C'était une matinée comme une autre, et une fois n'était pas coutume, Kuzaidia se rendait au grand Baobab pour y trouver les ressources dont elle avait besoin. Que ce soit pour soigner ceux qui venaient lui rendre visite ou pour continuer la fresque, la mandrill avait en permanence besoin de renouveler son stock d'herbes, de plantes, de noix et d'autres fruits de la nature. Si certaines espèces ne se trouvaient qu'à des endroits très particuliers - ce qui nécessitait parfois de longs voyages - les plus communs poussaient facilement sur Prideland, et il n'était pas très difficile d'en trouver en quantité. Le Grand Baobab était d'ailleurs l'un des lieu de prédilection de Kuzaidia pour les cueillettes ou les récoltes. Ses larges branches conservaient l'humidité apportée par la nuit ou par la pluie tandis que le sol autour de ses racines se révélait fertile. Il n'était donc pas rare d'y croiser le primate.

Ce jour-là néanmoins, lorsque Kuzaidia arriva en vu de l'immense arbre, elle remarqua de suite la masse sombre trônant sur le sol. Habituée des lieu, tout ce qui était inhabituel lui sautait aux yeux. S'approchant avec lenteur, la mandrill n'était pas inquiète de ce qu'elle pourrait trouver là. La plupart des êtres vivants de la Terre des Lions connaissaient son statut et son existence, et peu nombreux étaient ceux qui lui voulaient du mal. De plus, Prideland assurait sa protection, et les animaux possiblement hostiles ne venaient pas par ici. S'approchant donc, elle découvrit une masse de plume brune ; un oiseau bien mal en point. Encore vivant, cependant, car son corps frissonne. D'un œil observateur, Kuzaidia chercha l'origine d'un tel état, et n'eut guère de mal à le trouver. L’œil gauche de l'oiseau était en bien mauvais état. Perdu, sans doute. Néanmoins, si la perte de la vision était irréversible, il fallait tout de même soigner la blessure, sans quoi l'infection finirait par gagner le volatile. Et le temps semblait compté.

Avec douceur, Kuzaidia posa une main sur l'oiseau, ne sachant guère s'il était conscient. Pour pouvoir le soigner correctement, elle devait le ramener dans sa grotte. Néanmoins, il ne la connaissait pas, et sa réaction pourrait être brusque. Mieux valait commencer à faire ce qu'elle pouvait ici pour que le rapace puisse comprendre qu'elle ne lui voulait pas de mal. Retirant sa main du corps recouvert de plume, la mandrill s'éloigna un peu jusqu'à trouver ce qu'elle cherchait ; une grosse noix, qu'elle cassa en deux. Gardant le plus gros morceau, elle se dirigea vers la flaque située à côté de l'oiseau - et dans laquelle il avait sans doute voulu voire - et immergea la coque. Puis, avec précaution, elle revînt vers l'oiseau, et versa le liquide frais avec précaution sur la blessure. Il était certain que cela ne serait pas agréable, mais cela permettrait de nettoyer grossièrement la plaie, et peut-être d'apporter un peu de fraîcheur à l'organisme qui semblait sujetà la fièvre.

[Vraiment désolé que tu aies attendu aussi longtemps du coup. J'espère que ça t'ira.]

Au contact de l'eau fraîche, l'oiseau commença à s'agiter. C'était sans nul doute la douleur et l'inconfort qui le poussait à s'agiter, même si cela n'était pas recommandé. User ses dernières forces pour tenter de se soustraire à ce contact ne servirait à rien. A dire vrai, seules ses serres s'agitaient, labourant le sol. Ses plumes se dressent sur sa tête tandis que le rapace pousse un cri strident. Pourtant, Kuzaidia ne cesse pas son geste. Cela ne fera pas plus de mal, et pourra au mieux rendre la plaie plus propre. Enfin, l'oiseau finit par se calmer, et ses mouvements brusques cessent. Lentement, il ouvre un oeil - aussi dorée que le pelage de Kuzali - et fixe la mandrill.

─ Qui.. Qui es-tu... ?

Un léger sourire se dessina sur les lèvres du primate en entendant la question. Au moins le rapace était-il toujours conscient, et à peu près lucide. S'il ne la connaissait pas, c'est qu'il ne venait pas d'ici. Si tous les animaux ne connaissait pas Kuzaidia, tous savait pourtant que Prideland abritait un chaman venu de la jungle. Il était d'ailleurs fréquent que la mandrill rencontre d'autres animaux que des lions, même si ce n'était pas son rôle premier. Après tout, comme sa mère avant elle, elle veillait sur l'équilibre de la Terre des Lions à sa propre mesure.

─ Je suis Kuzaidia, la Chaman de Prideland. Me permets-tu de te ramener dans ma grotte ? Tu y seras plus en sécurité qu'ici.

[Désolé, je fais rapide comme je suis en retard sur mes RP's à cause de mes dossiers ]

Peu à peu, l'oiseau se détend. Son plumage reprendre son volume normal tandis que ses mouvements et sa respiration s'apaise. User ses dernières forces à se débattre n'était pas la meilleure chose à faire, et l'oiseau semble l'avoir compris. Néanmoins, sa conscience ne semble pas encore trop altérée puisque que le rapace finit par répondre à Kuzaidia, la voix rauque :

─ Oui, j'accepte... Emmène moi...

Alors que la mandrill s'apprêtait à le saisir doucement, l'oiseau tenta de se mettre sur ses pattes. Chancelant, il se rendit bien vite compte qu'il n'avait plus suffisamment de force pour supporter le poids de son corps. Il essaya alors de s'envoler dans des gestes désordonnés, mais il ne parvînt qu'à s'élever faiblement, sans aucun contrôle de la direction. Cependant, il eut le réflexe de se diriger vers Kuzaidia, qui fit ce qu'elle pu pour le réceptionner avec douceur. Arrangeant les ailes du rapace pour ne pas le blesser, la Chaman se mit donc en route avec précaution. Fort heureusement, la grotte n'était pas loin. Une fois arrivé dans la caverne de pierre, elle déposa son précieux fardeau sur le sol avec précautions, puis se dirigea vers le fond de la grotte. Là, elle prépara ce dont elle avait besoin pour soigner l'oiseau, puis retourna vers lui. Conscient qu'elle faisait uniquement cela pour son bien, son hôte se laissa faire, et Kuzaidia pu rapidement terminer de soigner la plaie comme elle le pouvait. Une fois sa tâche terminé, elle posa une main sur le plumage du rapace qu'elle lisa avec douceur, puis le laissa se reposer et retourna à ses occupations.