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[OS] Un secret n'est qu'un feu sous la cendre
Sayidi
MEMBRE D'OR ₪ Habitué(e) du Royaume
Sayidi
MEMBRE D'OR ₪ Habitué(e) du Royaume
Informations
Age : 24
Localisation : Lande des Sans-Terres
Messages : 362

Mon Personnage
Espèce: Lion
Âge: 11 ans et 11 mois - Patriarche (02/2021)
Rang: Gardien
Alignement: Bon
Relation(s):

Mer 8 Juil - 19:24
[OS] Un secret n'est qu'un feu sous la cendre 200708075304399213
par moi-même

Un secret n'est qu'un feu sous la cendre ;
il suffit d'un souffle pour qu'il jaillisse et aille répandre partout sa lumière dangereuse et brûlante.


Désolation. Sayidi ne pouvait trouver d’autres mots qui pussent décrire la vision qui s’offrait à lui depuis ces derniers jours. Lions, jeunes comme adultes, erraient d’un pas lourd, creusant la cendre sur leur passage, chaque mouvement emprunt du deuil qui étreignait leur cœur. Beaucoup toussaient, crachaient cet air âcre qui leur brûlait encore la gorge. D’autres pleuraient leurs proches perdus dans la bataille et les flammes. Les moins touchés s’occupaient de creuser des tombes pour les corps, qui comptaient aussi bien ceux qui avaient été récupérés avant d’être mangé par les flammes que ceux provenant d’individus qui avaient succombés une fois au baobab.

Tous étaient encore sous le choc, Sayidi y compris. Tout était arrivé si rapidement, ils n’avaient rien vu venir. Sayidi se sentait particulièrement accablé : les Gardiens existaient purement dans l’optique de prévenir de telles situations, et ils avaient échoué lamentablement. Si la décision de les démanteler venait à être prise, il comprendrait.

De ce fait, il ne pouvait s’empêcher de tourner dans le refuge, de s’arrêter régulièrement pour échanger quelques mots ou apporter un soutien moral avec ceux qu’il croisait. Il pouvait reconnaître dans les yeux de certains l’éclat des flammes d’une haine vindicative, tout aussi brûlantes et destructrices que celles qui avaient ravagées Prideland. Chacune de ces confrontations silencieuses ajouta comme une pierre dans l’estomac de Sayidi, qui trouva l’initiative qu’il avait prise de plus en plus difficile à poursuivre. Pour lui qui rêvait de détruire le cercle vicieux de la haine tout en maintenant le cycle de la vie, des jours sombres s’annonçaient, mais pas que métaphoriquement. Les panaches de fumée de l’incendie depuis éteint continuaient à obscurcir le ciel et une pluie de cendre venait recouvrir le sol de la savane d’une poudreuse lugubre.

Sayidi, qui avait jusque-là évité le lieu où les blessés avaient été regroupés, décida finalement de s’y rendre, désireux d’échapper à… il ne savait réellement quoi. Logiquement, il savait que les voir ne ferait que renforcer l’horreur de la situation, mais peut-être était-ce là ce que son esprit recherchait, pour quelque obscure raison.

Posés sur un sol préalablement dégagé de cendres se trouvaient quelques Pridelanders, amis, connaissances, mais surtout des Mositus. Les guérisseurs étaient débordés, tourbillonnant sans cesse d’un invalide à l’autre avec l’énergie propre aux individus qui se savent responsables de la survie d’un autre. Il savait que les Pridelanders comptaient trouver refuge sur Freeland le plus rapidement possible, ce qui ne causait que davantage de pression sur les soigneurs débordés. Sayidi avorta plusieurs tentatives de les héler, souhaitant se rendre utile mais ne parvenant pas à trouver en lui le courage de les interrompre.

C’est alors qu’il vit Maafa.

Il n’y avait aucun doute. Cette fourrure couleur argile, il la reconnaîtrait entre toutes, tant il l’avait revue dans ses rêves, ses cauchemars. Ses poils s’hérissèrent et ses muscles se tendirent malgré lui. Cette soudaine immobilité au milieu du chaos ambiant dut être sentie par Maafa, car il ouvrit un œil, reconnut Sayidi, puis ouvrit l’autre. Il se redressa quelque peu, mais ce seul mouvement déclencha une déchirante quinte de toux. Les oreilles de Sayidi se redressèrent vers l’avant, et il plissa les yeux pour mieux voir plutôt que de se rapprocher. Maafa… avait vieilli. Beaucoup. Ses poils s’étaient décolorés en de nombreux endroits, surtout au niveau de sa crinière, et son pelage court semblait terriblement négligé et sale, mais n’était-ce pas là le cas de tous les rescapés ?

« Sayidi… » La voix racla l’ouïe de Sayidi telle des griffes sur la roche. Le dénommé sursauta, puis lécha la crinière de son torse d’un geste nerveux avant de répondre, fermement et sans aucune trace de son inconfort (acquis par l’expérience) :

« Maafa. »

Ils se toisèrent pendant un long moment, uniquement interrompus par le passage d’un guérisseur. Cela sembla briser leur lutte silencieuse et Maafa fut le premier à prendre la parole, de sa voix rauque et râpeuse. « Eh, t’as grandi… Et vieilli. Approche. Tu n’es plus une mauviette, n’est-ce pas ? » Une toux ponctua sa provocation. Sayidi fronça les sourcils, et s’approcha prudemment, les oreilles pointées en arrière cette fois-ci. Il n’avait jamais réellement pris la peine d’imaginer recroiser un jour Maafa, mais il aurait espéré plus de maturité de sa part. « Tu ne ressembles plus vraiment à un Jangowa, » commenta Maafa une fois que le Gardien se fut approché. Face à cet animal qui n’était plus que l’ombre de lui-même, Sayidi se surprit de ne pas ressentir de peur, ce qui l’enhardit :

« Devrais-je prendre cela comme un compliment, venant de toi ? » La rancœur qui suintait de ses paroles ne trompait personne.

« Je ne te dis pas quoi penser, un râle s’échappa de la gueule du vieux Mositu. Disons juste que je vois pour la première fois notre ressemblance. »

Indigné et sentant son sang bouillonner de colère, pour la première depuis des années, Sayidi se redressa de toute sa hauteur. « Comment ? Nous n’avons rien en commun ! Je suis un Gardien, je protège les autres, j’aide au maintien du cycle de la vie ! Alors que toi… Toi, tu n’as fait que persécuter un lionceau parce qu’il était différent. » Il cracha presque les derniers mots. Le temps où il se laissait marcher sur les pattes était fini. Sayidi connaissait l’étendu de ses capacités, et rien de ce que Maafa pourrait lui jeter au visage ne viendrait chambouler cette intime conception qu’il avait de lui-même. C’était donc là l’occasion rêvée pour lui d’enterrer pour toujours ses démons passés, comme Tan Diel lui avait tant recommandé.

Un souffle quelque peu moqueur s’échappa des babines de Maafa, mais cela ne déclencha qu’une nouvelle quinte de toux. Malgré sa respiration saccadée et sa voix éraillée, il rétorqua : « Tu ne devrais pas te vanter d’être Gardien. Cet incendie est une preuve cuisante de votre échec. » Sayidi grimaça. Il n’avait pas tort. « Mais ce n’est pas de ça dont je parle. Je sais que je n’en ais plus pour très longtemps, il prit une grande inspiration, mais cet effort se révéla vain lorsqu’il toussa immédiatement l’air inspiré hors de ses poumons, puis continua, quelque peu pantelant, et maintenant qu’on se revoit, je ne peux pas partir sans te le dire. » Une pause. Sayidi retint son souffle, déjà justement perturbé par l’admission de l’autre. « Kutoa est mon père. »

Le semble s’ouvrir sous les pattes de Sayidi. Il chancelle. Il s’assoit lourdement. C-comment ? Maafa… Maafa et lui partageait le même sang ? Maafa était son… Demi-frère ? Le simple fait d’y penser le rendit quelque peu nauséeux. Il secoua la tête, puis examina avec désespérassions le visage creusé par la fatigue de Maafa. Il y reconnut, avec un sentiment d’angoisse, la truffe rouge et les yeux bleus de Kutoa, traits qui avaient marqué son esprit.

« Pourquoi ? » Maafa leva vers lui un regard morne. Sayidi enchaîna, la voix tremblante : « Pourquoi ne pas me l’avoir dit plus tôt ? Pourquoi m’avoir harcelé durant notre enfance ? Nous aurions pu… » Les mots lui manquaient. L’idée d’une vie différente, où il n’aurait pas été traumatisé durant ses années formatives, ne lui apportait qu’un immense sentiment de vide.

Maafa ouvrit la gueule pour répondre. Seul un râle s’échappa. Il toussa, encore. Sayidi ne ressentit cependant aucune pitié devant ce misérable spectacle, ce qui, en toute honnêteté, le perturbait un peu. Maafa reprit lentement son souffle par à-coups, puis il rétorqua, les babines retroussées et les yeux enflammés par la même ardeur que les lions vindicatifs du refuge : « Mon frère et ma sœur sont morts pour toi. Kutoa les a tués en apprenant que t’allais naitre. J’ai tout vu, tout entendu. »

Sayidi fut gueule bée. Jamais il n’aurait pu imaginer un tel évènement dans la vie de Maafa. Il ne lui venait pas non plus à l’esprit d’accuser le Mositu de mensonge ; de ce qu’il avait pu vivre, un tel ignoble acte correspondait tout à fait au genre de Kutoa. Le cœur du Gardien fut tiraillé. Ses valeurs, ses expériences passées avec Maafa, la connaissance nouvelle de ce lien intime qui les liait, s’entrechoquaient dans son crâne, mais une chose restait claire : « Cela ne justifie pas ce que tu m’as fait vivre… »

Maafa se redressa aussi brutalement que son vieux corps malade lui permit, toussa encore, et, à défaut de pouvoir rugir à cause de cordes vocales enrouées, il gronda : « T’es le symbole de tout ce qui a foiré dans ma vie ! Comment peux-tu imaginer un seul instant que je serais allé faire ami-ami avec toi ? »

Sayidi crut alors comprendre. « Tu t’es vengé des torts de mon père sur moi ! » s’exclama-t-il, abasourdi. Il peinait à comprendre la logique qui avait prévalue dans l’esprit de Maafa ; elle s’opposait à tout ce en quoi le Gardien croyait, notamment sur l’importance de briser le cercle de la haine.

« Vous dérangez les autres »

D’un sursaut, Sayidi se retourna. Trop absorbé par son échange houleux avec Maafa, il n’avait pas entendu approcher. Ce lion face à lui, il le reconnut. Sarthak. Comment pouvait-il l’oublier ? Ami d’enfance de Maafa, il avait participé au harcèlement de Sayidi. Le mâle, encore imposant malgré son âge, força le passage entre les deux frères et les coupa de leur champ de vision respectif. Il s’adressa à Sayidi : « J’ignore de quoi vous parlez, mais peux-tu reporter votre… discussion à un autre jour ? Maafa est mal en point, et il serait plus sage pour lui de conserver ses forces, bien que la sagesse n’a jamais été son fort. » Des protestations s’élevèrent derrière lui, avant d’être violemment interrompues par une énième quinte de toux. Sarthak sursauta alors, bousculant Sayidi au passage, et leva une de ses pattes. Des éclaboussures de sang étaient visibles, et elles ne pouvaient provenir que d’une source. Fébrile comme jamais Sayidi ne l’avait vu être, Sarthak supplia Maafa de ne pas bouger tout en regardant les environs, avant de s’élancer à la chercher d’un soigneur.

Sayidi posa alors son regard sur la piteuse créature recroquevillée devant lui, mais il ne ressentit aucune compassion. À vrai dire, il ne ressentait plus grand-chose, la colère étant passée depuis. Il prit une inspiration.

« Maafa, sache simplement que je ne pense pas pouvoir un jour te pardonner pour tes actions, peu importe le lien de sang qui nous unis. »

Sans autre forme de procès, Sayidi fit volte-face et s’éloigna en direction des quartiers des Gardiens. Une famille, cela ne se limite pas aux liens de parentés.



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