Suite à la fameuse agression qu'il avait commise, Kutoa avait tenté de s'éloigner le plus loin possible des marécages tout en gardant l'oiseau volé prisonnier, dans l'optique de ne pas se faire retrouver. Après tout, il n'était pas assez fou pour se croire apte à poursuivre des combats dans son état. Cependant, la douleur liée à sa plaie ouverte, suintant de sang à cause de ses mouvements constant, et sa patte boiteuse le ralentirent énormément, le freinant considérablement dans sa fuite. Sans compter le fait que son taux d'adrénaline avait définitivement chuté, et qu'il n'avait pas mangé depuis plusieurs jours. La fatigue se faisait sentir, et Kutoa perdit quelque peu son courage de continuer. Peut-être devrait-il s'arrêter un instant, ou chercher une carcasse qui n'aurait pas encore été nettoyée par des vautours ou autres charognards. Bien sûr, il était hors de question de croquer Kito. Après tout, il ne se serait pas donné tant de mal à le récupérer si c'était simplement pour le manger.

Les pas de Kutoa se ralentirent donc naturellement et, fatigué comme il était, il ne rendit pas compte qu'un inconnu en avait profité pour le pister et le rejoindre à quelques longueurs de queue de là.

??? : “ Bonjour, mon cher. Je crois que vous avez avec vous quelqu’un qui appartient à mon amie… „

Kutoa sursauta et se retourna d'un bond pour faire face à l'intrus, grognant déjà. Le mouvement soudain le fit cependant grincer des dents. Le guerrier avait envie de lui rugir de se mêler de ses affaires, mais en toute honnêteté, la situation avait bien l'air de concerner ce lion rouge, si cette Mositu était bien son amie. Kutoa ferma les yeux un instant. Sa raison lui dictait de se montrer malin. Il ne se trouvait pas en état de se battre, mais l'était-il vraiment pour parlementer ? Kutoa cracha par terre, dédaigneux. Il n'avait pas le choix. Il ne pouvait pas s'enfuir en courant, dans son état. Il posa donc l'oiseau qu'il avait maintenu jusque-là dans sa gueule, puis posa sa grosse patte sur les plumes de sa queue pour empêcher toute fuite.

??? : “ Je me demande bien ce dont vous avez besoin chez lui, vous ne l’avez même pas mangé ? „

Kutoa n'apprécia guère le ton que prit l'autre. Pour qui se prenait-il ? En quoi son "bien-être" le regardait ? Kutoa mangerait le piaf s'il avait envie de le manger. Et là, les circonstances faisaient qu'il n'avait pas envie de le manger. Il grogna de plus belle.
Non ! Malin, faut être malin.
L'exilé força sa mine à se déplisser, avec beaucoup d'effort, et respira un bon coup pour se calmer. Puis, il fit une ébauche de sourire avant de tenter de répondre le plus courtoisement possible :

Kutoa : “ Eh bien, votre amie m'a ... "prêté" ce piaf. Il n'est donc pas dans mon intérêt de le croquer. „ Kito laissa échapper un piaillement inquiet à cela, et Kutoa lui donna une pichenette. “ J'ai besoin de lui pour trouver quelque chose qui me tient à cœur. „

Kit © Kutoa

Kutoa parle en #0070ff

Kutoa observa avec attention les faits et gestes de l'individu rouge, sur le qui-vive, prêt à se défendre si les choses venaient à dégénérer. Ainsi, il vit le mâle jeter un regard véhément à l'oiseau, puis poser ses yeux sur lui. L'exilé lui rendit la pareille, notant au passage que son opposant se trouvait en bonne santé. Clairement, s'ils venaient à se battre, l'issue du combat serait évidente. Kutoa fronça des sourcils lorsque l'autre se mit à sourire, tout aussi faux que lui quelques secondes auparavant, alors de lui faire remarquer qu'il se devait de récupérer l'oiseau. L'ancien guerrier renifla de mépris. Évidemment. Il voulait le piaf.
Il ne l'aura pas.
Kutoa ne bougea pas d'une longueur de moustache. Que devait-il faire ? Que pouvait-il faire ? Parler de sa fameuse raison ? Il n'en avait pas spécialement envie. Qui avait envie de parler de sa vie à un étranger ? Cependant, il dut rapidement se rendre à l'évidence qu'il n'avait d'autres choix, s'il refusait de se battre. Ainsi, il s'éclaircit la voix quelque peu, et fixa le lion au pelage de feu qu'il avait devant lui, ne comptant pas le quitter des yeux. Un seul faux pas et il ferait de son mieux pour prendre ses pattes à son cou.

Kutoa : “ J'ai besoin de cet oiseau pour retrouver les miens, les Kulishas. Personne ne sait où ils se trouvent. Les chercher à vol d'oiseau sera plus efficace, et avec mes blessures, je préfère ne pas partir dans la mauvaise direction. „

HRP:

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Kutoa parle en #0070ff

Kutoa plissa les yeux, aussi bien à cause du soleil que pour se concentrer davantage sur les moindres faits et gestes de son interlocuteur, prêt à déguerpir au moindre signe d'agressivité. À vrai dire, le vieux lion était prêt à parier que l'autre avait plus d'un tour dans sa crinière, son visage songeur ne lui inspirant aucune confiance. Le rouge avait l'air vicieux. Il lui rappelait Lutelo. Peut-être était-ce à cause de la forme de leurs yeux.

Lorsque l'autre ouvrit la gueule, Kutoa banda aussitôt ses muscles. Cependant, cela se révéla inutile, car le rouge se montra étonnamment compréhensif, si l'on pouvait qualifier ses paroles ainsi. Il proposa même un accord tout à fait respectable et logique, qui n'impliquait aucune violence, et cela semblait même être à l'avantage du Kulisha. Qui aurait cru ! Cependant, Kutoa ne lui faisait pas exactement confiance, et les façons de faire de l'autre le rendaient difficile à lire. Mentir sans mentir. Un air très clairement faussement attristé. Était-il sincère, ou cherchait-il à lui faire baisser la garde de son aîné pour ensuite mieux se débarrasser de lui ? Peut-être que le rouge tentait là de faire preuve d'humour, mais cela tomba dans des oreilles sourdes. Kutoa n'était pas d'humeur. Cependant, suite aux paroles de cet inconnu, Kito cessa toute tentative de se dégager, se laissant presque tomber au sol de désespoir, son énergie certainement sapée par la proposition de celui qui aurait dû être son sauveur. Un petit sourire en coin se dessina sur les babines de Kutoa à cela. Toutefois, il ne se détendit pas pour autant, gardant en tête ses méfiances.

Kutoa : “ Tu n'auras pas mon nom tant que je n'aurais pas le tien. „ grogna-t-il, abandonnant momentanément et inconsciemment le vouvoiement. “ De toute manière, on ne se reverra certainement plus. Je me fiche bien de ton identité. „

Il plissa le nez dans une moue de répugnance, avant de se rendre compte de son insolence. Il se secoua alors, envoyant des perles de sang teinter le sol poussiéreux. Ah, la fatigue le rendait stupide, n'est-ce pas ? Voilà que l'autre se proposait de faire un accord, et lui, il balançait toutes ses chances de s'en sortir en le provoquant. Refusant toutefois de laisser les choses dans l'état, il releva la tête et se mit à fixer intensément le rouge tout en reconnaissant :

Kutoa : “ Mais votre proposition me convient. Enfin, pour ce qu'elle vaut. Ce n'est que ma parole contre la vôtre. „

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Kutoa parle en #0070ff

Ainsi, le rouge s'appelait Vita. Kutoa ignorait si cette information lui serait un jour utile, mais il devait aussi avouer, bien cela lui coûtât, que l'autre n'avait pas tord : difficile de former un accord sans connaître au moins leurs noms respectifs. L'esprit fatigué du Kulisha lui enlevait toute logique, apparemment. Puis, lorsque ce Vita affirma qu'il laisserait Kutoa partir sans conflit, le rouquin fut abasourdi. Ce lion avait toutes les possibilités de prendre avantage sur lui, de le réduire en charpie, et pourtant, il n'en ferait rien ? Cela semblait louche. Sans doute, l'autre l'attaquerait une fois qu'il aurait le dos tourné. Du moins, c'était là ce que lui, en tant que Kulisha habitué à tous les coups-bas, aurait fait. Toutefois, Vita se contenta de partir calmement, laissant planer des menaces dans le cas où il ne respecterait pas l'engagement. Cela paraissait déjà un peu plus logique, aux yeux du rouquin. Ainsi, alors que l'autre s'éloignait, Kutoa lui cria son nom :

Kutoa : “ Kutoa ! Tel est mon nom ! „

Peut-être qu'il n'avait pas eu véritablement besoin de le faire. Peut-être même qu'il aurait mieux fait de ne pas le faire. Un accident était vite arrivé. Toutefois, fatigué comme il l'était, Kutoa ne se sentait pas de réfléchir. Tout ce qu'il voulait, c'était de partir, de retrouver les siens. Ainsi, d'un coup de patte, griffes rentrées, il releva l'oiseau tétanisé et lui ordonna de l'aider. Et les voilà partis.

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