Cela faisait quelques jours que la lionne pensait à aller trouver Hadithi pour savoir s’il avait pu avoir l’autorisation de consulter les peintures dans le Repère des Gardiens sans qu’elle ne trouve le temps de le faire. Aujourd’hui en revanche, elle profitait d’avoir du temps libre pendant la matinée pour aller à sa rencontre et voir comment ça se passait pour lui. La dernière fois il avait semblé bien réussir à trouver sa place dans le clan mais les choses pouvaient avoir changé depuis. La guerrière n’en avait pas entendu parler si c’était le cas et assumait donc qu’il se débrouillait toujours bien.

En remontant la trace du canidé, elle arriva devant le Repère des Gardiens qu’elle observa un moment avant que son regard ne tombe sur Hadithi qui semblait bien curieux de découvrir ce qui se cachait à l’intérieur. Il ne devait toujours pas y avoir accès.

« Bonjour Hadithi ! Comment vas-tu ? Quoi de neuf depuis notre cession d’histoires ? »

Demanda-t-elle en arrivant dans sa direction au petit trot, affichant un sourire amical sur ses babines larges.
La lionne s'arrêta à un bon mètre de lui, plantant ses larges pattes dans le sol sec et poussiéreux. Elle était toujours surprise de voir qu'elle le surplombait de quelques bon centimètres, plus que les autres femelles du clan.

Je rentrais tout juste d'une séance d'histoire avec des lionceaux du clan. Très attentifs mais surtout très excités. C'était épuisant. A se demander comment les parents faisaient pour les supporter... Quelle idée d'avoir des petits aussi, me direz-vous ! Et je serais bien d'accord !

Comme d'habitude, mes pas me menèrent devant le repère des Gardiens qui m'était toujours interdit. Je soupirais. Allez. Un peu de courage, le Roi parano ne pourrait pas éternellement trouver des excuses pour m'empêcher d'entrer... Alors que je tachais de me mettre une baume au cœur, une voix familière et une vision agréable s'en chargea pour moi.

- Dame Kuvira !

Oreilles dressées et sourire sur les babines, je m'approchais de la lionne.

- Quel plaisir de vous revoir. Mes jours ont été bien mornes en votre absence, Ma Dame.

Fis-je en m'inclinant légèrement. Je pris un certain plaisir à me la jouer amoureux transit en manque d'attention, reprenant notre petit jeu de la dernière fois. Un rire s'échappa de mes crocs et je repris d'un air plus sérieux :

- Les jours se suivent et se ressemble. Je crois que j'ai réussis à me faire une petite place parmi les Pridelanders. Sans vouloir me vanter, les lionceaux semblent particulièrement m'apprécier. Et toi alors ?

Répondis-je en m’asseyant en face de la charmante lionne.

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Anciennement Papy Fleck et tout un tas de gens !

Je fus plus que ravi de voir Kuvira entrer dans mon jeu. Et c'est qu'elle était douée en plus ! Et bien ! Agréable autant à regarder qu'à écouter. Les lions de ce Rocher se rendaient-ils seulement compte du joyaux qu'ils avaient à portée de griffe ? Je ne pouvais qu'espérer pour eux. D'un autre côté, s'ils n'étaient pas capable de le remarquer seuls, ils ne devaient pas la mériter. Enfin bref ! La lionne revint rapidement sur le sujet du mariage royal et j’acquiesçais avec un léger sourire.

- Oui, c'était une belle journée. Espérons qu'elle soit annonciatrice de bonheur pour le couple Royale.

... Ou pas. Je devais avoué que les affaires mêlant ménage et politique faisaient des histoires passionnantes au yeux de beaucoup de spectateurs.

- Oooh ? Un futur chef de guerre ? Et qui est l'heureux, ou l'heureuse, élu ?

Mes oreilles se dressèrent d'un coup avec intérêt mais il me semblait entendre une pointe d'inquiétude dans les parole de Kuvira.

- Cette mission t'angoisse ?

A mes yeux, il n'y avait pas de raison : la lionne entrainait déjà ses guerriers, elle le disait elle-même, en quoi un apprenti serait différent ? Mais l'art de la guerre n'était pas mon domaine, peut-être y avait-il là quelques subtilités que je ne parvenais pas à saisir.

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J'écoutais attentivement la lionne alors qu'elle me parlais de son futur apprenti. Un certain Vilayan. Mmh. Il ne me semblait pas avoir encore eu le plaisir de discuter avec lui... Voilà quelque chose que j'allais devoir arranger. Mais plus tard. Pour l'heure, mieux valait profiter de la présence de Kuvira.

- Je vois...

Fis-je lorsque la lionne partagea ses inquiétudes à haute voix.

- Je ne m'en ferais pas trop à ta place. Si le Roi t'as conseillé ce jeune lion, c'est qu'il te sait capable de le former. Et si le petit à accepter, c'est qu'il est prêt à affronter les défi que tu mettras sur sa route.

Avec un léger sourire, j'essayais de me montrer le plus rassurant possible.

- Et puis, je ne suis pas expert en combat, mais ses adversaires ne lui feront pas de cadeau pas vrai ? Ce n'est peut-être pas plus mal que tu ne sois pas l'incarnation de la douceur.

Ajoutais-je avec amusement. En réalité, j'ignorais si le sujet se prêtait vraiment à la plaisanterie : ce gamin allait être former pour se battre. Dit comme ça, peut-être que certains trouvaient ça attirant ou enviable, mais dans les faits, on allait lui apprendre à tuer et à ne pas être tuer. M'enfin. Je préférais garder ces idées noires loin de mon esprit. Les récits de bataille étaient passionnants mais de loin seulement, il y avait une raison pour laquelle j'étais historien et non guerrier !

Constatant que Kuvira souhaitait changer de sujet, je la suivis sans hésitation. Quand bien même le sujet en question me fit pousser un soupir de déception.

- Hélas, si seulement. Mais non. Je dois me contenter de passer devant le repère sans pouvoir y entrer et laisser ces œuvres à l'abandon.

Posant un patte sur mon poitrail et l'autre sur mon front, je partis dans une déclaration pour le moins théâtral.

- A ce rythme, j'aurais rejoins les esprits avant de pouvoir admirer ces peintures. Argh ! Quel triste sort que le mien !

Comme pour accompagné mon ode tragique je fis mine de me laisser tomber au sol, comme écrasé par le désespoir. Réaction exagéré, certes, mais l'idée principale sur mon mécontentement passait et c'était toujours plus divertissant que de simplement se plaindre.

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En effet, mieux valait qu'il ne commence pas un combat contre un véritable adversaire avec une patte en moins. Je souris néanmoins à Kuvira, tachant d'être encourageant. Croyez le ou non, mais j'avais peu de toute sur la capacité de la lionne à être une bonne mentor. Quoi qu'il en soit, le sujet se recentra bien vite sur mes malheurs. La Chef de Guerre me proposa alors de placer quelques mots pour moi auprès de Kupendwa. Un petit rire se faufila entre mes babines.

- Tu sais, tu es la seconde lionne en peu de temps qui me propose d'en parler à Kupendwa. Ça fait plaisir de se sentir soutenu ! Même si ta camarade à m'avoir fait cette proposition était un peu... er...

Je fis une courte pause, reprenant mon calme et pesant mes mots.

- Disons que ces propos m'ont rendu perplexe.

En dépit du fait qu'elle me paraissait complètement perchée, Itawuma restait l'ancienne Conseillère du Roi. La dénigrer risquait de m'attirer des problèmes plus qu'autre chose.

- C'était Itawuma, l'ancienne Conseillère. Vous avez dû travailler patte dans la patte, non ?

Demandais-je curieux. Kuvira devait bien la connaitre. C'était peut-être le moment d'an savoir plus à son sujet.

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Oulah. De toute évidence, c'était un sujet... Sensible ? Je pouvais sentir Kuvira se tendre à côté de moi, c'était à me faire froid dans le dos ! De toute évidence, la Chef de Guerre n'appréciait pas l'ancienne conseillère ou, au minimum, s'en méfiait beaucoup. Peut-être pour la rassurer, je pris le temps de développer un petit peu ce que m'avait dit la lionne orangée.

- Et bien... Elle ne m'a pas l'air méchante mais elle parlait d'esprits, d'ancêtres, de visions... En bref, je pense qu'elle a un petit problème là-haut.

Fis-je en indiquant mon crâne d'une griffe. Il fallait au moins ça pour penser qu'on pouvait parler au morts en dehors de son imagination ou bien voir le futur. Et je ne disais pas ça pour être méchant !

- Mais il doit y avoir autre chose pour que tu sois à ce point tendu. Oserais-je demander plus d'explication ?

Ajoutais-je, perplexe. Peut-être parce que j'étais une commère, peut-être parce que je m'inquiétais pour Kuvira, toujours est-il que j'étais sincèrement curieux de pourquoi un tel ressentiment. La lionne brune m'avait toujours parut raisonnable et bienveillante. Comment diable un félin perdu comme Itawuma pouvait la plonger dans une telle colère à sa simple mention ?

- Allez, j'ose ! Et puis qui sait ! Ça te fera peut-être du bien d'en parler. A te voir, tu n'as pas évacuer la pression, ce serait bien de le faire avant d'exploser. Préviens moi juste si je dois me cacher quelque part pour éviter ton courroux.

Mes derniers mots avaient pour but d'apaiser la situation mais j'ignorais s'ils seraient très efficace. Enfin... Ça ne coutait rien d'essayer. Si ça se trouvait, Kuvira ne voudrait même pas en parler de toute façon.

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En entendant les propos de Kuvira je sentis mes yeux s'écarquiller avec horreur. Oh non. Non. Non non non non non. J'avais travaillé trop dur afin de convaincre ce tas de poils paranoïaque pour qu'une lionne complètement pétée du bocal gâche tout maintenant ! Si Kuvira avait l'air abattu, je devais avoir l'air d'une antilope cernée par des prédateurs. Les oreilles plaquées en arrière, la queue recourbée entre mes pattes, les pupille rétractée et le cœur qui menaçait de prendre des vacances. J'en tremblais de tous mes membres, de paniques ou de colère envers Itawuma, je n'aurais su dire, malgré tout, je parvins à articuler quelques mots.

- D... Désolé mais je... Je dois vraiment y aller !

Fis-je avant d'essayer de déguerpir en panique pour retrouver cette foutue lionne. Essayer étant le mot clef étant donné que, croyez-le ou non, mais tenter de courir lorsque nos membres tremblent comme des feuilles n'est clairement pas une idée de génie.

- Ouch !

C'est le son que je fis après à peine trois à cinq pas tout aussi paniqués qu'emmêlés en m'écrasant au sol.

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