Seems too bad for us

Je dormais. Tout du moins, j’essayais. En effet, Akyr, mon neveu ne cessait de trainer dans mes pattes. Non pas que sa présence me gênait mais… Enfin si, il me gênait. Mon sommeil était précieux tant il était une denrée rare. Alors quand il était troublé, autant dire que j’étais contrarié. Mais c’était le fils d’Hiari alors… Je le laissais jouer avec ma queue. Soudain, un lion que je ne connaissais que trop bien s’approcha de moi accompagné de…

- Laisse-moi Akito ! grogna Habari. J’en ai plus qu’assez de te voir trainer dans mes pattes. Retourne jouer avec tes puces ailleurs.

Ma compagne. Enfin, c’est comme ça qu’ils aimaient l’appeler. Moi personnellement, je ne la considérais absolument pas comme telle. C’était une femelle, rien de plus. Il suffisait de voir notre première joute verbale pour comprendre à quel point on s’appréciait -ironie-. Cependant, lorsque le mâle se frotta à elle, je sentis les poils de ma nuque se hérisser. Pour qui il se prenait ce vieux tas de foin ?

M’avançant simplement, je lâchais, le plus condescendant possible :

- Alors le vieux tas de foin, on s’en prend encore aux pauvres femelles en détresse ?

Difficile de déceler si mon but était de protéger Habari ou de l’enfoncer. Mais le but n’était certainement pas de laisser à l’étreinte puante du vieux gris sans broncher. Il fallait au moins qu’il la défende, question d’honneur ! D’ailleurs, son œil unique me fixait avec insistance : c’est qu’il allait faire du boudin le vieux schnok ! Je ris un instant avant de dire, les crocs sortis :

- Peut-être que tu aurais besoin qu’on te prive de ton dernier œil pour t’apprendre le respect ?

Curieux de m’entendre parler de respect quand on connaissait ma langue acérée. Mais peu importait, le vieux ne savait rien de moi et n’avait clairement pas intérêt à me provoquer. Ma menace sembla faire effet, si bien que la vieille carcasse s’éloigna avec un pas lourd, visiblement contrarié. Pauvre vieux ! Je laissai un rictus mauvais étirer mon visage, satisfait.

- Ne crois pas que j’avais besoin de toi pour ça, raillla Habari, visiblement contrariée d’avoir été sauvée seule.

Je la foudroyais du regard, outré. Avais-je bien entendu ? Elle voulait jouer ? Elle allait jouer !


- Très certainement, c’est pour ça que le vieux t’harcèle constamment. Mais que ça te plaise ou non, tu es à moi, chérie et de ce fait… Personne ne te fait du mal.

Ses yeux s’écarquillèrent un instant. Mais je n’y fis pas plus attention que cela, mon attention s’était reportée sur mon neveu, Akyr. Il me regardait, surprit. Sans plus un mot, je le ramenai à sa mère, ignorant ma compagne qui, stupéfaite, restait là, immobile.

Codage par Libella sur Graphiorum