Depuis que quelques habitants de Freeland venaient quérir son aide, Kuzaidia était de bonne humeur. Quelle joie pour elle d’aider les blessés, les malades et les âmes égarées qui venaient se reposer sur son épaule. D’une certaine façon, cela lui permettait d’oublier ses propres craintes, loin des flammes, loin d’un avenir incertain. Mais de toutes les figures qu’elle avait pu voir, une lui posait problème : une lionne se plaignait de douleurs chroniques aux articulations. La mandrill comprenait que cela arrive aux plus âgés, mais pas à une jeune adulte. Elle craignait que cela ne devienne trop compromettant à l’avenir.

Alors qu’elle réfléchissait, dans l’ombre du rocher ou elle avait amassé quelques plantes, une voix lui fit lever le nez de sa concoction. Qui pouvait venir la voir en pleine soirée ? La lionne se présenta à elle comme l’apprentie guérisseuse de son clan. Elle voulait qu’elle lui enseigne un peu de son savoir. Cette curiosité fit sourire la mandrill avec douceur, qui se servit de son bâton pour se redresser lentement sur ses pattes nues.

─ Bonjour. Machili, n’est-ce pas ? Tu ne me déranges pas.

Même si elle n’en donnait pas l’impression, Kuzaidia était attentive à tout. Elle s’était intéressée aux guérisseurs de Freeland afin de savoir dans quelle mesure exercer sur leurs terres.

─ Je ne refuserai jamais d’apprendre à quelqu’un qui me le demande, ton expérience me sera précieuse. Je dois aider une lionne à soulager ses maux. Elle souffre de douleurs aux articulations et j’ai peut-être un remède qui pourrait l’aider.

C’était le même dans lequel Aazan trempait ses pattes pour avoir moins mal ; et même si l’effet était temporaire, et ne marchait pas sur tout le monde, il pouvait au moins offrir quelques instants de répit. La mandrill partait du principe qu’il fallait toujours essayer, même quand cela paraissait peine perdue. Bien sûr, la recette avait demandé quelques adaptations, mais elle avait su retrouver les ingrédients essentiel qu’elle présenta à l’apprentie guérisseuse de Freeland : des fleurs odorantes, tantôt rouges, tantôt rose, ainsi que des feuilles rouges et vertes, Kuzaidia avait remarqué que certains mélanges précis pouvaient aider certains symptômes à être diminués. Certains respirent mieux, certains se sentent plus légers… La nature a un effet surprenant sur le corps et l’esprit. Elle était aussi curieuse de faire la connaissance de cette apprentie guérisseuse ; car même si Kuzaidia ne se montrait jamais indiscrète, elle aimait en apprendre plus sur les autres.

─ Tu dois déjà le savoir, mais certaines plantes aident à améliorer beaucoup de nos maux. Ces feuilles rouges aident à diminuer les gênes respiratoires. Avant toute chose, il faut les déchirer, mais cela peut être mâché aussi.

Avec ses crocs, cela serait bien plus facile qu’avec sa mâchoire qui se faisait vieille. Kuzaidia accompagna le geste à la parole en lui montrant la feuille réduite peu à peu en petits morceaux. Ensuite, elle lui montra une des moitié de noix dans laquelle elle pourrait tout mettre.

Art Rána

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