Je bondissais de branche en branche, comme à mon habitude, j’allais aussi vite que possible. C’était le matin tôt et j’avais déjà mangé. J’avais attrapé un rongeur assez gros, j’étais calée pour un moment. Mais je sentais que bientôt, déjà j’allais devoir me remettre en chasse. Tel allait l’existence des prédateurs et je savais que c’était ainsi qu’était cycle de la vie. Si les lions ne mangeaient pas, ils disparaissant. Et alors les proies seraient trop nombreuse avec rien pour réguler leur nombre elles envahiraient les territoires en ravageant tout sur leur passage. Dans le cycle de la vie les animaux dépendaient les un des autres. Il suffisait que l’un des deux clans (prédateurs et proie) soit trop présent pour détruire l’équilibre. Enfin, bref. Je m’étais ensuite rendu dans ma petite marre pour me désaltérer. Là je bondissais partout. Je fis un saut particulièrement osé et me rattrapa de justesse. Mon cœur battait la chamade. En me rattrapant, je laissai sur la branche de profondes griffures. Je fis quelques autres bonds plus petit et fini par me stabiliser sur une branche à plus d’une dizaine de mètre du sol. Je me posai là et décidai de me reposer un peu. Je me couchai précautionneusement sur la branche en laissant pendre mes postérieurs de chaque côté de mon promontoire. Je croisais les pattes avant sur la branche et posai ma tête dessus. Je fermai les paupières en poussant un grand soupir, je laissai mes pensées vagabondées. Je pensai à Maman. J’aurai pu trouver quelque chose de plus réjouissant que de penser à elle. Mais je ne pouvais pas m’en empêcher. Comment avait-elle pu m’abandonné ? J’imaginai un peu sa vie maintenant que j’étais partie. Elle devait être plus sereine. Toujours collée à Papa, je l’imaginai le sourire aux babines lui faire les yeux doux pour avoir un baiser... J’aurai bien aimé les voir comme ça plus souvent. Un jour je les avais surprise quand j’étais toute petite en train de se faire un bisou et ils avaient été tellement gênés que maintenant je trouvais cela mignon... Je me rendis bientôt compte que cela faisait longtemps que je n’été pas allée retrouver les lions de mon clan. Je me levais et en deux bonds bien sentit je partis pour me rapprocher du centre de l’Oasis. Au bout d’une dizaine de minutes à pleine vitesse, je ralentis l’allure et contourna le gros du clan pour m’approcher de là où j’avais grandis. Un peu à l’écart des autres, j’aperçus de loin mes parents. Je les imaginais en train de s’embrasser ? Comme la vérité été loin de ça ! Ma mère grondait sur mon père avec une force qui me surprit. Je restai un moment là, à essayer de comprendre quand j’entendis ma mère hurler :
- Je t’interdis de me parler d’elle ! Je te signale que je t’avais dit que tu devais l’oublier ! Tu ne la connais plus !J’eu un mauvais pressentiment. Mais de quoi parlaient-ils ? De qui plutôt ?
- Ce n’est même plus ta fille !Mon cœur se brisa. Ils parlaient de moi. Je m’en étais un peu douté. Je me sentais mal. Comment avais-je pu croire que c’était une bonne idée de revenir les voir ? Mais je savais que, au fond de mon cœur, je m’en serais voulu et j’aurai regretté de ne pas savoir. Je retourna vers je gros du clan et descendis de mon arbre pour m’aventurer dans la lumière. Je voyais les lions et les lionnes me regarder étrangement. Je m’efforçais de sourire à chacun. J’avais disparu depuis un moment déjà mais je n’avais jamais eu de problème avec les autres donc ils me ré-acceptèrent assez rapidement. Je faisais partit du clan, c’est avec cette certitude que pour la première fois de ma vie, je déambulais tranquillement entre les lions. Je remarquai avec tristesse que certains lions ou lionnes manquaient à l’appel. Et je me doutais bien de pourquoi. Ils n’avaient pas dû être prévenu assez tôt pour l’eau. Je ne restais pas longtemps, suffisamment pour récupéré les informations que j’avais besoin. Et je confirmai une rumeur que j’avais entendu à plusieurs reprises. Maisha était décédée. La maladie l’avait emporté. J’eu un choque en entendant une vieille lionne commenter cela avec une voix triste, vu son age, elle devait avoir connu l’ancienne Reine -paix à son âme- depuis que celle-ci était petite. Je m’incrustai dans la conversation. La matriarche parlait à une jeune lionne qui semblait encore plus jeune que moi. Je les saluai toutes les deux d’un signe de la tête, j’avais aussi entendu parler du nouveau Roi. Je me demandai surtout comment il était et je leur posai la question :
- Excusez-moi... Est-ce que vous pouvez me parler du Roi ?Une étincelle s’alluma dans les yeux de la plus jeune. Elle me dit alors d’une voix fébrile :
- Je l’ai aperçus, un jour, de loin. Il est gris plus ou moins clair, super musclé, mais un peu trapu. Il parait que ces yeux ne sont pas de la même couleur ! Comment appelle t’on ça déjà ?- Vairon ? Proposais-je.
- Ouai ça ! Je le trouve super beau ! Mais je n’ai pas osé m’approcher... Je ne lui ai jamais parlé.- Je vois, commentais-je,
et pour sa façon de régner ?La jeune soupira, visiblement, la politique ne l’intéressait pas, mais le physique flatteur du mâle beaucoup plus. La matriarche intervint doucement.
- Il semble beaucoup préoccupé par cette histoire de pandémie.- Comme nous tous, commentais-je.
- Il a un fils. Mais il reste souvent seul et je n'ai jamais eu non plus l'occasion de le voir de près. Encore moi de lui parler.- Je vois, merci.Aucunes des deux lionnes n’ajouta quelque chose alors je me dis que j’aurai bien le temps de me faire une opinion si le Roi ne succombait pas à la maladie comme tant de Mositus. Je me retirai en les saluant d’un signe de tête et d’un petit sourire. Je glanais quelques autres informations peu utiles à d’autres lionnes puis entrepris de partir. Alors que je retournai à l’abri de mes arbres, j’entraperçu ma mère qui se précipitai vers moi. Elle rugit dans ma direction et je déguerpis. Je bondis dans un arbre, puis, y grimpa rapidement, directement grâce au tronc et une fois en hauteur, je regardai ma mère fulminer en bas. Elle me cria :
- Vas t’en de là !- Pourquoi ? Répondis-je, l’innocence incarnée.
- Tu sais très bien que je ne veux plus te voir ici !- J’ai autant le droit que toi d’être ici ! Si tu es gênée par ma présence, pars toi-même !- Non ! Je t’ai donné un ordre ! Tu dois m’obéir, je suis ta mère !Elle commençait à m’agacer. Ce n’est pas mon genre de m’énerver mais là c’en était trop. Et elle continua :
- C’est facile de te cacher au dessus de ta branche ! Viens m’affronter si tu veux encore faire parti de ce clan !Je descendis alors, je bondissais sur les branches en bas et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, je fus au sol. Je me plantai alors devant ma mère et me redressai de toute ma taille. J’avançais vers elle avec un calme souverain alors qu’elle reculait en fulminant. Je m’arrêtai face à elle et, toujours aussi tranquillement, lui dit.
- Voilà, je suis face à toi maintenant. Tu trouves que c’est plus simple ? Sache seulement que quand tu dis à Papa de m’oublier car je ne suis plus sa fille, tu peux difficilement me donner des ordres par la suite en te servant de ton titre de mère, tout en restant crédible. Tu vois ?Elle ne répondit rien, elle se contenta de me donner un grand coup de pattes, griffes sorties. Je me le pris en grognant. Je reculai précipitamment alors qu’elle repassait à l’attaque. Je m’éloignai encore et lui dit :
- Tu vois, tu aurais pu être ma mère, tu as préféré être une étrangère pour moi. Si tu ne voulais pas de moi, pourquoi m’avoir gardé ? Il suffisait de te débarrasser de moi sur le chemin du retour et ça t’aurait évité bien des ennuis ! Personne n’aurait soupçonné qu’un de tes petits ait pu resté vivant ! Avec ta haine non justifiée, tu as détruit toute mon enfance, me gardant dans le doute et l’ignorance. Alors, maintenant que tu n’es plus ma mère, ne me pourris pas le reste de ma vie. Tu ne veux plus me voir ? Très bien ! C’est pareil de mon côté. Mais tu n’as pas le pouvoir de me chasser d’ici, surtout qu’à part avoir survécu, tu ne peux rien me reprocher ! Alors cesses tes enfantillages et conduis toi en lionne raisonnable. Laisse moi vivre la vie que je me suis choisi, et n’interfère plus dans mes choix. Sur ce, je ne te salut pas.Et je fis demi tours et bondis sur une branche basse avant m’éloigner vers le nord, à vive allure. J’entendis vaguement cette autre lionne hurler quelque chose mais je n’y prêta pas plus attention qu’une mouche vaguement agaçante. Je m’enfonçais dans la jungle mais j’eus bientôt l’impression d’être suivie. Je restai donc à une allure raisonnable et vira un peu vers la gauche, me dirigeant vers une forêt de fougère. Quand j’arrivais à l’endroit que je cherchai, je ralentis et me posai sur une branche d’où je pouvais voir le sol mais où j’étais cachée. Si j’étais suivie, j’allais rapidement m’en rendre compte car mon suiveur devrait passer par là, les fougères alentours étaient trop épaisses aux alentours pour qu’il coupe. Alors, suivie ou pas suivie ?
Méfiez vous ....... de son calme. - Spoiler:
Vava : Cadeau de Maisha, bravo c'est superbe ! *__*
- Spoiler:
Cadeau de Chizi ! Merci à toi !! *O*
le nom de l'artiste du render (SixNewAdventures)