien Koliya le pensait depuis longtemps et elle n’apprenait rien. Je m’en voulais presque de ne pas pouvoir lui apporter plus d’informations. Après tout, je n'étais qu'une enfant à ses yeux.

Contente malgré tout de voir que je n’avais pas tout faux. Un meurtre … ce mot me hantait.

Je cherchais désespérément quelques choses qui pourrait nous mettre sur une piste, derrière chaque rocher, soulevant chaque branchage, en vain.

Je profitais alors de ce temps pour parfaire ma culture de l’histoire entre les clans.

-Koliya, cela fait combien de temps que tout va bien entre les pridelanders et les freelanders ?

Espérant que la bienveillance de la matriarche serait de mise et m’éviterait un sermon pour avoir posé une question pareille. Je jetais alors un coup d’œil vers elle pour observer sa réaction.


550 mots

Koliya répondit que l’alliance était en place depuis longtemps, au moins une bonne vingtaine d’années et me demanda pourquoi cette question.

Bien évidemment j’étais trop jeune pour connaitre autre chose que la paix entre nos deux clans. Je m’attendais à une leçon d’histoire plus détaillé mais je dus me satisfaire de sa brève réponse, pensant que la chef des guerriers devait être ennuyé de mes questions concernant le passé.

Je réfléchis brièvement avant de reprendre la parole avec une légère hésitation :

-Eh bien … je me demandais si une récente détérioration des relations entre les deux clans aurait pu être à l’origine de l’attaque contre Kuvira. La lionne n’était pas n’importe qui, elle avait un statut essentiel chez les Pridelanders.

Une rivalité naissante ou un désaccord non résolu pourrait potentiellement expliquer une telle violence. Qui troublerait une paix qui convient à tout le monde ? Quelqu’un qui cherche à obtenir du pouvoir en semant le trouble.

Nous continuons de marché, s’aventurent plus profondément dans les terres du sud, scrutant chaque recoin à la recherche de signes ou d’indices. C’était comme chercher une épine de porc épic dans un champ de ronces !

Au détour d’une clairière, le regard balayant le sol mon attention se posa sur une trace au sol. Une empreinte se dessinait dans le sol et elle semblait différente de celle des membres du clan. Je m’arrêtais alors pour mieux l’observer.

- Koliya venez voir ça. Je n’ai jamais vu une empreinte aussi grande.

J’essayais de remarquais le moindre détail subtil qui pourrait nous guider sur une éventuelle piste. La forme des coussinets, l’emplacement des griffes, la profondeur de l’empreinte qui donnait une idée du poids de l’animal.


- Serait-ce un indice selon vous ?

Je levais le regard déterminé vers la vieille hybride. Cela pouvait être un voyageur comme un potentiel coupable. J’étais prête à suivre cette piste si ma responsable en jugeait nécessaire.



316 mots

Koliya se rapprocha pour identifier l’empreinte dans le sol de plus près. Je restais à côté d’elle, l’air grave. Si cela pouvait aider à faire avancer l’affaire je serais plus que ravie.

- Aucune idée...En plus l'empreinte a l'air vieille et légèrement déformée par le temps. Il peut s'agir d'un voyageur ou même d'un camarade tout simplement.

Cela entraina un léger goût amer en bouche. Il fallait s’en doutait, cela aurait été trop facile de trouver une empreinte qui révèle l’identité de l’agresseur.

- Dans l'hypothèse où le meurtre de Kuvira serait la résultante d'un processus de détérioration des relations entre nos groupes, le point de désaccord à l'origine serait très subtil. Après une bonne dizaine d'années de vie, je n'ai connu que la paix entre nos deux peuples. Aucun problème notable n'a été relevé jusqu'à ce jour.

Je baissais légèrement les oreilles avec le sentiment d’être inutile dans cette investigation. La doyenne avait raison, ce n’était pas un argument solide et Ysera ne prendrait même pas le temps pour ça. Une futile trace dans cette grande étendue verdoyante.

- En effet cela écarte l’idée politique dans ce cas …

Koliya ayant balayait l’hypothèse de l’argument politique entre les deux clans, je n’avais plus aucune idée à offrir pour expliquer le meurtre de Kuvira. Fronçant les sourcils, frustré je m’asseyais face à ma supérieure.

- Avez-vous une piste au moins ? Il semblerait que les recherches semblent limite impossible … tout porte à croire qu’il n’y avait aucun élément concret qui justifie ce meurtre. C’est chercher une épine dans un champ de ronces …

Je n’avais aucun problème à effectuer des recherches avec Koliya mais sans piste cela était un vrai casse-tête. Il était vrai que j’étais prête à suite ma responsable sans broncher, cela aller de soi, mais j’attendais patiemment les ordres à suivre. Il semblait que mes prises d’initiatives ayant échoué, je ne souhaitais pas décevoir une nouvelle fois la féline.



321 mots

Koliya décidait de se montrer honnête envers moi et m’expliquait qu’elle n’écartait pas l’idée du meurtre politique malgré que nos relations avec les Pridelanders aient toujours été très bonnes jusqu’à aujourd’hui. Selon elle, cela ne pouvait pas être une simple coïncidence. Elle émit la possibilité que le fautif était désireux de mettre un terme à cette stabilité. Elle émettait alors l’hypothèse d’un potentiel traitre parmi les pridelanders ou chez nous.

Je comprenais alors la gravité de la situation et peu à peu cela pouvait se lire sur mon visage, les traits tirés par la surprise. En vérité, pas si surprise que ça. Je restais au début silencieuse, persuadée que mon frère aurait pu être capable d’une telle atrocité … lui ayant bien tué sa propre mère. Notre propre mère.

- Mais s’il y a un traitre parmi les freelanders, la situation est bien plus grave !

J’affichais un air grave et choqué. Je commençais à réfléchir à repassant le visage de chaque membre du clan. Je ne connaissais pas tout le monde. Les affinités font que parfois, certains membres du clan nous sont presque inconnus. Comment faire confiance à l’unité des freelanders si quelqu’un a eu l’audace de tous nous trahir ?

- J’imagine que Ysera a déjà passer les interrogations elle-même ?

La chef Freeland était très investie dans la recherche du coupable. Malgré mon jeune âge je bouillonnais de justice. Plus j’en apprenais sur le sujet de Kuvira et de sa tragédie, plus l’envie de chercher moi-même le meurtrier me faisait tourner la tête. Mais ce n’était pas en jouant à la justicière que cela aller se résoudre. Avec beaucoup d’efforts je laissais donc mes émotions de côtés. Ysera aura bien la réponse à un moment donnée et le jugement tombera.

Je sentais une sueur froide me traverser imaginant alors qu’ils aient des doutes sur moi. Pourquoi ils en auraient ? Je n’ai rien fais-moi ! Koliya ne prendrait pas le temps de discuter honnêtement avec moi si c’était le cas. Je respirais fortement, les yeux fixant le sol… La peur de l’abandon grandissait dans mon cœur, me nouant l’estomac. Je relevais doucement la tête, plongeant mon regard dans celui de la matriarche.

- Si nous ne pouvons plus nous faire confiance les uns les autres, comment allons-nous faire ?

N’ayant plus de famille de sang, si je venais également à perdre ma famille de cœur, le clan freelanders, j’ai peur de perdre l’étincelle qui me fais encore vibrer. Si je sombre comme mon monstre de frère j’ai peur de qui je pouvais devenir. Non ça serait trop dur.



428 mots

La responsable des guerriers m’expliqua alors que la reine n’avait pas encore pris le temps d’interroger chaque membre du clan. Même si ce travail était réparti entre plusieurs personnes, cela représenter un travail minutieux et chronophage. Ysera a surement d’autres sujets de préoccupation qui interfère alors dans son implication directe. Il est dans son droit et c’est tout à son honneur de le faire, de déléguer à des personnes de confiance.

Néanmoins, Koliya me confirma une chose sur lequel elle était sûr : La reine de Freeland n’est pas convaincue par la théorie d’un traitre. J’acquiesçais tout en écoutant ses paroles, comme rassuré par ce que j’entendais. Je ne connaissais pas tous les membres du clan à cause de la diversité de celui-ci et puis surtout mes seuls amis d’enfance étaient ceux que mon frère côtoyait et malheureusement ils sont tous parti à ses côtés. Je me sentais petite chose dans ce grand monde. Les mots de la matriarche avaient donc le pouvoir de m’apaiser.

Il me fallait donc garder la tête froide, même si parfois je voulais me donner un air de dur à cuire, ce n’était qu’une carapace car je cachais de grandes angoisses. Je pris de longues respirations silencieuses qui me permit de copier Koliya qui ne semblait jamais perdre son sang-froid. L'expérience de la féline face à une novice comme moi dans ce domaine était incomparable.

- Oui je te confirme, une certaine crainte plane dans le clan. Parfois je croise le regard de certain et il détourne les yeux. Je ne pense pas qu’on s’accable mais comme tu le dis si bien, chacun se méfie de son voisin.

La doyenne semblait lire en moi comme dans un livre ouvert. Elle semblait voir les différentes émotions qui se mêler dans ma tête. Contre toute attente elle me proposa alors de l’accompagner lorsqu’elle ira s’entretenir avec son nouvel homologue de Prideland. Sa proposition me surpris positivement. La surprise était peinte sur mon visage et laissa place à un sourire rempli de respect.

- Oh ! Quel honneur pour moi ! Merci beaucoup de cette invitation !

Une serait une occasion pour moi de prouver que je peux devenir un élément utile au sein du clan. Une opportunité de prouver ma valeur auprès de Koliya. Avait-elle fait cette invitation par simple sympathie, de façon stratégique ou parce que je lui évoquais de la peine ? Quoi qu’il en fût, je le prenais. Si cela pouvait me permettre de jouer des coudes pour être bien vu en haut de la hiérarchie du clan.

- J’accepte et je saurais vous accompagnez et également vous épaulez au besoin.

J’inclinais légèrement la tête respectueusement et je me tenais fièrement maintenant, regonfler par cette belle invitation. Prideland n’étant pas si loin, je ne m’y étais encore jamais rendu. Jusque-là j’étais trop jeune et je suivais encore pas mal les entrainements. La notion de nouveauté me procura un frison dans tout le corps, c’était comme une bouffée d’adrénaline. La détermination et l’excitation de cette rencontre me poussais à questionner la lionne tout en arborant un léger sourire reconnaissant.

- Quand est-ce que vous pensez vous rencontrer ? Dès que je rentre je préviens la chef du groupe de chasse que je ne serais pas présente, je leur avais proposé mon aide ses derniers jours … bref je lui expliquerait votre invitation, elle comprendra.



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Koliya indiquait que nous partirons dans 3 jours, selon elle, il n’était pas préférable d’attendre trop longtemps. J’acquiesçais montrant que j’étais entièrement d’accord avec elle.

- Dans 3 jours, parfait je serais présente.

Trois jours ça passe vite, je ne verrais pas le temps passer qu’il faudra déjà se mettre en route. Je me grattais légèrement le menton d’une griffe en y pensant. Il va falloir que je sois présentable, une toilette de fond en comble est impérative avant d’y aller. Il ne manquerait plus que pour cette première rencontre avec le clan Pridelander je ne me retrouve pas présentable : griffes, crocs, poils, truffe tout y passera à la toilette !

La féline annonça qu’il était temps de rentrer. Il fallait prévenir Ysera dès maintenant de la démarche. La doyenne avait totalement raison, c’était avec de la réactivité et de l’implication que nous prouverons au mieux au clan Pridelander notre part d’innocence.

Souriante elle m’invita à la suivre sur la route du retour vers le repaire de Freeland. Pointant le nez vers le soleil, celui-ci avait bien avancé dans sa course de la journée et commençait même à se faire bien bas.

Nous marchions sur nos pas afin de revenir ensemble jusqu’à notre foyer. Pendant tout le trajet nous avons discuté mais mon esprit était ailleurs. Je n’aurais jamais pensé encore ce matin en me levant et en décidant de rien faire de la journée qu’elle aboutirait ainsi. Par sa simple invitation Koliya avait débloqué quelque chose en moi. Un sentiment motivant que je souhaitais exploiter et peut-être devenir meilleur. Une meilleure version de moi ou meilleure que les autres ? Qu’est ce que je cherchais à devenir ? Et si Koliya voyait en moi du potentiel ? Et si plus tard j’arrivais à être importante ? Je m’endormis sans en connaitre les réponses.



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