Les jours passaient et se ressemblaient. Et c'était d'un ennuis ! Je n'avais pas encore eu l'occasion de copiner avec la nouvelle Reine et si mes histoires avaient leur petit succès auprès des Pridelanders, je n'avais pas l'air d'être plus avancé dans ma quête des peintures. Quelle pitié.

Et c'était comme ça que je m'étais retrouvé devant le repère des gardiens, l'air maussade sur le museau. Air maussade que j'avais chassé au moment où une lionne orangé m'avait abordé pour le remplacer par un sourire. M'enfin, même celui-ci n'avait pas duré bien longtemps : alors que j'allais répondre à la lionne, elle m'avait parut complètement zoné. J'en étais même venu à agiter ma patte devant ses yeux : aucune réaction. D'accoooooord...

Lorsque son regard semblait de nouveau présent au lieu de simplement fixer dans le vide, je me raclais la gorge. Cette lionne était complètement à l'ouest. Ça promettait.

- Heuuuu... Bonjour ?

Commençais-je, m'assurant que la lionne avait bien remis les pattes sur terre.

- Je suis bien le conteur de Prideland, oui. Je peux vous aider ?

Honnêtement, vu la manière dont avait commencé la conversation, je n'étais pas sur de vouloir qu'elle s'éternise. J'avais autre chose à faire que discuter avec quelqu'un dont l'esprit se baladait ailleurs en plein milieu d'une conversation.

signature (c) Khamunrah

Anciennement Papy Fleck et tout un tas de gens !

Je restais un instant, l'air perplexe, à observer la lionne qui me déballait sa vie sans complexe. Effectivement, cette histoire de conseillère destitué m'était familière. M'enfin, si elle racontait les secret d’État comme elle racontait ses histoires personnelles à un inconnus, c'était sans doute mieux comme ça. Pas que ça me déplaisait, au contraire en fait, plus on en sait pour une personne, plus on la connait et mieux on sait sur quelle patte danser pour obtenir quelque chose de sa patte. C'était juste... Perturbant. Habituellement, je devais faire plus d'efforts que ça pour obtenir des informations croustillantes.

Suivant la conversation autant que faire se peut, je commençais par répondre à la première remarque de la lionne.

- Malheureusement, le Roi ne m'a pas laisser entrer davantage dans la grotte pour regarder les peintures alors en peindre de nouvelle, il ne faut pas rêvé. Ceci étant dit, je serais honoré de le faire si sa Majesté me le demandait.

Voilà. La petite remarque pour faire comprendre qu'avec plus de libertés je serais plus utile était placé. Maintenant retour à cette conversation qui ne semblait avoir ni queue ni tête.

- ... Votre... don ? Les anciens ? Er... Vous êtes certaine que ça va ?

Mmmh. Yup. Elle avait sans doute pas la lumière à tout les étages celle-là. La lionne parlait de vision et de mort qui se baladaient tranquillement sur terre ? ... Bizarre.

- Je suis Hadithi. Enchanté, Dame Itawuma.

La lionne était peut-être particulière mais elle restait une Dame. En cela, je me devais de rester un minimum courtois et une présentation me semblait être la moindre des choses.

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Je fus agréablement surpris par la remarque de la lionne. Ah ! C'était toujours flatteur de croiser quelqu'un qui connaissait mon illustre ancêtre ! Sans parler de reconnaitre ses yeux. Enfin, les miens. Bref. Vous avez compris.

- Oh ? Vous avez entendu parlé de mon ancêtre ?

Lâchais-je avec un sourire ravi, flatté même. Mais à mon grand regret la lionne ne s'attarda pas sur le sujet. A la place, elle se remis à parler de son don. Tiens, j'avais presque oublié qu'elle avait une araignée au pla... Ma pensée peu flatteuse interrompis. Parler de moi au Roi ? Mmmh. Je réfléchis un instant. Je ne sais pas si laissé une lionne destituée, sans doute parce qu'elle était perturbée, parler de moi au Roi était une bonne idée. D'un autre côté, il l'avait nommé conseillère, donc il devait bien l'apprécier un minimum ? Et puis après tout, je n'avais pas grand chose à perdre. Pour augmenter les chances qu'elle parle de moi en des termes élogieux, je fis mon possible pour m'intéresser à la Dame et ses... euh... Idée particulière ?

- Mmh-mmh. D'accord. Mais avant, vous n'arrêtez pas de parler de "don", qu'est-ce que vous voulez dire par là ?

Pour être honnête, je m'attendais un peu à tout en posant cette question. Tout et surtout, n'importe quoi. Des animaux persuader d'avoir des dons, c'étaient pas ça qui manquaient. Et si certains de ses dons me semblaient parfaitement plausible, d'autre avait juste l'air tiré par la fourrure. Maintenant, il fallait voir où se situait la lionne orangée.

- Et puis, quel genre d'histoire voulez-vous entendre ? Une légende, une histoire vrai ? De la romance, des combat glorieux ?

M'empressais-je de rajouter, n'oubliant pas la requête d'Itawuma.

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... Okay, d'accord, elle était complètement folle. C'était toujours bon à savoir. Parler aux morts, voir des évènements, il y avait vraiment des animaux qui croyaient à ce genre de bêtises ? Soyons sérieux un instant ! C'était une chose de croire aux Esprits, encore que moi-même je n'y croyais pas vraiment, mais de là à prétendre entendre leur voix... Il fallait peut-être aller consulter un guérisseur. Je fis de mon mieux pour contenir mon expression incrédule. Mieux valait me concentrer sur la demande de la lionne avant de dire quelque chose que je pourrais regretter.

- Une histoire d'amour réel donc.... Voyons voir.

Je pris quelques minutes pour fouiller dans ma mémoire. Les histoires d'amour, j'en avais tout un tas, mais des réel... Erf. Disons que l'amour, dans la réalité, c'était toujours plus compliqué. Et puis, laquelle racontait ? Il me paraissait peu intéressant de me pencher sur un récit du coin, la lionne le connaitrait sans doute déjà. Quant à celle des pays voisins je ne les connaissais pas assez. Mmmh... Une idée me vint.

- Bien, mettez-vous à l'aise, je m'en vais vous comptez l'histoire de deux lycaons et d'un papillon. Ahem.

Le souvenir d'une nuit orageuse faites d'histoires me revint. Une nuit que j'avais passé entre les pattes de ma grand-mère alors que mes parents étaient absents et qu'elle cherchait à me rassurer. Elle m'avait parlé de notre famille ce soir là, de son enfance surtout et de ses parents.

- Notre histoire commence sur Prideland, il y a bien longtemps. Un lycaon, chef de sa meute, explorait Prideland. Faisant le tour de son territoire, s'assurant que rien ne viendrait troubler la paix de sa famille. C'est alors qu'il aperçut un papillon.

Je fis une courte pause.

- Le lycaon n'avait guère d'intérêt pour les insectes. Ils n'étaient une menace mais n'étaient pas particulièrement divertissant non plus. Le lycaon s'en détourna bien vite pour reprendre sa ronde. C'est alors qu'il aperçu un lièvre. Son but de départ n'était peut-être pas la chasse, mais le lycaon savait se montrer opportuniste. Il se mit contre le vent, prêt à fondre sur sa proie. Et il aurait surement réussit à mettre ses crocs dessus sans l'intervention d'un petit insecte.

Pointant mon museau, je continuais mon récit.

- Le papillon qu'il avait aperçu plus tôt vint se poser sur son nez, le faisant éternuer et faisant fuir son repas. Outré, le chef de meute se mit en tête de faire payer au fautif la perte de son diner. Le papillon s'envola et malgré tous ses efforts, le lycaon ne parvenait qu'à faire claquer sa mâchoire dans le vide sans ne serait-ce qu'effleurer l'insecte. Alors qu'il prenait son temps pour tenter un dernier assaut contre l'insecte arrogant, le lycaon prit son élan et bondit au dessus des hautes herbes, ratant misérablement l'insecte. Mais surtout, il retomba truffe à truffe avec une paire d'yeux d'un vert plus tendre que les feuilles de la jungle et plus doux que les nuage flottant au dessus de nos tête. Sous lui se trouvait une demoiselle lycaon qui semblait tout aussi gêné que lui de cette rencontre inconfortable. Pendant un instant, ce fut comme si le monde c'était tût, la seule chose que le chef de meute cru entendre fut le bruit de la foudre s'abattant au loin... Jusqu'à ce que le papillon se pose sur son oreille, le ramenant à la réalité, au soleil éclatant de la savane et au fait qu'il plaquait une demoiselle au sol.

Je fis une nouvelle pause.

- Après cette rencontre fracassante, le chef de meute s'excusa, tout penaud, et les deux lycaons prirent le temps de faire plus ample connaissance, le papillon pour seul témoin. Puis, quand vint l'heure de se séparer, ils promirent de se revoir. "Il me suffira de suivre le papillon, après tout, ils sont toujours attiré par les plus jolies fleurs" avaient dit le chef de meute avant de fuir, embarrassé. Sa camarade, elle, le regarda s'éloigner, un sourire sur ses babines. Le duo se retrouva régulièrement après ça, nuit comme jour, on raconte qu'il y avait toujours un papillon pour être témoin de leurs échanges. Ils finirent même par ne plus se séparer et par fonder une famille mais ça, c'est une autre histoire.

Bien, il était temps de terminer.

- Mon récit est a présent terminer. J'ose espérer que votre intérêt il aura su titiller.

Concluais-je avec une légère révérence, un sourire sur les babines.

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Anciennement Papy Fleck et tout un tas de gens !

La bonne nouvelle c'était que mon histoire semblait avoir eu son effet auprès d'Itauma, la mauvaise nouvelle, c'était qu'elle avait eu un peu trop d'effet. Je vis bientôt une larme ou deux rouler le long de la joue de la lionne. Je levais un sourcil, surpris. Cette histoire n'était pourtant pas triste, en tout cas, pas la partie que j'avais partagée.

Je compris bien vite que l'histoire que j'avais raconté devait remuer une griffe dans la plaie : la lionne semblait avoir quelques déboires amoureux. Pour mon plus grand plaisir, elle ajouta qu'elle dirait quelques mot à Kupendwa et sa Reine en ma faveur. Un léger sourire apparut sur mes babines alors que la lionne s'inclina légèrement pour me saluer.

- Ce fut un plaisir, Dame Itawuma.

Fis-je en m'inclinant à mon tour avant de partir également. Et bien, c'était une rencontre pour le moins particulière.

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