Sous quelques arbres, en bordure d’un bosquet, tu pensais avoir la paix, au moins pour quelques heures… peut-être même jusqu’à demain ? Ce n’est pas sur le Don que passaient les hyènes le plus clair de leur temps, sauf lorsqu’elles avaient faim, alors autant en profiter. Il faisait doux, et assez sec : le ciel bleu n’était maculé que de quelques petits nuages blancs ici et là. L’herbe un peu rêche étaut bien plus agréable sous les pattes que les petits cailloux et la poussière du Cimetière des Éléphants. C’était autant une joie pour ton corps que pour ton esprit d’être ici. Cependant, l’exploration, ce n’était pas tellement pour toi. Aussi bénéfique fut cette endroit, tu veillais à avoir toujours en vue le volcan, qui, lui aussi, te protègeait de temps à autres. On ne savait jamais, Oncle Zar’roc t’avait appris que les lions couraient plus vite que ton espèce, et le risque d’en croiser un trop proche des frontières était celui de ne pas pouvoir retourner auprès des tiens à temps. L’idée te fit frémir, et tu décidas de ne pas aller plus loin que ça.

Seulement, une heure passa, à jouer avec quelques brindilles, et la faim te creusait l’estomac. Il fallait dire que depuis quelques semaines, tu mangeais moins à cause de la peur qui te dévorait jour et nuit le ventre. Être seul ici sans avoir aperçu la moindre rieuse semblait avoir délié un peu d’appétit. Heureusement, l’endroit était d’une richesse de chasse réputé comme la meilleure du territoire de Shasta. Rapidement, tu repèras un lièvre qui semblait profiter du soleil qui commençait à décroître. L’occasion était trop belle, la cible raisonnable : tes muscles se bandèrent, tu était préparé mentalement à une possible course-poursuite. Quelque chose remua de l’autre coté de ton repas, qui s’éveilla soudain, l’oeil alerte.

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Kuji incante en #383838

L’entraînement du jour était terminé et pour une fois Koga avait décidé de ne pas le prolonger. Non pas par une certaine forme de paresse mais bien parce qu’il commençait à avoir faim. Son estomac criait famine et bien qu’il aurait aimé ne pas l’écouter, il savait aussi que s’entêter à forger ses muscles l’estomac vide était loin d’être la meilleure des idées. C’est donc avec une foulée raisonnable quoique bien maintenue, une posture arborant la tête haute qui lui allait si bien, que la jeune hyène se dirigeait vers la prairie, regorgeant de petites proies bien délicieuses. Ou s’il fallait reconnaître le nom de cet endroit : « Le Don ».

Rien qu’en y pensant, Koga ne put s’empêcher de pouffer d’exaspération. Ce n’était en aucun cas un cadeau mais bien le mérite des hyènes d’avoir ce territoire riche en nourriture. En comparaison, les terres de ces félins étaient beaucoup plus fertiles et beaucoup plus vivantes. Ce n’était qu’une aberration de plus, une mauvaise farce de la part de ces soi-disant prédateurs. Peut-être qu’il était temps de penser à rebaptiser cet endroit. Il penserait à en parler à sa mère. Il n’était plus question de reconnaître le moindre lien entre les hyènes et ces tas de graisse. Alors qu’il arrivait enfin à destination, Koga remarqua une forme isolée et un léger sourire s’empara de son visage. Cela faisait longtemps – et bien que ça soit étrange – qu’il n’avait pas croisé son cousin.

Il s’approcha d’abord doucement mais quelque chose le perturba. Il voulait sauter sur Kuji pour l’entraîner aux effets de surprise mais l’air anormalement tendu de son congénère le dissuada de faire une telle tentative. Peut-être était-il en pleine chasse. Aussi quand Kuji se retourna et commença à apercevoir Koga du coin de l’œil, ce dernier ne manqua pas de s’annoncer, légèrement railleur mais ce n’était pas contre lui :

« Doucement l’cousin, c’est que moi. T’avais peur qu’un lièvre sauvage et assoiffé de sang ne te saute dessus ? »

Sans attendre la réponse, il ne tarda pas à poser ses fesses près de l’autre hyène et passa rapidement un coup d’œil aux alentours, afin de s’assurer que le périmètre était bien sécurisé. Pas une proie en vue dans tous les cas. Fronçant les sourcils, Koga se tourna vers Kuji :

« Qu’est-ce que tu faisais ? »

Et voilà que le lièvre, ton lièvre, se sauva à grandes enjambées. Un coup d’œil aux alentours et tu remarquas vite ton cousin Koga, d’une discrétion absolue, te faisant même sursauter : concentré sur l’idée d’un repas, tu ne l’avais tout simplement pas vu arriver. N’avait-il pas compris en te voyant que tu chassais ? A ses mots, tu compris que non, il te charria même sur une improbable peur de lièvre. Pas le temps d’en placer une qu’il s’assit lourdement à coté de toi et te demanda ce que tu faisais… avant qu’il ne t’interrompe, bien entendu. C’est avec un regard peiné, l’estomac se creusant que tu regardais le tas de viande poilu disparaître dans quelques hautes herbes.

« C’est plutôt lui qui a eut peur de toi, bêta, rétorques-tu ! »

Sans trop de convictions, tu lui assènas un petit coup dans l’épaule, avant de l’imiter et t’asseoir à ton tour non loin de lui. Cela faisait longtemps que tu n’avais pas eu l’occasion de passer un peu de temps avec le fils de ta marraine, principalement à cause du fait que tu essayais d’éviter au maximum tes congénères, quels qu’ils soient, depuis que ton enfer a commencé. Toute ta famille -branche de Shasta incluse- était une bande de brutes après tout, alors tu t’étais mis à penser que tu faisais tâche parmi la troupe. Mâchouillant ta part de regret, tes oreilles s’agitèrent soudainement avant de se baisser un peu, et tes yeux font le tour de la plaine.

« Y’a… y’a personne avec toi, hein ? »

Tu ne pensais pas une seule seconde que ton cousin puisse être dans le coup, bien au contraire, mais peut-être un individu pas trop stupide aurait pu penser à le suivre pour te trouver toi ? Ta respiration s’accéléra à cette idée.

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Un sourire en coin se dessine sur le visage de la hyène lorsque son cousin lui assène un petit coup de patte sur l’épaule. Pas de quoi le faire broncher mais au moins cela lui donne une impression de complicité qu’il semble particulièrement apprécier. Pendant un instant, Koga se demanda pourquoi il ne voyait pas davantage son cousin aux entraînements mais alors qu’il allait lui poser la question, sa réflexion fut interrompue par son congénère. C’est avec un froncement de sourcil que le jeune mâle tourna sa tête vers son camarade. Qu’est ce que c’était que cette question ?

« Pourquoi est-ce qu’il y aurait quelqu’un avec moi ? »

En observant davantage son cousin, Koga décela une sorte d’inquiétude mais il ne saurait pas dire pourquoi. C’est parce qu’il loupait quelques entraînements pour s’isoler qu’il avait probablement peur de se faire gronder. Pourtant, cette hypothèse ne convenait pas à Koga, ou du moins elle ne pouvait le convaincre qu’à moitié. Aussi, sachant pertinemment qu’il n’aurait pas de réelle réponse à sa question avant de demander le pourquoi du comment, le fils de Shasta décida dans un premier temps de revenir sur sa première interrogation.

« Au fait, j’te vois de moins en moins aux entraînements l’cousin. T’es devenu trop fort pour nous ? »

Sarcasme agrémenté d’un petit coup d’épaule, il fallait bien le faire sourire – surtout le faire se détendre, on aurait dit qu’il avait vu un monstre. Les oreilles de Koga tressaillirent légèrement. Un monstre ? Une idée germa dans son cerveau. Et si Kuji avait réellement peur que quelqu’un ait suivi Koga. Et encore, pas quelqu’un, mais quelque chose. Un lion se serait-il aventuré sur le territoire des hyènes, encore une fois ?

« Dis, t’as pas peur qu’un félin m’ait suivi par hasard ? T’en as vu un ? »

Alerte, Koga se leva brusquement à cette idée, balayant rapidement les environs du regard, près à avertir les sentinelles – qui visiblement ne faisaient pas leur boulot si bien que ça – de la menace sur leur territoire.

Pourquoi diable quelqu’un suivrait-il ton cousin ? Tu déglutis assez douloureusement en cherchant comment esquiver la question : pas la peine de trop te torturer, Koga se chargea lui-même de changer de sujet, ou du moins pensa-t-il le faire. Sa pointe d’humour aurait pu être tout à fait drôle si les circonstances avaient été autres. C’est un peu crispé que tu arboras un petit sourire. Si seulement il avait raison !

« Meh, je préfère éviter tonton et toutes ces… tout ces trucs avec les autres. »

Son coup d’épaule t’obligea à poser une patte en opposition pour ne pas tomber. Pas de doute, c’était bien le fils de Shasta ! En un instant, il se tendit et se lèva, pensant que tu avais en tête qu’un lion ait pu le suivre ! A sa suite, tu te mis sur le qui-vive, plus par réflexe que par vraie peur. Qui oserait pénétrer les terres des Hyènes ? Quel ahuri risquerait de se faire dévorer comme ce lion brun dont Oncle Zar’roc t’avait souvent parlé ?

« Je, j’en sais rien ! J’en ai pas vu, me fais pas peur comme ça ! »

Un spasme te secouea, venu d’aussi profond que tes premiers souvenirs. L’idée qu’une de ces choses puisse se balader proche de vous réussit à te terroriser plus fort encore que celle de croiser les mauvaises hyènes. Ton souffle, brusquement accéléré peine à redescendre en rythme, bien que tu t’efforças de te calmer, et de préciser tes précédentes paroles.

« J’voulais juste savoir si un des nôtres t’avait pas suivi, c’est tout. »

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Plus fort que tout le monde, hein ? A en juger par la réaction de Kuji pour un simple petit coup d’épaule, il était évident que ce n’était pas le cas, si bien qu’un léger sourire en coin accompagné d’un froncement de sourcil vint animer le visage de Koga en conséquence. Son cousin se payait sa tête et ce n’était pas pour plaire au jeune mâle.

Quant à son excès de peur à la possibilité qu’un félin rôde dans les parages, cela ne fit qu’éveiller les soupçons de Koga. Normalement, Kuji avait commencé à être formé, tout comme Koga pour combattre ces créatures ignobles, et voilà qu’il pleurait presque. Qu’est ce qui clochait avec Kuji ? Koga n’avait jamais cherché à approfondir tous ces « on dit » - Kuji faisait parti intégrante de sa famille, il était par conséquent élevé dans le but de faire honneur aux guerriers et à la meute. Pourquoi tout ce cinéma ? Koga s’en sentait presque vexé mais peu importe, si Kuji avait décidé de jouer à ce petit jeu, alors soit. Ils allaient jouer ensembles.

Koga n’agissait pas par pure méchanceté, il était bien loin de tout ceci, mais pour mentir, il fallait une raison. Autant dire que celle de Kuji devait être valable et pas qu’un peu – la famille a quelque chose de sacrée et la bafouer par le mensonge n’était pas permis.

« Tous ces trucs, comme tu dis, c’est important. Pour toi, pour moi, pour la meute. T’es plus âgé que moi, je ne devrai même pas te faire la morale. Mais si t’as envie qu’on te marche sur les pattes, tant pis. J’pensais qu’on aurait pu s’entraîner ensembles. »

Ses paroles trahissaient sa déception. Et puis, sans prévenir, d’un coup d’un seul, il approcha son visage à seulement quelques centimètres de celui de son cousin. Il insistait le bougre ! Pourquoi diable Koga aurait été suivi ? Finalement le mâle perdit patience et s’il ne faisait preuve d’absolument aucune violence envers son cousin, il n’en restait pas moins à fleur de peau. Koga avait beau savoir garder son calme, il détestait que l’on tourne autour du pot. Autant y aller brutalement.

« Joue pas avec mes nerfs Kuji, pourquoi est-ce que quelqu’un serait assez stupide pour me contrarier et me filer, hein ? De quoi t’as peur au juste ? » - son souffle s’était accéléré mais Koga se recula ensuite, marquant une pause avant de reprendre « Si t’as un truc à me dire, crache le morceau, c’pas moi qui vais te bouffer. Quelqu’un veut jouer au plus fort avec moi ? »

Le fils de Shasta te faisait peur, et dans ses paroles, et dans l’agacement qui semblait le secouer. Difficile de réagir autrement face à quelqu’un au comportement aussi anormal et nerveux, comme si votre lien familial n’était rien. De quoi agacer la terre entière ! Tu n’avais rien à rétorquer contre la morale que te faisait Koga. Lorsque ce dernier évoqua les occasions manquées de s’entraîner à deux, ça ne manqua pas de te provoquer un profond sentiment d’injustice. Toi aussi, tu aurait bien voulu ! Pourquoi les dieux voulaient-ils t’infliger tant d’épreuves ?

« J-je sais que c’est important, Koga ! Mais je peux pas, je… »

Pas le temps d’en dire plus que le grand mâle s’était bien trop approché, bien trop vite, et avec le souffle bien trop fort, de quoi encore te faire reculer d’un grand bond et te mettre en position basse. Ton cousin voulait savoir de quoi tu avais peur ? Dans l’immédiat, de lui !

Il eut beau se retirer enfin, tu n’osas plus prononcer un mort, submergé par tant de pression. « Craches le morceau », comme si c’était simple…

« C’est pas avec toi, qu’ils veulent jouer aux plus forts, cousin… Ils veulent juste… s’entraîner. Avec moi. »

La formulation n’aurait pas pu être meilleure : les autres cadets s’entraînaient avec toi, au sens propre, tu étais leur poupée de chiffon sur laquelle ils se faisaient les dents. Sans même y penser, tu tentas de cacher, d’un mouvement au naturel très douteux, des marques de crocs qui décoraient nettement ton ventre. En silence, tu priais pour que Koga ne cherche pas plus loin que ça.

Peu envieux de rester sur ce sujet, tu toussotas bruyamment. Et si vous parliez un peu de bouffe, plutôt ? Le sujet préféré de toutes les hyènes, non ?

« Je préférerais plutôt qu’on trouve quelque chose à manger. Tonton aime bien les charognes, mais pas moi, j’ai faim. »

Allez, cousin, parles plus de ça, s’il te plaît…

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Koga était quelqu’un d’observateur malgré le manque de patience que lui infligeait Kuji. Bien évidemment que personne n’osait réellement se mesurer au fils de Shasta. Non seulement c’était stupide de la part des autres de se penser plus fort que lui – lui qui s’entraînait si durement, cela commençait à bien se voir – de plus il n’en restait pas moins le fils de la dominante. Rien que son statut était censé en effrayer plus d’un. Dans un grognement, Koga souffla son agacement, faisant claquer sa mâchoire devant tant de mauvaise volonté de la part de son cousin.

Koga n’était pas stupide et ne manqua pas de relever les éléments qui perturbaient les phrases de Kuji ou même son comportement de manière générale. Les autres voulaient s’entraîner avec lui mais en même temps lui-même ne pouvait ? Il tenta même de masquer quelque chose sur son ventre. Une démangeaison ? Une plaie ? Koga savait où il n’aurait qu’à aller pour vérifier sa théorie. Uasi était la guérisseuse du clan et bien que certains pouvaient se montrer têtus et ne pas vouloir se soigner, il fallait être stupide pour faire durer ce petit manège et risquer la mort d’une infection plutôt bête. Koga n’aura qu’à aller lui rendre visite un de ces jours.

Quand Kuji voulu changer de sujet, Koga lui adressa un regard en coin lourd de sens. Il était contrarié mais décida de passer au-dessus. Après tout, pourquoi ne pas s’éclater la panse ? Cela lui ferait un entraînement supplémentaire. Finalement, d’un ton plutôt neutre, Koga lâcha :

« D’accord. Je te suis. T’es là depuis un moment, tu dois savoir où se trouvent les gibiers. »

Alors qu’ils se mettaient en route, Koga asséna un nouveau coup d’épaule à son cousin, un sourire presque malsain figé sur son visage. Décidément, le fils de Shasta pouvait en effrayer plus d’un mais avec la pensée qui venait de traverser son esprit, quoi de plus normal ?

« Dis l’cousin, ça te dirait pas de la viande de lion toi ? T’as pas envie de savoir quel goût ces monstres peuvent avoir ? Avoue, chasser une de ces vermines, ça serait quand même pas mal ! »

De nouveau, ton cousin montra son impatience avec un grognement agacé. Un moment, tu craignis que ça prenne le dessus sur la discussion et que Koga s’en aille. Ta transition tout à fait naturelle vers l’idée d’un repas ne lui plut à priori pas du tout, en témoignait ce lourd coup d’œil qu’il te porta. Le silence sembla durer une éternité, mais le fils de Shasta finit par acquiescer, sans toutefois témoigner trop d’entrain. Soit, c’était largement suffisant pour te donner un petit sourire, vite crispé par la nouvelle petite bousculade de ton cousin.

« J’avais vu un gros lièvre, tantôt, mais tu l’as fait fuir. Il est parti dans cette direction, mais je sais pas trouver leurs terriers, moi… »

Koga écoutait-il seulement ? Même pas sûr, car il posa une question des plus pertinentes : quel goût pouvaient avoir les affreuses bestioles qui gouvernaient le reste du monde ? Tu crus même voir ses crocs baver à l’idée de se planter dans de la chair de lion. A moins que ce ne soient les tiens ? Tu n’en avais jamais goûté, contrairement à d’autres…

« Tonton m’a dit qu’ils avaient le goût de serpent… mais j’ai jamais mangé de serpent non plus. »

Les vieux souvenirs de tes parents mourants te ramenèrent vite à ta peur de ces grand félins. Si un festin s’organisait autour de l’un d’eux, pourquoi pas, mais jamais tu n’en chasserais toi-même ! De toute façon, ton oncle de l’avait interdit, et ce n’était pas la bonne période pour risquer de le contrarier !

Chassant ces mauvaises pensées de ta petite caboche, tu commenças à trotter vers où ta proie manquée s’était enfuie. Si tu ne savais pas chasser dans les abri de ces animaux, tu apprendrais !

« Allez, plus vite ! Avec de la chance, y’aura toute sa petite famille et on pourra s’éclater le ventre ! »

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Alors qu’il se mettait en route afin de retrouver la trace de ce lièvre, la remarque de Kuji laissa échapper un rire moquer à Koga. Néanmoins, le jeune mâle devrait être plus attentif puisqu’il n’avait même pas remarqué en arrivant que son cousin chassait.

« Dis plutôt que je lui ai fichu la trouille de sa vie ! Pas qu’au lièvre d’ailleurs. » - il marqua une pause avant de sourire et d’annoncer l’air railleur « Je plaisante cousin, on va l’attraper ton gros lièvre. »

La suite du discours lui arracha une légère grimace de dégoût :

« De serpent tu dis ? Bah, les goûts d’oncle Zar’roc sont pas vraiment les plus fiables. On verra bien par nous-mêmes, un jour. »

Bien qu’il n’ait jamais mangé de serpents non plus, il n’était pas vraiment adorateur de l’idée. Et puis, ce n’est pas les dires et les impressions de l’Oncle Zar’roc qui allaient l’arrêter, bien au contraire. Il avait une idée en tête, un objectif bien précis et cela consistait à se taper de la viande de lion. Ni plus ni moins. Du moins en ce qui concernait la nourriture. Pour le reste, devenir le meilleur devrait suffire, autant à ses yeux qu’à ceux de ses parents.

Soudain, Koga se figea et se plaqua au sol, alerte. Il avait vu quelque chose bouger et le sourire victorieux qu’il arbora le confirmait largement. Il continua en chuchotant, intimant à son cousin qu’il ne fallait pas traîner pour passer à l’attaque. Un bon gueuleton, ça n’attend pas :

« Regarde, c’est pas lui là-bas ? En plus y’en a deux autres. On va se tailler une bonne tranche de viande et de rire ! »

C’était une évidence pour Koga. Ils ne manqueraient pas leur prise. Leur entraînement conditionnait déjà les jeunes à se battre, alors chasser ne devrait pas être si compliqué que ça.