Colombe parmi les lions, Taygha s'avance sous le levé du soleil. La doux rayons caresse sa pelisse blanche, réchauffant quelques partis de son corps noyé dans l'ombre des arbres. Des frissons parcourt sa peau, sous la fraicheur des gouttes d'eau qui tombe. Le brouillard diminue doucement, au fil des seconde qui s'écoule devant ce paysage merveilleux.

Taygha se demandait bien ce qu'il pouvait y avoir de plus beau au monde. Ce que les autres félins trouvait à leur monde pour y rester... Il n'y avait absolument rien qui pouvait être équivalent à ce que lui offrait mère nature, absolument rien.

Taygha continue de s'avancer dans la neige, laissant derrière elle, la présence de son passage. Elle c'était levé tôt pour se dégourdir les pattes, mais aussi pour être un peu seule. De temps en temps, elle avait besoin de cette solitude, pour réfléchir et prendre de nouveau son envole, vers celui qui faisait battre son coeur.

C'est en arrivant doucement, vers la source d'eau que Taygha laisse échapper un soupir. Elle n'était pas fatigué, le temps était plus que convenable pour une lionne ayant vécus bien pire au coeur de la montagne. C'était tout simplement un soupir d'émerveillement. Combien de fois était-elle venu ici ? On pouvait même dire qu'elle connaissait la route par coeur, mais à chaque fois, elle avait l'impression que c'était la première fois qu'elle venait en ce lieu.

La lionne des neiges entendit quelqu’un lui parler. Elle n’avait pas senti sur le moment cette odeur qui ne lui était, en aucun cas, familière. Lorsqu’elle releva la tête, elle vit cette femelle aux mêmes couleurs qu’elle. Un sourire s’afficha sur ses babines, elle s’approcha avant de s’asseoir à quelques pas de cette dernière.

« Bien le bonjour, Takané si je ne me trompe pas. »

Il y avait peu de nordique encore vivant, c’était pour cette raison que la colombe pu mettre un prénom sur ce visage. Même si leur pelage possédait des traits similaire, chaque félin est différent. Tout le monde connaissait tout le monde, même s’ils ne se sont jamais vus, ils se connaissaient par le biais de d’autres Nordique. C’est ainsi qu’ils formèrent une grande famille en sommes.

« Je suis heureuse de vous rencontrer enfin en personne. »

Taygha ramena sa queue vers ses membres, balayant légèrement la neige qui se trouvait sous son corps. Une légère brise se fraya un chemin entre ses poils, la faisant frissonner un peu. Son regard se porta un peu plus sur la femelle, elle observait chaque détail. Ça lui faisait plaisir d’avoir un peu de compagnie, et encore plus en charmante compagnie.

Taygha était contente de savoir que son compagnon parlait d’elle à son entourage. Doucement, elle sentit le regard de la femelle sur son estomac, elle se senti un peu gêné sur le coup. Taygha n’avait pas vraiment envie de parler de ce genre de chose. Heureusement pour elle, la Nordique s’exprima de nouveau en lui demandant comment elle allait.

« A merveille et vous ma chère ? »

Taygha afficha un énième sourire à la femelle qui se trouvait devant elle. Ça lui faisait du bien de voir un autre de ses congénères, ils étaient tellement peu que sa lui redonnait un bon espoir de voir les siens ne former qu’un à nouveau.

« En effet, et tout le monde va bien. C’est toujours difficile, mais on s’en sort. Nous devons rester soudés, n’est-ce pas ? »

La femelle du nord espérait souvent de se voir donner vie pour faire grandir leur communauté, mais cela ne semblait jamais arriver, c’était très frustrant pour elle. Taygha avait beau en parler avec Alhef, aucun des deux n’avaient pas trouvé de solution au fait qu’ils ne puissent concevoir. Cela attristait énormément Taygha, mais c’était la vie…

Ca tristesse était visible durant quelques secondes, avant de faire disparaître sa peine naissante en reportant son attention sur la femelle blanche.

Les paroles de la blanche faisaient du bien à Taygha. Elle se sentait plus légère à savoir qu’elle pouvait compter en toute circonstance sur les siens. Les blancs étaient bien plus unis en cette triste période que par le passé. Mais la nourriture devenait rare, et comme eux, ils disparaissaient sans laisser de trace. Le froid qui s’abattait sur leur terre, était plus mortel que jamais, combien de temps pourraient-ils tenir bon ? Taygha ne pouvait pas répondre à cette question, elle cherchait les réponses sans jamais les trouver et personne ne semblait apte à lui dire.

« Je vous remercie, ça me fait chaud au cœur. Sachez que nous aussi nous sommes là pour vous aider si nécessaire. Malgré en ces temps difficiles, je suis heureuse de voir que notre lien perdure dans le temps et nous rend plus fort. »

Taygha s’approcha un peu plus de la femelle pour se dégourdir les pattes. Son regard se posa sur le lac, puis de nouveau sur son interlocutrice avec ce même sourire bienfaisant. Leur masse corporelle leur permettait de résister un certain à l’eau glacé, assez pour attraper de beau poisson et offrir de quoi manger au plus âgé qui n’avaient plus la force de chasser.

« Ma chère amie, désirez-vous pêcher avec moi ? »

La blanche ne semblait pas savoir pêcher. Taygha était assez surprise sur le moment, avant de plisser les yeux, en laissant son sourire s’élargir. Elle s’approcha de nouveau de l’eau, baissant sa tête vers la surface, les poissons fuyaient, lorsqu’elle pose son museau contre ce liquide froid. Sa tête se releva doucement, faisant tomber une goutte d’eau sur le lac, son visage se tourna vers la femelle des neiges.

« C’est très facile, et très amusant. »

Taygha lui faisait signe de la rejoindre près de l’eau, pour qu’elle observe la colombe dans cet art particulier qui est la pêche. Taygha s’était entraîné seule, lorsque le gibier se faisait rare, elle avait compris que le poisson, lui était toujours présent et peu importe les températures, tant que l’eau restait active pour contrer la glace, le poisson était là, prêt à être dévoré pour faire survivre les carnivores du Nord.

« Nous devons être silencieuses, rester figé et attendre. Lorsque le poisson nage assez près de toi, tu dois plonger la tête, crocs dehors pour gober le poisson. Il arrive qu’il glisse et parvienne à s’échapper, mais c’est amusant, tu verras. »

La femelle lui montra la position la plus agréable, en positionnant son visage, ni trop près, ni trop loin de l’eau pour ne pas faire fuir les poissons. Après plusieurs minutes, un petit être pointa le bout de son nez, et la blanche plongea la tête à l’intérieur de l’eau en fermant les yeux, l’eau gicla sur sa figure, sa gueule avait parvenu à attraper le premier poiscaille du lac, qu’elle jeta sur la terre ferme dans un puissant mouvement de tête. Secouant doucement son pelage, elle regarda de nouveau Takahé avec ce même sourire chaleureux.

« Désires-tu essayer ? »

Taygha observa la femelle effectuer sa première pêche. Elle avait les bonnes positions, un souffle court, tout pour réussir, mise à par la pratique, mais cela viendra avec le temps, bien évidemment. La blanche observa sa nouvelle amie, l’argenté effectuer sa première prise, lorsque sa gueule plongea dans l’eau froide, pour attraper le poisson par le bout de la queue. Taygha ne peut retenir son léger rire lorsqu’elle vu la manière dont Takahé venait de le piéger à l’aide de sa patte et d’avoir éclaboussé les deux félins par la même occasion.

Elle tua la bête, désirant abréger ses souffrances. Nous n’étions pas des monstres, chaque vie est précieuse et nous les respections, leur mort est toujours une chose triste, et à ne pas prendre à la légère.

« Les proies devenaient de plus en plus rare, et j’ai remarqué que nos amis, qui vivaient dans l’eau, ne partaient pas. C’est de cette manière que j’ai commencé à pêcher, j’ai appris seule, mais c’était amusant, je suis contente d’avoir pu le montrer à quelqu’un. »

Taygha se mit en position pour pêcher un second poisson qui lui échappa, la réussite n’était pas toujours présente, mais cela changer de la chasse traditionnelle, ça la détendait, il n’y avait qu’elle et la montagne durant ces moments, elle perdait même la notion du temps parfois.

« Par contre, c’est difficile de transporter plusieurs poissons, c’est l’inconvénient de la pêche. »