Nadjaheya.
Orpheline depuis les premiers mois, il fallait croire que le destin était écrit depuis tes débuts. Aujourd'hui même ce dernier s'était bien apprêté, comme un événement qu'il avait attendu des mois voire des années durant. Pourtant, l'occasion s'était déjà présentée maintes et maintes fois alors ... Pourquoi avait-il tant attendu ?
Peut-être parce qu'au final attendre avait été tout ce que Nadjaheya avait su faire. La solitude était devenue sa meilleure amie et l'attente une éternelle alliée. Orpheline de père et de mère, elle l'était désormais aussi de terre depuis des années. Elle avait attendu. Attendu. D'abord qu'Hourasi ne daigne la considérer, au mieux l'écouter, elle et tout l'amour qu'elle lui portait. Elle avait également attendu sa reconnaissance pour toute cette dévotion pour le clan. Elle avait attendu la victoire, et puis au final, la revanche. Mais qu'en était-il aujourd'hui ?
La respiration lente et sifflante, la brillante et forte Cheffe des groupes de chasse de l'Outland d'antan était méconnaissable. Elle n'avait là plus que la peau sur les os et la fatigue avait su se faire une place dans toutes les parties de son corps. Seul son esprit paraissait encore de ce monde alors même que le restant s'enterrait déjà. Ce n'était qu'une question de minutes à présent.
Des minutes qu'elle avait tant comptées. Tant de temps passé à attendre avant d'aller le rejoindre, le rejoindre lui. Hourasi. Serait-ce réellement mieux ainsi ? Elle dirait plutôt : Est-ce que cela pourrait être pire ? Mourir entourée de sa famille avait été un désir à laquelle elle avait renoncé depuis bien longtemps, peut-être même depuis toujours puisque c'est la première chose que le destin lui prit. Et puis, comme un être vicieux il s'était bien gardé de lui en offrir une nouvelle : Khiaja lui avait été prise, également. Puis celui qu'elle aimait, et enfin sa propre maison. Comme une ultime punition.
Son histoire s'achève ici en compagnie de la solitude, la seule qui lui est restée fidèle jusqu'au bout, comme un cycle qui se referme. Nadjaheya vous salue bien bas, camarades, car aujourd'hui la Mort l'accueille dans ses bras.
Elle avait assez attendu, voilà qu'enfin on l'emportait.
Vers une retraite éternelle.
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