Hasan avait enfin été accueilli au sein de Freeland et pas dans l'une des plus tranquilles périodes. Il avait suivi les événements de loin sans réellement comprendre tous les enjeux de la situation actuelle. La seule chose qu'il en retenait c'était que le groupe tout entier était en état d'alerte au vu de l'annonce de la reine concernant son éventuel héritier afin de couvrir ses arrières.

Une fois sa présentation aux Freelanders faite, il n'en avait pas fallu plus à notre étranger pour prendre la décision de se bouger l'arrière train. La phase d'observation était terminée. Il en avait eu tout le loisir lorsqu'il errait non loin de ses Il était maintenant temps d'enclencher la seconde.

Lorsque la troupe fut autorisée à se disperser, le mâle, le mâle chercha à entrer en contact avec quiconque pourrait le renseigner sur la manière dont il pourrait filer un coup de patte aux rangs. Son premier choix s'était tourné vers la reine elle-même mais cette dernière semblait visiblement occupée. Pas de chance pour notre ébouriffé, il dû trouver un autre interlocuteur.

Un groupe par ici, un autre par là. Des discussions sérieuses de part et d'autres du camp. Les événements récents avoir soulevé une vague de préoccupation et ce n'était qu'au plus grand engouement du contrasté. Non pas que la situation l'enchantait mais il savait qu'il allait pouvoir être utile à ceux qui l'avaient si gracieusement accueilli.

C'est enfin après s'être éloigné un peu du centre de la zone que Hasan repéra un arrière train sombre s'extirper de la foule en solitaire.
Il ne lui en fallu pas plus pour accélérer la cadence afin de rattraper l'individu en question.

- Eh, le noiraud ! l'interpella-t-il, l'air sérieux bien que sans une once de subtilité. Sacrés événements, hein ?.. Tu pourrais pas m'dire c'que j'peux faire pour filer un coup d'patte aux troupes ? Comme t'as pu le constater, j'viens d'arriver sur vos terres y'a quelques mois à peine. T'as l'air de bien connaître les lieux, toi.

"Et un rire éraillée au timbre à la fois sec et chaud se fit entendre en #54342a."

Hélèna Crabey - Portfolio & Tarifs

Anciennement :

UN P'TIT COUP D'PATTE

ft. Hasan

La nouvelle se propageait tel un incendie, mettant le feu aux poudres. Le meurtre de Kuvira, l'arrestation de Vanyengeri – ces derniers jours étaient saturés de tension et de panique. La souveraine avait choisi de prendre la parole, de démêler l'écheveau de circonstances aux siens. Elle entama son récit avec la chronologie des événements, assurant qu'elle ferait tout en son pouvoir pour éclaircir la situation. Elle annonça ensuite que Kutawala, fils de M'choro et Kairi, lui succèderait en cas de disparition. Pour beaucoup, il était évident que cette attaque visait la cheffe des guerriers Prideland en raison de son rôle crucial dans cette guerre politique. Sikio était convaincu que ce drame avait pour but de déchirer les liens entre les trois clans. Ce n'était pas l'œuvre d'un simple voyageur ou d'un lion sans nom. C'était celle d'un traître.

Sikio écoutait attentivement la suite du discours, se tenant à l'extrémité de la foule, dans l'ombre. La reine lui avait enjoint de rester discret, de ne pas attirer l'attention. Les questions tourbillonnaient dans son esprit. Doutait-elle de sa sincérité? Doutait-elle de son innocence? Se demandait-elle s'il était un suspect potentiel? Ces interrogations ébranlaient sa loyauté envers la couronne. Si même les siens doutaient de lui, pourquoi ne pouvait-il pas douter d'eux en retour? Il se rassurait en se disant que, s'il devait disparaître, il pourrait toujours rejoindre Vurugu pour explorer d'autres contrées, loin des chemins balisés.

Les paroles de la reine résonnaient dans l'air, annonçant la mise en place d'une prison, une information que Sikio avait déjà en tête. Vanyengeri serait bientôt enfermée, et pour cela, une geôle devait être construite. Ces nouvelles provoquèrent des réactions disparates au sein de la foule. Certains soutenaient la création de cet instrument essentiel à leur protection, tandis que d'autres considéraient que Freeland ne devait pas être souillé par une prison, une atteinte à la liberté qui définissait cette terre. Cependant, quoi qu'on puisse penser, c'était un mal nécessaire. Les fautifs ne pouvaient plus se prévaloir de la liberté qui leur avait été accordée, car ils en avaient abusé.

À la fin de l'assemblée, Ysera se retirait dans sa tanière, accompagnée de ses conseillers et du nouvel héritier. Des manœuvres diplomatiques étaient en cours, nécessitant une résolution rapide pour éviter une détérioration de la situation. Sikio, quant à lui, faisait demi-tour. Son chemin le mènerait vers les terres du sud, dans l'espoir de trouver un peu de calme et de solitude. Cependant, avant qu'il puisse prendre la route, une voix s'éleva derrière lui, des paroles qui semblaient lui être destinées. Sans se retourner, le fils Boqorada fit une pause, glissant seulement son regard vers son interlocuteur qui approchait à sa hauteur.

Sikio observait l'inconnu face à lui, un lion dont il ignorait tout, et dont l'apparence laissait clairement entendre qu'il n'était pas originaire de Freeland, ni même de la Terre des Lions. Encore un étranger en quête de refuge. Avec un air désintéressé, le fils Boqorada l'écoutait, agacé par le simple fait que cet intrus le nomme en se référant à son pelage sombre. Avait-il une raison précise de héler Sikio, ou était-il simplement en quête d'une conversation mondaine? L'inconnu au pelage plus clair lui exposa sa situation et son désir de contribuer à la résolution des problèmes actuels. Sikio le fixait droit dans les yeux, maintenant son regard, tentant de déceler les intentions cachées derrière ses paroles.

« - Tu peux aider à ratisser le territoire pour trouver des indices sur la mort de Kuvira. »

Sikio dévisageait son camarade, et avait l'impression que ce dernier ne comprenait pas vraiment, le métis pouvait aisément saisir que le voyageur ignorait tout de l'identité de Kuvira, et cela, pour des raisons parfaitement compréhensibles. Nouvellement arrivé, il n'avait probablement pas encore eu l'occasion de faire la connaissance des différents groupes, encore moins de leurs dirigeants.

« - Kuvira, celle qu'a été retrouvée assassinée sur nos terres, était la cheffe des guerriers de Prideland. »

Il détourna son regard vers la tanière d'Ysera, le lieu où s'étaient retirés la globalité des dirigeants de Freeland, échappant ainsi aux regards curieux et aux murmures inquiets qui parcouraient la foule.

« - T'as d'jà choisi la branche dans laquelle tu veux être? Sinon tu peux attendre qu'y'en ai un qui sorte et lui demander quoi faire. »

756 mots.

© KioDravyc

Sikio soupire en #83350E.