Aah... Cet étang avait vu bien de belles demoiselles que Alois n'avait pas hésité à charmer. Ce n'était pas son terrain de jeu préféré, mais quelle aubaine il y trouvait parfois.
Comme aujourd'hui où il rencontra une jolie jeune lionne crème du clan, encore indécise à ses charmes. Ils parlèrent un certain temps, le lion à la fleur amadouant cette farouche beauté des ses douces paroles et de ses beaux yeux verts...
Mais aujourd'hui, il fallait croire que ses idées et son charme ne s'accorderaient pas... La lionne croyait avec ferveur les propos de Misaada, le majordome, et quitta furibonde l'étang, laissant un Alois déconcerté et quelque peu vexé... Ce majordome lui brisait son jeu... Il n'aimait pas ça.
Il se leva et s'étira, ça ne servait à rien de rester ici, désormais... Il descendit jusqu'à l'eau et lapa un peu de fraîcheur. "Tsss... La demoiselle qui me refusera pour de simples idées politiques n'est pas encore née, ma chérie..." se dit-il alors qu'il allait quitter le point d'eau, se léchant les babines encore humides.
Le lion crème marcha quelques pas vers les hautes herbes puis s'arrêta. Il regarda de nouveau l'étang, il y avait un nouveau félin dans le coin... Repérant le jeune lion doré, Alois fut demi-tour, dirigeant désormais ses pas vers le jeune prince.

"Salut à vous, jeune prince." Lança-il, "Qu'est-ce qui vous amène par ici, avec cette mine si dépitée ?"

Il s'arrêta à quelques pas du prince, respectant le rang de son interlocuteur, bien que plus jeune.

Le prince se retourna, saisissant à qui il avait affaire. Il était très calme et aucune agressivité ne s'échappait de ses yeux lorsqu'il reconnu le lion à la fleur. Alois eut un petit sourire compatissant.

«Je suis désolé d'apparaître avec une telle figure. Vous vous en doutez, mais la vie est injuste ces temps-ci avec moi. Mais je m'en remets, petit à petit.»

Puis Kumpa prit une posture plus détendue et amicale et dit:

«Enchanté Alois. Votre réputation vous poursuit.»

C'est vrai que les deux lions ne s'étaient jamais vraiment parlé. Alois sourit à la remarque de sa réputation et s'assit.

"Bien plus loin que vous ne pouvez l'imaginez, jeune prince." dit-il d'un ton mystérieux, le sourire aux babines.

A vrai dire, Alois savait très bien pourquoi le prince avait l'air si déprimé, qui ne le serait pas après avoir perdu son père de façon aussi horrible ? Il soupira et regarda le prince, il avait l'air d'écarter ses soucis pour faire bonne impression. Pourquoi essayait-il de cacher sa rancoeur à ses futurs sujets ? Certe, Alois n'était pas un sage de la monarchie et la meilleure façon de régner lui était inconnue.
Il ne connaissait qu'une manière d'être bien: "Être naturel..."

"Alors... Qu'est-ce qui vous amenait ici, mon prince ? Vous cherchiez quelque chose ?"

Mais aujourd'hui, son naturel avait vexé une lionne partisane du majordome, il était encore outré d'avoir perdu une manche contre cette beauté et restait prudent avec son naturel enjoué. Il s'agissait de ne pas froisser le futur roi de Pridelands. Même si ce n'était pas dans ses habitudes d'agir en curieux. Il avait l'impression que, comme leur reine, quelques jours auparavant, le jeune Kumpa avait sans doute besoin d'un peu de soutien.

« Des réponses. » Il réfléchit. « Je ne sais pas quel genre de réponses. J'ai trop de questions... Croyez-vous en les "lions noirs" ? Ces lions qu'on appelle Nyeusis ? »

Bien sûr, cette histoire des Nyeusis. Le prince voulait savoir la vérité sur cette affaire, c'était bien normal. Est-ce qu'il y croyait ? Bien sûr que non !

Alois regarda autour d'eux, vérifiant qu'il n'y avait personne pour rapporter leur propos. L'étang était désert, parfait...

"En toute sincérité, mon prince, ce ne sont que des légendes qu'on raconte aux lionceaux pour leur faire peur... Je ne comprends pas que Misaada puisse avoir tant de partisans en invoquant de tels mensonges! De plus, ses compagnons ne m'inspire pas confiance, surtout ce... Rumple."

Il avait lâché ces derniers mots avec véhémence, une colère contenue mais néanmoins bien visible dans ses yeux. La haine de ses souvenir brouillés brûlait d'un grand feu en lui, faisant bouillonner ses veines... Ses muscles se tendirent sous cette pression.

D'un ton sec mais toujours maîtrisé, il dit:

"Je sais que vous cherchez des preuves contre Misaada et ses complices, mon prince... Et comme à votre mère, la reine, je vous dirais que vous pouvez compter sur mon soutien..."

Il grogna silencieusement envers sa propre réaction corporelle un instant, labourant le sol de ses griffes noires. Puis, il souffla nerveusement et reprit, sur un ton plus habituel et serein :

"Et veuillez excuser cet excès de de ma part, depuis que ce lion à la crinière bouclé est arrivé sur Pridelands, j'ai des tendances agressives assez aléatoire envers sa personne..."

Ses muscles étaient toujours tendus et il dissimulait sa colère derrière un apparent sérieux, le sourire de ce charmeur avait toutefois fuit ses babines.

HS: Désolée pour le temps de réponse et le fait que tu ais eu droit à deux hyper réactions de colère en deux RP si proches ^^'

« N'importe qui peut sentir votre colère envers Rumple. Le connaissiez-vous avant qu'il n'apparaisse ce jour fatidique et ne profite de nos terres ? »

Alois eut un sursaut et son corps se raidit à nouveau, mais cette fois, le lion garda un contrôle parfait sur ses réactions. Bien que la colère était toujours présente, le ton du fauve à la fleur s'adoucit, reprenant peu à peu son habituel calme.

"A vrai dire, je n'en sais rien... Mon corps a l'air de le connaitre, mais mes souvenirs restent muets et aveugles à son sujet." Il soupira. "Je n'attends pas à ce que vous sachiez cela... Ma réputation a beau être celle d'un séducteur invétéré, il y a une autre part de ma personne qui circule entre les lions assez âgés pour s'en souvenir."

Alois n'aimait pas parler de cette facette de son image, tout simplement parce qu'il ne pouvait rien avancer à ce sujet, se sachant absolument rien qu'un voile recouvrant son enfance, aussi radieuse qu'elle avait pu être.

"je souffre d'amnésie depuis mon accident dans les gorges il y a une vingtaine de lunes."

Brusquement, Alois se tut et ferma les yeux, des flashs lui revenaient ; la charges des gnous et des zèbres, sa mère qui l'appelait. Les gorges qui se rapprochaient, des giclées de sang, son sang ? Il n'arrivait pas à se détacher de ces scènes, il grogna, les yeux toujours fermés. La mémoire continuait son indicible chemin et lui ramenait des visions cauchemardesques, une patte énorme et griffue s'abattit sur lui et il chuta ! Les gorges défilaient en tourbillonnant devant ses yeux et un choc, puis le noir ! Il ouvrit les yeux, encore sous le choc !

Regardant éperdument autour de lui, sa respiration effrénée, il ne reconnaissait plus rien, sa mémoire défaillante se mélangeant avec la réalité. Ses yeux ne reflétaient que de la peur et de l'incompréhension. Il ne voyait même plus le prince et tentait juste de se calmer sans y parvenir.

« Je suis désolé, je ne voulais pas vous faire revivre ça. Passons. Je suis soulagé que certains Pridelanders aient l'esprit critique. Mais je ne puis rien faire encore, je suis trop jeune. »

La voix du prince finit par atteindre le lion terrorisé par ses propres souvenirs. Se concentrant uniquement sur le son de cette réalité, Alois réussit à revenir parmi le décor familier de l'étang et secoua la tête, encore abasourdi.

Il regarda le prince et aquiesca ses propos sans trop grande cérémonie, espérant surtout que le prince n'ait pas perçu la puissance critique de ses hallucinations. Humant légèrement l'air, il comprit une chose, portant sa patte à la fleur dans sa crinière, il la retira et la jeta à terre avant de l'écraser ; la fleur s'effrita, aussi sèche que l'herbe rêche du désert.

"Je m'en doutais..." murmura-t'il, une sourde colère envers la fleur partie en poussière.

Réfléchissant rapidement à l'habitude qu'il devait garder envers le jeune prince, il comprit qu'il ne tiendrait pas une conversation avec un calme qu'il ne maîtrisait plus. Il soupira puis regarda le prince, le visage impassible. Il lui dit :

"Excusez moi, mon prince... Je crains que mes humeurs soient assez instables et aléatoires en ce moment et je pense préférable de ne pas vous imposer ma présence particulièrement étrange à gérer -même pour moi- à présent. En tout cas, sachez que je vous soutiens complètement dans cette histoire et espère sincèrement pouvoir vous revenir avec de meilleurs informations sur ce Rumple par la suite..."

Il s'inclina et commença à s'éloigner, tête baissée ; rien ne le rattachait vraiment plus à l'image du charmeur qu'on avait de lui.

HS: