HRP : Ce RP se déroule quelques jours après celui-ci :
http://www.the-lion-king-rpg.com/t7226-le-temps-des-separations .
Il décrit sommairement le voyage du Baobab jusqu'au Grand Nyekundu,
nouveau lieu de vie dans le Kasoto, qui se passe sur trois jours.

La réunion avec les Gardiens avait apporté un certain débat entre Nywele et certains Mositus. Ils étaient quelques-uns à souhaiter rester au Baobab pour aider aux enquêtes en cours, parfois par envie d’utilité, d’autres par onces de méfiance envers l’institution. Cette discussion avait laissé place à un rassemblement général des éternels bannis, et leur chef provisoire avait enfin officialisé auprès de tous la fabuleuse trouvaille, ainsi que résumé ce qui avait été décidé à l’aube : le clan eut deux jours pour se préparer au départ pour le Kasoto. Ce temps dut être mis au profit de la réflexion pour chacun. Qui suivrait, qui resterait auprès des Gardiens ? Si un trop grand nombre de Mositus choisissaient cette dernière option, il allait sans dire qu’un choix serait à effectuer parmi les volontaires.

La date, l’heure arrivée, Wimbo et Inuwa s’étaient vus confiée la lourde tâche de mener la marche. Nywele, lui, avait décidé de prendre les arrières du clan avec quelques-unes de ses sentinelles, et de suivre le clan avec un léger retard, pour s’assurer que personne ne les suivrait. Des responsables furent nommés pour s’assurer que le groupe ne se disperserait pas. Enfin, la réflexion avait porté volontaires une demi-douzaine de Mositus, principalement des jeunes adultes, pour rester auprès des Gardiens. Après quelques adieux et promesses de retour, le dernier voyage commença.

Déplacer plus d’une septantaine de lions de tous âges avait été plus compliqué et lent que les prévisions optimistes des guides, qui n’avaient, eux, mis qu’une dizaine d’heure de marche pour rallier Kasoto et roi de la Lande. Wimbo avait trouvé dans ce voyage l’occasion de mener pour la première fois le clan… et de se rendre compte que gérer autant de monde n’était jamais sans surprise ou contre-temps. Alors qu’il avait pensé pouvoir avancer de l’aube jusqu’au zénith avant de prendre une pause, la horde avait dut en prendre trois. Idem durant l’après-midi. Sans compter que les quelques enfants et surtout les personnes âgées avaient naturellement ralenti le rythme de marche. Finalement, il avait fallu plus de deux jours à ce rythme saccadé pour enfin arriver à l’entrée du gigantesque cratère.

Le tunnel n’avait pas bougé, toujours faiblement éclairé, avec comme seul bruit notable le clapotis de la rivière qui y plongeait. L’eau qui y coulait était un peu montée, avaient notifié Inuwa et son compagnon. La descente devrait se faire avec une grande prudence, car si un adulte n’aurait comme peine qu’un grand bain, les plus fragiles y seraient en grand danger ! Le couple d’explorateurs avait alors attendu que tout le clan soit réuni pour clamer quelques mises en gardes sur la descente vers le cratère, ainsi que sur la suite -et fin- de la marche. Les bois du Kasoto étaient denses, et chacun devait absolument veiller à ne pas perdre de vue ses voisins : retrouver un lion perdu serait une épreuve sans nom. Nywele indiqua qu’il ne tolèrerait aucun écart de quiconque, au nom de la sécurité de ses pairs. L’affaire et les dangers entendus, la marche reprit, bien plus lentement. Ce ne fut que dans l’après-midi de ce troisième jour que les Mositus débouchèrent sur le Neykundu, le « rouge vif », nommé ainsi par les deux guides. L’immense arbre était un point de repère formidable dans l’écosystème, et à ce titre, un endroit idéal pour en faire leur nouveau lieu de vie. Ils rendirent alors le commandement à Nywele, et retournèrent un peu plus à l’ombre.


Voyant enfin les siens observer, souvent avec les yeux brillants, les alentours, Wimbo s’étouffa contre sa compagne, soudainement pris par un soulagement intense et une grande émotion. C’était un chapitre qui avait commencé cinq ans plus tôt -plus de trois saisons entières !- qui venait de se terminer ce jour.

« On a réussi, Inuwa, murmura-t-il. »

Un chapitre dont jamais le bout n’avait voulu s’annoncer, qui l’avait longtemps chagriné, fait douter et désespérer. Rencontrer, aussi, une foule de personnages qu’il n’aurait jamais connu sans leur bannissement de la Jungle du Zawadi. Sierra d’abord, bien sûr, celle qui lui avait appris à avoir la tête haute, mais aussi Naba, le Roi des Freelands, Fleck le lycaon révolutionnaire, ou d’autres plus saugrenues, comme Aludani, l’étrange liard qui lui avait présenté Nyumba. Nyumba qui lui avait donné tout ce qu’un Mositu pouvait espérer en l’espace de quelques jours. Tremblant d’émotion, le petit lion se jura de remercier la déesse comme il se devrait. C’était en elle qu’il croyait, à présent. Peut-être les grands Esprits guidaient-ils les vivants, mais c’était Nyumba qui décidait du monde. Il en avait eu la preuve coup sur coup !

Il pensa alors à ceux que le voyage avait blessés, voire emportés. Tenzin, dévoré par les hyènes sous les yeux de Ajjin, qu’il n’avait toujours pas vu depuis son retour. Uhta, que la vieillesse avait emporté… tout comme ses propres parents. Comme Wimbo aurait souhaité les voir découvrir le Kasoto, les yeux brillants de fierté face au dévouement dont il avait fait preuve ! Il les imaginait sans peine, et il ne douta pas un seul instant qu’ils l’observaient aux cotés de la déesse miséricordieuse.

« On a réussi, répéta une nouvelle fois Wimbo. »

S’il ne perdait pas de vue son dernier objectif à remplir, le Mositu décida de le laisser de côté quelques jours.

Nous sommes la somme des erreurs de nos pères.

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Le voyage avait été bien plus long que ce qu'on leur avait dit. Wimbo et Inuwa leur avait promis que cela n'allait pas durer plus d'une journée, mais au final, il en avait bien fallut le double. Le couple ne s'était pas trompé de route, loin de là, mais il n'avait pas prit en compte le fait que déplacer tout un clan était beaucoup plus difficile que seulement deux loins. Nywele n'en avait pas tenu rigueur aux explorateurs, après tout, ils les menaient vers une terre accueillante, selon leurs dires. Il s'était contenté d'encouragé le peuple de lions sombres en leur disant que même si la route était plus longue, elle le serait bien moins que leur voyage depuis la jungle du Zawadi. Cela avait redonné espoir à beaucoup. De plus, il voyageait avec Makosa à ses côtés et cela rendait la tâche moins pénible. Depuis l'incendie, il s'était juré de la protéger pour Hatima qu'il avait dû laisser derrière lui. Et si au début il le faisait purement en mémoire du vieux lion, il fut forcé de constater que sa présence lui était agréable et ils étaient devenu de très bons amis.

Mais en arrivant, il vit bien vite qu'il y avait du danger. Pour commencer, l'eau qui risquait de diviser le groupe, mais aussi d'emporter les rares petits ainsi que les plus faibles et les vieux. Il fallut donc un long moment pour que cette traverser se passe sans encombre. Mais au final, après de nombreuses mises en garde, tout se passa bien. Le second obstacle fut une forêt très dense dans laquelle Nywele se permis de lui-même donner des consignes pour éviter que quelqu'un se perde.

Toutes ces aventures en valaient bien la peine... Car en arrivant devant le grand arbre rouge dont Wimbo lui avait parlé, tout sembla enfin s'arrêté. Le chef provisoire sentit d'un coup que c'était réel, qu'ils étaient chez eux et que la longue quête s'arrêtait enfin. Mais les étoiles qui brillaient dans ses yeux s'éteignirent tout de suite alors que le poids de l'expérience lui revint soudain. Ils avaient déjà cru par le passé être chez eux et ça n'avait pas été le cas. Mais avant d'entamer les sujets qui fâchent, il tenait à remercier le couple d'aventurier sans qui ils n'auraient pas trouvé de refuge.

" Merci à vous deux, sans vous, nous serions encore coincés dans la lande ... "

Un bref sourire s'afficha avant qu'il ne se retourne sur le clan.

" Je sais que vous êtes tous contents que nous soyons enfin chez nous mais je voudrais tout de même que vous respectiez quelques règles. Pour commencer, n'oubliez pas que nous ne sommes pas encore vraiment chez nous, le danger peut être partout. Les règles de sécurités sont les mêmes que sur la Lande : Pas de groupe de moins de 20. Toujours par 20, nous explorerons le territoire dé les jours à venir pour apprendre à le connaitre. Ces règles sont d'applications jusqu'à nouvel ordre. "

Peut-être était-il rabat joie, mais il ne voulait pas qu'un nouveau drame se produise. Inuwa et Wimbo avaient certes visités l'endroit, mais ils n'en avaient pas vu tous les recoins et il avait peur que leur arrivé suscite un soulèvement de la part des animaux vivants déjà sur ces lieux. Et si il y avait bien une chose que Nywele voulait éviter, c'était que les Mositus soient à nouveau forcés de quitter un endroit qu'ils pensaient pouvoir appeler " maison ".

Cet ultime voyage avait paru être le plus long de tous ceux qu'elle avait fait jusqu'à maintenant. Comme si finalement il avait fallu rendre ce dernier effort compliqué pour ajouter plus de saveur à cette victoire qui scellait la fin d'un long périple. Les deux aventuriers avaient donc retrouvé les leurs près du Grand Baobab de la Lande, Inuwa ne connaissait pas encore tout le fin mot de cette histoire, la mort d'Uhta, l'incendie de Prideland et a fuite des lions bruns ... Chaque événement trouverait lieu d'être expliqués en temps et en heure. Malgré tout, cela avait contribué à créer davantage d'inquiétude dans l'esprit (déjà fortement bouleversé) de la vieille lionne.

Elle et son compagnon avaient donc guidé le clan péniblement durant plusieurs jours, avant d'enfin pouvoir leur présenter la découverte, et ce qui sera désormais leur nouveau foyer. Quelques instructions s'imposaient cependant, car bien qu'ayant fouillé la zone, ni Inuwa ni Wimbo ne pouvaient affirmer qu'aucun danger ne s'y trouvait réellement.

Assise aux côtés de ce dernier, elle lui accorda une oeillade discrète et un sourire timide, appuyant ses dires :

- Oui, Wimbo. Nous avons réussi ...Elle ferma un instant les yeux, profitant de cette satisfaction qui inondait son corps. D'autres choses nous attendent, mais nous les réussirons aussi. Tous les deux.

Oh, était-elle réellement prête pour ce genre de "chose" ? Probablement pas, mais elle remettait toute sa confiance et son assurance sur son instinct. Personne ne serait prêt, non, mais ils apprendraient comme ils l'ont toujours fait.

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Spoiler:

Après avoir brièvement remercié le couple d’explorateur pour leur trouvaille, Nywele parti donner ses ordres de sécurité au clan. Il ne plaisantait pas le moins du monde à ce sujet, et chaque Mositu le savait parfaitement. Mais au moins, le chef provisoire attrapait parfois un petit sourire. Peut-être dans quelques jours, ou semaines, tout au plus, le lion se détendrait. Peut-être.

Wimbo, lui, l’était déjà, et tandis qu’il observait à présent les alentours, sa compagne lui glissa quelques mots suspects qui le surprirent. Comment ça « d’autres choses » ? Le petit lion ne pu s’empêcher de jeter un œil au ventre d’Inuwa. Aucun changement notable, ce ne pouvait donc pas être ça ? Voulait-elle que justement, ils essayent ? Avec un pincement au cœur, il pensa à l’âge de la femelle… Ils avaient déjà batifolé durant leur exploration du cratère, peut-être n’était-ce pas assez, compte tenu de ce critère ? Dans tous les cas, c’était une situation qui faisait envie au Mositu, certes depuis peu de temps, mais la perte de ses parents avait accentué cette courte envie d’en être un à son tour. Un sourire naïf aux babines, il fixa le Nyekundu.

« Ses branches sont sûrement assez solides pour nous soutenir dans un seul hamac… ou un peu plus que nous. »

Un détail le percuta en même temps qu’il prononça le mot « hamac ».

« Oh. »

Inuwa n’était pas née chez les Mositus, et ne les avait pas rejoints avant a minima leur exil, pour autant qu’en savait Wimbo. Par conséquent, elle n’avait jamais vu ce savoir-faire à l’œuvre, ni ne l’avait appris. Peut-être même qu’elle ne savait pas ce que c’était ?

« Dans la Jungle du Zawadi, les singes nous ont appris à confectionner dans des feuilles des couchages à suspendre dans les arbres. Tu veux m’aider à faire le nôtre ? Je t’apprendrai ce dont je me souviens ! »

Nous sommes la somme des erreurs de nos pères.

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Le voyage aura été long et éprouvant mais cela en valait la peine. Kazi avait dû être aux aguets constamment, le temps du voyage. Les récentes épreuves avaient affaibli psychologiquement la plupart des Mositus – l’incendie de Prideland était vu que comme un énième coup du sort mais heureusement pour le jeune guérisseur, il ne déplorait pas de victimes parmi les siens. Quelques inhalations de fumée et un épuisement certain. Ils avaient été chanceux. Beaucoup n’étaient pas de cet avis mais Kazi voyait la fin d’un calvaire et le début d’une nouvelle vie – et ça ils le devaient à deux lions en particuliers, bien courageux d’avoir entrepris un tel voyage pour une telle responsabilité. Kazi n’avait jamais trop osé les approcher, se contentant de soigner leurs blessures quand ils revenaient faire leur rapport au sein du clan.

Mais aujourd’hui tout était différent. Le calvaire des lions bruns prenait fin et Kazi s’émerveilla une fois le passage franchit. Une jungle luxuriante, comme en parlait les plus vieux Mositus, les plus âgés pouvant décrire la façon dont était le domaine du Zawadi. La queue de Kazi battait l’air tandis que son mentor s’appuyait contre lui, épuisé par le voyage. La curiosité dévorait le jeune guérisseur mais les paroles de Nywele le ramenèrent très vite sur terre. Bien évidemment, il avait raison mais cela lui fit faire un peu la moue. De plus, Kazi n’avait pas eu l’occasion d’emporter grand-chose avec lui – le lion tacheté aurait besoin rapidement de refaire ses stocks de plante afin de pouvoir répondre au besoin de chacun.

L’excitation laissa place à l’épuisement et le poids de son professeur se fit plus pressant sur l’épaule du plus jeune. Oui, il était temps pour les lions bruns d’enfin se reposer. Il était temps pour les Mositus de s’établir et d’être chez eux. Après toutes ces années, Kazi allait enfin avoir un chez lui, un véritable foyer, un endroit qu’il ne quitterait jamais. Conduisant le vieux lion vers un endroit où il pourrait enfin soulager ses pauvres muscles endoloris, Kazi ne manqua pas de passer à côté du couple de lions à qui ils devaient tout : Inuwa et Wimbo. Il ne dit rien mais leur adressa d’un signe de tête ses remercîments les plus sincères avant de les laisser vaquer, eux aussi, à leurs occupations.

Hecate