Prideland n'était pas tout à fait pour me déplaire... Mais par Nyumba, qu'est-ce que ça manquait d'arbres et de verdure ! Du jaune. Du jaune partout ! Quelle faute de gout ! En plus de ça, je n'avais pas croisé grand monde... Vous savez quoi ? Je retire ce que j'ai dit, Prideland avait tout pour me déplaire ! J'aimais les espaces pleins d'arbres et de liane, à la végétation envahissante et d'une beauté sans pareil. La savane ? Très peu pour moi ! Enfin, je n'avais malheureusement pas d'idée quant à où aller... Et puis... J'avais faim. Mon ventre ne cessait de gargouiller. Tss. Déjà que cet endroit me déprimait, je n'allais quand même pas me salir les pattes en plus. Hors de question ! ... J'aurais pu me contenter d'une carcasse mais en saison humide, tout était boueux.. Je n'allais quand même pas mettre dans ma gueule quelque chose qui avait pourri plusieurs jours dans la boue. C'était un coup à être malade.

Puis, alors que j'avançais le cœur en peine une odeur délicate de sang frais vint me chatouiller les babines. Oooh ! Et bien il ne me restais plus qu'à aller voir... Avec un peu de chance, je pourrais en profiter pour récupérer quelques chose.

Suivant donc le délicat fumé, j'aperçus une masse brune à crinière à côté d'un reste de proie. Un lion ? Mais était-ce mon jour de chance ? De la nourriture et de la compagnie, les deux en un ? Nyumba soit louée ! Je passais ma langue sur mes babines. Voilà qui m'ouvrait l'appétit. Mmmh... Même si je ne pouvais pas voir le visage du lion, je ne voyais aucune cicatrice sur son corps, un bon point, et en plus de cela, il prenait la peine de nettoyer ses pattes dans un point d'eau éphémère. Ça alors... Non seulement il n'avait pas l'air trop laid mais en plus il avait des manières ! Nyumba m'avait béni en ce saint jour. Avec un sourire aux lèvres, je fis donc mon apparition.

- Yo que pensaba être el solo animal avec un acento...

Ma queue ondula doucement alors que j'attendais que le lion se retourne avec un regard aguicheur.

Tiens, le félin brun se retourna et... Ooooh. Mais c'est qu'il n'était pas désagréable à regardé. Une robe peut être un peu simple à mon gout, moi qui était habitué aux taches, mais pas désagréable, du tout. Et surtout, pas de cicatrice. Mais... Tiens donc ? Plus d'accent ? Peut être qu'il n'en avait pas au final, que c'était une sorte de jeu. Quel dommage. Moi qui trouvait que ça ajoutait un petit charme exotique. Enfin... Tant que mes yeux avaient de quoi se régaler, je n'allais pas me plaindre ! Même si, de nous deux, c'était lui qui avait le droit au plus beau spectacle.

- No es grave.

Ma queue ondula doucement alors que je continuais de dévorer le lion brun du regard, m'approchant à pas feutré. Se faisant, je repérais le reste d'une proie. Sans doute celle du félin. Bon... Il allait falloir la jouer fine.

- Sí, tengo un terrible problème.

Je plaçais une patte sur mon front, l'air dépité. Enfin, "l'air" j'étais sincèrement dépité.

- Cela fait des jours que je n'ai rien avalé. ¡ Estoy hambriento !

Comment étais-je censé préservé mon incroyable beauté si Nyumba me mettait face à la terrible épreuve de la faim ? Affaiblis par mon discours, je me laissais tomber en arrière avec grâce. ... Avant de me relever presque aussitôt après que mon dos ai touché le sol.

- Au fait ! ¿ Soy Aludani, y tú mi lindo ?

Mon museau se trouvait à quelque centimètre du sien alors qu'un large sourire se lisait sur mes babines.

Le félin brun avait l'air agacé par mon comportement. Pff ! Quelle insulte ! Il aurait au moins pu reconnaitre mon formidable talent d'acteur. Mignon mais manquant cruellement d'un goût pour le théâtral. C'était à retenir. Aaah... Quel dommage. Il était pourtant si bien parti. Mais même s'il venait de descendre de quelques points dans mon estime, ce qui était ô combien dramatique, vous en conviendrez, il laissa échapper quelques mots qui me firent sautiller sur place.

« Je m’appelle Wimbo. J’ai mangé, plus tôt, et il en reste. Servez-vous donc. »

Mon sourire s’agrandit.

- ¿ Realmente ?

Même si le lion me tournait à présent le dos, ce qui était fort vexant, je franchis les dernier centimètre qui nous séparait pour me frotter en ronronnant contre le lion brun. ... Quoi ? Ce n'était qu'un moyen de montrer ma reconnaissance. Et encore, je me trouvais bien sage. La faim sans doute !

- ¡ Muchas gracias, mi lindo ! Que Nyumba te bénisse.

Quoi que... Vu comme il était mignon, c'était peut être déjà fait. Bon, il ne l'était pas autant que moi mais comment lui en vouloir ? Ma perfection était inégalable. Mais trêve de compliment. Je prie le reste de son repas dans ma gueule avec délicatesse pour éviter de me tacher. De la gazelle. Pas mal. Il en restait suffisamment pour un repas ! Plus qu'à trouver où le... Oh ! Non loin de nous, pour ne pas dire à deux pas, se trouvait un arbre. Par-fait ! Voilà qui allait me rappeler la maison ! Et puis c'était plus agréable de manger en hauteur. Je fis rouler doucement mes épaule avant de bondir agilement vers l'arbre. Ce ne fut pas très difficile de l'escalader. A vrai dire, ma plus grande difficulté était ne pas me salir avec le sang de la gazelle en m'installant sur une branche. Et une fois confortablement allongé, je pouvais commencer à déguster. ... Avec élégance, évidemment !

- Entonces, mi lindo, d'où viens-tu ?

Avais-je finis par demander au lion se trouvant sous mon perchoir.

Je continuai d'observer le félin brun alors que je finissais la carcasse, prenant soin de ne pas trop me salir. Oh, bien sur, ça ne m'empêcherai pas de me nettoyer complètement après ça mais autant ne pas se montrer comme un rustre en si charmante compagnie. Ainsi, le lion était né dans une jungle, voilà qui leur faisait un point commun. ... Et qui expliquait l'agilité du porteur de crinière. Les arbres n'étaient pourtant pas le perchoir préféré des lions, c'était celui des léopard. Mmmh.. Intéressant. Mes moustaches frémirent légèrement.

« Et vous ? Vous n’avez pas l’odeur des bois de la Terre des Lions, en plus de connaître des mots que je n’ai jamais entendu auparavant. Et votre accent, aussi, bien entendu. »

Je lui répondis d'un sourire enjoleur.

- Qué observador, mi lindo.

Je fis une pause, reprenant une bouché que je pris soin de mâcher et d'avaler avant de prononcer de nouvelles paroles. Après tout, on ne parle pas en mangeant !

- Je viens de Nyumba, une jungle loitaine. C'est elle qui m'a guidé jusque en este lugar.

Pour un animal ne venant pas de Nyumba ce que je disais ne devait pas avoir beaucoup de sens. Apparemment ce n'était pas courant ici de voir une terre comme une divinité... Du moins je n'avais encore croisé personne avec ce mode de pensée.

- Y... ¿ La Jungle Zawadi, como es ?

J'étais sincèrement curieux. Après tout, si Nyumba avait mit ce lion sur ma route, il devait y avoir une raison, outre son beau physique pour ravir mes yeux. Peut être était-il destiné à me mener vers mon futur territoire ?

Mes oreilles s'agitèrent ? Les ... Les quoi ? Les Grands Esprits ? ... Mmh... Non. Ça ne me disait rien ... Enfin, si, un peu, on avait dû m'en parlé mais cela ne m'étais pas rester en mémoire. Était-ce des sortes de divinité ? Le nom de Nyumba sur ces terres ? Peut être bien. Je n'eus pas vraiment le temps de poser la question : le lion répondait déjà à celle que je venais de poser. Comment ? Si toutes les jungles se ressemblaient ? Malheureux ! Mais bien sur que non ! Chacune était unique et avait ses propres trésors. Mais le reste de son discours me parut bien triste. Comment ça, lorsqu'il avait dû partir ? Ignorant sa question sur Nyumba dans un premier temps, je le questionnais davantage, ignorant son agacement... Pour peu que je l'ai seulement remarqué.

- Comment ça, lorsque vous avez dû partir ? Et qién es los Grands Esprits ? Un autre nom de Nyumba ?

Je fis une courte pose.

- Quizás n'est-ce pas facile pour toi de comprendre, mi lindo. Mmmh... Nyumba m'a bien guidé, mais elle n'est pas qu'une jungle. Nyumba est tout ce qui vit. Dans chaque arbre, chaque brindille, chaque bourrasque, partout où je pose les pattes, elle est déjà présente. Es elle qui me dit où aller et qui me dira lorsque mon voyage sera terminé.

Puis je fermai les yeux avant de pencher la tête sur le côté, me remémorant ma jungle d'origine pour la décrire au mieux. Sa chute d'eau, le chant de ses oiseaux... Les yeux toujours clos, je me lançais dans ma description, un sourire nostalgique sur les babines.

- Una tierra sin igual... Des arbres aussi anciens que le monde lui même, une cascade dont la douce musique résonnait dans toute la jungle, les gazouillis de centaines d'oiseaux qui berçait nos jeux et nos fêtes, les battement d'aile de plusieurs milliers de papillons, s'envolant de concert pour inonder le ciel de leurs couleurs....

Je poussais un soupir. De tout mes voyages, jamais je n'avais trouvé quoi que ce soit qui puisse égaler ma terre d'origine. A jamais, elle resterai la plus belle de toute les terres. Ma terre. Celle que je garderai toujours dans mon cœur.

Quel étrange histoire que me racontait là le beau brun. Ils avaient cependant étaient chanceux ! Sans doute que pendant un temps, ce clan d'hôte avait entendu les paroles de Nyumba qui leur avait sommé de partager leur territoire à ces animaux en détresse. Malheureusement, même Nyumba dans toute sa bonté, ne peut laisser les créatures qu'elle a créé fauter sans conséquence. De mon point de vue, la situation du clan de Wimbo ne me semblait pas si injuste. Triste, oui, embêtante, certainement, mais pas injuste. Et puis, ce n'était pas la fin du voyage.

- No te preocupas, mi lindo. Nyumba a sans doute d'otras project por tu clan.

Même si elle les punissait en les condamnant à l'exil, nul doute qu'elle ne les laisserait pas dans cette situation éternellement. Nyumba était trop bonne pour cela. Elle finirait par les conduire à l'endroit parfait, comme elle savait si bien le faire. Et d'un coup, mes oreilles s'agitèrent joyeusement et un grand sourire apparut sur mon visage. Est-ce que j'avais bien entendu ?

- ¿ "Lindo" ? ¡ Que halagador !

Dis-je faussement modeste.

- Si, es elle. Un léopard vive solo. J'avais le choix entre rester et me battre pour un territoire, ou partir. Je suis parti. Nyumba m'a soufflé que ma place n'était pas en la jungle qui m'a vu naitre.

Je ne savais pas où elle m'emmenait. Mais je savais qu'elle m'emmenait au bon endroit. C'était assez.

- Dime, mi lindo, voudrais-tu faire passer un message à Nyumba concernant ton clan ?

J'avais pris l'habitude de faire ça lorsque je voulais des nouvelles de mama, ou que je voulais lui en donner. Ou encore quand je cherchais mon chemin. Je n'avais aucune réponse claire de ce qui avait ou non était accomplit pat Nyumba mais je n'en avait pas besoin. Je passais mon message et je savais que quelque chose avait changé. Je le sentais, au fond de mes entrailles.

J'écoutais silencieusement le lion aux yeux dorés alors qu'il se mettait à martyriser ce pauvre arbre à coup de griffes. Ceci dit, lorsqu'il mentionna le nom de Nyumba, craignant qu'elle n'entende pas, ou plutôt ne veuille pas, écouter ses prières, je me redressais vivement. Allons ! Nyumba était une mère pour chacun des être vivants sur cette terre, et une mère veillait sur chacun de ses petits. Même si, il ne fallait pas se mentir, ceux qui se faisait délibérément appeler "les Enfants de Nyumba" était ses préférés. Le félin descendit ensuite de son perchoir avant de reprendre la conversation. Vu ce qu'il désirait savoir, Nyumba était réellement la seule à avoir la réponse.

- ¡ Pero mi lindo, parler aux arbres, c'est déjà parler à Nyumba ! Juste de manière non-officiel y es prendre le risque qu'elle ne nous entende pas.

Après tout, ma déesse se trouvait dans tout ce qui vivait, dans chaque brin d'herbe et chaque bourrasque de vent. A mon tour, je descendis de l'arbre pour me placer à hauteur du lion.

- Nyumba es soucieuse de toutes les créatures de cette terre, es l'offenser que de penser qu'elle puisse ignorer qui que ce soit.

Dis-je, presque sévère, avant de me mettre en marche d'un pas déterminé.

- Viens mi lindo, nous allons nous assurer qu'elle entende ta prochaine prière. D'abord, il nous faut demander trois de ses plumes à un oiseaux.

Ah ça ! S'il voulait parler à Nyumba, il devrait le faire dans les règles de l'art. S'il espérait mon aide en tout cas.

Le liard eut un élan d’enthousiasme encore plus fort, abandonnant les restes de son repas pour rejoindre la terre ferme à son tour. D’après lui, sa divinité se préoccupait de chacun ici, mettant Wimbo en garde sur le fait de douter de ce fait -ce qu’il fit quand même. Cette déesse n’était pas la sienne alors qu’il reniait déjà ceux qui étaient sensés être les siens.

Le petit lion n’avait cependant pas prévu que l’étranger soit à ce point emballé à l’idée de lui montrer ses traditions. Quel drôle de chat, à partir au quart de tour comme ça, à chaque instant qui lui semblait offert de s’exposer. Il se demanda même s’il y avait une pauvre personne qui devait subir cet engouement ininterrompu au quotidien, et la plaignit si tel était le cas.

Malgré ses pensées peu aimables, le Mositu se leva pour rejoindre le liard, autant attiré par son odeur aux notes de bois humide que par l’envie de se changer un peu les idées. En ces temps de révolution grondante, ça ne ferait pas de mal, même si ça risquait d’être un peu agaçant.

« Ce sera long ? Je suis assez fatigué, la journée a été longue, et demain sera pire… »

Il était impossible pour le Mositu, trop honnête, de taire sa fatigue. Au coude à coude avec l’hybride, il cherchait néanmoins un oiseau au faciès engageant, qui serait volontaire pour leur confier trois plumes. Si seulement Aro était là, le duo viril n’aurait peut-être pas eu à bouger de leur arbre.

Il n’eurent pas à aller bien loin, cela dit. Au milieu du petit étang qui avait vu leur rencontre se trouvaient quelques hérons, perchés sur leurs longues pattes. Peu confiant à l’idée de se prendre un coup de bec de leur part, il tourna la tête vers le liard.

« Vous pensez qu’ils vont accepter ? J’ai comme un doute, tout à coup… ? »

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Pour toute réponse envers la question du lion, je haussais les épaule. Je n'en avais aucune idée à vrai dire. Mais qu'importait ! De toute façon, il ne devait pas se laisser gagner par son pessimisme. Haut les cœurs ! Il allait avoir la chance de converser avec Nyumba ! ... Si nous trouvions un oiseau d'accord pour nous prêter ses plumes cela dit. Enfin, je ne m'en faisais pas trop. Il y en aurait au moins un qui comprendrais, j'en étais certain ! Nyumba ne nous laisserait pas sans moyen de la contacter.

Nous arrivâmes bien vite près d'un petit étang qui, coup de chance, était en ce moment même, assiégé de volatile.

« Vous pensez qu’ils vont accepter ? J’ai comme un doute, tout à coup… ? »

Je haussais de nouveau les épaules avant de faire un petit clin d’œil aguicheur au charmant lion à mes côtés.

- Il n'y qu'uno moyen de le savoir, mi lindo.

Et sans attendre davantage, je me précipitais à la rencontre des échassier, tout sourire. Aucun ne prit son envol. Je crus d'abord que c'était un acte de politesse face à mon air avenant, si bien que je leur fit un petit signe de patte. Et puis soudain j'entendis un :

- ... Non mais c'est quoi ce zouf ?

Mon oreille tiqua ce qui crispa mon sourire sur mon visage. Non mais quel malotrus ! Dans tout les cas, je préférais éviter que les choses dérape, aussi demandais-je sur le ton le plus mielleux que je pouvais prendre :

- ¡ Hola amigos ! Nous aurions besoin de trois de vos plumes, est-ce que l'un d'entre vous serez assez aimable pour nous les donner ? ¡ Muchas gracias de antemano !

Il n'y eu aucune réponse. Seulement un silence gênant. Remplit d'oiseaux qui se regardaient les uns, les autres, incrédules. ... Et un peu perdu aussi.

Le liard eut bien moins d’hésitation que Wimbo, en témoignait ce haussement d’épaules et ce clin d’œil particulièrement appuyé. L’idée farfelue d’être en train de se faire draguer lui parcouru rapidement l’esprit avant de s’évanouir. L’étranger n’était que très amical, voilà tout. Le petit lion n’avait jamais entendu parler de deux mâles qui pouvaient se tourner autour, et pour autant qu’il savait, il serait compliqué pour deux individus du même sexe de former une famille en bonne et due forme. C’était juste dans les coutumes de son pays de se montrer ainsi, point.

Sans douce était-ce aussi normal d’être insouciant à ce point, et de faire comme si aucun danger n’était présent. La prudence était enterrée avec Aludani. Heureusement, en un sens, il n’y avait sur les face des volatiles que des expression de stupeur et un silence de plomb, quoique l’un se fendit d’une remarque cinglante et parfaitement justifiée à l’approche du fils de Nyumba. Ce dernier posa alors la question avec toute la chaleur que son fort accent pouvait dégager. Le moment était plus que gênant, et Wimbo se décida d’intervenir avec tout le ridicule possible.

« Enfin, si vous voulez bien, ahah euh… ou alors une chacun, comme ça ça fait moins mal ? »

« Ils sont sérieux les zigotos, là ? »

Le même héron qu’avant avait repris la parole sans le moindre tact ou respect. En même temps, il fallait avouer que la demande des deux félins était tout sauf… normale. N’importe quel oiseau concerné était en droit de se demander si on ne se foutait pas de sa gueule. Fin, de son bec.

« Ou si vous en avez perdu par loin ? C’est important, c’est pour euh… une expérience sociale. »

« T’as qu’à les trouver si t’en a b’soin, mais vous approchez pas d’nous. Nan mais je rêve… »

Des ricanements fusèrent d’un peu partout, et Wimbo lança un regarde déconcerté au liard..

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De toute évidence, nous étions tombé sur des oiseaux qui, en plus d'être butté, étaient impoli. Mais je faisais de mon mieux pour garder un sourire poli alors que les emplumé nous envoyaient paitre. Fort bien... Au moins avions nous le droit de récupéré leurs plumes tombées à terre. La magie serait moins puissante que s'ils avaient accepté de nous laisser prendre les plumes encore accrochées à leur corps mais puisqu'ils nous autorisait néanmoins à récupérer les plumes et que nous n'avions pas à les voler, elle fonctionnerait quand même. Je me contentais donc de saluer les échassiers avec un signe de tête en guise d'au revoir... Avant de tourner les talons à la recherche de plumes. Je soufflais entre mes dents.

- Pájaros de la miseria, que Nyumba te maldiga...

Je fis donc signe à mon compagnon brun de me suivre avant de me lancer à la recherche de plumes. Les deux premières furent simple à trouver. La troisième en revanche nous prit plusieurs longues minutes. Mais nous la trouvâmes quand même ! Une fois satisfait de ses trouvailles, je me tournais vers Wimbo, tout sourire.

- Bien. Prêt à parler avec Nyumba ?

Sans vraiment attendre de réponse, je me mis à lui expliquer comment faire, plaçant les trois plumes devant lui.

- Il faut que tu poses ta pattas sur la base des trois plumes, mi lindo. Una vez que este fait, tu dois parler à haute voix puis souffler dessus. Lorsque tu auras terminé, nous devrons faire en sorte qu'elles soient emportées par le vent.

J'avais moi même un message pour Nyumba, mais j'avais tout le temps de lui parler. Et puis, contrairement au félin brun, moi je savais m'y prendre.

Le liard maugréa quelque chose d’inintelligible pour Wimbo, autant par la langue utilisée que par l’articulation plus qu’approximative. Les deux félins se lancèrent donc à la recherche de quelques plumes perdues par les volatiles abasourdis. Le Mositu baissa un peu la tête, se sentant un peu idiot. Heureusement, le sourire d’Aludani lui redonnait de l’entrain derechef, et ils trouvèrent bientôt ce dont ils avaient besoin. Le petit étang était à présent quelques dizaines de mètres derrière eux, et ils étaient éperdument seuls, information qui donna à Wimbo l’envie de se gratter le museau.

Il n’eut le temps de rien demander que l’hybride lui donna déjà ses instructions, immédiatement assimilées. Le plus compliqué serait de trouver comment donner les plumes au vent ; hors de question de demander cela aux ahuris que le duo avait croisé plus tôt !

Obéissant, Wimbo posa donc la patte gauche à la base des plumes… et ne su pas quoi dire. Du moins, comment le formuler. Il resta ainsi, le feu aux joues tant il était gêné de n’avoir aucun mot qui sortait : devait-il dire bonjour ? Y avait-il un protocole à respecter ? Comment ne pas risquer d’offenser l’entité ? Il y eut un échange de regards avec le liard. C’était gênant d’être entendu en pareil instant. Après un temps bien trop long, il se lança enfin, d’abord en saluant Nyumba poliment, puis en se présentant rapidement, ainsi que son clan. Enfin, il posa ses interrogations en tant que telles : pourquoi tant d’épreuves pour les Mositus, qu’est-ce qui n’allait pas chez eux pour qu’ils soient toujours en ignoble position, et est-ce que la fin de leur voyage était proche. Puis, le lion conclut aussi poliment qu’il avait démarré, lançant au passage un regard à Aludani, avant de souffler sur les trois plumes et en retirer la patte.

Une fois encore, l’enfant de la jungle se sentit bête. Parler à des plumes perdues pour demander la cause de ses problèmes, quelle idée ! Était-ce une ruse de l’étranger pour en apprendre sur lui ? Secouant la tête, il décida d’assumer jusqu’au bout.

« Bien… comment faire pour qu’elles se fassent emporter dans le ciel ? »

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Je m'assis non loin de Wimbo, le laissant préparer son message pour Nyumba. Le temps fut bien long avant qu'il ne commence. Avec de légers coups de tête, j'essayais pourtant de l'encourager. Mais que lui arrivait-il enfin ? Avait-il peur de s'exprimer devant Nyumba ? Il ne fallait pas ! Enfin, il se lança. Et ce que j'entendis m'attrista. Bien sur, le lion m'avait dit qu'il avait dû quitter la jungle de son enfance mais tout ce qu'il racontait à présent à Nyumba... C'était à me briser le cœur. J'avais foi en Nyumba. Je savais que les épreuves qu'elle nous faisait tous subir avait une raison d'être. Que plus l'épreuve était grande, plus la récompense le serait également. Mais ça ne m'empêcher pas de me questionner sur le pourquoi de telles épreuves.

Lorsque Wimbo revint vers moi, ignorant sa question sur le moment, je me mis à le serrer dans mes pattes avant de le relâcher. Les pattes toujours posé sur ses épaules, je le regardais avec une tristesse sincère non dissimulé. ... Peut être étais-je un brin trop empathique mais que voulez vous ? Nyumba m'avait fait ainsi. ... Peut être était-ce pour ça qu'elle m'avait fait croiser la route de ce lion ? Peut être avait-il besoin de mon aide ? Que ce soit en terme de soutien ou juste pour pouvoir entrer en contact avec Nyumba ? Bah ! J'aurais l'occasion de me poser la question plus tard.

- Lo siento, mi lindo...

Je retirais mes pattes du lion brun, à regret, il faut bien se l'avouer huhu, et entrepris de répondre à sa question.

- Nous pourrions demander aux oiseaux de tout à l'heure pero no me gusta la idea... Il ne nous reste plus qu'à trouver un point en hauteur où elle seront emporté por el viento.

Un arbre suffisamment haut pourrait faire l'affaire.

Le liard n’eut pas une réaction qui mit Wimbo mal à l’aise du tout : il le serra fort contre lui, au creux de ses pattes. Son odeur d’arbres humides -entre autres- se colla à la fourrure du petit lion et lui empli les narines. Peut-être Nyumba l’accueillerait-il, si les Mositus n’en finissaient pas avec cette errance ? Quitter son clan, la terre des lions pour aller se réfugier dans cette Jungle qu’avait décrite Aludani, voilà qui serait consolant, à défaut d’être une idée agréable. Témoin des bons sentiments de l’étranger, le fils du Zawadi frotta sa joue sur une des ‘pattas’ posées sur ses épaules. Celles-ci restèrent en place encore quelques secondes, le temps de laisser leurs yeux se croiser longuement. Puis, les contacts physiques et visuels se rompirent.

L’hybride expliqua la suite du rituel : il fallait faire emporter les plumes par le vent. Les oiseaux du petit étang furent évoqués, mais rapidement écartés, Aludani disant ne pas ‘gusta la idea’. Et les points hauts n’était pas courants, sur les Pridelands, les arbres étant petits. Seul le Rocher de la Fierté semblait assez grand pour que les plumes à lâcher puissent espérer toucher les cieux. Et avec les évènements à venir, mieux valait éviter cet endroit ! Une idée vint alors à Wimbo, tandis qu’il réfléchissait à la question en observant l’horizon autour d’eux.

« Doit-on les faire emporter immédiatement ? Les Pridelands ne regorgent pas de points hauts, et où nous avons le droit d’aller. »

Ce serait ballot.

« Mais si le message peut attendre, vous pourriez nouer les plumas dans ma crinière, le temps que je trouve l’endroit parfait pour ça ? »

Après l’étrange étreinte du liard, le Mositu eu quelques doutes sur le fait de le laisser le toucher de nouveau. Peut-être aussi à cause de son odeur enivrante ?

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Je ne pus empêcher un doux sourire d'apparaitre sur mes babines face à la réaction du lion brun. Aaanh... Ce qu'il était mignon à croquer ! Enfin, enfin, il fallait se reprendre allons ! N'allons pas passer pour un liard de mauvaise vie. D'autant que je n'avais pas finit de remplir ma mission, Nyumba ne l'approuverai pas.

Wimbo me questionna sur la nécessité d'envoyer les plumes à l'instant ou plus tard. Je pris un air pensif pendant quelques secondes. Mmh... Je ne m'étais jamais posé la question. Personne ne me l'avait posé non plus à vrai dire. Je regardais autours de nous. Il avait raison. Il n'y avait pas énormément de lieu d'où lancer les plumes... A part peut être du gros rocher au loin ? Mais peut être n'était-il pas compris dans les lieux où "ils avaient le droit d'aller". Ma queue ondula lentement.

- No veo porque il faudrait le faire inmediatamente...

Je haussai les épaules. Après tout, ma mère ne m'avait jamais dit qu'il fallait le faire tout de suite. Je saisis donc les plumes entre mes crocs et entrepris de nouer dans les mèches du lion sombre.

- Mi lindo, il va falloir quelque chose para ta crinière. Que desperdicio... Je pourrais te donner quelques conseils si quieres !

Non mais ! Elle manquait de soin, c'était aberrant. Oh la la la ! Ces lions ! Ils avaient une telle magnificence sur le crane mais ils la laissaient s'abimer, ne prenant même pas le temps de la brosser ou de la nettoyer soigneusement. Tss. Enfin bref, essayant d'ignorer mon cœur agonisant devant un tel spectacle, j'entrepris d'accrocher comme je pouvais les plumes à la crinière de Wimbo. Lorsque ma mission fut accomplie, je m'écartais de quelques pas.

- Bien ! Pero, sache que Nyumba n'aura pas ton message tanto que tu n'as pas envoyé les plumes, mi Lindo.

Cela me semblait évident mais je préférais le préciser, au cas où.

Le lion de la Jungle fut soulagé lorsque, au terme d’un petit instant de réflexion, Aludani lui répondit par la positive, entreprenant dans la foulée de nouer, comme il le pouvait, les plumes dans la crinière presque noire qui s’offrait à lui. Il affubla d’ailleurs Wimbo d’une remarque d’un ton des plus désobligeants sur la qualité de celle-ci. Le Mositu eu un mouvement de recul alors que la dernière des trois plumes n’était pas encore en place, chutant alors par terre.

« Pardon ? »

Plutôt que d’entendre la proposition du liard de l’aider à l’arranger, il eut l’instinct de se braquer et de se renfrogner. C’était bien la première fois que quelqu’un reprochait quelque chose à son physique, et la sensation fut loin de lui plaire ! Si cet énergumène en avait d’autres dans le genre, mieux valait espérer qu’il se les garde profondément dans la gorge ! Le sang monta vite à la tête du lion.

« La prochaine fois, vous vous en occuperez, Si vous vous y connaissez si bien, lâcha-t-il sèchement. »

Au fond de lui, le Mositu senti qu’il avait réagit comme un lionceau mal luné l’aurait fait, mais n’avait pas su ravaler un peu de sa fierté à temps pour relativiser. Un long soupir lui échappa. Il était déjà trop tard pour s’empêcher de parler. Alors il fixa ses pattes, presque honteux de sa réaction… et en se demandant à quoi ressemblait sa crinière, pour qu’un parfait inconnu souligna naturellement son état laissant à désirer.

« Merci pour ton aide, je trouverai où lâcher les plumes par moi-même. »

Au moins avait-il réussi à ne pas fausser compagnie à l’hybride, bien que l’envie de mettre fin à leur rencontre se faisait sentir. Nahméo, qu’est-ce qu’elle avait, sa crinière…? Elle était très bien comme ça, non ?

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Mais... mais enfin ! Devant la réaction vexée de Wimbo, je restais pantois. Je ne voulais pas me montrer vexant, bien au contraire, simplement lui donner quelques conseils, inutile de le prendre sur ce ton. Mes oreilles se rabattirent légèrement en arrière et ma queue fouetta vivement l'air. En plus de cela, je l'aidais en entrer en communication avec Nyumba, que ma remarque puisse lui déplaire, admettons, mais il pouvait se retenir de me le faire comprendre aussi sèchement. Sur un ton vaguement semblable, quoi qu'avec un peu plus de retenu, je répondis :

- Je pourrais. Pero, no lo se si j'en aurais envie.

Je soufflais légèrement, les yeux clos. Non mais. S'il voulait de l'aide ou des conseils, il fallait accepter les remarques qui venaient avec. Et ça n'avait pas l'air d'être le cas du lion brun. Son remerciement, cependant, me fit lever une paupière. Mmh, il n'avait pas l'air fier de lui. Soit, je tacherai de ne pas lui en tenir rigueur. ... Ça aurait été dommage en plus, un lion si mignon. Rouvrant les deux yeux, je fis un léger sourire.

- Perfecto.

Je me mis à fixer le ciel. C'était que le soleil commençait doucement à disparaitre. L'heure était venu de trouver une branche confortable pour dormir. J'aurais bien proposer à Wimbo de m'accompagner mais... meh. Vu son dernier ton, ce serait sa punition pour ce soir : ne pas pouvoir profiter davantage de mon incroyable présence ! Et puis de toute façon, je devais me reposer, c'était nécessaire pour rester l'incarnation de la perfection que j'étais.

- Je dois y aller, mi Lindo. Buenas noches.

Fis-je avec un petit sourire malicieux. En passant juste sous le nez du lion brun, je laissais ma queue doucement caresser son menton avant de me retourner vers lui avec un clin d’œil aguicheur. Puis je me mis à détaler, à la recherche d'un arbre digne de m’abriter. Reverrais-je seulement ce félin de la jungle ? Peut être, peut être pas. Nyumba seule le savait !