☞ Ce Rp se déroule avant l'arrivée des Outlander sur Prideland

Jakko s'éloignait de la grotte la gueule pleine. Prisonnière, une petite bête se débattait vainement. Il s'agissait d'un rongeur peu vif. Jakko l'avait trouvé bien stupide de penser que le meilleur des échappatoire serait le fond de leur petite grotte. Leur logis ; un piège à ciel ouvert visiblement. Au lieu de courir vers la lumière, elle s'était précipité dans l'ombre, cherchant une faille, la faille qui allait la sauver. Mais il n'y avait pas de faille, et Jakko le savait très bien. Il lui fut donc très facile d'attraper la petite bête dont le palpitant battait la chamade. C'était comme si tout son corps tremblait afin de lui faire sortir les yeux du crâne. Hasara tremblait souvent lui aussi. Son frère lui apparut d'un coup si similaire à cette petite souris ; ridicule et faible.

Il avait immobilisé la proie et voilà qu'à présent, il se dirigeait à l'ombre d'un arbre, la bête toujours vivante dans l'humidité chaude de sa gueule. Il s'allongea alors. Il n'était pas loin de sa famille, mais suffisamment pour ne pas être dérangé. Son père n'était pas là, une fois de plus. Depuis qu'il était rentré avec Ashanti d'une de leur excursion, il semblait changé. Ishana est morte avait-il dit. Et puis il s'était comme éteint. Il n'avait pas l'air en colère, Jakko aurait trouvé ça plus beau. Il était simplement triste, son visage était pataud. Il n'aimait pas voir son père comme ça, il lui paraissait d'un coup vulnérable. Et ça n'était pas l'image que Jakko voulait de ses parents.

Vulnérable, tout comme la souris !

Il la tenait par la queue à présent, la tête en bas. Celle-ci essayait désespérément de lever la tête, contractant et recroquevillant son petit corps sur elle-même, comme si elle voulait essayer d'attraper le bout de sa queue avec ses pattes, ses toutes petites pattes... Jakko ricana devant la crédulité et la bêtise de l'animal. « Et si je.... » crac, d'un coup de mâchoire il lui arracha une patte. L'animal lâcha un cri strident qui se perdit dans le rire de Jakko. Il la posa par terre, elle chancelait. Elle marchait en zigzag, comme Hasara, continuant à crier tout en essayant, tant bien que mal, de deguerpir. Qu'elle s'en aille, Jakko n'avait pas prévu de la manger. Le spectacle était bien plus amusant ainsi. Une petite coulée rouge remplaça la bête qui était partie. Jakko se demanda combien de temps elle allait vivre ainsi. Peut-être une heure, voir deux, le temps de se vider de son sang et de le répendre dans la savane. Dire qu'elle se croit sauvée pensa l'enfant. Ce soir, quand la nuit tomberait sur la savane, elle serait morte.

Satisfait, il s'allongea alors sur le dos, le regard se perdit dans les feuilles. Une nouvelle tâche bien accomplie se dit-il. La pause était méritée. Il espérait que tout ceci n'était qu'une phase pour son père, et que celui-ci retrouve vite la raison. Il ne devait pas se laisser abattre !

Son pelage était sombre, et ses deux grands yeux bleus lui donnaient un air triste. Pourtant, elle semblait plutôt se moquer de lui, voir tenter de l'humilier. Jakko se redressa, sourcils froncés. Il n'avait jamais vu cette lionne auparavant. Elle venait de surgir de nul part, des réprimandes plein la gueule, comme si c'était sa mère. Son pelage indiquait qu'elle pouvait être mositu – bien plus que pridelander en tout cas. Mais Jakko n'avait pas à la bonne cette « introduction ». De quoi je me mêle, râla-t-il pour lui-même. Comme s'il était assez bête pour chasser ainsi.

« Si vous aviez regardé un peu mieux que ça, vous auriez bien vu que je ne suis pas en train de chasser. » Lui répondit-il, froidement. Il s'avisait néanmoins de lui exposer ses projets de torture sur rongeur. « Puis pourquoi chasser une souris quand je peux avoir du gibier à la maison, hein ? »

Depuis quand pensait-elle que les lionceaux avaient le rôle de nourricier de la famille ! De plus, il n'y avait vraiment rien à manger sur une souris, ces bêtes-là étaient faites de nerfs et d'os, rien d'intéressant pour le banquet. De plus, il n'y avait vraiment rien à manger sur une souris, ces bêtes-là étaient faites de nerfs et d'os, rien d'intéressant pour le banquet. Néanmoins, l'enfant n'était pas dans un rejet total de la chasse. Il savait que, si plus tard, il devait vivre seul, il lui faudrait quelques rudiments. Mais cela l'ennuyait tellement ! Le rôle de carnassier lui plaisait d'avantage.

Cette réflexion avait aussi la vocation de faire comprendre à la lionne qu'il avait un foyer, du monde, et que si elle s'en prenait à lui, quelqu'un viendrait lui botter le derrière, et qu'il s'agisse de son père comme de sa mère, celle-ci en prendrait plein la figure.

Il n'était cependant pas particulièrement inquiet ou près à prendre la fuite. Son côté observateur avait prit le dessus.

Il toisa la femelle de haut en bas, elle était assez musclée. Elle avait le corps d'une chasseuse. Mais si c'était une mositu, alors bon vent. Bien qu'il eut une idée en tête, il ne voulait pas de ces lions-là comme tuteur. Ils seraient mous et ennuyeux. Jakko se leva. À présent sur ses quatre pattes, il commença à faire les cents pas en ronde autour de la nouvelle arrivante. Étrangement, elle ne sentait pas non plus comme sa mère, sa grand-mère ou sa tante. Mais peut-être que le fait de vivre ensemble, dans cette petite grotte avait mélanger les odeurs... Jakko, las, se dit qu'au lieu de trop réfléchir, valait mieux demander directement.

« Tu sens une odeur que je ne connais pas. D'où tu viens ? »

Une fois fixé, il allait voir comment profiter de la lionne, et surtout, s'il allait le faire. Une leçon de chasse oui, avec un lion de la jungle, non merci !

Elle critiquait ladite cible - soit, la vulgaire souris emputée - et semblait se justifier sans trop en faire. Jakko était piqué. Elle l'intriguait. La lionne était calme, mais ses émotions étaient plates. Pas d'effusions, pas de loghorrée ; elle allait à l'essentiel avec une pointe de détails. Surtout, elle semblait avoir compris à qui elle avait à faire, et ça, Jakko appréciait. Il aimait être considéré à sa propre valeur, et la lionne allait dans son sens. Soit, il la tolérait près d'elle afin d'en savoir plus. Ce qui suivait l'intéressa d'avantage. Elle n'était donc pas une mositu, en tout cas, elle en avait les origines, mais rien de plus. Qui plus est, elle était voyageuse. Jakko tendit les oreilles. C'était son rêve à lui de voyager, de vivre sa vie, de composer son histoire pour un jour la raconter au monde, tout comme son père. Jakko changea alors légèrement de ton, sans pour autant ranger son tempérament.

« Tu sais qu'il n'y a pas que Prideland et Freeland hein ? Tu devrais aller voir ailleurs, y'a beaucoup d'autres endroits sur la Terre des lions. Mon père à moi, il a été dans le désert, il a même rencontré des lions du désert, et tu dois savoir aussi bien que moi que ces lions-là n'ont pas bonne réputation... » Remarque qui voulait prouver à la voyageuse que, malgré son âge, il en connaissait un paquet. « Il a aussi été dans la jungle. Avant, les mositus y vivaient. » À l'annonce du nom de son peuple, il fit une grimace hautaine afin de faire comprendre à son interlocutrice qu'il n'était pas fan des lions de la jungle.

« Tu pourrais aller bien plus loin ! Il paraît qu'il y'a des endroits recouvert d'une poudre blanche qu'on appelle la neige. C'est froid, très froid. Si froid que les pattes deviennent dures et peuvent se casser, se dessouder du reste du corps. »

À l'idée de membres arrachés, Jakko sourit de plus belle. Il devrait probablement emmener Hasara là-bas, faible comme il était, ses pattes resteraient coincées. Alors que Jakko était plus fort. Lui, il n'aurait pas ce problème.

« Puis il n'y a pas que la Terre des lions ! Ma famille à moi vient de plus loin encore, une terre qui s'appelle la Terre du feu ! J'aimerais y aller quand je serais grand, mais il paraît que c'est très loin... » Jakko n'était pas du genre bavard, mais quand il s'agissait de combiner son côté je-sais-tout-je-suis-le-plus-intelligent et sa passion ; le voyage, sa langue se déliait plus facilement.

« Pourquoi tu n'y vas pas hein ? Découvrir tout ça ? » L'avantage du voyageur, c'est qu'il ne dépend de personne. Il fixe ses propres règles, il créer sa propre vie. Pas de clans, pas de famille. Il n'y a que lui pour s'inventer. Pourquoi la femelle se cantonnait à si peu de territoire quand la terre des lions lui ouvrait les bras ? Lui aimerait être à sa place pour pouvoir faire tout ça, et sa fainéantise le mettait en rogne.

Elle était connaisseuse, Jakko appréciait. Visiblement, elle avait du répondant, calmant quelques peu les ardeurs du jeune mâle. Elle avait, certes, de « bonnes » excuses pour éviter certains territoires, mais Jakko se dit qu'elle pouvait s'aventurer un peu, risquer sa peau pour la beauté de la découverte, au péril de sa vie. Lui, il serait capable de braver les dangers ; après tout, de ses frères et sœurs, c'était lui le plus fort. Mais il savait qu'il ne s'agissait pas que d'être fort, il fallait surtout être malin. M'enfin, qui dis malin dis justement éviter le suicide. Aller chez les jangowas, comme elle l'indiquait justement, serait pure folie ; d'abord, pour la chaleur, mais surtout par ce qu'une lionne comme elle cochait toutes les cases pour finir en pâtée mositu – eux ne prendraient pas la peine de se demander d'où elle venait.

Il était un peu déçu qu'elle lui avoue que la neige avait peu de risque de lui casser les pattes. Quitte à avoir froid, autant que ça serve à quelque chose se dit-il, songeur. Mais le froid était une sensation qu'il connaissait mal. Ici, il pleuvait parfois longtemps, mais rares étaient les fois où il sentait son poil frémir et sa peau danser au rythme de son cœur. S'imaginer dans les hauteurs n'était pas chose aisée.

Lorsqu'elle le questionna sur les lions du feu, le petit attendit. Bien qu'il ne fut pas le plus adorable des enfants – loin de là même – il savait se montrer poli, surtout face à quelqu'un pour lequel il éprouvait du respect. Il ne connaissait pas encore la lionne, mais il ne la rejetait pas pour autant. Il la laissa donc continuer, préférant attendre qu'elle ait terminé pour lui répondre.

Elle s'offrit un peu plus à lui en lui dévoilant qu'elle ne voyageait pas seule. Elle faisait partie d'un groupe. Beurk, Jakko fit la grimace. Voilà qu'elle venait de baisser dans son estime. Pourquoi fallait-il que les lions se sentent obligés d'appartenir à quelque chose de plus grand qu'eux même ? Pourquoi se besoin d'être a un tout, comme s'ils ne pouvaient se suffire à eux même, comme s'ils avaient besoin des autres pour se sentir vivant. N'empêche qu'elle laissât planer une ombre autour de ce fameux groupe, ou en tout cas la moitié. Habile de ses mots, elle l'aiguilla doucement vers les hyènes. Jakko n'en avait jamais rencontré, mais visiblement, la femelle semblait plus naïve à leur sujet que la plupart des lions – ou alors plus tolérante ? Comment avait-elle pu croire qu'elle puisse être bien reçue chez les canidés ? C'était fait notoire ici, et Jakko était persuadé qu'importe le clan, tous les lions de cette terre était au courant.

Voilà qu'elle avait terminé, il allait pouvoir répondre. Il avait au début pensé lui en apprendre plus sur le territoire des rouges, mais cette histoire de hyènes semblait être une perche à attraper plus qu'une simple banalité. Il n'était pas assez stupide pour passer à côté !

« Je t'en dirais plus sur les rouges, mais avant, je ne comprends pas pourquoi tu t'étonnes d'une attitude hostile de la part d'une hyène. Moi je m'en fiche pas mal, j'ai rien contre ces bêtes-là. Mais nos hyènes à nous, celles de la terre des lions, elles n'aiment les félins que périssant sous leurs crocs. La seule chance que tu ait eue c'est de ne te trouver face qu'à une seule d'entre elle. À plusieurs, elles t'auraient probablement tué. »

Une hyène seule ne pouvait rivaliser face à un lion, mais en meute, c'était différent, elles étaient sans pitié. Jakko était quand même un peu déçu, il aimerait en rencontrer, et qui sait, approfondir un peu. La description qu'on lui en avait faite lui avait mit l'eau à la gueule ; des êtres sans pitié, près à tuer ou torturer, des animaux sans foi ni loi qui ne respecte rien et crache sur les règles imposées par les autres. Un portrait peu engageant pour certains, mais pour Jakko, c'était tentant. Elles avaient à ses yeux d'enfants bien plus d'intérêts que ces mollassons de mositus !

« Mais pour leur défense, je trouve ça dommage. Enfin, disons que moi, j'aimerais bien pouvoir en approcher une, voir si ce qu'on dit sur elles est vrai. » Il s'agissait bien plus de curiosité malsaine que de la pitié. Les hyènes n'étaient en rien à plaindre, le seul qui l'attristait c'était lui-même. C'était elles qui ne voudraient pas de lui et qui risquait de lui manger les yeux, elles qui le gardaient à distance. Lui était persuadé qu'il se sentirait plus à l'aise auprès de cette espèce que certains lions de ce monde.

Sujet engagé, il espérait avoir saisi la perche...

Jakko n'était pas complètement en désaccord avec la lionne, mais il trouvait ses propos quelque peu obsolètes. Peut-être que ça avait été vrai, un temps, mais si les hyènes ne se battaient que pour protéger leurs proches, alors pourquoi avait-on interdiction formelle de s'en approcher. Qui plus est, les lionceaux ! Ça n'étaient pas eux qui faisaient les plus vils prédateurs. Jakko était persuadé qu'aujourd'hui, c'était plus compliqué qu'avant. Puis toutes ces histoires de clans et de territoires si chères aux lions avaient déteintes sur elles. Bien que sceptique vis-à-vis des propos de l'étrangère, Jakko ne s'attendait vraiment pas aux révélations qui allaient suivre.

Il dressa ses oreilles et ses yeux s'ouvrir d'avantage lorsque la lionne lui confia vivre avec des hyènes. Même mieux, elle lui proposait de les rencontrer. Cette proposition n'aurait pas plu à ses parents, et un lionceau plus prudent aurait refusé. Mais Jakko n'était pas prudent et bien qu'il aima ses parents, ça n'était pas eux qui lui mettraient des bâtons dans les pattes. Le petit plumeau de sa queue d'enfant se mit à s'agiter.

« Oh ça me plairait vraiment oui ! Quand ? » Son âme d'enfant avait rejailli. Jakko n'était pas le type de lionceau à se montrer jeune et naïf, voir impatient et excité. Mais là, l'occasion était trop belle et le sentiment de joie que lui procurait cette future rencontre l'avait submergé.

Des hyènes, des vraies. Et il pourrait les voir, lui seul. Pas son frère, ni sa sœur. L'ego de l'enfant gonflait au fur et à mesure qu'il se voyait leur raconter cette expérience folle, presque dangereuse. À aucun moment il ne semblait inquiet ou apeuré de rencontrer pour la première fois des canidés – et ce avec une parfaite étrangère. Jakko était en confiance avec elle. Il avait toujours préféré la compagnie des adultes à ceux des gens de son âge, et cela malgré le fait qu'il en rencontre peu. Et son père dans tout ça ? Il espérait le rendre fier et non le fâché ! Quoi qu'il en soit, les conséquences seraient celles qu'elles seraient, il n'allait pas refuser par risque de réprimande.

S'il devait attendre avant de suivre la femelle, alors il attendrait, silencieux. Hors de question d'en parler à qui que ce soit avant le méfait accompli. Il était sûr que ses frères et sœurs allaient cafter, et ses parents risquaient de refuser catégoriquement cette sympathique – et dénuée d'intérêt – proposition.

« J'ai tout le temps qu'il faut. » Déclara-t-il, appuyant une dernière fois son intérêt et scellant alors l'offre qu'elle venait de lui faire. Des hyènes, des hyènes pour lui tout seul, quel bonheur ! Elle était loin à présent la faible et insignifiante souris.

La lionne se mit d'accord, elle lui proposait de partir directement. Jabari elle s'appelait. Il se détesta de tiquer quand elle lui indiqua la route qu'ils allaient prendre. Les noms enchanteurs des contrées lointaines étaient doux, et pourtant, il se renfrogna. Ça n'était pas la peur de la distance, fâcheuse pour un futur vagabond, qui l'inquiéta. C'était d'aller aussi loin sans le dire à ses parents, ou en tout cas, les mettre si vite devant le fait accompli en leur faisant comprendre qu'ils n'avaient pas leur mot à dire. Il avait beau avoir un mauvais caractère et se foutre royalement des règles imposées par la Terre des Lions, celles qui lui fixaient ses parents étaient d'or. Il savait qu'ils s'inquiéteraient s'il devait partir aussi loin, aussi longtemps, et ce sans le leur dire. Il ne songea pas au traquenard d'une lionne, l'idée du voyage l'enchantait, mais il y avait un mais... L'enfant réfléchit rapidement, et tint à se résoudre :

« Je veux partir avec toi, mais le voyage sera trop long pour partir comme ça, sans en avertir mes parents. » Il savait qu'un jour il serait grand et libre, qu'il pourrait faire ce qu'il voudrait et quand il le voudrait. Mais il fallait attendre. De plus, Jakko savait pertinemment que si bêtise il y avait, il serait condamné à rester dans la grotte bien plus longtemps que prévu. Il n'allait pas griller toutes ces cartouches aujourd'hui. Pourtant, il n'abandonnait pas !

« Mais est-ce que tu peux re-venir ici demain matin ? Au même endroit. Je leur parlerais ce soir afin de les préparer à mon petit voyage et demain nous partirons. Qu'en dis-tu ? »

Il espérait que la lionne n'était pas de ceux dont la proposition ne dure qu'une fois. Si ça avait été son cas, il ne serait pas revenu le lendemain chercher un lionceau dont l'avis des parents compte bien trop à ses yeux pour prendre son courage à deux pattes et partir sur-le-champs. Mais il espérait que Jabari comprendrait. Jakko était peut-être un rebelle, mais pas tout à fait inconscient.

« NON » Jakko avait beau les avoir suppliés, ses parents n'en démordirent pas. Il savait pertinemment qu'ils avaient toutes les raisons du monde de lui interdire ce voyage, mais il les trouvait bien cruels de le priver d'une telle rencontre. Il savait pertinemment qu'ils avaient toutes les raisons du monde de lui interdire ce voyage, mais il les trouvait bien cruels de le priver d'une telle rencontre. Donc non seulement, plus de super secret, mais en plus, aucune raison de se vanter devant Ashanti et Hasara. Double peine. Mais ils avaient été catégoriques ; leur fils ne s'en irait pas en expédition aussi loin avec une parfaite inconnue. Puis ce fut le noir, la nuit. Jakko eut du mal à dormir tant il était contrarié, et dès l'aube, il se leva en râlant. Il ne voulait pas être près d'eux ce matin, et même s'il devait attendre Jabari des heures, tant qu'il était loin de sa famille, il s'en fichait. Il était aussi gêné d'avoir à annuler ce beau voyage. Elle avait dû passer la nuit proche de là, avait été loin de son clan, et tout ça pour rien. Jakko déglutit.

Elle arriva un peu plus tard, lui était allongé, presque somnolant, car il avait vite ressenti le manque de sommeil. Pour un lionceau, une telle nuit n'était pas sans dégâts. Il se redressa néanmoins à l'arrivée de la lionne, les oreilles plaquées sur le crâne. Il fronça les sourcils, signe de désaccord et lui avoua :

« Ils ont refusé. » En faisant la moue. « Ils disent que je suis encore trop jeune et qu'ils ne veulent pas me laisser partir si longtemps avec une inconnue. »

Jusque-là, les raisons étaient tout à fait valables, mais Jakko planta ses grands yeux dorés dans ceux de Jabari. Il n'avait pas dit son dernier mot.

« Mais quand je serais plus grand, je viendrais les découvrir si tu veux bien de moi, et si tu es encore là avec ta bande bien entendu. » Il espérait ne pas l'avoir déçue au point qu'elle ne veuille plus en entendre parler. « Je suis désolé que tu aies dû être loin des tiens pour rien... » Dit-il, tout de même poli.

Il n'avait pas envie de retourner voir sa famille tout de suite, mais il supportait mal la vue de Jabari. Elle lui rappelait qu'il n'était encore qu'un enfant, qu'il ne pouvait pas faire ce qu'il voulait, et qu'il ne pourrait pas la suivre pour ce périple pourtant si alléchant. Ça n'avait rien à voir avec elle directement, c'était ce qu'elle incarnait là, maintenant qu'il lui était difficile de regarder.

« Excuse moi je vais te laisser repartir vers les tiens, mais plus tard, on se recroisera, je vais aller me promener un peu si tu veux bien. Et, encore merci Jabari. » Conclut-il avec un petit sourire. Phénomène rare face aux inconnus de la part de Jakko, mais il avait beau avoir sale caractère, il ne pouvait se permettre de cracher sur la gentillesse de la lionne. Après un petit salut de la tête, il fit demi-tour pour s'évader dans la savane – enfin seul.

HRP: