Ma vie s'était illuminée depuis quelques temps. En effet, Wakiza, l'un de mes amis d'enfance, m'avait fait sa déclaration et depuis lors, nous étions officiellement un couple. J'avais tellement rêvé de cette situation que le sourire que j'avais depuis ce jour au Cristalac ne quittait plus mon visage. J'étais heureuse, tout simplement et cela se voyait.

Les différentes tâches que j'effectuais étaient faites dans la bonne humeur et j'ignorais si cela avait un lien mais tout ce que j'entreprenais était couronné de réussite. Ainsi, mes parties de chasses étaient plus fructueuses que jamais. Dernier exemple en date, la chasse que j'avais faite ce matin. J'avais réussi à attraper un bharal plutôt bien en chaire ainsi qu'un couple de perdrix.

Ce n'avait pas été si facile à transporter mais après un déploiement d'effort, j'étais revenue avec mon butin. Je l'avais déposé à l'endroit prévu pour stocker la nourriture avant de me détourner pour partir en direction des Sources Chaudes. Mon pelage me protégeait du froid mais après autant de temps passé à traquer et à attendre dans la fraicheur de la poudreuse, j'avais envie de me réchauffer un peu. Et le meilleur endroit pour cela restait les Sources Chaudes.

Mes pattes m'y portaient sans que j'y réfléchisse réellement. Le chemin m'était connu depuis maintenant presque six années et mes pensées n'étaient focalisées sur rien. Je profitais tout simplement du chemin et du calme ambiant. Ce dernier ne tarda pas à être troublé régulièrement par les bruits de l'eau jaillissant des différents geysers.

Je continuais ma marche silencieuse et je ne m'arrêtais que lorsque je trouvais une pierre suffisamment chauffée à mon goût. Je m'y allongeais et appréciait la vague de chaleur immédiate qui se diffusa dans mon corps en fermant les yeux... Avant de les rouvrir à l'entente d'un bruit de pas.

Je n'avais pas remarqué qu'il y avait une autre présence en ces lieux. Il s'agissait d'une femelle et après une observation plus soutenue, je reconnaissais Orisha. La femelle était connue au sein du clan car elle avait vécu un drame personnel il y avait peu. Je ne souhaitais cela à personne mais, malheureusement, il était rare qu'un Nordique n'est pas perdu au moins un être cher au cours des dernières années.

Quoi qu'il en soit, je me relevais immédiatement avant de prendre la parole.

Excusez-moi, je ne souhaitais pas vous déranger.

J'avais attendu que les geysers se calment un peu pour parler et je n'avais pas eu à forcer sur ma voix. Celle-ci s'était donc faite posée et douce, comme elle l'était habituellement. Cette fois-ci cependant, on pouvait clairement y entendre une légère note de regret.