Des heures, des jours et maintenant des mois que plus rien n’avait de sens. Comment avait-elle osé ? Elle avait pourtant accepté mon union avec Daren et maintenant, elle me retirait mon bonheur. Elle m’avait toujours dit qu’elle n’agirait pas comme lui et pourtant, elle venait de me briser le cœur, me blessant encore plus que Wivu à l’époque.

Je la détestais.

Pourquoi ne pas refuser la demande de Daren si c’était pour en arriver là ? J’avais tenté de mettre ma rancœur à son égard de côté pour aller lui poser la question mais tout ce qu’elle avait trouvé pour justifier son geste c’était qu’elle avait agi pour le Désert. Elle qui avait toujours fait passer sa famille avant le Désert, elle avait finalement retourné sa veste.

Cela m’avait dégoûté au plus haut point et depuis, je l’évitais. Je ne voulais plus avoir affaire à elle et surtout, je ne voulais plus lui parler. C’était elle qui avait créé cette situation alors si elle voulait s’en prendre à quelqu’un pour mon attitude, qu’elle jette un œil à son reflet.

Ellyn semblait réagir de la même façon que moi mais pas Hazina et Akyr. Tous deux pensaient que la mort de leur père était une bonne chose. Je ne pouvais accepter cela et j’avais donc aborder mon fils pour avoir une discussion avec lui. Sauf qu’elle ne s’était pas du tout déroulée comme je l’avais pensé et il m’avait clairement fait comprendre que c’était moi qui ne réagissait pas comme il le fallait. Que je n’étais qu’une lionne faible et sotte pour m’être laissée berner par les manigances de son père.

Les mots de mon fils tournaient en boucle dans ma tête et ils m’avaient bien plus blessée que le geste d’Hatasa. Ce fut sans doute le pire coup dans le dos que j’eu à subir depuis que tout mon monde s’était effondré. D’abord Hatasa en tuant mon compagnon, puis Lahira et Jenkaa en s’interposant pour que nous n’empêchions pas l’exécution et maintenant mes propres enfants.

Je n’avais plus confiance en ma famille et pour les seuls qui ne m’avaient pas trahie, à savoir Kumani et Ellyn, je me sentais trop mal à l’aise pour les approcher. Je m’éloignais donc d’eux et cherchais par tous les moyens à les éviter lorsque certains chercher à me parler.

Je n’en avais pas envie. Tout comme je n’avais envie de rien. Même manger ne me disait plus rien et pire, cela me dégoûtait. De toute façon, je n’étais qu’une faible souillée par le Démon aux yeux de tous alors pourquoi ne pas leur donner raison ? Pourquoi continuer à vieillir dans un monde où il n’était plus ?