Et oui !! Enfin échappée !! Vite, vite, courrons ! Courrons pattounes !
La queue bien relevée (pour l'aérodynamisme), les patte bien écartées pour faire de grands pas et courir aussi vite qu'elle le pouvait, Makosa filait à la vitesse de l'éclair (un petit éclair dirons nous; un bébé éclair, un éclair qui a un chat dans la gorge.)
Elle avait enfin réussi a se libérer des adultes ! Cela faisait des jours, des mois, des années, des siècles (oui oui a peine) qu'ils marchaient et que la petite brunette arrivait à peine a s'amuser ! Toujours surveillée par soit maman, soit papa, soit d'autres lions hauts sur pattes, où était le fun ? Elle n'avait même plus le droit de s'accrocher aux plumeaux de queues des autres quand ils marchaient ! Il était plus que grand temps de trouver un plan pour s'échapper et aller explorer les nouveaux paysages ! Et à ça, trouver des plans pour s'échapper, elle était douée !
Tout doucement elle s'était faite discrète un premier quart d'heure, puis elle trainassait a l'arrière et personne ne semblait trop se retourner... BINGO ! La voilà hors de surveillance, et ce haut les pattes !
Sautillant entre les hautes herbes (ben oui elle avait une grande présence d'esprit pour s'éloigner de la surveillance des adultes mais elle était tout de même petite.. Ou alors était ce les hautes herbes qui étaient trop grandes ? ), elle se mouvait telle un ressort, un grand sourire aux babines, faisant à peine attention à où elle allait. Celui qui devait la surveiller se ferait encore taper sur les coussinets par Maman ! Rien qu'en y pensant elle rigolait déjà. Qui devait la surveiller déjà ? Kunga ? Non ? Elle ne savait plus. Mais peu lui importait, plus personne ne pouvait la surveiller maintenant qu'elle avait réussi a se faire la malle !

Continuant a faire de grands bonds entre les herbes, elle heurta quelque chose, ou quelqu'un, qui la fit tomber a la renverse, sur le dos, enfouie dans les herbes. Elle rouvrit grand les yeux, prête a pester sur le quoi ou le qui, qui l'avait interrompue lors de son escapade. Mais le qui, c'était Maman, la regardant avec un oeil inquisiteur. Makosa lâcha tout de suite ses faux airs de petite dure et ses oreilles se rabaissèrent. Elle arborait un sourire mi gêné, mi angélique.

« - Makosa ! Qu'est-ce que je t'ai déjà dit sur les dangers de la savane ?? Réponds ! »


Oh oh .... Maman était vraiment en colère cette fois. Pourtant la petite brunette n'était pas partie bien loin ! Elle avait fait attention a regarder derrière elle ! Enfin, pendant un moment.
Un petit moment.
Peut être cinq minutes.
Peut être pas du tout ?

Makosa essayait tant bien que mal de se libérer de la grande patte de sa mère, se tortillant comme un petit ver, poussant avec ses pattes, et miaulant des complaintes. Après quelques minutes de plaintes et de tortillage, voyant que Maman ne flanchait pas, elle abandonna, laissant tomber ses pattes par terre, soulevant un petit, tout petit nuage de poussière. Elle fit la moue, et imita sa mère lui répéter le sermon sur la savane, d'un air faussement caricatural, comme si elle avait l'habitude de l'entendre et de le répeter... ( Ce qui était vrai par ailleurs.)

« - "Makosa tu ne dois pas t'éloigner du clan, nous sommes dans des terres inconnues, et c'est nous les étrangers. Nous sommes très voyants dans la savane a cause de notre pelage, tu pourrais tomber et te faire mal ou alors tomber sur un prédateur, je veux que tu reste aux côtés des nôtre et que tu sois toujours sous surveillance." blah blah blah. » gromella t'elle d'un air ennuyé sans même regarder Maman, avant de soupirer.

Une fois que la pression se relâcha, la petite brunette se releva rapidement et s'assit, dos à sa mère. Flûte et flûte de zut ! Qu'avait elle fait qui avait pu la faire remarquer cette fois ? Elle avait pourtant fait tellement attention ! Elle pestait en silence.

« - Mais Maman c'est pas drôle de marcher toute la journée !! Moi ça m'ennuie ! Les grands ne veulent même pas jouer avec moi !! » chouina t'elle.

Il était tout a fait normal qu'elle s'éclipse avec de telles conditions ! Elle n'avait jamais voulu aller habiter sur d'autres terres elle !
Seule ses deux petites oreilles ressortaient a peine au dessus des hautes herbes tellement elle était encore petite. Un coup d'oeil à gauche, un coup d'oeil à droite... Un orteil devant, un autre orteil devant. Tout doucement elle commençait à de nouveau essayer de s'enfuir, très intimement persuadée que Maman ne la verrait pas.
Soudain, elle trébucha sur une racine qui ressortait de la terre. Sa chute souleva un autre nuage de poussière. Makosa resta au sol quelques secondes, feignant d'être morte, la langue dehors, les yeux bien fort fermés; en attendant d'être sûre que ce soit le calme plat autour d'elle avant de reprendre sa grande vadrouille.
Cette fois ci elle avançait en restant bien contre le sol, toute discrète. Néanmoins, le lien entre les hautes herbes et elle qui avançait ne s'était pas encore bien fait dans son cerveau de vaillante aventurière; bien évidemment tout le monde a au moins deux kilomètres a la ronde était bien capable de distinguer les hautes herbes qui bougeaient et s'écartaient sur son passage.. Pour la discrétion nous reviendrons, Makosa.

Alors que Makosa avait entamé une nouvelle danse vadrouille, sa mère la retint d’une patte posée sur son plumeau de queue, et même si Maman n’y mettait pas toute sa force, il n’en fallait pas plus pour retenir la petite brunette et son poids de plume.
A nouveau elle se mit à grommeler, et repondit à la remarque que sa mère lui avait fait récemment, à laquelle elle n’avait pas répondu, trop occupée à essayer de se faire la malle par tous les moyens possibles et (in-)imaginables.

« - Mais les lions de mon age ils sont toujours fourrés avec leur maman ! Puis ils ne veulent jamais jouer à la bagarre avec moi ! » chouina t’elle à nouveau.

La bagarre était un de ses jeux préférés, attraper les oreilles, pincer les mollets, tirer la queue... Makosa avait toujours eu de l’énergie à revendre, elle était toujours prête pour un nouveau jeu ( ou bien une nouvelle bagarre ), mais la plupart des lionceaux de son âge n’étaient pas aussi énergiques qu’elle, et se lassaient bien vite de toujours devoir jouer au même jeu avec elle. En même temps, elle aussi elle était lassée de jouer à cache cache ! Elle n’avait plus 3 mois !

A la mention de son père, Makosa releva les oreilles et lança un regard en coin plein d’interrogation et d’intérêt à Maman. Papa ? S’inquiéter ? Cela la faisait plutôt rire !! Papa était tôt aussi casse cou qu’elle ! C’était même lui qui lui avait appris comment se faufiler sous les buissons pour faire tourner les nounous, ou même Maman, en bourrique.
Néanmoins Papa restait quand même prudent, et c’est sûrement de la que Makosa tenait sa prudence vis à vis des étrangers, elle préférait cette version de l’histoire plutôt que de se dire que les leçons de Maman avait vraiment une influence sur elle...

Mais malgré ce que lui disait Maman, elle voyait mal comment la savane pouvait être dangereux ! Il n’y avait personne autour d’eux ! Le seul danger ici c’était les racines hautes, et ça Makosa savait gérer ! Enfin presque, c’était en cours d’acquisition mais bientôt ça irait..

Toute envie de fuite lui passant, elle se retourna vers sa mère, ses grandes prunelles bleues bien rivées sur elle.

« - Mais maman comment la savane peut elle être dangereuse ? Il n’y a même pas de feuille qui tombe des arbres ! » demanda t’elle, pour une fois, avec une vraie once de curiosité, sans grommelage cette fois.

Puis Makosa ne comprenait pas pourquoi ils devaient chercher une nouvelle Terre, ils devaient bien en avoir une non ? Tout le monde en avait ! Elle ne se souvenait pas vraiment de la jungle, trop jeune pour s’en rappeler.

« - Et pourquoi on doit chercher de nouvelles Terres d’abord ? Tout le monde en a, on doit bien en avoir aussi ! ... non ? »

Pour une fois, Makosa était toute attentive à ce que disait Maman. Alors que les explications continuaient, les deux femelles se mirent à marcher pour retrouver le clan. Makosa trottinait comme à son habitude, avec toujours un petit manque d'équilibre qui se voyait à une trajectoire très peu droite. Elle faisait de son mieux pour garder la cadence qu'imposait Maman, bien qu'elle ralentissait pour s'adapter a la petite.
Maman en savait des choses ! Est ce qu'elle connaissait vraiment tous les animaux de la savane ? Alors que Maman lui expliquait avec des exemples concret tous les dangers dans lesquels Makosa pouvait tomber, la petite essayait de s'imaginer les animaux. Il y en avait certains qu'elle n'avait jamais vu ! Mais eux devaient avoir l'habitude de voir des lionceaux, donc ils ne pourraient pas lui faire du mal, si ? Puis elle n'était pas si petite quand même !! A cette pensée, elle se mit a faire des petits bonds guillerets pour montrer à sa mère qu'elle était tout de même un peu grande.

« - Mais de toute façon si je me fais embêter, Papa et toi vous viendrez me sauver ! » répondit elle, assez naïvement, comme si ça tombait sous le sens.

Makosa savait que Maman était très forte, et une grande guerrière ! Même les.. comment elle avait dit ? Néléphants ? Zéléphants ? Même les Zéléphants ne pourraient pas lui résister ! Et puis Papa.. Papa lui aussi était très fort ! Il disait toujours a Makosa que la défense état la meilleure des attaques, mais la petite était sûre que Papa était un grand guerrier ! Peut être que c'est pour ça que Maman était tombé en amour avec lui ?? Cette pensée faisait sourire Makosa, un sourire qui retenait un petit rire innocent.
Au loin le soleil commençait tout doucement a décliner, et bien que Makosa suivait Maman, elle était un peu perdue.. Heureusement que Maman était venue la chercher, sinon elle n'aurait pas réussi a retrouver le clan ! Mais bon Maman aurait pu la laisser s'amuser un peu avant de venir la gronder..

« - Est ce que Papa aussi c'est un grand guerrier ? Il sait me protéger des Zéléphants tu pense ?? C'est pour ça que tu l'aimes ? » demanda t'elle, sa curiosité légendaire très éveillée, « - Moi je n'ai pas d'amoureux !!» enchaîna t'elle comme si Maman avait fait une remarque, ou comme si sa première question était un sous entendu.

Au loin, des silhouettes vagues se dessinaient. Oh non, pas déjà le clan.. pensa Makosa. Bien qu'elle avait était peu contente de se faire coincer par Maman lors de son escapade furtive, elle commençait a apprécier discuter avec Maman, qui avait toujours était d'une sagesse et d'une douceur qui réchauffait le coeur de Makosa.

Les silhouettes étaient tout de même à une petite trotte, ce qui laissait encore un peu de temps aux deux félines pour savourer ce moment mère - fille, moments qui étaient rares étant donné que Makosa ne savait (presque) pas tenir tranquille.

« - Peut-être que ça viendra un jour, tu trouveras un lion qui saura te protéger des éléphants, mais un jour, toi aussi tu pourras te protéger seule des éléphants... » répondit Maman.

Une moue offusquée s'afficha sur le visage de la petite Makosa. Elle, avoir besoin d'un amoureux pour la protéger des z - éléphants ? Hors de question ! Elle savait très bien se débrouiller toute seule (comme elle l'avait si bien prouvé aujourd'hui...) ! C'est plutôt quelqu'un d'autre qui devrait protéger l'amoureux en question de la malice de la petite Mositu !
Perdue dans ses pensées, Makosa ne pu anticiper le coup qui l'atteignit et lui fit perdre l'équilibre, la faisant tomber a nouveau dans la poussière.

« - ... à condition que tu puisses me battre un jour également ! »

La petite mit un peu de temps a se remettre sur ses pattes et a retrouver un équilibre correct. Une fois debout, seules ses oreilles et un bout de sa mèche pointait au dessus des hautes herbes. Sans crier gare, ou presque, elle se jeta sur sa mère, les doigts des pattes bien écarter pour mieux attraper sa proie, la queue bien haute (pour l'aérodynamisme), et avec un rugissement (ou plutôt miaulement de chat enroué) digne d'une guerrière.
Elle s'agrippa aux oreilles de sa mère, qui par chance s'était mis en position de jeu, il était donc plus facile pour Makosa de l'atteindre, elle qui était a peine haute comme trois pommes. Avec son habileté légendaire (plus légendaire que sa discrétion déjà) elle remonta sur le dos de Maman et se mit a tirer ses oreilles de toutes ses forces (c'est à dire pas grand chose).

« - Grrrr, Grrrr, GRRRRR !! Prends ça z - éléphant !! » marmonnait elle, l'oreille de Maman dans la bouche.

Bien que Makosa semblait douée pour "l'attaque", pour ce qui était de la défense, de l'anticipation des coups ennemis, toute cette chose que Papa lui répétait, elle n'était pas entièrement au point...

Makosa aimait beaucoup plus jouer à la bagarre avec Maman qu'avec les autres lionceaux ! Alors que Maman trottait doucement vers le clan, Makosa toujours accrochée sur sa tête, elle parait gentiment les "attaques" de sa petite.
La petite Makosa riait a pleine gorge, essayant tant bien que mal de rester accrochée alors que Maman secouait sa tête pour la déstabiliser. Les z - éléphants avaient bien vite fui de l'esprit de Makosa, les problèmes de territoire aussi. Ca, ce sera quelque chose qu'elle découvrira une fois plus grande, les z - éléphants, les amoureux..
Mais pour le moment il était temps de laisser la nuit se glisser sur elle pour y fermer ses paupières.
Sans qu'elle ait vu le temps passer, elles avaient rejoins le clan, qui s'était arrêté pour la nuit. Baillant a s'en décrocher la mâchoire, Makosa se laissa glisser le long du cou de Maman. Elle partit rejoindre Papa, et savait que Maman les rejoindrait sûrement bientôt.
Après cette longue journée de cavalcade et de jeu, même si elle avait voulu raconter toutes ces péripéties à Papa, elle n'aurait pas pu tant elle piquait du nez.

Alors, doucement elle se blottit et s'endormit aussi tôt, rêvant d'éléphants, un sourire malicieux aux lèvres.