Bad Time for the Sun OS

Enfin nous étions loin de l’Oasis, je ne pus retenir un soupir de soulagement. Ce n’était pas passé loin… Je pouvais encore sentir son souffle chaud sur ma nuque. C’était terrifiant. Je regardai de toute part, désireuse de m’assurer qu’il n’était plus là. Qu’il était parti. Tandis que nous marchions, je sentais le pas de Shauku s’accélérer, comme si sa colère la poussait à aller plus vite. Je voulus lui dire quelques mots mais celle-ci ne m’en laissa pas le temps et fit volte-face en me donnant un puissant coup de griffes sur le museau. Mon sang gicla un instant avant que quelques gouttes rouges ne tombent sur le sol. Abasourdie, je posai ma patte sur ma truffe, penaude. La lionne feula :

« Qu’est-ce qu’il t’est passé par la tête ? Suivre Akito après ce qu’il t’a fait ! Il faut être une belle idiote pour se laisser avoir comme ça ! »

Je baissai la tête, mal à l’aise lorsque la lionne, serrant les crocs, m’attira vers elle pour poser son front contre le mien. Mes sourcils étaient froncés et mes oreilles baissées, prêtes à recevoir un autre coup. Mais la présence de mon bourreau, plus que de me heurter, me rassurait. C’est avec soulagement que je laissai mes larmes couler. Ma tante de cœur effleurait ma nuque avec son museau en laissant échapper une sorte de grognement rauque dans le but de me rassurer. Je levai les yeux avant de chuchoter, les yeux humides :

« Pardonne-moi… Je ne suis qu’une idiote… »
La lionne se décala et me regarda avec des yeux affligés, finalement, elle s’éloigna de moi puis planta ses griffes dans le sable, en colère. Je m’approchai doucement et lui donnai un coup de museau pour la rassurer, en vain. C’est la gorge sèche qu’elle me dit :

« Non, je suis l’idiote… J’aurais dû te le dire. »

Je tournai légèrement la tête, interrogative. Qu’aurait-elle dû me dire ? Je posai ma queue sur son épaule pour l’encourager quand soudain…

« Je suis l’épouse d’Akito. »
Mes yeux s’écarquillèrent et je fis un bond en arrière, horrifiée. Alors les petits qu’elle avait eus… C’étaient ceux de ce félin ? Non. Non ! Je ne voulais pas y croire. Je grognai, refusant la vérité. C’était impossible, je ne voulais pas. Jamais. Je poussai un puissant rugissement :

« Quelle… Ordure… »
Mes yeux brûlaient d’un feu connu. Un feu que j’avais acquis bien trop tôt à mon goût. L’appel du sang. Non, je ne pouvais pas laisser passer cela. Pas maintenant.
« Il n’y a rien que tu puisses faire Hiari, je lui appartiens, telles sont les lois de ce Désert que tu chéris tant. »
Ces mots s’apparentaient à des coups de griffes dans mon cœur, je ne pouvais pas accepter… Pas ça. Pas après ce que j’avais vu. Je collai mon front à celui de la lionne et dis en gémissant :

« Je ne peux pas laisser faire ça… Pas toi. »
La féline sourit, attendrie, avant de me donner un coup de museau affectueux que je lui rendis en souriant tristement. Comment pouvais-je laisser passer une telle chose après tout ce qu’elle avait fait pour moi ? C’était impossible, tout simplement. L’honneur des Jangowas, tu parles ! C’était tous les mêmes, à considérer les lionnes comme des poulinières ! Faiblement, je posai ma patte contre la sienne avant de dire doucement :

« Nous allons régler cela, ne t’en fais pas. »

Codage par Libella sur Graphiorum