Khassim, toujours loin d'être convaincu de la bonne parole des deux femelles en charge, se rebellait de nouveau. Lançant de nouveau plusieurs salves de paroles. Mais voyant que les mots ne suffisait plus à plaider sa cause, l'ancien gradé se jetait sur notre nouvelle leader. Je laissais un hoquet de surprise me prendre à la gorge avant de regarder avec attention ce combat entamait. Hatasa allait pouvoir légitimé sa place en battant ce vieux grincheux. Voir la féline gagné contre ses machos me faisaient déjà intérieurement jubilés. Hatasa ne se faisait pas prier pour se lancer dans le combat. Du haut de son promontoire, elle se jetait sur Khassim et l'entraînait dans une roulade avec l'élan.

Le combat faisait rage.. La ferveur de la foule, me poussait même à contempler ce spectacle autrement. Ce rassemblement de base créait pour une assemblée pacifiste et révolutionnaire était devenu un combat d'arène avec spectateurs. Et quel combat.. Celui qui allait décider de notre futur.

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Si Hassun avait fini par s’ennuyer ferme face à cette discussion, son intérêt fut rapidement piqué lorsque Khassim n’hésita pas à se jeter sur Hatasa. Ainsi donc, elle allait enfin pouvoir prouver de manière définitive qu’elle méritait sa place ? Quoi de mieux qu’un duel pour ça. C’est un léger sourire qui perla sur les babines d’Hassun, accueillant la nouvelle avec joie. Un peu d’action et pas des moindres !

Si Kaya semblait tendue face à ce petit duel, Hassun lui lança un regard confiant. Khassim n’était conduit que par la haine, la rage, la rancœur et probablement une fierté mal placée qui avait été piquée au vif. Il n’avait pour ainsi dire aucune chance. Son expérience ? La belle affaire. Le vieux général ne s’entraînait plus sérieusement depuis des lustres. Il ne pouvait pas lutter contre le destin. Il entendit son neveu supplier sa mère d’aider Hatasa et Hassun ne put que froncer les sourcils. Non. Ce n’était pas ainsi que cela devait se passer et ce n’était pas non plus ainsi que les Jangowas devaient réagir.

« C’est au Désert de décider. Si Hatasa est bien digne de son rang comme elle le prétend, alors il n’y a pas de souci à se faire. »

Khassim luttait comme un beau diable mais l’âge se faisait sentir et il savait qu’il n’avait pas le droit à l’erreur lors de ce combat. L’issu devait lui être favorable, c’était la seule et unique manière de s’en sortir. C’était sa seule option. C’était non négociable. La colère l’animait autant que le dégoût, la haine, la rancœur.

Tout se mélangeait dans sa tête et bien qu’il essayât de se concentrer sur les mouvements à adopter, il se sentait dépassé. Pourquoi ? Comment cela était-il seulement possible ? Le vieux mâle, dans un rugissement de fureur, se hissa sur ses pattes arrière et balança de toutes ses forces et de tout son poids, ses pattes avant sur le visage et le cou d’Hatasa. Il ne lui ferait aucun cadeau.

S’il comptait s’arrêter là ? Oh que non. Malgré sa respiration saccadée, il se redressa bien vite et plaqua son épaule contre celle d’Hatasa, luttant de tout ses forces pour que l’impact soit si grand et si important qu’il pourrait la faire chuter. Bien sûr, le résultat n’était jamais garanti surtout que Khassim s’y était mal pris dans sa manœuvre, il s’était fait mal en la frappant et cela s’en ressentait au niveau de sa résistance contre le corps de la pseudo Impératrice. Mais il ne lâcherait pas – il serrerait les crocs jusqu’au bout.

Quant aux autres, les sangs-mêlées et plus particulièrement sa fille – ils priaient pour sa victoire. Parce qu’alors, peut-être, cela leur assurerait une place au sein du clan. Peut-être que Khassim pouvait le faire, il pouvait gagner. Une qui en était intimement convaincue et qui ne lâchait pas la scène des yeux, c’était Sheria.

Ses muscles étaient tendus, sa mâchoire serrée et ses yeux rivés sur son père. Ils respecteraient tous les traditions des Jangowas, traditions avec lesquelles ils avaient été élevés. Ils n’interviendraient pas. Sheria gardait un œil sur les autres en même temps, en espérant que Hatasa ne soit pas une lâche qui ne pourrait que demander à l’aide. Si l’un d’entre eux venait à bouger. Elle s’en chargerait personnellement.

Hassun était pleinement satisfait de la tournure des événements et il ne put masquer un sourire aussi mauvais que triomphant. Il ne doutait pas de la victoire d’Hatasa puisqu’elle s’amorçait plutôt bien. L’ancien général était aveuglé par la colère et cela s’en ressentait dans sa manière de combattre. C’était un bon à rien qui ne faisait que multiplier les erreurs les unes après les autres. Ne lâchant pas ce sourire, il tourna son regard vers les impures qui souillaient encore le Désert de leur présence :

« Rendez-vous à l’évidence et profitez de l’occasion pour vous en aller. Après tout, rien ne garantis qu’après cet affront, vous puissiez encore avoir la vie sauve. »

De plus, il se méfiait de la réaction de certain, notamment de celle de Sheria. Mais en même temps, est-ce que cela ne serait pas une bonne occasion ? Hassun l’avait déclaré en début d’annonce, ces choses avaient de la chance. Ils étaient seulement bannis. Mais ne pouvaient-ils pas profiter de potentiels erreurs et débordements ? Coulant un regard vers Sheria, le lion gris ne put s’empêcher de constater son air renfrogné et la tension qui animait tout son corps. Sarcastique il lança :

« Alors Sheria ? On a pas confiance en son petit papa ? »

En même temps, la victoire de Khassim n’était même pas une option. Ce fou s’était condamné en s’engageant de la sorte. Mais si sa fille pouvait subir le même sort, ce serait un plus, bien gratifiant pour le jeune lion. L’héritage de Shabel serait à jamais éradiqué. Une victoire qu’il serait bien heureux de constater. Se battre contre cette abomination ne lui faisait pas peur, bien au contraire. Sang d’encre, impures, étrangers, ils devaient tous savoir que la force des Jangowas était suprême.

« Qui sait, peut-être que c’est un suicide. Le déshonneur de t’avoir pour fille était trop lourd à porter ! »

Le vieux général faisait de son mieux mais il voyait bien que sa dernière tentative avait été un échec lamentable. Il en fut surpris mais ne se démonta pas pour autant. La victoire devait lui être assurée et la confiance qu’il plaçait en lui-même était bien trop grande pour lui permettre de flancher. De plus, il sentait le regard de Sheria – il devait protéger sa fille. Il ne permettrait pas qu’une usurpatrice se pense assez bien pour diriger le Désert, pour exiler sa fille, pour le décrédibiliser devant tout le clan. Khassim recula face à l’impact, vacillant au passage, et ne put se rétablir assez rapidement pour éviter le nouvel assaut d’Hatasa. Un rodéo s’engagea alors, épuisant considérablement les forces du lion, ainsi que son endurance. Il soufflait comme un bœuf, se cabrant dans tous les sens, ruant comme un beau diable. Une idée folle lui traversa l’esprit tandis qu’une douleur générale commença à lui lacérer tout le corps. Cette peste en profitait pour l’achever dans son dos, de la manière la plus lâche qui soit. Elle n’avait rien d’une Impératrice. Le sang coulait bien plus que ce que pouvait voir Khassim mais il ne voulait pas abandonner. Il ne rendrait pas son dernier soupir, pas maintenant, pas comme ça.

Dans une dernière tentative désespérée, le lion bascula en arrière, profitant du poids de la lionne couplé au sien pour l’écraser. Il espérait que l’impact serait suffisant pour sonner la lionne et pour l’achever ensuite. Mais la manœuvre était déjà douteuse pour le vieux lion et il bascula davantage sur le côté, n’écrasant Hatasa qu’à moitié et se blessant lui-même dans la chute. Quelque chose craqua mais il ne sut dire quoi, parce que bizarrement, il ne sentait plus rien. Plus aucune douleur. Il devait bouger, il pensait même bouger. Mais rien. Ses yeux fous se demandaient ce qui pouvait bien se passer, pourquoi est-ce qu’il n’arrivait pas à se redresser sur ses pattes. Il se savait vieux, mais pas au point de ne pouvoir tenir debout. Il était comme … Paralysé.

Sheria avait essuyé de nombreuses piques durant son enfance mais celles que lui lançait le lion gris couplées à la situation actuelle lui faisait voir rouge. Elle voyait bien que tout ceci n’avait l’air que d’un jeu pour lui et elle lui aurait volontiers sauté à la gorge quand ce dernier parla de son père et de ses peudos envie suicidaire mais c’est à ce même moment que le vieux lion chuta, entraînant Hatasa avec lui. Alors qu’elle espérait enfin que tout ceci prenne fin et se solde par la victoire de son père, elle fut plus qu’horrifiée de voir que le lion ne réagissait pas. Il restait au sol. Furieuse et frustrée de ne pouvoir intervenir, sauvant ainsi le peu d’honneur qu’il restait à Khassim, elle cria :

« Père ! Relève toi ! »

Quant aux deux autres, si Kanalua, la femelle, attendait qu’un miracle se produise annonçant ainsi la victoire triomphante de Khassim, Rahasya s’était résigné. Il avait entendu les dernières paroles du lion gris et malgré son amertume évidente et grandissante, il ne put que reconnaître la vérité. Tout espoir était perdu. Profiter de l’instant, n’est-ce pas ? C’est ce qu’il fit. Le lion n’attendit même pas de voir qui des deux gagnerait, il savait déjà. Quand bien même Khassim sortirait victorieux de ce combat, son autorité ne serait jamais reconnue. Cela finirait par se solder avec la mort de l’ancien Général. Alors le lion prit la décision d’accepter cet exil, à contre-cœur et de s’en aller. Malgré les protestations de Kanalua.

Je me prenais à plusieurs reprises en train de scander le nom d'Hatasa, me découvrant par la même occasion une hargne insoupçonné en ferveur de la nouvelle impératrice du désert. Plus vite que je ne l'aurais cru, Hatasa prenait l'avantage. Cela était assez évident, mais c'était maintenant une certitude quand le vieux général s'était retrouvé au sol après une attaque à moitié raté. Hatasa attendait, mais le vieux lion ne se relevait pas. La nouvelle impératrice en profitait pour railler son manque de hargne, lui décernant par la même occasion un titre.. Celui du plus lâche. Voyant que Khassim ne réagissait même pas à cette pique, l'impératrice s'approchait de lui avant de délivrer la sentence :

"-Envers les pouvoirs qui me sont confiés par cette terre, pour avoir trahi le Désert en engendrant une impure et pour avoir défié mon autorité, tu es condamné à la mort."

Aussitôt prononcé, elle s'attaquait à sa gorge. Faisant plusieurs va et viens, accompagné de plusieurs giclées de sang. La respiration du vieux guerrier se faisait de plus en plus lente avant de s'éteindre complètement pendant que son sang s'écoulait dans le sable. L'impératrice qui avait à présent toute ses marques de noblesse, se tournait vers le petit groupe des sang-mêlés. Elle lançait une ultime menace, montrant bien qu'ils devaient saisir là, leur dernière chance de repartir en vie du clan. Kaya arrivait ensuite au côté d'Hatasa, scandant le nom de l'impératrice. Les autres membres du clan suivaient bien vite sa ferveur et bien évidemment, j'en faisais parti. Mais je ne restais pas bien longtemps, je me relevais et partais à mon tour. Après avoir vu partir l'autre solitaire du clan, Akef.

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Cette fois, la fin sonnait. Le Désert avait décidé qu’il était temps d’en finir avec cette mascarade ridicule. Que Khassim reconnaisse lui aussi sa chance, il pourrait mourir ici, sur le sable chaud. Hassun trouvait que c’était lui faire déjà beaucoup d’honneur malgré la position pathétique dans laquelle il se trouvait. Le vieux général s’est trop reposé sur ses acquis et voilà que son corps venait de lui faire défaut. La paralysie n’avait pas dû être si douloureuse que ça puisque ce vieux Jangowas ne semblait pas savoir d’où venait ce mal. Sa mort n’en serait que plus importante, sans pitié, pas la moindre.

Hassun attendait cela avec une impatience bien trop importante et pourtant, cela représentait tellement pour lui. C’était le début de quelque chose de bien plus grand, de bien plus important. Le Désert rappelait à lui un traître et permettait à ses enfants de chasser les impures. Le blason des Jangowas retrouverait bientôt toute sa splendeur. Mais le lion gris était loin d’être naïf et même si un sourire carnassier étira ses babines lorsque la mise à mort fut exécutée, il réalisa que le chemin était encore long pour que les Jangowas retrouvent une réputation descente.

Le corps du général se souleva une dernière fois, montra ainsi son dernier souffle avant de finalement s’éteindre. Le sable le recouvrirait bientôt et il ne serait plus qu’un lointain souvenir d’une époque bien trop sombre au goût d’Hassun. Une époque qui ne lui inspirait qu’un dégoût profond. Il adressa un regard à sa sœur, puis posa son regard sur l’Impératrice. Si tous souhaitaient une longue vie à Hatasa, ce ne serait pas le cas du lion gris. Pas qu’il n’approuve pas son règne, bien au contraire, mais lui voyait les choses autrement, aussi il clama avec autant d’ardeur que les autres :

« Longue vie aux Jangowas ! »

Spoiler:

L’ancien général cherchait toujours à bouger mais il ne faisait que grogner, symbole de sa frustration qui se faisait de plus en plus évidente. Et voilà que cette pourriture d’Hatasa lui tournait autour comme un charognard. Elle n’allait tout de même pas achever Khassim dans ces conditions ? Il n’y avait ni fierté ni honneur à retirer de ce genre d’exécution mais en même temps, est-ce que ce n’était pas là la dernière possibilité que Khassim pouvait espérer avoir dans sa vie ? Mourir des pattes d’un Jangowas et non pas à crever lamentablement dans le Désert, de faim et surtout de soif ? Être achevé pour ne pas mourir comme ça, c’était au fond ce qui pouvait lui arriver de mieux. Il eût une pensée pour sa fille et ses fils, mais il ne les regarderait pas. La honte serait bien trop grande. Le général ne s’en irait pas sur les seules paroles d’Hatasa, elle pouvait se garder sa pauvre sentence pathétique qui ne provoqua qu’un rire chez Khassim.

« Va au diable Hatasa, toi et tout ce que tu crois être. »

Et il n’en fut pas plus pour que cela s’arrête ainsi. Sheria avait assisté au spectacle macabre sans rien pouvoir faire, sans rien pouvoir dire. Les Jangowas avaient décidé de lui prendre absolument tout. D’abord sa mère et maintenant son père. Même ses deux andouilles de frères ne semblaient pas avoir de réaction à donner. Ils n’avaient pas bougé une seule griffe. Elle ne pleurerait cependant pas, ravalant ce qui pourrait être des sanglots. Elle s’en irait la tête haute en gardant bien à l’esprit ce que ces enfants du Désert lui avait fait subir à elle et à Khassim. Quant à Kanalua, ce serait également une profonde haine et amertume envers ceux qu’elle avait tant essayé d’égaler ne serait-ce qu’un peu. Il n’y aurait plus que ça. Les deux femelles ne restèrent pas plus longtemps et Sheria n’eut pas le loisir de dire au-revoir à son père de manière convenable. Elles n’étaient pas désirées et elles ne l’avaient jamais été. Que les Jangowas purs se complaisent donc dans ce complexe de supériorité qui semblait les animer.

C’était donc la fin. La fin de Khassim. La fin des sang-mêlés. La fin de la Purge.

Ca y est, le sort était jeté.

Chukia, comme à son habitude, s'était contentée d'observer toute la scène en silence à défaut de répéter tout ce que tout le monde répétait déjà : Dehors les Impurs.

Si bien plus petite Chukia se moquait des origines de certains, il était clair qu'avec le temps son opinion sur le sujet s'était affirmé. Et en tant que digne fille du Désert et proche de la haute cour, il lui aurait été difficile de ne pas penser autrement. Hatasa avait pris là une sage décision, et une décision nécessaire que ses prédecesseurs ont laissé trop de fois filer. Chukia en était ravie, et bien plus que pour cette décision, elle était ravie de voir également le statut des femelles prendre une nouvelle importance et Hatasa endossait à merveille, en nommant Kaya Générale, le rôle de "précurseure" de ce tournant naissant pour toutes les lionnes du Désert. La fille de Jen ne pouvait qu'être plus fière de voir une figure digne que peut être celle de sa mère aux côtés de l'Impératrice, et sa chère tante, Hatasa.

Mais bien plus que le simple exil de ces impurs, Hatasa avait su affirmer sa domination et donner un peu plus d'élan à sa mesure en apportant la mort à Khassim. Un combat des plus admirables pour une fin qui l'était tout autant et dont Chukia se délectait d'une certaine façon. Sa tante avait encore une fois prouvé sa valeur et les contestataires savaient désormais ce qu'ils encouraient à défier l'Impératrice. Les sangs-mêlés disparaîtraient tous et le peuple Jangowa restrouverait ainsi sa pureté, son honneur et sa dignité d'antan. Hatasa y veillerait, et cela plaisait à Chukia. Longue-vie aux enfants du Désert, pensa-t-elle.

- Ainsi donc nous saurons nous montrer encore plus digne aux yeux du Grand Désert désormais.

Tant d'années qu'il s'était vu entâcher d'êtres indésirables comme Sheria l'était, il était temps de faire place à présent à un avenir plus prospère et à un sang plus pur encore qu'il ne l'était. Chukia y contribuerait un jour, elle le savait.

Spoiler:

Pour tous MP's --> Inuwa

Spoiler:

Avatar & Signature (c) Me | Background (c) Disney

Spoiler:

Chukia chuchote en #086A87