Aujourd'hui, c'était le grand le jour ! Wetiko avait attendu ça depuis des jours, des semaines ... C'était maintenant que les Nordiques allaient passer de leurs cartiers d'hiver à ceux d'été ! Même lorsqu'il était plus jeune, il avait toujours préféré la douceur de l'été au froid mordant de l'hiver. Il aimait sentir le soleil réchauffer son pelage clair, pouvoir se relaxer ! Et sans oublier qu'il y avait toujours plus de nourriture en saison chaude ... Voilà qui allait ravir les jumeaux !

Le mâle lança un dernier regard à la grotte qui était encore remplie de Nordiques qui n'allaient plus tarder à bouger. Il y vit d'ailleurs les fameux ours qui lui servaient d'amis. Il s'avança vers eux, le sourire aux lèvres, ce qui était peu habituel pour lui qui restait tout de même timide même envers eux.

" Vous êtes prêts à partir ? "

Demanda-t-il en espérant que ceux-ci lui propose de faire la route avec lui. Il faudrait gravir la montagne et Wetiko ne crachait plus du tout sur la présence des Jumeaux. En effet, maintenant que le temps avait passé, l'ancien ermite les considéraient comme des amis. Il appréciait leur présence et se surprenait même à penser à eux quand ils n'étaient pas là. Après tout, pour lui, seules trois personnes comptaient plus que les autres, Ysafi, Makoa et Akshaya. C'était les trois Nordiques avec qui il appréciait passer du temps sans se sentir mal à l'aise, sans vouloir fuir la conversation. Il commençait même à rechercher leur compagnie, ce qui était quelque peu effrayant pour lui !

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Le grand sourire de Wetiko disparut aussi tôt qu'il vit le visage des jumeaux. Depuis qu'il les connaissait, jamais il n'avait vu une expression comme celle-ci sur leur bouille. Il pencha la tête sur le coté, interrogateur et avec un regard inquiet. Que pouvait-il se passer ? Il n'arrivait même pas à émettre une hypothèse, il sentit juste son coeur se serrer, sensation qu'il n'avait plus ressentit depuis très longtemps ...

Ysafi et Makao présentèrent ensuite leur mère et leur soeur à Wetiko. Il ne s'attendait vraiment pas à être présenté à quelqu'un. Aussi, il reprit sa position de gène habituelle comme le premier jour qu'il avait parlé aux jumeaux. Sa queue rentra entre ses pattes, sa tête descendit plus bas que ses épaules et ses oreilles tombèrent. Il ne répondit même pas à la présentation si ce n'était pas un hochement de tête respectueux mais extrêmement timide. Il n'osait pas regarder les lionnes dans les yeux et regarda donc leurs pattes.

Les jumeaux demandèrent à leur mère pour partir en avant avec l'ancien ermite, si il voulait bien d'eux. Le visage perdu dans sa crinière, il se tourna vers eux pour hocher la tête un peu vite. Traduisant son envie de s'en aller loin de ces nouvelles rencontres qui le mettaient mal à l'aise. La maman leur répondit qu'ils pouvaient y aller.

Wetiko engagea le pas en regardant derrière lui pour voir que les jumeaux suivaient. C'est là qu'il remarqua que l'ambiance morose était partagé par la famille entière. Le mâle ne se sentait pas de demander ce qui se passait à ses amis ... Si ils n'avaient pas envie d'en parler, il ne voulait pas leur forcer la main. Peut-être voulaient-ils se changer les idées, aussi le mâle ne poserait aucune question indiscrète.

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La première chose qui choqua Wetiko, c'est que les deux frères ne vinrent pas lui tenir chaud en marchant de part et d'autre de lui. Lorsqu'il sentit l'un des jumeaux se mettre à coté de lui sans sentir l'autre, il le chercha du regard, inquiet. C'était inhabituel, mais il marchait près de son frère. Le mâle en aurait presque été boudeur. Il n'aimait pas bouleverser ses habitudes et il se sentit comme nu sans avoir son autre ami à coté de lui.

Ils s'excusèrent d'avoir pris l'ancien ermite au dépourvu en ayant dû lui présenter à des inconnus. Mais ça n'aurait pas été polis de le faire, ce que Wetiko comprenait, il les gratifia d'un sourire et d'un hochement de tête pour dédramatiser la chose. Même si dans le fond, il s'en remettait à peine. Mais ce qui retint son attention, c'était cette phrase : « Mais pas touche à notre petite sœur, hein ! ».

" Pas la toucher? Mais ... Vous me connaissez tout de même, je n'aime pas les contacts physique ! Avec des inconnus en plus ... "

Il se fit volontairement frissonner pour exprimer que cela ne lui plaisait pas. Quelle drôle d'idée de la toucher! Même pour plaisanter il n'aurait même pas posé le doigt sur elle !

Mais ses deux amis voulaient lui faire part d'une nouvelle ! Wetiko était tout ouïe. D'après Ysafi, enfin, d'après ce qu'il pensait, leur père avait donné sa bénédiction pour qu'ils deviennent des gardes frontières. Mais les paroles du mâle firent sursauter son frère. Quelque chose clochait. Ils étaient toujours parfaitement synchrones, ici, non seulement Makoa semblait avoir un truc difficile à dire, mais en plus il n'était pas en accord avec sa peluche de frère. Il remarqua alors leur démarche, inhabituelle aussi. Il fronça les sourcils, réfléchissant.

" C'est ... C'est super ! "

Bredouilla-t-il en les observant.

" Vous avez pas l'air comme d'habitude. "

Constata-t-il. Il ne voulait pas leur demander vraiment ce à quoi c'était dû. Mais la situation était trop étrange ...

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L’ermite avait réagit à leur pique de manière presque humoristique, ce qui était un certain exploit, même si les Jumeaux savaient qu’il disait la stricte vérité. Une fraction de seconde avant leur mésentente, les deux frères eurent une vision d’un Wetiko en couple chaste et pure : une drôle d’image qui les aurait fait rire en d’autres circonstances.

Les babines d’Ysafi retombèrent sitôt que le solitaire ait fait remarquer leur comportement inhabituel, le faisait se figer sur place. Il vivait plus mal la disparition de leur père que tout autre membre de la famille, au point qu’il détourna la tête pour fuir le moindre contact visuel avec le reste du trio. Sa vue se brouillait alors qu’il anticipait les paroles de son frère. Celui-ci avait avancé de quelques pas pour se retourner face à lui, déposant son museau par dessus l’immense nuage que formait la crinière de son double, qui se blottit sans se faire prier contre son poitrail.

« L’âge a eu raison de lui peu de temps après, annonça finalement Makoa, les yeux rivés sur leur ami. C’est encore dur d’en parler, surtout pour Ysafi… »

Plus bas, il ajouta :

« Excuse-moi, frangin, il aurait bien fallu lui dire à un moment où à un autre… »

L’intéressé fixait la neige à ses pattes, le haut du crâne au chaud parmi les bouclettes de sa moitié, alors que quelques larmes commençaient à geler entre les poils avant de s’écraser au sol.

« C'est pour ça que ce déménagement a un goût particulier pour nous, également. »

Le choc s'afficha sur le visage de Wetiko lorsque Makoa lui annonça la nouvelle. Il avait la gueule ouverte, incapable de dire quoi que ce soit. Juste, ce visage figé par la surprise et la tristesse. A vrai dire, il n'était pas vraiment triste de cette mort, il ne connaissait pas leur père, mais c'était la détresse des jumeaux qui l'affectait. Et encore le fait qu'il n'avait rien vu plus tôt, qu'il n'avait pas été là. Etait-ce à cause de cela qu'il ne s'était pas vu ou alors était-ce à cause des nombreuses vadrouilles solitaires de l'ermite? Allez savoir, mais en tout cas, il fallait qu'il se reprenne pour les aider.

" Je ... suis désolé ... "

Dit-il à l'attention de Makoa alors qu'il ne voyait que difficilement son frère, caché dans la crinière de son jumeau.

" Je sais ce que c'est de perdre quelqu'un ... Si je peux faire quoi que ce soit ... "

Il laissa sa question en suspend, le temps d'un instant avant de compléter.

" Ou si vous voulez qu'on parle d'autre chose ... "

Dit-il très embarrassé. Au vu de la réponse qu'il avait eut, il se doutait qu'il valait mieux qu'ils se changent les idées. L'ambiance au sein de leur famille devait être déjà suffisamment compliqué, pas la peine d'en rajouter quand on était entre potes. Sauf si il désirait en parler, bien sûr.

A vrai dire, à cet instant, Wetiko aurait aimé être capable d'arrêter le temps et de disparaître quelques instants. Là tout de suite, il aurait eut envie d'être seul et de ne pas avoir à affronter cette situation inédite et à laquelle il ne savait pas comment réagir. Il voulait être un bon ami, essayer de les soutenir, mais en même temps quelle tension et quelle situation difficile à gérer. Autant pour lui que pour les jumeaux, d'ailleurs.

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La situation était délicate pour Ysafi qui n’avait pourtant pas lâché la moindre larme avant celles-ci, y compris lorsque leur père rendit son dernier souffle, ni même devant le reste de leur famille. Peiné de voir son double dans un tel état, la digue qu’était Makoa à cet instant peinait à tenir face aux différentes vagues d’émotion qui les assaillaient.

Malgré leur maigreur, les paroles de Wetiko leur apportaient à chacun ce qu’il fallait de réconfort. Le caractère de l’ermite, timide et introverti avait bien souvient fait oublier aux jumeaux qu’il était plus âgé qu’eux, pas pudiques ou peureux pour un sou, et donc qu’il en avait sûrement vu d’autres.

« Ça ira, Weti’, t’en fais pas. C’est encore si récent, c’est compliqué d’accepter que c’est arrivé. »

Tout en adressant un sourire attristé vers leur ami, Makoa serrait de sa grosse patte son frère contre lui. Celui-ci tremblotait encore, mais les quelques larmes qu’il avait échappé et caché au regard de l’ermite n’étaient plus rejointes par leurs petites sœurs. En ouvrant ses yeux, chauffés à l’abri de ses paupières, loin dans la crinière de son double, Ysafi eut l’impression qu’ils allaient geler dans leurs orbites, tandis qu’il s’extirpa du cocon doux dans lequel il s’était installé. Il prit une profonde inspiration pour se calmer.

« Excuse-moi. Continuons de marcher. »

Comme toute réponse, il reçut un coup de tête de son jumeau, qui, amorti par leur deux crinières denses et épaisses, devint une caresse tendre.

« C’était notre guide, et tout… »

« …tout ce qu’on a appris nous vient de lui, conclu Makoa, reprenant leur éternel jeu de complétion. »

Comme pour rassurer les deux autres lions, et leur dire que tout irait bien, que le duo que les frères formait n’en serait pas altéré. Après quoi, ils commencèrent à avancer, toujours collé l'un à l'autre.

Wetiko s'arrêta quand les deux jumeaux firent une pause. Il les regarda, comprenant toute la détresse de leur situation. Ils étaient dans les bras l'un de l'autre et il pouvait sentir l'odeur des larmes et de la tristesse. Un odeur que l'ancien ermite n'avait jamais vraiment sentit. Et il ne l'aimait pas du tout cette odeur ... Elle était désagréable, elle le rendait mal, elle lui donnait envie de s'en aller. Ou alors de se joindre au câlin ? En tout cas, il n'en fit rien, il s'assit dans la neige et commença à jouer avec celle-ci comme il l'avait fait lors de leur rencontre avec les lions sombres. Il était très mal à l'aise.

Comme pour lever cette sensation désagréable, Makoa reprit la parole. Il lui assura que ça allait aller, qu'il leur fallait le temps d'accepter la situation. Comme il les comprenait ... Ca avait été difficile pour lui aussi. Il hocha la tête en le regardant, déformant son visage dans un sourire approximatif. Ysafi finit par sortir de la crinière de son frère pour s'excuser et recommencer à avancer.

Aussitôt, Wetiko reprit sa marche, il passa ceci dit du côté de Ysafi, histoire de le soutenir aussi par sa présence. Il vit les deux frères recommencer à agir de manière synchrone. Ils continuaient à nouveau les phrases l'un de l'autre. Il aurait bien sourit si la situation avait été moins tendue.

" Je comprend. "

Lui aussi avait tout appris de ces parents, quand ils sont morts, Wetiko s'était sentit perdu.

" Ca finit par devenir moins douloureux. "

C'était vrai, à l'heure actuel si ces parents lui manquait encore terriblement, il ne sentait plus cette douleur qui prenait le coeur et qui faisait si mal. Celle qui donne l'impression que l'on va mourir aussi. Tout ça s'était derrière. Il faut juste ce raccrocher aux bons souvenirs. Ce qui est difficile quand la dernière vision qu'on a de ses parents, c'est leurs cadavres blessés et congelés.

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Les quelques mots, le ton choisis par l’ermite avaient fait comprendre aux Jumeaux qu’il avait déjà connu ce que eux enduraient à ce moment précis. Ysafi essuya les quelques larmes qui perlaient toujours à ses yeux dans la crinière soyeuse de son frangin. Il était ravi, s’il l’on pouvait dire ainsi, d’être entouré par les garçons, à la place habituelle de Wetiko. Le géant espérait d’ailleurs que ne pas être dans son cocon pelucheux ne crisperait pas d’avantage ce grand timide, sans pour autant formuler cette crainte à haute voix.

« Merci, Weti’, souffla-t-il sans toutefois oser un coup d’épaule amical. »

La barrière physique n’avait toujours pas été brisée entre eux, à peine explorée, même. Quelques coups de plumeau par ci par là, pour prendre la température. Mais le risque d’être trop brusque paralysait les géants dès qu’ils y pensaient : aussi ces quelques coups de queue étaient tout ce qu’ils s’autorisaient comme initiative. Braquer et casser la confiance de leur ami était la dernière chose dont ils avaient besoin. Encore plus maintenant.

« Ta présence est tout aussi irremplaçable que celle de notre père, ajouta-t-il, de nouvelles perles au coin des yeux. J’espère qu’il continue de veiller sur nous de là où il est. Il l’a fait dès l’instant où on a vu le jour, pourquoi est-ce que ça l’empêcherai de continuer, hein ? »

Après tout, même si les Montagnes reprenaient leurs enfants, ceux-ci continuer d’être parmi elles, non ?

« Tu voudrais bien nous accompagner, ces prochaines semaines, aux frontières, sorti soudainement Makoa de son silence ? Un peu de présence ne nous ferait pas de mal. Et la tienne que du bien. »

Tous avaient déjà prouvé qu’ils formaient une bonne équipe, capable de traquer des proie importantes, ou encore de refouler pacifiquement des intrus hors des frontières. Cela, en plus de leur entente inespérée, compte tenu du caractère très renfermé de Wetiko…

Ysafi sécha ses larmes dans la crinière de son frère, la compréhension de Wetiko pour leur situation semblait le rassurer un peu. Il le remercia et l'ancien ermite lui sourit avec douceur. Son ami lui expliqua que sa présence était elle aussi irremplaçable, ce qui le toucha énormément. Etrange de penser que lui, le lion qui n'avait connu que ses parents pendant plusieurs années, avait maintenant d'autres personnes qui comptaient presque aussi fort qu'eux. Les jumeaux ... Au final c'était un peu comme des frères pour lui aussi.

" Il continue de veiller sur vous, c'est évident. "

Dit-il de sa voix rassurante.

" Quand il y a des aurores boréale, on dit que ce sont nos défunts qui viennent nous rendre visite. Pensez-y quand vous en verrez une. "

Lui-même n'en ratait jamais une, prenant le temps de s'adresser à sa famille en pensé. Ca lui faisait du bien et comme ça ils savent où il en était.

Makoa demanda ensuite à Wetiko si il ne voulait pas les accompagner aux frontières les prochaines semaines. Ils avaient besoin de lui et le mâle ne pouvait se dérober. Il prit quand même le temps d'analyser la situation. Il n'avait jamais aimé les frontières ... D'autant plus qu'avec la saison chaude, il était possible que des petits malins veuilles s'aventurer plus loin dans le territoire. En réalité, il ne voulait pas y aller, il avait peur. Mais pouvait-il vraiment refuser ?

" Je ... viendrai avec vous ... "

Répondit-il avec hésitation. Pourquoi fallait-il que ce soit les frontières ? Bon après, les seuls fois où il avait vu des étrangers s'approcher, ça s'était bien passé et puis les jumeaux étaient là en cas de pépins, non ?

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L’envie de remercier l’ermite d’un frottement de la tête démangeait encore plus Ysafi, dont l’attitude trahissait cet état. Pour lui qui avait toujours été tactile, sans gêne, sans la moindre barrière, avoir un ami tel que Wetiko était parfois déroutant. Quand de telles pensées le traversait, il finissait par se dire que c’était sans doute à leur changement de comportement, leur pudeur envers un individu que les jumeaux pouvaient identifier leurs vrais amis. L’ermite les rassura en évoquant les croyances du Nord, comme quoi les esprits étant retournés aux Montagnes revenaient parler aux vivants lors des aurores boréales. Les deux frères n’avaient, pour ainsi dire, jamais prêté attention à ces lumières dansantes, du moins pour d’autre raison que leur beauté semblant venue d’ailleurs.

« On en manquera pas une seul, jura Ysafi. »

« Papa doit avoir des tas de choses à nous dire, encore. »

Ne serait-ce que pour les guider lorsque les temps deviendront incertains et difficiles. Non sans hésitation, Wetiko accepta la proposition de Makoa, qui baissa un peu les oreilles, craignant de lui avoir forcé la patte, dans cette nébuleuse de pitié que les peluches devaient dégager. Il voulu le rassurer un peu sur ce qui les attendrait.

« Les intrus sont peu nombreux, malgré le temps qui devient moins cinglant. Nous avons du nous occuper d’intrus que trois fois dans nos vies, dont une avec toi. La plupart du temps, ils se montrent raisonnables et regardent de loin. Les autres curieux partent sans encombres. Vois ça comme une expéditions entre nous. »

« Ne te sens pas obligé, Weti’, coupa son reflet. On comprend si c’est trop pour toi, ne t’en fais pas. »

Ysafi voulait insister sur ce point : hors de question que l’ermite se force à une telle tâche s’il ne se sentait pas capable de les accompagner. Un sourire doux et se voulant assuré essayait de masquer ses yeux encore chauds et humides. La peine et la pitié, ce n’était pas pour eux.

Les jumeaux semblèrent un peu embêtés parce qu'ils virent l'hésitation de Wetiko comme le fait qu'il avait accepté par pitié. Le fait était que, même si la situation avait été plus rose, il aurait émis la même retenue et aurait aussi finit par excepter, par amitié. Il sourit donc en voyant les deux nounours lui expliquer que les étrangers n'étaient pas si virulents que cela et que, bien sûr, il ne devait pas se sentir obliger de le faire. L'ancien ermite avait bien de la chance d'être tombé sur des amis aussi compréhensifs malgré leurs différences. C'est vrai, ils avaient toujours protéger Wetiko de ses peurs ou l'avaient aidé à les surmonter.

" Ne vous inquiétez pas, on ira ensembles. "

Répondit-il calmement en continuant de marcher. De toute façon, ce n'était pas pour tout de suite ... Il fallait d'abord finir cette ascension qui s'annonçait encore longue et fatigante, prendre ses quartiers, se reposer après toute cette agitation et seulement on se poserait la question de la peur. Pour l'heure, il fallait que Wetiko se montre fort pour ses amis, afin que ce voyage ne leur semble pas aussi pénible que si ils se morfondaient.

" J'espère qu'il y aura plus de proies maintenant que le bon temps est revenu ! "

Lança-t-il, sachant que l'estomac des jumeaux avait toujours été un point sensible puisqu'ils avaient toujours eut plus ou moins faim. Voilà de quoi penser un peu à autre chose et spéculer sur toute cette viande succulente dont ils allaient pouvoir se repaître.

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