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Le jour venait de se lever. Dès que tes yeux avaient été en état de s’ouvrir, tu avais entrepris de partir pour une partie de chasse en solitaire, comme à ton habitude. Ton neveu dormant encore et le reste de ta famille étant à son chevet, tu n’avais aucun partenaire disponible, hélas.

Tu marchais donc dans la jungle, guettant une senteur inhabituelle qui saurait te guider jusqu’à ta future proie. La faim commençait à te tordre l’estomac quand tu sentis une odeur bien connue à tes yeux : un Lapin sauvage, qu’on trouvait traditionnellement sur les terres du pays verdoyant. S’aventurer dans cette jungle était peut-être pour lui une bonne opportunité pour fuir les prédateurs à crinière, mais en aucun cas, une solution pour échapper à tes griffes.

Te mettant en position de chasse, tu bandais tes muscles et t’avançais à pas de velours jusqu’à la senteur qui devenait de plus en plus présente. Le parfum devenait de plus en plus entêtant et tu priais pour ne pas louper ta cible. Au risque de rater une opportunité de s’offrir un petit déjeuner bien mérité.

Quand tu fus assez près de ta cible, tes muscles se détendirent et tes griffes s’extirpèrent de leur fourreau, indiquant que ta course était déjà commencée. En un coup de maître, tu avais déjà plaqué la proie au sol et avait planté tes puissantes canines dans la gorge du pauvre petit animal qui ne résista même pas une seconde. Tu avais réussi à t’octroyer un déjeuner gratuit, mais une idée te vint, t’indiquant que tu ne t’en servirais pas immédiatement.

C’est donc à contre cœur que tu trottinais hors de ton territoire, t’aventurant plus profondément dans la Jungle des Gorilles. Ce n’est qu’après une brève balade que tu arrivais sur les Terres des Chafayas, ta proie dans la gueule, attendant ton disciple du jour.

Néanmoins, un ultime test était à voir pour la petite lionne : voir si elle avait suffisamment d’odorat pour réussir à sentir la proie… Sans la voir. Tu enterrais donc ta proie sous tes propres pattes, pour pouvoir mener à bien ton plan. Même si en vrai, tu n’étais pas certain de son taux de réussite.

Finalement, après avoir attendu un certain moment, tu aperçus la belle Wanda qui arrivait. Son pelage doré faisait totalement contraste avec le paysage grisâtre des Montagnes Humides. Même si pour l’instant, vous vous situiez plus à la frontière des montagnes et de la jungle qu’autre chose.

Celle-ci prononça alors ton nom, comme elle avait l’habitude de le faire depuis vos entraînements. Tu étais tenté par l’idée de t’avancer vers elle, néanmoins, tu savais que tu n’avais pas le droit de bouger. Wanda devait avant tout réussir son petit test improvisé. Une chasseuse émérite devait au moins savoir trouver les proies et surtout, reconnaître certains fumets, qu’ils soient ténus ou non. Pour ta part, tu sentais le parfum se tasser, tu espérais que Wanda tomberait dans le piège, et ainsi qu’elle ne repère pas le lapin. De ce fait, tu pourrais lui introduire un nouvel exercice, qui cette fois, n’aurait rien à voir avec l’art de la furtivité, mais qui pouvait avoir un avantage considérable.

— Bonjour Wanda. Je ne m’attendais pas à ce que tu sois aussi vite arrivée. Mais je suis heureux de voir que tu prends toujours autant nos entraînements au sérieux !

Il est vrai que depuis la naissance de ton neveu, vos visites s’étaient quelques peu espacées, mais rien de bien méchant. Tu étais toujours dévoué à la cause de Wanda et tu voyais en elle une élève très impliquée. Avec un potentiel qui ne demandait qu’à être exploité, de surcroît.

Perdue, c'était le mot qui aurait le mieux caractérisée ton apprentie à cet instant. Regardant en tout sens et se laissant guidée par son odorat, elle s'avança vers toi, allant même jusqu'à te renifler, chose qui était on ne pouvait plus déroutante.

Tu étais légèrement gêné par ce contact soudain mais décidas de ne pas broncher, au risque de gâcher tout ton plan. Tu restas donc immobile, bien que ta fourrure commença à se hérisser à cause de ce contact. Contact qui ne dura pas très longtemps, puisque la femelle se décala, sans doute aussi perplexe que toi.


-Mais...Est-ce que ça vient de toi ? Ou bien...


Pour le coup, cette idée te fit rire. Toi, avoir une odeur de lapin ? Ton ego de mâle en prenait un sacré coup. Tu souris en entendant la suite de ses dires :


-Raaah ! Je ne comprend rien ! Est-ce que...J'imagine qu'il s'agit là d'un nouvel exercice ?

Tu hochas la tête, avant de te t'éloigner de la ou se trouvait la proie.

— A ton avis, qu'est-ce qui se cache là dessous ?

Le but étant, maintenant que la provenance était énoncée, de faire deviner à l'apprentie ce qu'il y avait sous la terre. Restait à voir si tout allait se passer comme prévu, et que tu n'allais pas te retrouver avec un nouveau contact inopiné...