Cet OS se déroule en Mars. Cela fait six mois que Koda vit dans la Combe.

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Ne sachant que faire, je soupirais. Les moments où je ruminais en pensant à Wissel étaient de moins en moins nombreux et j’arrivais désormais à penser à elle sans m’en vouloir énormément. Oh, je m’en voudrais toujours pour cette idée stupide que j’avais eu mais j’avais fait tout ce que je pouvais pour la retrouver. Cela n’avait pas fonctionné et il était temps que je passe à autre chose et que je me concentre sur l’instant présent. Ainsi que sur le futur.

Cependant, ce futur, je ne savais pas quoi en faire. Maintenant que je l’avais retrouvée, j’avais l’intention de rester auprès de Waasi et de ses filles. Mais la question était : comment leur être utile et les servir au mieux ? J’avais parfois assisté ma mère mais mes connaissances en guérison étaient bien maigre et puis, il y avait déjà Tadewi pour remplir ce rôle. Un peu d’aide ne lui ferait sans doute pas de mal mais il me semblait que la petite Naïa s’intéressait beaucoup à son travail alors la relève me paraissait toute trouvée.

Le combat ? J’en connaissais les bases et si je me battrait volontiers pour chacune des personnes habitant la Combe, je n’étais pas assez doué pour m’en faire une carrière. De plus, j’étais quelqu’un qui préférait trouver une solution pacifiste par le dialogue plutôt que d’utiliser mes crocs et mes griffes. Tout ne se résumait pas à ça et il restait encore d’autres rôles que je pourrais remplir si l’on souhaitait m’y voir. Je souhaitais aider, c’était indéniable et j’avais le contact facile alors peut-être qu’un rôle de majordome serait approprié ?

J’allais étudier cette possibilité plus profondément lorsqu’un pelage familier passa dans mon champ de vision et me changea les idées. Khalaki. C’était grâce à elle que j’allais mieux et je ne pourrais jamais assez la remercier pour le temps qu’elle m’avait accordé, restant souvent auprès de moi depuis que j’étais arrivé et me remontant doucement le moral sans même que je ne m’en rende compte.

Elle comptait beaucoup à mes yeux et depuis quelques jours, je me demandais ce qu’elle représentait vraiment pour moi. Elle était mon amie oui, mais … était-ce tout ou était-ce plus que cela ? Je ne l’avais pas oubliée lorsque nos chemins s’étaient séparés et le bonheur de la retrouver avait été grand. C’était ensuite vers elle que je m’étais tourné, sachant qu’elle saurait m’aider à aller mieux. Cela s’était avéré vrai et à chaque fois qu’elle était avec moi, je me sentais apaisé.

Je soupirais de nouveau. Je n’avais aucune idée de ce que je ressentais vraiment pour elle mais ce que je savais, c’est que je ne voulais pas qu’elle me laisse. Cependant, cela était-il lié à de l’amour ou étais-je égoïste au point de vouloir qu’elle reste avec moi parce que j’étais mieux en sa présence ? Je n’en avais pas la moindre idée. Mais alors, comment le savoir ?

J’ai un truc sur la figure pour que tu me fixes comme ça depuis tout à l’heure ?

Clignant des yeux, je remarquais que Khalaki s’était approché et que c’était elle qui venait de me parler. Je n’avais pas eu conscience que mon regard ne l’avait pas quitté depuis que je l’avais aperçue plus tôt et elle avait dû le sentir.

Non, tu es parfaite.

C’était sorti tout seul et je me rendais compte de ce que je venais de dire en voyant les joues de mon amie s’empourprer. J’ouvrais alors de grands yeux, essayant de me rattraper comme je pouvais.

Je veux dire, ton visage est super. … Enfin, il n’y a rien dessus, quoi. … Laisse tomber.

C’était complètement raté et je détournais bien vite le regard, préférant fixer le sol qui me semblait tout d’un coup très intéressant. Je l’entendais rire et je m’attendais à la moquerie qui n’allait sans doute pas tarder.

Merci. J’avoue que ton visage n’est pas mal non plus. Surtout quand tu souris, ça te va si bien...

Étonné par ses paroles, j’avais relevé la tête pour la regarder et un drôle de sourire barrait son visage. Elle finit également par un clin d’œil avant de se détourner et de s’éloigner, me laissant là avec mes questions. Que venait-il de se passer ? Et puis, que voulait-elle dire au juste ? Me trouvait-elle à son goût ?

Perplexe, je restais là à me questionner, ajoutant ces interrogations au reste bien que, je l’avouais, leur trouver une réponse m’importais beaucoup plus.