Un bruit de pas se fit entendre dans le repaire des lions. En plein rêve, j'eus un peu de mal à émerger de ce sommeil dans lequel je parcourais le monde avec mon papa et ma maman, mais j'ouvris finalement les yeux avec peine. Encore engourdi, je me lève doucement avant de me retourner vers maman qui dormait encore à point fermer la tête entre les pattes.
Ce qui était sûr, c'est qu'ici maman faisait que dormir, et être un peu nourri par des femelles. Ce qui était d'ailleurs plutôt bien, elle se sentait mieux depuis notre arrivée ici, et prenait un peu plus soin de moi. Doucement, je me lève et lui fait une léchouille tendre sur sa joue, puis fit ma toilette, quelque peu maladroitement, et sors du repère, du moins jus'à l'entrée.

Ma queue s'agitait de droite à gauche en regardant le monde qui s'offrait à moi, les choses à découvrir sur ce nouveau "territoire" comme disait maman devaient être nombreuse et intéressante. Il me fallut quelques secondes avant de me décider à sortir pour de bon. À chaque pas que je faisais, un sourire se traçait sur mes babines et je me mis à courir à mon aise. Ma petite course durait, et mon regard se posait sur chaque chose que je croisais ici, c'était si bon de voir l'extérieur, de sentir la chaleur sur ma fourrure brune et de prendre l'air. Je savais que maman, en voyant mon absence, s'inquiéterait, mais j'espérais qu'elle comprenne un peu quand même et qu'elle ne se fâche pas contre moi, je n'aimais pas quand elle se fâchait.

Depuis que j'étais parti, le soleil était monté, et je me stop pour faire une pause, assis sur un petit rocher, la queue retombant sur celui-ci en pensant. Alors, non seulement je ne savais pas ou j'étais, je fatiguais, mais en plus, je commençais sérieusement à avoir faim, mon ventre, en était la preuve.

Dans un soupir un peu ennuyé, je regarde autour de moi à la recherche de nourriture quelconque, mais je savais que cela n'allait pas être facile vu mon manque d'expérience totale.

Et j'avais raison. Les proies n'étaient pas faciles à trouver pour moi, ou beaucoup trop grosse, voire impossible, je pouvais dire adieu à un repas de roi, et me retournais vers un repas de base: les insectes.

Les oreilles mises en arrière, je me retrouvais à fouiller les herbes, à chercher une trace de ces maudits insectes pour me remplir l'estomac, mais rien. Je ratais tout. Je voulais repartir, quand un bruit me fit lever les yeux.

Un oiseau se posa sur mon rocher, et je tentais ma chance.

"-J'espère...!" . Fis-je tout bas en me mettant en position de chasseur, comme me l'avais montré maman. Doucement je m'avançais vers ma proie silencieusement, avec une concentration au maximum. Et là, je fais un bon, mais l'oiseau fut plus rapide et s'envola à grand battement d'ailes.

Et moi, je retombais de l'autre côté du rocher tête première dans un "Ouch". C'était encore une fois loupé.

Un peu déçu, je me mets assis et renonce finalement à manger. J'étais sûrement trop lent ou trop bruyant, mais en tout cas pas assez.

"-Si seulement tu étais la papa.." . Fis-je en repensant à sa fourrure, sa voix, et ce que maman me disait de lui. J'aurais, aimez-le voir avec nous, mais c'était impossible.

Secouant la tête, je chassais ces pensées, je ne devais pas m'apitoyer sur mon sort, et me remis en quête, en quête de quoi? Je ne le savais pas vraiment, mais je repris ma route lentement en réfléchissant à mes futurs entraînements de chasse et de combats, je voulais devenir fort.

Kyu et Shirika avaient maintenant trois mois et par conséquent, le vieux lion d'argent avait estimé qu'il était maintenant temps pour lui de reprendre son enquête sur Sumu. Il fallait agir avec efficacité et finesse. Cette petite brunette avait réussie à tromper le grand roi Haki. En réalité, en réfléchissant avec un peu de bon sens, le fils de Déjem devait faire partie des plus méfiants, au même titre que le majordome Sabaru.

Mais dans sa gentillesse n'ayant guère de limite, celui-ci avait jugé bon de laisser à la fille d'Ekua une chance...Une véritable preuve de naïveté...En fait Banguko n'avait pas souvenance d'avoir connu un exemple plus concrets de ce qu'était la naïveté avant toute cette histoire.

Peut importe, le mal était fait. Il fallait juste éviter la catastrophe avant qu'il ne soit trop tard. Quelque chose de relativement simple à énoncer en théorie...Mais dans la pratique, il ne s'agissait pas d'une mince affaire.

Le lion d'argent traversait le pays verdoyants dans le seule et unique but de rejoindre le repère des lions. Soudain, une odeur se fit sentir. Il s'agissait d'un lionceau. Celui-ci portait l'odeur caractéristique d'un freelander...Qu'est-ce qu'un lionceau pouvait faire ici, loin du repère ?

C'est après quelques secondes de marches, que le vieux géant sans crinière vit le petit au détour d'un petit rocher.

-Ohé gamin...Je peux savoir ce que tu fait ici seul et loin du repère ?

Son ton était froid et complètement dépourvu de tendresse. Le lion d'argent ne faisait plus partie de ces lions avec ce sourire constant. Pour lui, ce genre d'attitude illustrait l'ignorance, et la naïveté.

Miujiza

Alors que je m'apprêtais à partir, une voix retentit près de moi. N'ayant pas senti d'odeur, sûrement à cause de mon inattention, ou de ma concentration, je me retourne donc d'un coup en un bon vers mon interlocuteur dans un cri de surprise. Les poils sur mon dos formaient une petite crête, et je lève mon regard vers le grand lion. D'abord, je crus à une lionne, mais la voix ne trahissait pas, c'était bien un mâle. Hésitant, je recule d'abord un peu avant de me calmer et de le fixer un moment. Vu l'odeur qu'il porte et celui des lions que je vois passer près de maman, il devait être d'ici, je l'espérais sinon j'étais dans de beaux draps.
Je pris une inspiration pour ne plus paniquer et me dégage la gorge, avant de lui répondre franchement, les oreilles en arrière:

"-Ma maman se repose! Alors, je voulais venir voir un peu...le territoire?" . Fis-je en examinant sa future réaction. Je me demandais bien pourquoi il était si sec alors que je ne faisais rien de mal, le repère n'était pas si loin si je courais, et puis, je ne craignais rien ici. Alors pourquoi agir comme cela? Je ne savais pas.

Mais je ne voulais pas faire d'ennuis sinon c'est maman qui se fera engueuler, alors je fais un léger sourire. Avant de continuer. Mes parents m'avaient toujours appris à avoir de la politesse envers les plus âgés que moi, qui plus est, c'est un membre du clan où je suis actuellement.

"-Moi c'est Miujiza! Je suis nouveau ici!" . Dis-je tout simplement.

Le ton sec et froid du géant gris eu le don de surprendre le petit brun. Celui-ci lâcha un petit cri. Visiblement impressionner par la grande taille de son interlocuteur, le petit se justifia en disant que sa mère se reposait. Il avait profité de ce moment pour explorer le territoire.

Au final, le lionceau se présenta sous le nom de Miujiza, il précisa qu'il était nouveau sur Freeland. Le vieux lion d'argent repris la parole avec ce même regard vide dépourvu d'expressions :

Miujiza ? Mmmh...Eh bien je te souhaite la bienvenue, nous n'avons pas eu l'occasion de nous rencontrer auparavant. J'avais quitté Freeland pendant trois mois...En tout cas, tu est relativement loin du repère, fait attention. C'est très facile de se faire encorner par n'importe quel herbivore...

L'ancien compagnon de Kimya plongea son regard dans celui du petit brun devenu freelander très récemment. Les enfants de son âge n'avaient pas toujours conscience de tout les dangers que pouvait présenter la savane. Banguko tâcherai de garder un œil sur lui, histoire de s'assurer que rien de fâcheux ne se produise pour lui.

Quand il reprit la parole, ce fut encore avec ce ton si froid, pour moi. Si bien que je ne disais rien pendant qu'il parlait, par précaution, vu que je ne le connaissais pas trop. Je ne cessais de le fixer naïvement, pour retenir chacun de ses traits physiques, ainsi que son odeur, qui sait, je le recroiserais plus tard sur ces terres et saurais que c'est un futur ami? Un membre. De toute façon je ne pouvais pas le rater, un lion grand bleu à barbichette dépourvue de crinière, ce n'était pas compliqué à repérer de loin.

Quand il fut "enchanté" et qu'il me souhaitait le bienvenu, sans oublier sa mise en garde, un sourire se traça sur mes petites babines en montrant mes petites dents, au moins malgré son manque d'émotions, il pouvait ressentir de la crainte pour quelqu'un d'autre. C'était déjà un bon point, je trouve.

Mais quand il parlait des "Herbivores", mon cerveau associa ceux-ci à la nourriture aux si exquis et mon estomac lâcha un second gros bruit de faim, ce qui me fit tordre le corps de honte face à l'adulte. Je me recroqueville rapidement en levant les yeux vers le mâle pendant que les siens se plongent dans les miens. C'était un peu gênant ce genre de situation, je trouve.

"-Excusez moi! Je...je n'ai rien mangé depuis hier!" Dis-je pour m'excuser. Une fois mon ventre calmé, je me remets plus droit et cherche discrètement du regard de quoi me mettre sous la dent, même si je donnerais n'importe quoi pour un bout de zèbre, ou le lait de maman. Bon, j'étais vieux pour ce petit casse-croûte, mais bon, je me souvenais encore de ce liquide chaud dans ma gueule, qui était n et qui me remplissaient l'estomac pour des heures. Avec mes parents, la nourriture était rare pendant les voyages, et ici, maman dormait la plupart du temps, alors je restais un peu seul, je n'avais pas vraiment de quoi manger, même si certaine lionne apportaient, parfois je ne mangeais pas, là je le regrettais un peu.

Mais peut-être que lui pouvait m'aider? "Et si je le lui demandais?" . Pensais-je. Doucement je m'approche un peu de lui, sans le quitter des yeux.

"-Dites! Vous pouvez m'aider? À chasser? M'apprendre des techniques? Pour que je puisse trouver de la nourriture seule plus tard!" . Je me retenais de bien lui dire que je "mourrais" de faim.

Peu de temps après avoir souhaité la bienvenue au petit brun, le grand gris sentit une certaine forme de détente de la part du nouveau venu. Celui-ci laissa apparaître un léger sourire en guise de remerciement. Soudain, un petit bruit venant du ventre du petit mâle se fit entendre. Honteux, celui-ci se recroquevilla puis, fixa son interlocuteur en expliquant qu'il n'avait rien mangé depuis la veille.

Avant même que le compagnon d'Amaya puisse répondre, le lionceau s'approcha de lui en lui demandant si celui-ci pouvait lui apprendre des techniques pour chasser et ainsi, être en mesure de trouver sa nourriture de façon indépendante. Ce regard suppliant...Banguko était déstabilisé. L'expression du petit brun lui rappelait son fils Kyu, qui visiblement, ne voulait pas voir son père partir.

Instinctivement, le lion d'argent recula les deux oreilles baissées. Que faire ? Aider cet enfant ? Il n'y avait malheureusement pas de proie aux alentours. Il n'y avait que deux possibilités soit, partir à la recherche d'une proie plutôt facile a attraper, soit, retourner aux repère pour laisser à sa mère le soin de s'occuper de lui.

Le lion d'argent releva les oreilles tout en fixant le petit freelander pendant quelques instants, avant de finalement répondre :

-Mmmmmh...Bon...Je n'ai malheureusement pas senti la présence d'une proie quelconque...Nous allons en checher une ensemble...En route petit !

Sans attendre plus longtemps, le gris se mis en position de chasse, puis, se déplaça avec discrétion, tout en prenant le temps d'observer minutieusement le secteur. Il fallait venir en aide à ce lionceaux, même si celui-ci lui faisait perdre un temps considérable...

Quand il restait silencieux, je baissais les oreilles sans le quitter des yeux. Je ne savais pas pourquoi, mais j'étais au fond un peu inquiet qu'il refuse de m'aider, après tout pourquoi aider un lionceau, qui est en plus, un nouveau membre.. Mais il acceptait. Ce qui me surpris malgré son caractère froid.
Tout content, d'être aidé par un adulte- Et de pouvoir sûrement manger- Je me mit donc à le suivre avec confiance, la queue haute. Je restais tout près du gros lion pour ne pas me perdre, et rester en sécurité, tout en regardant à côté de moi pour en apprendre un peu plus sur les lieux, avoir des repères, et des odeurs différentes.

Pour mieux assimiler les positions de chasse des grands félins, je me mis dans la même position que Banguko et l'imite au mieux que je pouvais, bizarrement, très impliqué dans ce que je faisais. J'avais les sens à l'affût, les muscles tendus pour être prêt à agir comme le grand lion si besoin, j'avais tellement hâte et peur à la fois que j'en avais le coeur battant la chamade. Et, pourtant, je restais là avec lui en prenant mon courage à deux pattes.

Aucun son ne sortait de ma bouche pendant que l'on parcourait les terres, plutôt calmes, jusqu'à ce qu'un bruit de frottement me fit lever la tête, une proie sans doute, qui en y pensant fit crier mon ventre que je tentais de couvrir pour ne pas me faire voir.

Je ne pris pas la peine de regarder mon tuteur, et repris aussitôt une posture de chasse correcte. Au loin, se trouvait un troupeau de zèbres, facilement repérable par le biais de leurs robes à rayures.

Ces moments me rappelaient un peu quand papa revenait avec une carcasse de jeunes zèbres, et du repas entre mamans, papa et moi.

Mon regard se dirigea enfin vers le lion bleu, le questionnant du regard pour savoir quoi faire ensuite, ou si l'on ne chassait pas ceux-là et pourquoi.

Le géant gris continuait a avancer dans les hautes herbes avec discrétion en compagnie de son petit congénère brun. Au final, le petit duo fini par apercevoir un troupeau de zèbres au loin. Satisfait, le vieux commença à réduire sa vitesse. Le fait de se rapprocher obligeait tout prédateur à s'appliquer dans la discrétion et la finesse. Le moindre bruit pouvait faire réagir les proies presque instantanément.

Le fils du désert s'arrêta, puis, se tourna vers le petit mâle en disant à voix basse :

-Bon...Toi tu reste ici. Pour apprendre, il faut aussi savoir observer et analyser ce qui se passe.

Il fallait faire les choses dans l'ordre. Apprendre une série de gestes et de mouvements sans vraiment comprendre le sens des divers enchaînement était inutile. Il fallait absolument une représentation visuelle de la situation, avant de procéder à un entrainement plus concret.

Sans même attendre la réponse du gamin, Banguko s'éloigna puis, fit face à son objectif premier, en essayant de repérer tout les petits au sein du troupeau. Il était clair que Miujiza était trop petit pour consommer des proies d'envergure. Il fallait commencer progressivement. Se détacher du lait maternel était une étape importante pour les jeunes enfants.

À sa phrase, je fis oui de la tête instantanément, les sourcils légèrement froncés. Analyser, je faisais que ça depuis que j'étais venue dans ce monde, une petite habitude à moi que je ne regrette pas. Silencieux, je me couche presque complètement et le regarde longuement de mes yeux orangés. Suivant ainsi chacun de ses mouvements maîtrisés en jetant des regards vers le troupeau qui ne se doutait encore de rien, et les proies qui se trouvaient dedans.

Malgré ma faim et mon envie de sauter sur la croupe des zèbres, je me retenais durement de bouger en rentrant mes griffes dans le sol, puis me mis à me lécher les babines. Première chose à retenir, la patiente. Maître mot de la chasse, sûrement la traque, le silence et la discrétion était eux aussi primordial pour avoir une chance en plus de manger. Ces quatre mots simples étaient importants pour commencer, avant de se lancer dans une attaque. Et je compris peu à peu mon erreur de débutant de tout à l'heure, j'étais trop pressé que ça avais tout foiré.
J'avais hâte de pouvoir voir le félin à l'œuvre et de voir sa technique d'attaque, et ensuite de pouvoir planter mes petits crocs dans la chair tendre.

Et qui sait, le vieux grincheux voudra même peut être partagé la prise avec moi et ainsi devenir plus sympathique niveau émotion et expressions faciales. Qu'il se déride un peu. Si la prise, d'ailleurs, est assez bien dodue, je prendrais soin de garder un petit morceau pour maman, cela lui ferait grandement plaisir que son petit chasseur lui ramène un petit quelque chose.

Le vieux lion argenté observa le troupeau pendant de longue minutes en prenant bien le temps de repérer les proie faciles à attraper. Il ne s'agissait pas de gaspiller son énergie inutilement. Un zèbre en pleine forme pouvait vraiment donner du fil à retordre. Certains prédateurs avaient perdu l'usage de leurs mâchoires ou même la vie, à cause d'un coup de sabot bien placé. Quelque soit la proie, il fallait se montrer prudent.

L'ancien nordique se baissa puis, rampa au sol sans aucun bruit. En général, son pelage argenté ne l'aidait pas dans ces moments de chasse mais heureusement pour lui, tout les zèbres du troupeau regardaient ailleurs...Il s'agissait là d'une véritable occasion en or.

Après avoir atteint la distance nécessaire pour une attaque rapide et efficace, le grand lion sans crinière fit un bon en direction de sa cible. Pris de panique, les herbivores rayés commencèrent à se disperser. Banguko s'abattit sur sa proie avant de l'immobiliser puis, l'achever par une morsure au cou de celle-ci. C'était terminé. Miujiza allai enfin profiter d'un bon repas...

-C'est bon mon grand !

L'ancien compagnon de Kimya attendait le petit freelander tout en gardant un œil sur sa proie. Même après la chasse, il fallait faire preuve de prudence pour ne pas perdre son repas.

Miujiza

Quand je vis le grand lion sauter, je me redressais d'un coup, mes petites oreilles misent en avant pour mieux voir. Et un large sourire vint sur mes babines. Il l'avait eut. Quand il revint, je regardais mon dîner encore tout frais et me frottais à ses pattes avant de lécher la fourrure du zèbre.

"-Merci beaucoup pour ça!" . Dis-je de ma petite voix. Et sans plus attendre, je plantais mes petites canines dans la chair fraiche. Il ne fallut pas longtemps avant d'avoir un peu de viande dans la gueule et de la mâcher avec plaisir. Après quelques minutes, je tourne la tête vers le grand félin et le regarde en avalant ma bouchée. Je me sentais à l'aise avec lui, alors je décidais de joué les curieux.

"-Dis, pourquoi tu as la fourrure si clair? Et pourquoi n'as tu pas de crinière?" Demandais-je gentiment, en me mettant assis, tout en léchant mes babines teintées de rouge.

Contrairement au petit mâle brun, Banguko n'avait pas faim. Le vieux lion pris simplement le temps d'observer le petit avec attention. Après avoir remercier l'ancien nordique, le nouveau freelander planta ses crocs dans la fourrure rayée de l'équidé puis, commença à se restaurer. Enfin ! Le petit allai finalement reprendre des forces avec cette jeune proie.

Tout en gardant un œil sur l'enfant, le géant sans crinière prenait également le temps de regarder le paysage autour, histoire de toujours rester en alerte au cas où un animal dangereux pointerai le bout de son nez.

Soudain, Miujiza posa une question à son interlocuteur...Voilà qui était surprenant. Maintenant, celui-ci se permettait de jouer les curieux...Peut importe...À cet âge là, les enfants avaient très souvent tendance à faire confiance et à croire tout les adultes en général. Celui-ci voulait savoir les raisons qui justifiaient une fourrure si claire et surtout, l’absence de crinière...Un phénomène relativement rare même chez les lions du désert.

-Mon pelage clair vient de mon sang nordique. Quant à ma crinière, il s'agit d'une caractéristique que j'ai hérité de mon père, un lion originaire du grand désert.

Avant même que le jeune Miujiza puisse avoir le temps de réponde, Banguko entra dans ce petit jeu de "question-réponse".

-Mais dis-moi Miujiza...D'où vient-tu exactement ?

Ce petit était encore très jeune, néanmoins, peut être qu'il lui restait encore quelques souvenirs de sa vie hors de Freeland avec sa mère...

Miu

A sa réponse je lâchais un petit how. Parce que du coup, je me demandais pourquoi son père lui même n'en avait pas lui non plus. Cela me faisais bizarre car un lion sans sa crinière, c'est un peu comme si il avait perdu son honneur, la fierté. Le fixant, il réplique aussitôt, et je me mis à réfléchir à sa question.

Maman et moi avions pas mal voyagé, du coup, je ne savais pas vraiment d'ou je venais. Hésitant, je prend une inspiration et lève le regard vers le grand lion.

"-Hum, nous n'avions pas de maisons! Si je me souviens, papa et maman ne faisais que marcher! Avant de venir ici! Donc je ne sais pas trop!" Dis-je calmement avant de me remettre à manger. Maman ne parlais pas trop de la ou on venais, ou nous allions, etc, je n'avais jamais compris pourquoi d'ailleurs, je me contentais de les suivre sagement sans trop poser de questions. Mais maintenant, cela m'intriguais petit à petit que je déguste le zèbre.

"-Et si tu venais du nord ou du désert , pourquoi être venus ici alors?"

Le petit Miujiza expliqua qu'il n'avait pas grandit dans un clan à proprement parlé. Il était issu d'une petite famille de voyageur...C'était tout ce qu'il savait sur son passé en général. Tout en profitant du jeune zèbre capturé quelques minutes auparavant, je petit mâle brun repris la parole en posant une autre question. Celui-ci voulait connaître les raisons qui avaient poussé le géant gris à quitter le nord pour vivre sur Freeland.

-Je suis né et j'ai grandit dans les montagnes du nord. Mais en raison du climat trop froid, j'ai quitté mes terres natales. J'ai quitté les montagnes du nord contre mon gré. Cependant, avec du recul...Je n'ai pas de regret...

En effet, avec tout ce qui s'était passer dans le nord, avec cette histoire stupide de Nokosis, Banguko était bien content de ne plus faire partie de ce clan qui courait à sa perte. La pauvre Zwissia...Le géant gris ne savait pas ce qu'elle devenait depuis tout ce temps...

Le lion d'argent leva les yeux au ciel. Il était désespéré par la situation de Freeland. Il n'avait pas réussi à retrouver l'assassin de Kimya, les guerriers freelanders n'avaient pas réussi à retrouver le corps du prince Kama. Beaucoup de malheurs s'abattaient sur le clan...Pourquoi ? Le pauvre roi Haki devait fort probablement souffrir face à toutes ces terribles nouvelles...

Miujiza

Je l'écoutais parler avant de manger un dernier morceau de viande pour me coucher près de lui. Il semblait pas si dépaysé que ça d'avoir quitté sa propre maison pour qu'il finisse par être ici et y resté.
Et puis je le comprend, sans crinière pour se chauffé, combattre le froid qui semblait ardent devait être trop compliqué.
Doucement, je m'étire de tout mon long et m'allonge de nouveau en baillant.

"-Maman, papa et moi n'avions pas été là bas! Cela doit quand même être beau non? C'est comment là bas Banguko?" Demandais je sans me dire de suite que le lion avait sans doute mieux à faire que de jouer au vieillard avec un lionceau qui parle de trop.

Le petit Miujiza avoua qu'il n'avait jamais eu l'occasion d'aller au royaume du nord avec sa famille. Celui-ci s'allongea à côté de son interlocuteur en baillant. Après s'être confortablement installer, celui-ci chercha à savoir comment était le paysage. Selon lui, malgré le froid, les montagnes devais être absolument magnifique.

-C'est vrai, les montagnes du nord sont effectivement magnifiques. Le seul vrai problème réside dans la température. Être là-bas...C'est comme si tu te retrouvais dans un univers blanc, tout blanc...En plus, les nordiques pur sont beaucoup plus clair que moi, ils sont vraiment blanc...Et cela renforce vraiment cette idée de passer dans un autre monde.

Maintenant, Miujiza avait sûrement une petite idée de ce paysage mystérieux en hauteur. Malheureusement, la beauté de ce territoire éloigné n'allait pas au-de-là du paysage. En effet, les nordiques n'étaient plus ce qu'ils étaient avant.

Notamment avec leurs nokosis et aussi, cette aversion pour les lions sang-mêlés...Késhia avait malheureusement perdu le trône à cause de ça...Banguko n'approuvait pas forcément Késhia dans tout ce qu'il avait fait lors de son règne. Cependant, la façon dont il avait perdu le pouvoir était inacceptable.

Miujiza

Je l'écoutais en me mettant ses paroles en tête, et imaginé ce que cela pouvait être de venir de la bas. Je me mis à imaginer les lions, la fourrure très blanche, une crinière blanche comme les nuages. Grands et forts. Me mettre en tête, les images d'arbres, recouverts de manteaux blanc. Cela devait être magnifique à voir, mais si dur à vivre. A l'image du froid sur ma fourrure et des coussinets gelés, je rouvris les yeux et sourit malgré tout.

"-Tu crois qu'un jour je pourrais y aller? Et rencontrer les lions blancs?" . Demandais-je au grand mâle en agitant lentement ma queue sur le sol. Partir en voyage là bas plus tard ne serais pas de refus, juste pour découvrir les lieux, et rencontrer mes camarades du nord. Y découvrir les montagnes et sentir le sol froid pour une fois.

Comme beaucoup de lions et lionnes de savane que Banguko avait eu l'occasion de rencontrer, le petit brun demanda si il était possible pour lui de se rendre dans les montagnes du nord un jour. Il voulait rencontrer des lions blancs et sûrement se faire une petite idée de ce paysage paradisiaque dont son interlocuteur parlait.

Le vieux lion d'argent repensa à Sheetan...Un autre petit curieux...Mais dans le cas du petit Miujiza, c'était pardonnable. Il était petit et n'avait pas forcément conscience de tout les dangers qu'il fallait prendre en compte dans le cadre d'un tel voyage. Banguko replongea son regard violacé dans celui du lionceaux avant de répondre simplement avec un ton tout-à-fait neutre :

-Oui biens sûr. Par contre, pas tout seul. Tu dois absolument partir avec quelqu'un qui a déjà une très bonne connaissance des montagnes. Aller dans un environnement comme celui des montagnes du nord est très dangereux...Surtout lorsqu'on ne connais pas le territoire en détail. Malgré la finesse de ma fourrure, mes chances de survie sont beaucoup plus élevées que celles d'un lion de savane comme toi. Je connais très bien le territoire et par conséquent, trouver un abris pour me réchauffer avant de reprendre la route ne représentera aucun problème pour moi.

En réalité, le vieux géant ne s'inquiétait pas trop. Miujiza était encore très jeune donc...Il avait largement le temps d'oublier cette idée de partir en voyage pour le nord.

Miujiza
Je l'écoutais et fus tout de même un peu déçu de ne pas pouvoir y aller, mon rêve de jeune lion s'évapora et je me dis au fond que c'étais peut être mieux ainsi. Sans m'y attendre, un long bâillement me fit ouvrir la gueule en grand avant de la refermée après quelques secondes. Après un si bon repas et une après midi chaleureuse, mon corps commençait peu à peu à sombrer dans ce qui était le sommeil, et la somnolence s'y invita. J'avais soigneusement mis de côté un morceau de viande pour maman, c'était pas grand chose, mais ce sera que pour elle.

*-Merci beaucoup pour le zèbre! Et la petite histoire!* Un fin sourire s'étirait sur mes babines. "-Tu pourras encore m'en raconter?* Demandais je gentiment. Un lion comme lui avait sans doute des voyages à raconter, des combats à vanter, et des choses à partager. J'adirais savoir ce genre de choses, cela me permettais un peu d'en savoir plus sur les animaux et sur la vie en elle même.

La, je me dis que Banguko allait sans doute devoir me ramené au repère des lions, je le sentais; et s'étais dommage, car j'aimais passé un peu de temps libre dehors avec quelqu'un qui ne veut pas me faire la peau, de parler tranquillement. Un long soupir accompagna rapidement ma déception en posant mon regard d'ambre sur le sol.

Le temps était passé vite...Beaucoup trop vite. En réalité, le grand gris n'imaginait pas le fait qu'il puisse échanger aussi longtemps avec ce petit lionceau brun. En tout cas, une chose était sûre, sur Freeland, ce petit nouveau serai très bien encadré. Il pourrai grandir et évoluer dans un environnement stable et tout-à-fait sûr.

Après avoir laissé échapper un petit bâillement, le petit mâle brun remercia le vieux géant pour le zèbre puis, lui demanda si celui-ci serai toujours en mesure de lui raconter d'autres histoires sur son passé de voyageur...Quelque chose de tout-à-fait normal pour un petit plein d'ambition tel que lui. Banguko lâcha un long soupir avant de simplement répondre :

-Si tu veux...Bon, il faut rentrer maintenant...

Le semi-nordique ouvrit la marche vers le repère des lions. Depuis le temps, sa pauvre mère devait sûrement s'inquiéter...De toute façon, une fois là-bas, l'ancien compagnon de Kimya expliquerai toute la situation. Et puis en y réfléchissant, c'était aussi une bonne chose pour Miujiza de se détacher de sa génitrice. Il était parfaitement libre de découvrir son nouveau "chez lui" en autonomie.

Hrp:

HRP:

Miujiza
Avec un petit sourire, je me mis à suivre de près le grand lion. Emboîtant ses pas de géant, la queue haute et la bedaine pleine, je marche vers le repère des lions, avec le morceau de viande dans la gueule.
J'avais hâte de pouvoir tout raconté à ma maman, et d'être un peu bichonné sous ses larges coups de langues chaud et rassurant en écoutant ses petits récits avec papa.

Après de longues minutes, le poils salis par mon excursion, je rentre dans le repère et file près de ma mère, tout heureux. Celle-ci relève la tête en souriant, et me prit entre ses grandes pattes et la débuta notre petite soirée, mère et fils. Je lui posais doucement le morceau un peu séché de zèbre et me couchait une fois le bain terminé pour l'écoutée parlée. Il ne fallut pas longtemps avant que je ne ferme les yeux pour m'endormir. Cette journée, serait sans doute la première d'une longue suite. Et j'étais impatient de resortir de nouveau dehors demain.

FIN