A TWISTED TANGO

Privé Sisay
Theme: A TWISTED TANGO

Précisions Contextuelles: Le RP se situe bien deux mois après le retour de Mjalsr de son Exil, alors qu'il digère doucement la nouvelle condition de son clan et à savoir l'acceptation en son rang d'un être qui ne devrait pas l'être... Comme souvent, Mjalsr se laisse emporter par les hallucinations que lui provoquent l'iboga.

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Le monde dansait autour de lui, constamment.
Alors, que des carcasses sans vies s'y mettent qu'est-ce que cela pouvait bien y changer? Loin d'avoir toute sa tête, comme bien souvent, Mjalsr se laisser aller à la valse macabre dans laquelle les restes des parjures l'avaient invité. Quand les "enfants" du Désert semblaient l'avoir déçu il savait que le cimetière avait de quoi lui remonter le moral; Il avait tout de la grandeur Jangowa, il était le témoignage d'une époque glorieuse. Malheureusement, certains cadavres manquaient à l'appel.

Mjalsr qui déambulait fini par se laisser glisser entre les ossements, étalé de tout son long, le flanc flatté des chatouilles des restes de lions qui parvenaient à peine à se maintenir or de la couche de sable çà et là dans le cimetière.

- Oh, je sais... Avait-il susurré au crâne qu'il venait de saisir dans sa large paume alors qu'ils se faisaient face. Mon bel ami, tu te lasses de tes vieux camarades de jeu. Le folâtre s'était fait emporté par une crise de rire suraigüe qui en aurait débouché les oreilles ensablées des morts. Avant qu'elle ne cesse, soudainement, comme elle était venue.

- Mais! Bientôt, je te l'assure, tu en auras de nouveaux. De beaux cadavres frais viendront te rejoindre et peut-être même qu'ils ressembleront à ceux qui vous ont emporté ta famille et toi... Et aussitôt le seul vivant des lieux s'était relevé en s'appuyant sur son interlocuteur du moment, l'enfonçant dans les profondeurs des Grands Sables, là où était sa place.
Alors qu'il tentait de taire son ennuie dans les hurlements mélodieux des âmes du cimetière qu'il lui semblait entendre en raison de son ingestion bien trop régulière de psychotrope, le soleil venait à se coucher au loin, se joignant à l'horizon désertique en offrant une très plaisante lumière sanguinolente le long du cimetière. Ainsi il paraissait que les carcasses osseuses se vidaient indéfiniment du sang impur qu'était le leur.

Quelle plaisante vision. Son idée même provoquait chez le mâle des frissons enchanteurs. La soif de sang et de violence qu'il accordait à la volonté du Désert n'était autre que la sienne. Mais une ombre, bientôt, était venu l'extirper de ses fantasmes - quoique -; Mjalsr voyait bien une forme remuer de façon totalement différente de ses partenaires de danse macabre. Mais ces courbes n'étaient pas sans lui rappeler ce qui constituait à la fois un excellent et un terrible souvenir; Sisay.

Ô, elle était différente sous cette lumière et il se serait même permis de réitérer ce qu'il ne pouvait se résigner à appeler une erreur. D'un pas lourd mais d'une lenteur lascive Mjalsr s'était rapproché mais il n'était pas fou! Sa hardiesse l'avait amené prêt d'elle mais sa lâcheté l'avait tenu à une distance raisonnable de la montagne de muscle qu'était la belle Sisay.

- Oh, je pensais justement à toi. Avait-il engagé la discussion d'une voix des plus mielleuses. Cet endroit m'y a fait pensé, du moins. Car il s'y sentait tout aussi bien qu'il s'y était senti à ses cotés l'espace d'un instant. Cette proximité qu'il avait avec le cimetière elle était charnelle...

- J'espère que tu n'es plus fâchée, hum? Le mâle avait entrepris de contourner l'objet actuel de ses fantasmes pendant que les deux prismes rouges qui lui servaient d'yeux s'étaient accrochés aux courbes de l'animal comme la mâchoire d'un crocodile sur sa proie.

Couleur de RP: MIDNIGHT BLUE

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Le Cobra avait plutôt l'air d'un vautour, à lui tourner autour de la sorte. Un chacal, tout au plus - elle n'arrivait pas à se décider sur ce qui serait le plus insultant. Pourtant, elle ne dit rien, le laissant la dévorer des yeux comme l'objet qu'elle se savait être dans son esprit. Une autre lionne s'en serait vite offusquée, surtout avec l'orgueil qui commençait à dangereusement leur retourner le cerveau - mais Sisay, malgré la fierté dont elle se targuait, gardait les babines closes.

Elle alla même jusqu'à s'asseoir d'un air nonchalant, comme pour vouloir lui signifier qu'il ne l'impressionnait guère. Elle prétendait ne pas se sentir menacée et acceptait même de ne plus lui faire face - il ne se jetterait pas sur elle, il n'oserait pas. Elle était bien placée pour savoir que la dangerosité de Mjalsr reposait dans ses murmures tentateurs, et non dans sa force brute.

- Ah bon ? Tu te voyais déjà rejoindre ces ossements ? répondit-elle à moitié dans ses dents. Parler au Cobra ne l'enchantait nullement; et pourtant, elle se devait de se soumettre à ce devoir. Elle se sentait comme obligée de converser avec lui de temps à autre - pourquoi ? Pour garder un œil sur lui ? Pour le surveiller et essayer d'anticiper ses mauvais coups ? Ou tout simplement, parce que le Clan n'avait pas le droit de rejeter un digne fils du Désert revenu d'Exil ? Mjalsr ne se mêlait pas beaucoup aux autres; et Sisay voyait ça comme une sorte d'injustice. Malgré tous ses défauts et la profonde rancœur qu'elle éprouvait pour lui, le Cobra avait respecté les lois de leurs ancêtres, et elle se devait d'avouer que ça lui apportait déjà plus de valeur qu'à certains membres bien mieux intégrés au Clan...

- En quoi cela t'importe-t-il ? Prétendrais-tu avoir quoi que ce soit à faire des émotions de tes semblables ? Elle dardait sur lui un regard noir de frustrations mal dissimulées. Elle n'aimait pas parler de sentiments, car il n'en était nullement question entre eux deux - mais Mjalsr avait su frapper où ça faisait le plus mal. En plein dans l'ego. Ce qu'elle lui avait fait, en comparaison, ce n'était rien.

‟ May it be through snow or sand
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Ô, il y avait ce quelque chose dans ses mots qui lui inspirait un frisson le long de la colonne. Sans doute parce qu'il la savait capable de l'envoyer parmi ces ossements et elle l'aurait si bien fait qu'il se serait fondu dans la masse. Cette idée lui décrochait aussi bien un sourire amusé qu'une terrible monté de rage. Comment pouvait-elle osé lui répondre de la sorte, elle qui n'était rien et qu'il connaissait si bien, bien plus que n'importe qui puisqu'il l'avait découverte. En un sens c'était grâce à lui qu'elle était devenue cette lionne qui lui faisait face; Il en était convaincu.

- Semblables. Avait-il répété en s'approchant cette fois en zone dangereuse, mais l'effroi que lui apportait ce danger n'avait pas d'égal. Il avait déjà perdu tant face à elle et elle pouvait lui arracher encore plus! Icare avait aimé se jouer du soleil, Mjalsr aimait effleurer Sisay. Vous avez des émotions, vous? Vraiment? Dis m'en plus! ♡ L'avait-elle titillé avant d'effleurer son flanc et de la contourner comme s'il l'invitait dans sa petite danse malsaine. En réalité il n'attendait bien évidemment aucune réponse à ces questions, il était d'humeur bien trop légère pour se laisser convaincre du contraire.

- Je te posais la question pour m'assurer que tu gardes ta rage monstrueuse pour toi seule. Bien que je sois flatté d'en avoir été la cible, ça signifie que je compte un peu pour toi, hum? Ricanait l'intéressé qui en réalité ne parvenait que très mal à cacher les deux sentiments diamétralement opposés qui l'animaient en sa présence. Il aurait voulu la détruire, la massacrer tout autant qu'il aurait voulu se l'accaparer rien qu'une fois de plus. Nos dettes ont été réglées, enfin en ce qui me concerne. Affirmait-il. L'étaient-elles? L'égo de chacun avait été trainé dans la boue bien que l'un des deux l'ait réellement et physiquement été.

- Bien, je serai flatté que tu m'accompagnes ce soir. Réalisant ensuite le double sens possible de ses paroles - s'il n'y avait pas pensé avant de les dires ... - Mjalsr avait doucement ris. Il n'est bien évidemment question que d'une balade. J'ai un frère très agaçant qui voudrait me voir passer du temps de qualité avec les membres de mon clan. Et je sais bien qu'avec toi il n'est pas perdu, mon temps. Avait-il conclu.

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Il se rapprochait à pas feutrés, se jouant du danger qu'elle représentait. Elle-même sentait son sang bouillir à mesure qu'il franchissait le périmètre de sécurité - il osait se placer à portée de patte, comme s'il désirait la tenter. Elle mourait d'envie de le frapper d'un bon revers, de lui rappeler qu'il n'était dominant que parce qu'elle le laissait faire... mais le bougre s'en souvenait très bien, comme le témoignaient ses paroles.

Comptait-il pour elle ? Elle le suivait toujours du regard, les mâchoires serrées jusqu'à en ressentir un soupçon de douleur, comme pour s'empêcher de l'insulter de tous les noms. Oui, il comptait. Il avait compté, et il comptait encore. Sisay n'était pas du genre à se voiler la face; et elle savait pertinemment l'importance que Mjalsr avait pris dans sa vie - au-delà de cette erreur passée, il était aussi l'un des rares à connaître les médisances sur le Clan qu'elle cachait dans son esprit. Lui ne cachait pas son inimitié pour les Jangowas qui crachaient sur leurs ancêtres - et il restait l'un des meilleurs espoirs de Sisay, si elle souhaitait un jour vivre dans un Clan correct. Sans doute ne se rendait-elle pas encore compte que de tous, il était le pire...

En étaient-ils quittes pour autant ? Pas pour elle. Mjalsr n'avait subi qu'une fessée; elle, elle avait perdu l'honneur et le futur assuré qu'il lui avait fait miroiter. Il lui en faudrait encore bien plus pour se considérer vengée...

- En même temps, tu te flattes pour peu de choses. Elle se leva pourtant, malgré son air bougon, et lui emboîta le pas. Sans s'en rendre compte tant le comportement étant ancré en elle, Sisay obéissait à la permission qui venait de lui être donnée. Elle n'essayait même pas d'imposer une distance entre eux - qu'ils se frôlent encore, si le Désert les y menait ! Honnêtement, ils n'étaient plus à ça près... C'est gentil de ta part d'écouter les complaintes de Bashk... Même si je suppose qu'il ne s'arrête pas de jacasser tant que tu ne lui portes pas un peu d'attention. Pour autant, elle était assez d'accord avec l'aîné de Mjalsr. Ce dernier restait trop à l'écart, trop en marge du Clan. Elle supposait qu'il lui fallait un temps d'ajustement - l'Exil restait une épreuve particulièrement difficile pour le mental - et qu'il n'était pas encore prêt à rejoindre un groupe; mais qu'il prenne garde ! S'il voulait honorer son Clan, alors il lui faudrait bientôt rejoindre les rangs.

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- En même temps, tu te flattes pour peu de choses.
- Il est vrai que je me délecte des petites choses de la vie. Quel mensonge aussi gros que pouvait l'être son égo. Si Mjalsr savait se satisfaire d'un rien il n'en serait pas venu à ce genre de pensées qui maintenant dicte ses journées. Elle avait ensuite poursuivit sur le sujet Bashk, elle le connaissait bien, ils avaient été amis il fut un temps et Sisay avait pour elle un sens d'analyse et de déduction incroyable; Si elle parlait très peu disons qu'elle observait très bien.

- Il est d'un casse burnes! Avait grondé le mâle pourtant si délicat, habituellement. Mais avec elle il pouvait se permettre d'en dire plus puisqu'ils n'étaient plus à ça prêt. Il en savait bien plus que d'autres à son sujet et vice et versa. Mais on ne choisis pas sa famille. Du moins pas toute. On peut encore choisir son gendre me semble t-il, tu ne penses pas? Le voilà qui était d'humeur complotiste ou bien simplement d'humeur a enfin pouvoir exprimé clairement son point de vue après les dernières rencontres décevantes qu'il avait fait dans le clan.

- Honnêtement je ne sais pas comment Bashk fait pour pouvoir rester témoin de toutes ces conneries. Avait-il maugréé, soulevant doucement les babines de par dessus ces crocs aiguisés qu'il aurait aimé planter dans la chaire de ceux qui trahissaient le Désert par leur faiblesse. Mjalsr s'était finalement tourné vers Sisay et maintenant qu'il était transcendé d'une confiance folle, il était même venu frotter son front contre le flanc de cette dernière avant de poursuivre avec une voix plus lascive; Toi et moi n'avons rien à faire parmi ces imbéciles. Nous sommes issus de familles respectables ♡ Il s'était ensuite détaché d'elle pour continuer sa marche sinueuse qui ne semblait être qu'un grand cercle dans le Jardin d'Os.

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La surprenante franchise de Mjalsr à l'égard de son frère eut pour effet d'arracher un sourire en coin à Sisay. Elle n'avait pourtant rien à reprocher à Bashk - mais être témoin de l'honnêteté brute du Cobra méritait bien un petit air mutin. Le manipulateur laissait-il donc tomber le masque ? Et pourquoi pas, étant donné qu'il n'avait plus besoin de faux-semblants avec elle ? Il avait déjà eu ce qu'il voulait.

La suite réussit à la faire se fendre d'un ricanement bref, mais si plein de non-dits. Choisir son gendre... Et comment ! Elle ne savait pas contre qui elle devait le plus s'offusquer dans cette histoire : l'Impératrice si permissive ? Hiari, qui avait l'audace d'amener l'éclopé dans sa couchette ? Ou ce Daren en question, qui ne savait pas rester à sa place d'oméga du Clan ? En tout cas, jamais elle n'oserait ramener un moins-que-rien à sa famille ! Elle se ferait rejeter comme une paria, si pas pire !

- La Sainte Trinité des Jangowas... murmura-t-elle d'un ton moqueur non dissimulé. Elle aurait pourtant pu le crier, car l'endroit était désert de toute vie, sinon des leurs - mais Sisay osait à peine assumer pleinement ses convictions. C'était comme si, là aussi, au milieu du cimetière, elle avait peur que les oreilles d'Hatasa l'entendent.

Mjalsr continuait à maugréer sur son frère, jusqu'à ce qu'il vienne encore la titiller avec toute l'insolence dont il était pourvu. Elle lui répondit d'un court grondement en signe d'avertissement. Mais le lion savait jouer sur le fil du rasoir; et il ne dépassait pas la limite qui aurait justifié un bon coup dans les dents. Trop intelligent...

- Je sais ! affirma-t-elle avec, cette fois, toute l'assurance qu'on lui connaissait habituellement. En même temps, elle alla frapper d'un coup de queue le côté de Mjalsr, de la même manière qu'on punissait gentiment un lionceau. Et tu aurais pu créer ta propre famille respectable. Au lieu de ça, tu préfères semer le trouble partout où tu mets les pattes. Évidemment, c'était un reproche. Il avait eu l'opportunité de bien commencer sa vie d'adulte, de mettre toutes les chances de son côté, d'honorer sa famille ! Et il avait préféré l'esquiver. Elle ne comprenait pas. Pourquoi avoir commis pareille erreur ? Qu'est-ce qui le motivait donc ?

- Bashk s'en fout, voilà comment il fait, continua-t-elle sur le sujet précédent, comme pour balayer ce qu'elle venait de dire - qui concernait un sujet beaucoup plus délicat, et qui éveillait en elle des souvenirs aigre-doux. Il s'occupe de sa gueule - enfin, de son image surtout - elle roula des yeux -, et ça lui suffit amplement. Tu lui causes déjà assez d'ennuis pour qu'il aille se mêler de ceux des autres ! Elle retint un "et tu devrais faire comme lui", jugeant qu'elle avait déjà assez sermonné le fauteur de troubles comme ça. Elle aussi, elle essayait de s'occuper de ses affaires sans accorder trop d'importance aux problèmes familiaux de l'Impératrice - ou à ceux de Mjalsr, d'ailleurs. Pourtant, elle était sûre qu'il n'allait faire qu'empirer son cas, à fouiner comme ça là où son nez n'avait pas sa place... Mais ça ne regardait que lui.

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- Et tu aurais pu créer ta propre famille respectable. Au lieu de ça, tu préfères semer le trouble partout où tu mets les pattes. Il avait préféré faire mine de ne pas attendre mais il garderait ces mots en tête pour mieux se les ré-approprier plus tard. De toute façon elle avait rapidement changer de sujet pour en revenir à Bashk l'ennuyeux.

- Tu lui causes déjà assez d'ennuis pour qu'il aille se mêler de ceux des autres! Un court frissonnement de rage avait traversé l'échine de Mjalsr pendant qu'il avait coincé sa langue entre ses crocs acérés.

- Si seulement ça ne pouvait être que les problèmes des autres, Sisay. Avait-il aussitôt répondu sur un ton cette fois plus menaçant. Il n'avait plus été question de rire ou bien de jouer la comédie l'espace de ce court instant où cette phrase avait été prononcé. S'il avait été comme Bashk, s'il n'avait commencé à occulter les problèmes du clan en les reléguants à ceux des autres sa vie aurait peut-être été plus tranquille mais il n'aurait pas été l'individu vicieux et assoiffé de contrôle qu'il était maintenant. Malheureusement pour les autres, Mjalsr aimait semer le trouble et encore plus lorsqu'il y voyait dans celui ci la possibilité de s'aménager une petite vie dans laquelle chacun de ses caprices seraient comblés.

Se donner l'impression d'avoir une raison de se battre lui donnait également l'impression que sa cause était juste; Du moins il essayait de s'en convaincre même s'il se savait faux.

- Il ne vaut pas mieux que les autres, Bashk. Il ne cachait plus le semblant de haine qu'il nourrissait à l'égard du fils prodige, du moins pas en présence de Sisay. Il a peur de faire face à la vérité, comme tous les autres. Il se pisse dessus comme une bête noire la veille du Carnage*! Mjalsr marquait une pause pour venir de nouveau trotter lascivement autour de sa dulcinée, un sourire soulevant ses commissures tant il se délectait des mots suivants; Peut-être finira t-il comme eux ♡

Il s'était ensuite gaussé en préparant la petite pique qu'il allait assener à Sisay;

- J'espère que tu ne voyais pas en lui un bon Époux, je t'assure qu'il aurait été décevant. Il avait finit par s'asseoir à peine un instant au moment où sa voix s'était éteinte pour terminer sa phrase. Mais rapidement il avait redémarrer au son de ses propres paroles; Méfie toi quand même de ne pas finir vieille fille, c'est parfois peut-être mieux de se faire monter par un éclopé ou un raté plutôt que par personne!

* Se sentir comme une bête noire la veille du Carnage; c'est une expression que Mjalsr utilise régulièrement en référence au Grand Carnage du Désert, les bêtes noirs étant les Mositu qu'il ne considère même pas comme des lions mais bien comme des animaux. Elle signifie plus vulgairement qu'on se pisse vraiment beaucoup dans le froc!

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- Si seulement ça ne pouvait être que les problèmes des autres, Sisay. Elle s'était aussitôt tendue à l'entente du ton qu'avait pris Mjalsr - il y avait quelque chose de nettement menaçant dans sa voix; ou en tout cas, de trop sérieux pour être anodin. Sisay restait méfiante, bien qu'elle se posât pas mal de questions sur ce que le mâle voulait dire. Elle ne comprenait pas toujours les énigmes que posait Mjalsr et sa phrase, qui ne semblait pourtant pas cacher tant de sous-entendus, restait incompréhensible aux oreilles de la lionne. Était-il à ce point préoccupé par l'avenir du Clan ? Était-ce une preuve qu'au fond de son cœur vicieux se cachait toujours une pointe de noblesse ? Ou essayait-il tout simplement, encore une fois, de se mêler de ce qui ne le regardait pas ?

Malgré ses interrogations, Sisay n'eut ni le temps ni l'envie de demander des explications - Mjalsr avait de toute façon continué sur sa lancée, maudissant encore une fois son frère aîné. Elle savait qu'elle avait abordé un sujet sensible, mais la fureur de son compère lui faisait surtout penser à un caprice de lionceau jaloux. Toutefois, l'insolent lionceau lui parut bien plus dangereux à l'écoute de la fin de sa tirade... Comment ça, Bashk finirait peut-être comme eux ? Elle devait avoir mal compris. Dans sa surprise, elle s'était arrêtée, interloquée par la hardiesse de Mjalsr. Venait-il réellement de proclamer tout haut une menace à l'égard de sa propre famille ?

Sous le choc, elle ne sut que répondre, laissant bien assez de temps à l'Infâme de venir encore une fois frapper son ego.
- J'espère que tu ne voyais pas en lui un bon Époux, je t'assure qu'il aurait été décevant. Un énième grondement de la part de la belle - cette fois, il venait tout droit du cœur. Mjalsr lisait définitivement dans ses pensées... car oui, elle avait pensé à Bashk plus d'une fois. A vrai dire, elle avait pensé à lui à la minute même où Mjalsr lui avait tourné le dos. En même temps, elle n'avait pas énormément de choix, car rares étaient les jeunes mâles qui revenaient de l'Exil - mais elle avait peut-être eu le choix entre ces deux-là, et elle avait commis une erreur. Méfie-toi quand même de ne pas finir vieille fille, c'est parfois peut-être mieux de se faire monter par un éclopé ou un raté plutôt que par personne!

Elle était sûre qu'il ne pensait pas réellement ce qu'il disait : se faire monter par un handicapé et risquer d'engendrer une portée de lionceaux à qui il manquerait des pattes ou une queue ? Mieux valait se préserver, et préserver ainsi la survie du Clan, quitte à y perdre son honneur ! Rester au point mort valait mieux que de précipiter sa chute. Oui, Mjalsr était simplement bête et méchant - il voulait juste lui faire mal, et ça marchait très bien. Et si au fond de son esprit, Sisay savait qu'il n'était qu'une mauvaise langue avec comme seul but de la blesser, elle restait incapable d'avoir assez de recul et de sagesse pour l'ignorer.

- Par un raté, c'est déjà fait, je te rassure, grinça-t-elle entre ses dents en dardant sur lui un regard lourd de colère. Elle avait abordé un sujet sensible, et il ne faisait que lui rendre la pareille. Ils se comprenaient si bien. Elle se remit en marche, emboîtant une nouvelle fois le pas de Mjalsr, et en essayant tant bien que mal de se contenir - jusqu'à ce qu'elle envoie un bout de Mositu valser dans les jambes du mâle d'un coup de patte rageur.

- Vous êtes tous décevants ! laissa-t-elle sa voix s'élever, comme pour justifier son coup de colère. Soit vous êtes trop faibles, soit vous êtes handicapés, soit vous léchez les pattes d'Hatasa... Elle fixait le sol, les crocs dévoilés dans une expression de rage, martelant le sable à mesure qu'elle marchait, comme si elle tentait de le frapper lui aussi. Soit vous êtes incapables d'assumer une quelconque responsabilité ! termina-t-elle en un grondement, les yeux à nouveau levés sur Mjalsr.

Oui, il avait définitivement su frapper au bon endroit. La pauvre avait réellement peur de finir vieille fille. Elle n'était pourtant qu'à l'aube de l'âge adulte, et avait encore assez de temps devant elle pour fonder une famille avant que les insultes commencent à se murmurer derrière son dos; mais elle trouvait peu d'espoir dans les lions que l'Exil ramenait au Clan. Que ferait-elle, si elle ne trouvait personne de convenable ?

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- Par un raté, c'est déjà fait, je te rassure.

Voilà qui était malheureusement, elle venait de contrarier leur tango en envoyant dans les jambes de Mjalsr des restes osseux qui avaient manqué de peu de le faire chuter. Dans un court instant il n'avait pû contenir sa rage, lui qui maitrisait d'habitude tout venait de perdre le contrôle de son propre corps et ça c'était bien ce qu'il détestait le plus. Un rugissement de rage s'était alors échappé du fond de ses entrailles, lui aussi incontrôlable. Mais rapidement et conscient de l'air de chaton énervé qu'il devait arboré Mjalsr avait repris son habituel petit air narquois pour rebondir sur les paroles de sa partenaire de danse et tenter de lui faire oublier cette petite faute.

- Vraiment? Je ne suis donc pas le seul à avoir pu profiter de ta tendresse? Il avait même ajouté un petit ricanement pour ponctuer le tout comme il se devait. Méfies toi, on va commencer à te traiter de fille de petite vertu. Mais ces paroles n'atteindraient certainement jamais les oreilles auxquelles elles étaient destinées puisque Sisay broyait du noir derrière lui. Cette vision était bien loin de faire naitre en lui autre chose que du mépris; La voilà, Sisay la lourde, la costaude, le monstre de muscles sur le point de verser une petite larme peut-être?

Oh oui, elle avait raison! Beaucoup d'entre eux étaient des décevants, beaucoup d'entre eux n'honoraient pas le Désert - et Mjalsr était indéniablement l'un d'entre eux -, mais elle ne l'était-elle pas tout autant?

- Peut-être est-ce toi qui déçoit le Désert, Sisay. Avait-il ajouté avec une froideur telle que le Désert lui même en aurait perdu des degrés. Peut-être qu'il estime que tout ce à quoi tu te penses légitime, tu ne l'es en fait pas. Avait-il ajouté alors qu'il se délectait déjà d'enfoncer plus profondément ce croc dans cette plaie béante. Ô qu'elle était bien plus jolie quand elle était faible, quand elle souffrait. Elle éveillait en lui autant de désir que de mépris.

Serpentant autour d'elle comme le Cobra dans le sable chaud des dunes. Il savait qu'il valait mieux pour lui ne pas être à porté de griffe, mais c'était plus fort que lui de venir titiller la bête au plus prêt.

- Ou bien peut-être... Avait-il laissé sa phrase en suspend comme s'il s'apprêtait à planter un dernier coup de crocs dans la blessure purulente de sa proie. Mais c'était par une volte-face tout autre que Mjalsr avait décidé de conclure sur une note plus guillerette, le sourire de nouveau affiché sur ses babines noires; Peut-être simplement qu'il te met à l'épreuve puisqu'il veut pousser ses enfants au meilleur de leur potentiel. Personne ne pourrait espérer atteindre le sommet du Mur de Roche s'en s'y fendre un coussinet, s'y casser une patte... Sans souffrir. Lui pourtant, la fuyait la souffrance. Il en avait peur, il en était même terrorisé.

- Peut-être est-ce toi qui déçoit le Désert, Sisay. Il aurait presque pu lui faire ravaler ses crocs. Mais une fois le choc de la surprise passé - elle ne s'attendait jamais aux fourberies dont Mjalsr était capable -, elle serra les mâchoires de plus belle. Peut-être qu'il estime que tout ce à quoi tu te penses légitime, tu ne l'es en fait pas. Elle sentit son corps entier se tendre comme à l'aube d'une importante partie de chasse. Voire d'un duel à mort. Elle se mit à gronder sourdement, comme pour se protéger physiquement des attaques morales du Cobra.

- Ou bien peut-être... Il s'approchait toujours un peu plus; alors qu'elle, la bête acculée, se retrouvait paralysée sur place. Elle savait ce qu'il voulait : venir lui susurrer son dernier coup de poignard à l'oreille. Il adorait faire ça. Alors qu'il vienne ! Qu'il approche encore un peu, juste assez pour qu'elle puisse lui faire ravaler son venin d'un bon coup bien placé dans les... Peut-être simplement qu'il te met à l'épreuve puisqu'il veut pousser ses enfants au meilleur de leur potentiel. Elle en resta coite de surprise. Encore une fois, elle n'avait pu anticiper ses actions : et voici que le Cobra s'était retiré, laissant la place à ce bon vieux Mjalsr, presque gentil. Il avait presque l'air... de la réconforter ? De lui remonter le moral ?

Elle se tut pendant un long moment, comme pour digérer l'inattendue volte-face du mâle. Elle reprit sa route, acceptant de se mêler à nouveau à leur danse invisible, mais avec autant de précautions que si elle craignait marcher sur un cactus. Mjalsr ne lui avait que trop bien rappelé qu'elle ne s'entretenait pas avec n'importe qui, mais bien avec un vil et dangereux serpent.

- Ce n'est pourtant pas ce que je veux... osa-t-elle finalement continuer leur conversation. Je me fiche pas mal d'accomplir de grandes choses, ou d'avoir une place reconnue dans le clan. Je n'ai pas à subir d'épreuves, pour de si faibles aspirations. Gravir le Mur de Roche était une métaphore assez disproportionnée en comparaison des simples objectifs de la lionne. Ce n'était pas comme si elle comptait défier Hatasa en duel, après tout, ou même devenir une Élite ! Sisay voulait bien peu de choses pour sa vie. Honorer sa famille ne devait pas être si compliqué que ça...

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- Je me fiche pas mal d'accomplir de grandes choses, ou d'avoir une place reconnue dans le clan. Je n'ai pas à subir d'épreuves, pour de si faibles aspirations.

Elle n'avait pas si tort. Sisay n'avait jamais été de ces âmes perfides qui était uniquement motivé par la douce odeur du pouvoir. Mjalsr lui aimait trop la sensation de prendre le dessus, de voir les autres s'écraser sous sa perfidie; Ce n'était pas arrivé souvent, à vrai ce devait être arrivé deux fois tout au plus mais ce que tout ça lui avait procuré était sans égal. Sisay était beaucoup plus simple elle; Elle était une gentille Jangowa, calme et sans histoire.

- Que serait la vie sans épreuve, Sissay? Avait-il alors répondu à la sa camarade avec un sérieux qui ne lui était pas vraiment caractéristique. Qui serais-tu devenue sans tous ces obstacles? Le mâle blond avait dardé ses prunelles droit dans celles de son adorée camarade. Sisay sortait du lot, elle n'entrait pas dans la grande masse ennuyeuse des Jangowa; Du moins par pour Mjalsr qui voyait en elle tout le potentiel d'un Jangowa de bonne lignée. Que cette chose l'obsédait.

- Tu n'aurais été que l'une de ces limaces pompeuses qui nous méprises et trône tranquillement aux cotés de cette tâche d'Hatasa! Les crocs avaient été sorties et la rage s'était ressentir jusqu'à la moindre petite parcelle de muscle qui composait Mjalsr. L'idée même d'avoir à échanger sa précieuse Sisay contre l'un de ces élites condescendant le poussait presque à bout de nerf. Qu'aurait-il été sans elle?

Le blond s'était alors laisser couler sur le sol et en posant sa lourde patte sur l'épaule de sa partenaire il l'avait invité à en faire de même. Assez de paroles, Mjalsr n'avait plus qu'une envie c'était de profiter pleinement de la présence de son adoré Sisay et profiter également de cette chaleur qu'elle était seule à lui apporter...

A les voir ainsi, lovés l'un contre l'autre au milieu des ossements, on aurait facilement cru à un jeune couple dans son mignon petit repaire secret. Sisay s'était laissée attirer auprès de Mjalsr, comme si elle avait oublié leurs éternelles petites querelles. Elle-même ne comprenait pas tout à fait leur relation; à certains moments, elle rêvait de lui arracher les yeux, et à d'autres, elle ne rechignait pas à son contact. Était-ce l'emprise manipulatrice du mâle sur sa personne ? Était-ce la confusion de la jeunesse ? Au moins se rendait-elle compte de l'étrangeté de la situation et de ses propres ressentis. Car, bien que se considérant comme une lionne insoumise (mais pas stupidement féministe pour autant), elle n'éprouvait aucun dégoût ni aucune réticence à recevoir l'attention du Cobra.

Il n'avait d'ailleurs pas eu tort dans ses propos. Les épreuves qu'elle avait subies - principalement aux pattes de son père - lui avaient forgé un caractère (ainsi que des muscles) d'acier qu'elle n'échangerait pour rien au monde. Aztah avait donné plus de roustes que ses filles en avaient méritées. Il avait frappé, battu; mais au moins sans jamais vraiment humilier. Et le pire, c'est que ses ignobles méthodes avaient porté leurs fruits : il avait atteint son but, à savoir endurcir sa progéniture et lui offrir le meilleur avenir possible. Il leur avait, à Sisay et à ses sœurs, donné la force et les armes.

- Quel dommage que ces limaces soient si nombreuses... admit-elle finalement en poussant un long et las soupir. Mais ces femelles avaient trouvé une opportunité et s'y était immiscées; pouvait-on vraiment les en blâmer ? A qui revenait la faute, sinon à ceux qui leur avaient donné cette première occasion ? Soudain fatiguée de tous ces débats d'idéaux, la chasseresse laissa sa tête reposer contre le côté de son compère de clan. Sans doute le regretterait-elle.

‟ May it be through snow or sand
I shall hunt them down „

Fiche & PROJETS & Rp
© IXrpg & Topsy

Si les grands fauves en étaient doté il aurait pût ronronner mais rien n'avait vibrer dans sa gorge, rien d'autre d'un très court vrombissement de satisfaction quand elle avait cédé pour se joindre à lui. À chaque danse il y avait une fin et à chaque représentation une suivante. Si la petite joute verbale était terminée il en allait de même pour celle des corps. Mjalsr profitait de cette chaleur que lui apportait Sisay, celle qui était physique mais celle aussi qui lui rappelait le soleil chaud de son enfance et celui qu'il avait été avant l'exil.

- Ne t'inquiète pas, quelqu'un se chargera des les éradiquer. Quelqu'un qui sera assez confus pour aller se salir les pattes sans s'en apercevoir. Il avait fini par s'enroulé autour d'elle comme un serpent autour de sa proie ou plutôt un chasseur possessif gardant sa prise, laissant glisser ses griffes le long de son corps en se retenant de les y planter et d'en déchirer la chaire. C'était cette passion qui l'animait en sa présence...

FIN...