☞ Ce Rp se déroule après le RP : Réunion Imprévue

Il était intrigué, voir même mitigé, sur cette rencontre avec Janan. Il avait parlé peu, observé beaucoup, et cogitait encore alors que la troupe faisait le chemin vers la grotte de pierre qui servait de logis à la petite famille. Jakko avait demandé à son père s'il pouvait rester un peu seul et tranquille avant de rentrer. Vita avait accepté avec pour condition qu'il ne s'éloigne pas trop du repère. Leur grotte était étrangement placée. Elle était loin du rocher, si loin que parfois, on aurait pu se demander s'ils vivaient encore sur Prideland, et d'un autre côté, il suffisait de peu marché pour se retrouver dans l'immensité et le trafic de la savane. Jakko ne s'en plaignait pas, il aimait leur solitude, et là, il en avait besoin. L'enfant avait regardé sa sœur et son père s'éloigner tandis qu'il bifurquait sur un autre petit sentier. Un arbre cabossé s'y dressait tristement, mais il avait la descence de produire l'ombre suffisante à un enfant. Jakko s'allongea alors à ses pieds.

Ses racines sortaient quelques peu de la terre sèche. Jakko se dit que l'arbre avait bien triste allure ; là, à moitié debout, et pourtant, il lui offrait le calme et le repos. Le fils d'Adana et Vita inspira doucement, se vidant un peu l'esprit. La rencontre avait été dense, et eux qui n'avaient pas l'habitude de la socialisation avaient été pris de court. Ashanti aimait ça, lui non. Et l'amour inconditionnel de sa sœur pour les êtres vivants le dégoûtait parfois. Ses oreilles s'agitèrent tandis que ces épaules frémirent. La brise lui amenait des odeurs familières mais les feuilles étaient trop bruyantes pour qu'il ne puisse être certain de ce qu'il voyait se tramer. Pourtant, il sentait qu'il n'était plus seul.

« L'avantage d'être un lionceau, c'est d'être plus petit que tout le monde, donc tout le monde est plus bruyant, plus lourd à nos oreilles. Et si tu veux chasser, sache qu'il faut faire attention au sens du vent, il est plein de senteurs... »

Plus gros que lui et chasseur débutant, c'étaient les seules informations dont Jakko disposait sans même avoir vu l'animal qui se cachait non loin de lui. Fier de ses déductions, il avait pris le temps de le clamer fort, le tout sur un ton moqueur et suave.

« Sortez de votre cachette. » Conclut-il, cette fois-ci un peu plus agressif. Maintenant qu'il était démasqué, Jakko espérait qu'il ne s'aventure pas dans des jeux de griffes ou qu'il veuille tout de même achever la manœuvre en lui bondissant dessus. Il n'était pas tellement d'humeur...

Il avait beau avoir espérer tout ce qu'il voulait que l'individu reste à l'écart, il s'était fourvoyer. Loin de l'avoir dissuader, un éclair jaune fonça sur lui. Calmé par l'espoir du retrait, il s'était fait plus mou, plus docile, c'est pourquoi il tomba sous l'energie déployée par son adversaire pour le mettre à plat. Tout deux firent alors quelques roulades dans les hautes herbes. Jakko avait les yeux fermés, il trépignait de rage et en même temps, l'enfant en lui eut peur. Il avait beau se croire le plus fort et le plus malin, il savait qu'il restait un enfant, un être fragile par définition. Et si la bête qui venait de lui sauter dessus avait décider de lui retirer la vie ? Bien qu'elle ne sembla pas être un félin adulte – et d'ailleurs, pourquoi un félin adulte lui aurait bondit dessus ? Cette hypothèse n'avait pas de sens – une jeune hyène aurait put en être... Une qui aurait camoufler son odeur et aurait décider de répondre à l'instinct du sang. Etait-ce l'une de celles du groupe de Jabari, une lionne qu'il avait récemment rencontré – les avait elles rencardé pour finalement lui mettre un couteau dans le dos ? Les idées fusaient dans la tête de l'enfant tandis qu'il se voyait mordre la poussière, son cœur battait la chamade. C'était la première fois qu'il se sentait réellement en danger.

Lorsque leur course fut terminé il sentit qu'on le plaquait au sol. Deux grosses pattes s'abatirent sur ses épaules et il fut rapidement imobilisé. Quand Jakko décida d'ouvrir les yeux, il découvrit non pas un des fameux canidés mais une petite lionne à l'affreux pelage doré. Là, il vit rouge. Ces premières suppositions étaient les bonnes, il ne s'agissait pas d'un animal assoiffé de sang mais une femelle – plus âgée que lui et donc plus forte aujourd'hui, certes – aux grands airs ! Elle avait osé, malgré ses recommandations, lui foutre un rouste. Il était hors de lui !

« Lâche moi espèce d'idiote ! Mais qu'est-ce qu'il te prend à te jeter sur moi, tu n'es qu'une imbécile. Je t'avais dis de me fiche la paix, tu ne comprends donc pas quand on te parle ! » Il maudissait le ciel d'être si jeune et si petit face à elle. S'il avait été ne serait-ce que de son âge, il l'aurait probablement violenté d'avantage en retour de cet affront. Mais pour qui se prenait cette stupide pridelander !

« Tu te crois maligne par ce que t'es plus grande que moi ? Quelle gloire ça t'apporte, c'est pas comme ça que tu vas apprendre à chasser. Vous les pridelander, vous êtes vraiment des bêtes ignardes ! » Déjà que cette histoire avec son cousin n'avait pas améliorer l'estime qu'il avait pour leurs hôtes, elle n'arrangeait pas l'affaire.

Il savait qu'à sa place, il aurait probablement agit de la sorte. Jakko adorait embêter et martyriser plus faible que lui, mais d'être à la place de victime lui en fichait gros sur la patate et il n'aimait pas qu'on malmène son égo. Toujours est-il qu'il continuait à se tortiller, fusillant la demoiselle du regard, tout en espérant qu'elle le relâche fissa ! L'humiliation avait assez durer à son goût, et elle connaissait mal Jakko pour savoir qu'il n'aimait pas, mais alors pas du tout, être contrarié.

Elle le lâcha après une injure. Elle savait ce qu'il lui disait son flair superieur ! Jakko montra les crocs mais ça ne fit que la faire rire d'avantage. Non mais pour qui se prenait cette fille ? Une Ashanti en plus emmerdante – et en plus, ça n'était pas Ashanti ! L'avantage qu'avait sa sœur à être aussi pénible – aux yeux de Jakko – était qu'elle était sa sœur. Elle pouvait l'agaçer autant qu'elle voulait, ils étaient liés par le sang, par l'histoire, ils étaient nés de la même mère. Qu'était cette lionne ? Qu'avaient-ils en commun ? Rien, strictement rien hormis qu'ils vivaient sur les mêmes terres, et ça n'était pas suffisant pour gagner son respect – bien loin de là !

« J'avoue que j'espérais bien que tu ne me sautes pas dessus oui ! Après tout, c'est ce que je t'avais demandé n'est-ce pas ? » Quant à ce qu'elle venait de lui dire, elle n'aurait put l'énerver d'avantage. Qui il était ? Il était Jakko, fils de Vita et Adana, les deux rebelles, il était un fils du feu, un lion avec des valeurs dont l'égo venait d'être bafoué par une petite pridelander au rire sale et cristallin.

« Quant à qui je suis, sache que quoi qu'il en soit, je vaut mieux que toi et tes moqueries. Je suis un fils du feu, toi tu n'est fille de rien ! Tu n'as ni d'honneur, ni fierté. » L'enfant était un être arrogant, cracher sur ses origines était mettre en péril le peu de respect que Jakko éprouvait pour les autres. Voilà qu'elle lui faisait dire qu'il était bien content de rester à l'écart, hors du monde et de sa stupidité, loin des énergumènes comme cette femelle sans jugeote. De sa patte, il se coiffait quelque peu, enlevant au moins les bouts d'herbe et la poussière de sa crinière naissante et de ses joues. Il en éternua même, rapidement.

« Sache que vous les pridelander, vous n'êtes pas rattrapables... » Lui dit-il, d'un ton lourd et fataliste. Il en avait marre d'entendre sa bonne humeur tandis que lui la sermonnait. Il voulait employer les mots durs, les bons mots pour qu'elle comprenne enfin qu'il fallait la boucler. De plus, il se devait d'analyser un peu l'animal afin de réussir à la peiner d'avantage. Découvrir ses failles, ses points d'ombre. Juste de retour de médaille, elle n'avait qu'a pas commencer...

Fille du soleil, pfff, qu'était-ce que le soleil quand le feu pouvait faire trembler la terre ? La mettre à feu et à sang disait-on, n'est-ce pas ? Jamais on ne parlait du soleil en ces termes, et puis, l'astre était bien trop prévisible à son goût. Le matin il se levait et le soir allait se coucher, suivant toujours la même direction, la même trajectoire, les laissant alors dans la pénombre, ses propres enfants... Le feu était ardent, imprévisible, parfois fourbe, et si beau, si dansant. Il n'y avait pas photo aux yeux de Jakko déjà conquis depuis bien trop longtemps par son élément pour s'en faire détourner par un élément aussi ennuyeux que le soleil.

Ce qui suivit aurait pu mettre Jakko d'avantage en rogne, mais au contraire, il arriva à se calmer. Voilà qu'elle faisait des excès de zèle à son tour ; elle commençait à réagir. Il ne savait pas si elle s'agaçait par ce qu'il avait critiqué ses origines ou tout autre raison, mais quoi qu'il en était, elle avait arrêté de rire et se mettait à son tour sur la défensive. Les choses allaient être plus drôles désormais. Ses mots lui passaient au dessus, Jakko n'avait pas à lui prouver qu'il était, aux yeux de son père, le plus digne de sa fratrie à prétendre au titre de lion du feu, et ça n'était pas elle, une lionne qui ne représentait rien aux yeux de l'enfant, qui allait l'en faire douter.

« Et quel mérite y a-t-il à être une fille du soleil ? » Lui demanda-t-il afin de tester un peu sa théorie. Il voulait voir si elle s'était bel et bien agacé pour ça, à cause de ces remarques sur ses origines. Qu'adviendrait-il s'il continuait ? Allait-elle s'énerver plus encore, allait-il la pousser dans ses retranchements ? Pour l'instant, l'avenir le lui dirait, il restait là, à attendre. Et, à vrai dire une part de lui espérait quand même en savoir un peu plus sur ses lions du soleil. Même s'il trouvait ça vraiment moins cool que les lions du feu, il restait curieux.

Quoi qu'il en soit, l'issue à cette question ne lui serait que bénéfique : ou il la ferait rager d'avantage, ou il s'endormirait moins bête ce soir. C'était le moment pour elle de commencer à être intéressante.

S'ils avaient sut que le soleil et le feu n'étaient autre que deux entités indiscociables, jamais ils n'auraient eut ce débat. Mais ces croyances étaient réservées aux phacochères, les lions avaient toutes autres idées concernant les astres, les étoiles, la lune et le soleil C'est pourquoi les deux enfants ne faisaient que commencer une discussion qui risquait d'être longue. Jakko avait mis de côté la colère, l'adrénaline de la bagarre était retombée, et il était bien décidé à lui rendre la médaille en terme d'humiliation. Il allait lui prouver par A plus B que le feu était bien mieux que son soleil ! Surtout que les arguments de la petite étaient loin de l'avoir convaincu. Une vision d'enfant rêveur, voilà ce qu'elle avait. Il se mit alors sur ses quatre pattes et commença une ronde macabre autour d'elle, tête haute.

« Tu ne comprends décidément rien au feu... S'il détruit, c'est pour mieux reconstruire. Certes, il a besoin de nourriture pour vivre, pour se consumer. Mais n'est-ce pas le cas de tout être qui vit ? Le feu est un élément agitateur, il danse, il respire, il s'agite, il peut n'être qu'étincelle comme dangereux brasier. C'est ce que nous sommes, nous, lions du feu. Des animaux imprévisibles, agités, parfois ravageurs, et nous avons besoin du monde pour nous alimenter. Que connais-tu vraiment de ton soleil ? Que fait-il quand il part se cacher pour laisser place à l'obscurité ? »

Il marchait d'un pas lent, bon orateur et sûr de ses mots. Il parlait avec passion et détermination, rien ne pouvait le sortir de sa tirade. « Si le lion du feu est proche de son élément, qu'en est-il du lion du soleil ? Tu le dis libre, l'es-tu ? Tu es une pridelander, alors d'office tu es enchaîné à un clan et tu as des obligations. Les lions du feu n'ont aucune limite, ils sont le feu, ils ne lui appartiennent pas. Ils n'ont pas d'entraves. Toi et ton soleil avez des destins, des chemins tracés d'avance. Ils sont prévisibles et peu prompts aux changements. »

Bien qu'il eut ses airs de monsieur-je-sais-tout, il faisait un drôle d'amalgame. Pour Jakko, les lions du soleil étaient des pridelander. Croyance éronnée, mais pourtant logique pour un petit de son âge. Un petit qui était né sur un Prideland gouverné par les lions du soleil. Et comme il ignorait tout de la jeune femelle devant lui, il n'aurait pu deviner qu'elle était une descendante de la famille royale.

« Les lions du feu ont un mantra « famille, devoir, honneur », toujours dans ce sens, et jamais dans un autre. Ils ne vivent pas pour un clan, ils vivent pour eux et leurs proches, ils vivent pour survivre face à une terre des lions gouvernées par les frontières et les guerres de pouvoir. Nous, on ne s'intéresse pas au pouvoir, on s'intéresse à nous et un point c'est tout ! » Jamais il n'avait vu la famille comme un clan, elle était bien plus restreinte, bien plus fusionnelle. Ils savaient pourquoi ils se battaient, ils ne répondaient pas au combat d'inconnus ou de dirigeants.

« Le crépuscule n'est pas une victoire ou une défaite, il est juste la suite logique et ennuyeuse du parcours du soleil... Le feu créé ses propres repères, sa propre temporalité, et une fois consumé, il n'est que promesse d'un renouveau, mais où et quand, personne ne le sait, et c'est ce qui fait sa grandeur ! »

Et toc, qu'avait-elle à répondre à tant d'amour face à ce feu ardent que lui dépeignait Jakko ? Il en était presque enivré de tant de splendeur, le feu était trop beau à ses yeux pour résister à l'ivresse de l'engouement.

Alors qu'elle avait réveillé son intérêt au début de la conversation, la jeune lionne à mèche commençait serieusement à l'ennuyer. Quelle preuve avait-elle d'avancer que le soleil allait éclairer d'autres royaumes ? Comment pouvait-elle si sûre qu'il n'allait pas, lui aussi, paisiblement se coucher ? En plus, ses propos étaient dignes de peu d'intérêt. La nuit n'était pas meurtrière a ce que je sache, se garda-t-il de dire. Le cercle de la vie était plus complexe, et peut-être qu'ils avaient besoin de soleil pour vivre, car le soleil faisait pousser les herbes qui servaient de repas aux herbivores qu'ils mangeaient et, à leur tour, ils les gardaient en vie. Pourtant, qui dit que nul n'aurait vécu sans le soleil ? Ils se débrouillaient bien la nuit, leur cœur ne s'arrêtait pas de battre, leur sang de parcourir leurs veines.

Ce qui suivit ne fut pas joli non plus. Il continuait de marcher en creusant un fin sillon autour de la jeune lionne, mais son pas c'était fait plus lent, moins fier ; il se lassait de l'entendre déblaterer bêtises sur bêtises. SA situation actuelle, comme si Jakko s'intéressait aux membres de son clan et à elle en particulier. Il n'en avait strictement rien à fiche ! De plus, il était persuadé qu'elle avait beau dire, quand elle serait grande elle ne partirait pas ! Peu quittait leur clan d'origine, trop de confort et d'habitude, et si certains parvenaient à s'enfuire, ils y revenaient souvent, plus tard. C'était dans la tête qu'on était lié au clan, et né dedans, elle en serait indiscociable. Mais à quoi bon la convaincre, elle était aussi têtue que lui – mais ses arguments étaient complètement stupides aux yeux de l'enfant.

Voilà pourquoi il n'aimait pas la foule, le monde, et encore moins les lionceaux ; ils étaient immatures et naïfs, et celle-ci particulièrement incapable de réfléchir.

Quand soudain, elle l'interpela, lui demandant qui il était. C'était un peu le monde à l'envers pour n'importe qui, il y a bien longtemps que des lions formels aurait poser la question. Mais Jakko n'était pas du genre à se présenter au premier venu au bout de quelques secondes. Ses parents leur avaient apprit à être plus prudent que ça. Mais une fois connaissance faite, il savait quand c'était le moment. Et là, c'était le moment.

« Je suis Jakko, fils du feu. Enfant d'Adana et Vita. » Voilà qui il était, et il n'aurait put en être plus fat. Il l'avait annonçé en considérent le fait que tout être vivant connaisse lesdits personnages. Mais dans la tête de Jakko, c'était le cas. « Et toi alors, qui es-tu ? »

Awena et Masika, il ne les connaissait pas directement, mais en résidant des terres Pridelander, il savait très bien à qui il avait à faire. Jakko avait entendu de loin ces histoires de destitution de la Reine au profit de son frère sans grand intérêt. Le titre de prince, princesse, en faisait probablement rêver plus d'un, mais Jakko pensa qu'elle avait de la chance la jeune Wanda. Elle avait failli, failli, être princesse toute sa vie ! Et pourtant, elle s'attachait encore à son Clan, des gens qui l'avaient humilié, elle et sa famille. Il ne comprendrait vraiment jamais ça, ces lions, ces chaînes.

Elle lui demanda, l'air différent, s'il connaissait un certain Koda, puis Janan. Dis, donc, c'est la journée, pensa-t-il, un peu ironique.

« Figures toi que je reviens tout juste d'une rencontre avec Janan, donc oui, je le connais. » Il avait parlé vite, comme s'il voulait lâcher à tout prix cette information de sa gorge tant elle le dérangeait, et ça depuis tout à l'heure. Mais il s'en voulu quelque peu. Janan était sa famille, pas Wanda. Il n'avait pas à le faire paraître si... embarrassant devant elle. Que pourrait-il s'imaginer ? Que les rouges ne pouvaient pas se blairer ? Hors de question de lui laisser voir cela. « Il est mon cousin, un autre lion du feu parmi ton peuple. » Dit-il, gonflant très légèrement le torse.

Oui, ils étaient partout ! Même s'il était plus difficile de qualifier Janan de lion du feu de par son pelage bien trop proche de celui de... Jakko manqua d'ouvrir des yeux ronds comme des boules de billard. Il venait, à l'instant, de comprendre, de faire le lien ! Masika. Son père ne lui avait jamais réellement raconté ce qui s'était passé entre sa tante et lui, mais il avait très bien comprit que son héros ne portait pas ce dernier dans son cœur. Jakko fronça les sourcils, suffisait de pactiser !

« Ton père, c'est donc Masika, tout comme Janan... Vous n'avez pas de chance dit donc, j'en serais presque désolé pour toi. » Avait-il dit, l'air grave. Si on analysait davantage la situation, la suite allait venir ; ils étaient cousins, éloigné peut-être, mais cousin quand même. Pourtant, Jakko ne voulait pas en entendre parler. Hors de question que dans sa famille, un membre en soit à louer le soleil, dédaignant le feu. Cette lionne n'était en rien proche de lui, sa personne, ses intérêts, sa force, c'était tout le contraire, et il ne voulait en rien être assimilé à elle. C'est pourquoi il n'était pas allé plus loin, il avait simplement décidé d'être désagréable et de moquer son paternel. Après tout, il n'en déméritait pas pour autant. Vita n'aimait pas Masika, si tel était le cas, alors Jakko n'aimerait pas Masika non plus !

Jakko se demandait s'il elle le faisait exprès ! N'était-elle pas au courant des méfaits de son géniteur ? S'il avait fait de l'ombre sur cette partie de sa vie, alors que la vérité éclate enfin. S'il avait été honnête, comment pouvait-elle dire qu'elle ne voyait pas le mal là dedans ?

« Ton père a abandonné ma tante, il l'a laissé seule avec ses enfants. Si tu connais aussi bien que tu le prétends le mantra famille, devoir, honneur, alors tu devrais comprendre en quoi ton père n'est pas un lion de parole et qu'il a souillé délibérement les principes fondamentaux de notre famille. » Éclata-t-il.

Voilà qui en était trop, cette lionne ne gagnerait pas plus en intérêt. Plus aujourd'hui, il en avait trop entendu. Elle ne l'avait pas calmé ni détendu. Après un étrange Janan, une fille de traitre. Jakko grommela mollement, il n'avait pas envie de continuer cette conversation.

« Et toi, en le défendant, tu es toute aussi traitre à cette maxime. Les lions du feu n'ont rien à envier aux lions du soleil, et moi, je n'ai rien à envier à une lionne comme toi. Ne t'avises pas de répendre un mantra que ta famille et toi ne savez pas respecter, j'espère que c'est clair ! »

Il était blessé, vexé. De sa bouche était sortie la prétention de connaître la devise fondatrice de sa famille, de sa lignée, alors qu'elle n'en respectait en rien les principes. Jakko fit demi-tour, il fallait que cette conversation cesse. Il avait atteint un point de non-retour et ne voulait pas continuer. Pas un au revoir, pas un mot de plus. Il n'avait plus rien à voir avec cette lionne à l'esprit borné et aux origines aussi douteuses. Elle se vantait d'être une lionne du soleil, soit, mais elle était surtout la fille de Masika, et pour Jakko, c'était une honte qui allait bien au delà.

D'un pas décidé, il se rapprocha de chez lui, des siens, des lions du feux, des lions de parole.

HRP: