« QUE JUSTICE



SOIT FAITE »

Voilà plus d’une heure qu’ils marchaient. Leurs pas étaient lourds, déterminés mais aussi armés de doute et de peur. Ahva gardait la face comme elle le faisait si bien depuis la mort de Kuzali. C’est elle qui menait les troupes depuis le rocher, le regard rivé vers le lointain sans jamais se retourner vers le passé, seulement vers ces visages sur lesquels elle lisait les mêmes appréhensions. La lionne avait fini par rejoindre les siens après un certain temps d’absence, cela les avait inquiétés. Ahva en avait conscience mais son périple avait été difficile. Elle était finalement revenue avec la nouvelle que ses complices espéraient : l’appui d’un nouvel allié. Soto était des leurs. Ahva était demeurée évasive quant aux conditions de ce soutien mais là n’était pas l’importance. Tout ce qui comptait été de mener à bien leur mission, leur vendetta aussi cruelle que sanglante.

Toujours énervée contre son demi-frère, Ahva demeurait distance à son égard mais avait néanmoins renoué le dialogue aussi limité soit-il. Elle le considérait comme un réel allié et s’inquiétait avec lui du combat à venir mais jamais elle n’évoquait de sujet personnel. Ils étaient collaborateurs, voilà tout. La situation était plus facile avec Taali que jamais Ahva n’avait rendu responsable de rien. Elle aurait pu lui en vouloir de lui « pris » son frère mais la jalousait de la jeune sœur possessive n’avait pas sa place dans son cœur meurtri, focalisé sur la vengeance de sa mère. Elle demeurait relativement facile avec la lionne brune, lui accordant même des regards sympathiques perçant son visage froid et distant. Au crépuscule du territoire des hyènes, Ahva convint d’un itinéraire sûr avec le lion cendré. Les trois lions s’y engagèrent.

A un regard inquisiteur quant à leur lieu de rendez-vous, la guerrière répondit :

« Soto nous rejoindra à la frontière du royaume des Marozis. Nous avons convenu d’un lieu. »

Bien qu’elle soit certaine de l’ambition du lion doré qui l’avait poussé à les rejoindre, Ahva n’était pourtant pas épargné d’une terrible boule au ventre à l’idée qu’il les trahisse. Ce lion était particulièrement lunatique, d’autant plus quand il était question de ses intérêts. La lionne ne laissa rien paraître de son trouble et continua d’avancer la tête droite, fixée sur ses objectifs. Rien ne viendrait contrecarrer leur plan, pas même Soto et s’il s’avisait de commettre la moindre erreur, Ahva en ferait sa prochaine victime. Il l’avait déjà trahie une fois, qu’il ne s’avise pas de recommencer.

Ahva avait changé, c’était indéniable. La mort de sa mère l’avait marqué de la plus terrible façon qu’il soit et tout autour son monde s’était écroulé. Les vrais visages s’étaient dévoilé : son frère, son héros, un menteur avéré qui s’était bien joué d’eux ; son jumeau, peureux, qui avait simplement accepté les faits et son père, un lion défaitiste qui se noyait dans son chagrin sans chercher à rendre justice. La déception régnait et Ahva était amère. Sa mère était son joyau le plus précieux, celle qu’elle chérissait corps et âme et dont elle puisait son inspiration. C’était comme une partie d’elle qu’on lui arrachait, une lumière dont on la privait. C’était douloureux, tant qu’elle avait choisi de céder à la colère et à la rancœur. C’était plus facile à accepter comme ça.

Aussi sec que son cœur, le sol craquelait désormais sous ses pattes. Ouvrant l’œil vif, Ahva aperçu au loin la frontière du territoire de hyènes. Plus loin, l’ancien Royaume des Marozis et Mopango. Son pouls s’accéléra. Bientôt. Bientôt l’heure de la vengeance sonnerait.

Image © Hecate

Ahva rugit en #D66A14

Ils marchaient. D’un pas muet mais lourd de sentiments. Ahva était rentrée, l’air toujours aussi méprisant. Quelque chose avait néanmoins changé en elle. Elle semblait plus sûre, plus près de son but, de son ultime vengeance. Celle qui l’aveuglait tout autant qu’elle la tenait en vie. Cette vengeance là, elle semblait avoir oublié à quel point tous y tenait autant qu’elle, et Sadaka le premier. Les mensonges avaient été source de bien des maux, et la mort de Kuzali leur seul salut. Cependant, il était tout aussi peiné et meurtri que sa sœur cadette qui, elle, ne voulait l’entendre ni le voir.

Ils marchaient. D’un pas déterminé et confiant. La mort de Mopango serait un instant libérateur, et Sadaka semblait aujourd’hui le faire non plus uniquement pour sa mère mais pour tous. Pour elle, Ahva, qui comprendrait peut-être qu’elle n’était pas seule. Pour Taali, avec qui il pourrait vivre en paix et qu’il pourrait accompagner, sans peur, auprès des siens, dans la jungle. Pour ses enfants, afin qu’il leur prouve que tout être peut se repentir. Pour Kumpa qui, malgré sa colère et sa peine, comprenne que Sadaka était à présent honnête lion. Pour Awena et Azaan, pour qu’ils ne souffrent plus autant. Pour Prideland, peuple ignorant, qui se verrait venger sans même le savoir...

Tuer Mopango : voilà pourquoi ils marchaient.

Ils marchaient, à la rencontre de Soto. Ils marchaient car Ahva était revenue, et qu’elle avait réussi. Ils marchaient pour être à nouveau libre.

Sadaka détonnait. Il était bien plus grand et imposant que les deux femelles qui l’accompagnaient. Une partie de lui était inquiète quant au devenir de Taali, sa compagne, et Ahva, sa sœur. Mais le reste était confiant et robuste. Il était aujourd’hui un des lions les plus imposant que cette terre eut connut, et il se dresserait fièrement face à Mopango et protégerais les deux lionnes des coups et de la mort.

Ils marchaient. Silencieux. Ahva sembla interpréter le silence et leur confia qu’on les attendait non loin de la frontière. Elle les devançait sans peine, l’esprit occupé, obnubilé même. Voilà que déjà les abords du Royaume qu’il était autrefois venu chercher se dessinaient au loin. Il lui semblait bien changé désormais. Comme si sa colère venait de rendre ce paysage le plus laid qu’il eut jamais vu. Son cœur s’accéléra. Il se mit à remuer un peu, se dégourdissant les muscles afin d’être prêt à toute éventualité et, mieux, à combattre celui qu’il osa une fois appeler oncle. Tuer Mopango, voilà aujourd’hui la seule chose vers laquelle ils marchaient.

Semi-Absence du 17/06 au 01/09

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kit(c)L// Sadaka parle en : #271e18

C'était le jour J, et il était grand temps. Cette pourriture de Nyeusis qui imposait aux Outlanders de s'occuper de Freeland avant d'Outland, c'était sincèrement la goutte d'eau qui faisait que Soto ne pouvait plus voir le lion noir en peinture. Trois jours à attendre le groupe comme convenu avec Ahva, cela restait trop long pour lui. Mais aujourd'hui, le dernier Nyeusis pur allait s'éteindre. Aujourd'hui était la fin de l'existence de ces démons sur la Terre des lions. Le soleil se couchait tandais que le plan se mettait en place.

Soto était en route aux frontières là où le groupe devait l'attendre, dans un coin discret. Il avait les griffes déjà sortis et il les garderaits ainsi jusqu'au dernier souffle du Démon Noir, voire jusqu'au départ du groupe d'Ahva. Initialement, lorsqu'Ahva lui a demandé son aide, Soto comptait les faire tous les trois disparaitre sous les griffes des exilés, en les empêchant de repartir discrètement après leur intrusion. Pourquoi se risquer à les aider à s'enfuir une fois Mopango mort ? C'était bien plus facile de les laisser se débrouiller par eux-même pour la suite.

Mais l'idée qu'il avait développé avec la femelle dorée lui plaisait bien plus que cet acte que beaucoup auraient qualifié d'ignoble. L'assurance que les Outlanders de Tahani se retrouvent seuls contre le groupe d'Hourasi, il n'y avait pas meilleur dénouement que celui-ci. Depuis ce pacte, le mur contre lequel il s'était retrouvé bloqué après la mort de Fahari semblait avoir disparu dans son esprit, ou du moins, les briques le constituant se détruisaient les uns après les autres.

En arrivant vers les frontières tandis que le soleil était presque couché, il vit que le groupe était arrivé. Ahva, ainsi que les deux autres, Sadaka et Taali.

-Donc Ahva, Taali et...Sadaka, hum ?

Pour la première fois, il le vit de très près et non simplement de loin. La ressemblance frappante avec Mopango lui fit presque tirer une mine de dégout.

Sadaka. Demi-Nyeusis, mais il restait plus grand que le lion doré, qui pourtant était presque à la hauteur d'un Nordique, c'était impressionnant. Soto, en arrivant près d'eux, se tenait tout de même à distance de lui. Comment un lion ressemblant trait pour trait à Mopango pouvait inspirer confiance ? Et... Il avait les yeux de sa mère. Voir le regard d'une des seules femelles appréciables que le mâle jaune avait croisé, cela ne lui plaisait pas. Ces yeux d'or qui n'avaient rien à faire sur une figure pareille. La présence du Demi-Nyeusis était nécessaire par sa force herculéenne, mais ce n'est pas pour autant que le lion doré l'appréciait. Il restait méfiant envers ce lion noir et n'hésitera pas à empêcher tout le groupe de s'enfuir en donnant l'alerte s'il voyait la moindre entreloupe.

Il ne s'attarda pas autant sur la femelle sombre, Taali, à coté de lui, car elle lui semblait beaucoup moins particulière. Il regarda seulement sa musculature d'un oeil vif pour estimer les chances de tuer Mopango sans trop de mal. Elle et Ahva semblaient avoir subi des entrainements qui ont taillé leur corps, c'était un point non négligeable dans l'équipe éphémère que tous allaient former.

-Pas de perte de temps dans plus de présentations futiles, je connais votre nom, vous connaissez le mien. Dit-il en guise d'introduction. Si vous avez quoi que ce soit à dire, vous le ferez en route, il n'est pas question de se faire voir aux frontières par un exilé ou même par un étranger. On doit bouger.

En effet, Soto va les guider vers des chemins plus sûrs et moins fréquentés à cette heure à l'intérieur du territoire, mais rien ne garantie qu'il ne reste pas des lions à vagabonder sous le début de la nuit. Et si quelqu'un croisait leur route, alors tant pis pour lui, que cela soit un Kulishas ou un Outlander. Le plus sûr pour le groupe était de rester mobile et non statique, plus vite ils auront fini et plus vite ils seront partis.

Soto prit ainsi la tête du groupe, incitant les autres à le suivre rapidement, tout en surveillant son dos dans un premier temps. Alors qu'ils étaient déjà tous en train d'entamer la marche, le lion doré leur fit le topo rapide du plan, regardant en même temps à droite et à gauche si aucun lion n'était en vue sur le sentier désert.

-A force de se trouver ici, les exilés connaissent peu à peu les habitudes de Mopango. Il va boire tôt le matin et tard le soir à la Cascade aux esprits, tandis que la plupart des autres lions dorment sur la Grande Steppe. Ils ne vont jamais s'hydrater en même temps que lui. Ce soir encore, il devrait être seul.

Rare sont les moments où Mopango se mêlaient aux autres. En réalité, les seuls moments où il venait à leur rencontre, c'est pour se servir dans les butins de chasse. Pour les choses qu'il peut faire lui-même sans efforts, nul besoin de la présence d'un autre lion que lui. C'était les seuls ouvertures où on pouvait avoir la possibilité de le tuer. Soto s'en était assuré lors des trois jours d'attente.

-Une fois là-bas, on lui tend une embuscade et on passera à l'action lorsqu'il s'abaissera vers l'eau. C'est le meilleur moment qu'on puisse espérer pour avoir une chance.

La position aggroupie pour un lion ne lui donnait pas une position avantageuse de défense, au contraire il était en position vulnérable de déséquilibre. Que se passera t-il si quatre lions se jetent sur son dos alors qu'il est déjà à moitié au sol en train de laper l'eau ?

C'était une situation non négligeable qui leur donnait une chance. Car même à quatre, si le groupe attaquait le lion noir de front, Mopango était capable de faire face ou dans le meilleur des cas, de s'enfuir. Il ne fallait pas négliger sa force et il fallait obtenir un avantage dès le début du combat.

Mais Soto avait tout de même une interrogation en tête en route, autre que Mopango. Les deux lions sombres étaient-ils au courant de l'histoire entre lui et Ahva ? Les héritiers du royaume de Prideland le sont-ils ? Il regarda la femelle claire avec insistance, dirigeant ses yeux vers elle, puis vers les deux autres comme pour poser la question.

"Toute menace envers Outland devra être retrouvée et punie"

Soto vue par Yetsa <3:

(c) Kayrou

« QUE JUSTICE



SOIT FAITE »

Le trajet jusqu’aux frontières de la Grande Steppe se fit dans un grand silence, presque pesant. D’aucun ne parlait si ce n’était Taali et Sadaka qui s’échangeait quelques mots mais Ahva ne cherchait pas à porter l’oreille, respectueuse de leur intimité. Finalement, les trois complices arrivèrent en territoire ennemi. D’abord dissimulé, la guerrière finit par apercevoir la silhouette du lion doré qui s’avançait à leur rencontre. Sans rien en montrer, Ahva fut soulager qu’il ait tenu sa parole. Enfin, tout était encore à faire mais au moins était-il bien présent au lieu de rendez-vous. Ils s’avancèrent jusqu’à sa rencontre, Ahva en tête.

Elle salua l’exilé d’un bref signe de tête tandis que celui-ci semblait examiner de près la carrure de Sadaka. Ahva eut demi-sourire narquois, amusé mais aussi surprise de le voir impressionné. C’était bien la première fois qu’elle voyait ça. Elle était fière de la prestance que son frère dégageait mais très vite, sa rancœur ressurgit et elle tut ce vieux sentiment. Agacée de ce ressenti intérieur, Ahva fouettait l’air de sa queue d’un air agité. Fort heureusement, Soto ne fit pas durer ce moment d’introduction et engagea bien vite le vif du sujet. Il fallait bouger.

« Très bien, on te suit. »

Sans s’attarder, Ahva prit la suite du lion doré. Consciente néanmoins que ses deux compères pourraient montrer davantage de réticence, Ahva se tourna vers eux et leur glissa un regard conciliant. Ce n’était plus le moment de douter de Soto. Ayant visiblement bien travaillé de son côté, ce dernier leur confia ses conclusions quant aux habitudes de Mopango. De ses dires, le meilleur moment pour l’attaquer serait la nuit tombée, lorsque le Nyeusis s’en irait boire à la Cascade aux esprits. Bien que confiante quant aux dires de l’exilé, la princesse coula un regard en direction de son demi-frère, ne serait-ce que pour avoir son affirmation. Sadaka avait lui aussi côtoyé Mopango et s’il confirmait cela, la lionne serait rassurée. Ce n’était pas qu’elle n’avait pas confiance en Soto mais … en fait si, elle n’avait pas confiance en Soto. Ils étaient alliés mais pas amis et leur nouvelle relation n’était certainement pas basé sur la confiance. L’appui de Sadaka était donc nécessaire. Le regard qu’elle glissait à son frère était dénué d’animosité, seulement habité par l’inquisition. S’ils les avaient trahi par le passé, elle pensait qu’au moins là-dessus il serait honnête.

La lionne en profita pour s’attarder quelques instants vers Taali. Elle ne semblait pas apeurée par la tournure des événements, son sang-froid était admirable. Cela étonnait d’ailleurs Ahva. Elle avait toujours songé à Taali comme la gentille lionne bienheureuse qui savait donner le sourire à n’importe qui mais depuis quelques temps, son arrivée sur Prideland plus précisément, quelque chose semblait avoir terni la lionne brune. Ahva ne saurait dire quoi exactement mais son regard n’était plus le même. Soucieuse qu’elle observait la lionne depuis un moment, Ahva lui sourit brièvement avant de détourner le regard.

Terminant sa démonstration, Soto avança qu’arrivés au point dos, ils attendraient que le lion se penche au-dessus de l’eau pour l’attaquer. Elle haussa un sourcil.

« L’attaquer dans son dos ? Hmm, oui, ce sera sûrement notre meilleure chance. »

Ahva avait été entraîné par les meilleurs guerriers de Prideland mais tous étaient des lions nobles avec un grand sens de l’honneur. Attaquer l’ennemi dans son dos était digne des plus lâches mais bien cela agace la lionne de procéder ainsi, elle devait reconnaître qu’ils n’avaient pas meilleure façon d’attaquer le Nyeusis. Porter le premier coup de front ne leur donnerait aucun avantage, la force du Nyeusis était herculienne et il aurait bien vite fait de les balayer. De toute façon, en vue des circonstances, Mopango ne méritait pas d’être traité comme un guerrier. Ce n’était qu’un paria, une erreur de la nature et tout ce qui comptait était de l’éliminer, peu importe de quelle façon.

Alors qu’elle songeait à l’assaut, la lionne capta le regard inquisiteur de l’exilé qui la dévisageait avant de discrètement jeter un coup d’œil à leurs complices. Ahva comprit de suite ce à quoi il faisait référence mais elle demeura silencieuse et se contenta de secouer négativement la tête. Non, personne n’était encore au courant. De toute manière, en vue de sa relation actuelle avec Sadaka, lui faire une telle révélation ne ferait qu’aggraver les choses. Ahva attendait simplement que la condition à ce plan soit remplie pour ensuite, à son retour, s’en aller voir sa sœur et lui confier la contrepartie de l’aide de Soto.

Accélérant le rythme tout en gardant un air naturel, la princesse se rapprocha du lion doré et lui confia discrètement :

« Gardons ça secret pour le moment. J’en parlerai à Awena une fois que nous serons rentrés. Victorieux. »

Ses derniers mots étaient fermes. Soto n’obtiendrait aucun soutien de Prideland si le Nyeusis ne mourrai pas et que son groupe ne revenaient pas au même nombre qu’ils étaient partis. C’était la condition sine qua non. Soto pensait peut-être que seul son aide était requise mais non, la mort de Mopango était discutable ainsi que leur retour sain et sauf. Ahva avait bien appris et ne lui laisserait aucun avantage. Ils ne pouvaient les duper.

Avant que cet échange de messe-basse ne devienne suspicieux, Ahva se décala sur la gauche, s’éloignant alors du lion et mettant fin à leur proximité. Sadaka et Taali n’avaient pas à se préoccuper de cela, l’ensemble de l’escouade devait être focalisé sur leur objectif et non sur les conséquences. Quitte à mentir, Ahva ferait tout pour mener à bien leur mission.

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Ahva rugit en #D66A14

Les trois lions arrivèrent et aperçurent, tel un soleil levant sur l’horizon, la silhouette du dénommé Soto. Sadaka ne l’avait jamais rencontré personnellement. Lors de son cours séjour chez les exilés, Outlander et Kulisha faisaient plutôt bande à part. C’était à peine s’ils daignaient s’adresser la parole. Et Sadaka, tableau fidèle de son oncle, n’aspirait en rien la demande d’intimité et de rapprochement de leur part. Cependant, il n’avait pas non plus assimilé son nom à son visage. Bien que le lion qui se dirigeait vers eux ne lui était pas inconnu, il découvrait seulement maintenant que ce grand félin doré était le tant attendu Soto. Reflexe, ses crocs se serrèrent. Il savait pertinemment ce que l’animal avait fait subir à Ahva, et bien que cette dernière se donne aujourd’hui les airs d’une étrangère, elle n’en restait pas moins sa petite sœur. Celle qui était venu le voir et s’inquiéter sur son épaule. Il l’avait vu souffrir, et par la faute de Soto. La sienne aussi, il était vrai. Mais il ne pouvait s’empêcher de maugréer dans son coin contre le lion aux sombres airs qui, après un salut dédaigneux, se mit à dévisager son ainé. Oui, Sadaka ne put que se complaire d’une telle position. Soto avait peut-être l’impression de tout contrôler ici, mais cette découverte semblait l’avoir légèrement décontenancé – bien assez pour que Sadaka se sente plus en contrôle en tout cas.

Le lion de suie planta également ses yeux couleur soleil dans les siens l’air de dire : Si jamais il y a quoi que ce soit qui se passe mal, tu y passera. Au moins, tout était clair. De leur côté comme du sien. Nul ici ne semblait vraiment s’apprécier, mais l’hypocrisie n’avait pas sa place dans ce quatuor des plus étrange, et il ne pouvait que saluer le regard mauvais mais honnête de leur guide.

Le petit groupe se mit alors à trottiner, suivant Soto sans rien dire. C’était, une fois de plus, lui qui parlait. Il leur racontait le plan tout en racontant les habitudes de Mopango. Sadaka ne put éviter le regard d’Ahva qui sembla tout d’un coup plus calme à son égard. Elle ne le suppliait en rien, elle semblait juste chercher son appui. Comme si, même elle, n’avait pas fait table rase du passé et n’avait toujours pas confiance en leur allié temporaire. Sadaka ne pouvait néanmoins que soutenir les dires du lion doré. Il acquiesça silencieusement à l’intention de sa sœur et de Taali. Celle-ci était bien silencieuse mais dans ses yeux brillait une lueur que son compagnon ne lui connaissait pas. Elle était déterminée, presque mauvaise. Comme si, des quatre, elle était la plus vorace de la mort du Nyeusi. Sadaka espéra alors que tout ceci fini, elle retrouverait sa joie passée. Celle de la Lande, celle de son voyage. Comme si Mopango n’était pour elle que l’incarnation d’un mal plus profond, plus lointain...

Soto mentionna l’option de l’attaquer par derrière. Ahva répondit plutôt rapidement mais, cette fois-ci, elle semblait douter. Résolue à mettre toutes les chances de leur côté, elle accepta. Mais quelque chose semblait en attente. Sadaka fronça les sourcils. Il avait mieux, et, surtout, il était hors de question que Mopango ne puisse voir, ancré dans la prunelle de ses yeux sang, les yeux de leur bourreau. Il allait rétorquer quant les deux lions qui les devançaient se mettent à chuchoter.

Il n’intervint pas encore mais l’attitude d’Ahva ne lui plaisait pas. Elle lui en voulait beaucoup et avait voulu mener sa vendetta solo, soit. Mais elle semblait oublier que la mort de Kuzali ne touchait pas qu’elle. Bien qu’il fasse de son mieux pour tout enterrer, il n’était pas chose facile de se refaire du jour au lendemain. Et le côté possessif et fusionnel que Sadaka avait toujours eut avec sa mère venait de le prendre aux tripes. Cela ne casserait rien, il savait qu’il aurait besoin de rage pour vaincre le lion des ténèbres. Mais il ne pouvait tout céder pour le bien être de la réunification – pas sur cela. Il convia Taali à accélérer à ses côtés pour rejoindre les deux autres et, d’une voix chuchotante mais ferme, il s’exprima pour la première fois :

« Soto nous te suivons mais je tiens quand même à vous dire qu’il est hors de question de le prendre si facilement par surprise. Je veux le voir, je veux qu’il me voie. Je veux lui dire ce que j’ai à lui dire. » Le grand lion de suie se mit alors en travers de leur chemin afin de les stopper quelques secondes.

Il ne serait pas long, mais hors de question de subir cet ultime affrontement. Il avait tout autant son mot à dire que les autres, et ce quelque soit sa part de responsabilité dans toute cette machinerie.

« Ahva tu peux me fuir autant que tu veux, je n’en reste pas moins, comme toi, le fils de Kuzali. Et quelques soit mes erreurs, je les assume pleinement. Aujourd’hui, tout comme vous, je souhaite la mort de Mopango. J’aimerais que nous soyons plus subtiles que ça. Nous sommes des guerriers, nous sommes venu pour le tuer et assumer cet acte. Mettez vous derrière lui, quant à moi, je viendrais lui tenir tête et lui parler. Il vaut mieux l’encercler. La cascade est paisible et la roche qui lui sert de trône est petite et il sera facile de le prendre au piège. Il est venu souiller nos terres lâchement. Ce lion est fourbe et mauvais. Il a tué une lionne qu’il savait vaincre aisément, sans surprise. Nous ne somme pas de cette race là, nous l’affronterons en face. Est-ce que c’est clair ? »

Oui, il venait d’imposer à son tour la tournure des évènements. Son regard était droit et ne flanchait pas. Il n’avait pas peur. Il avait la rage aux dents. Il devait dire à Mopango qu’il allait vivre ses derniers instants ce soir, et que ses bourreaux n’étaient autres que Taali, Ahva, Soto et Sadaka. Qu’il voit en eux la simple image de la mort et que ces derniers regards soient gravés à tout jamais dans sa rétine lorsqu’il périrait, tout comme Kuzali avant lui. Ils ne jouaient plus aux ombres, ils étaient là !

Semi-Absence du 17/06 au 01/09

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kit(c)L// Sadaka parle en : #271e18

HRP:

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Ahva rugit en #D66A14

Ahva n'avait pas encore parlé de l'histoire Outland-Prideland aux autres. Soto espérait qu'elle savait ce qu'elle faisait, et que la moindre entreloupe sur cet accord serait payé cher. Pourtant, il se voulait croire qu'Ahva conservait un brin d'honneur sur la promesse. Elle avait l'air de tellement y songer avec intérêt l'autre jour qu'il ne pouvait pas croire qu'elle n'avait l'attention de ne rien faire.

Puis, Sadaka décida d'arrêter le groupe pour vouloir imposer sa stratégie. Une stratégie bancale et suicidaire, pour pouvoir prendre le temps de narguer Mopango comme il faut. Soto n'avait pas demandé d'avis, et surtout pas à lui.

-Pauvre fou. Non loin d'ici se trouvent tous les exilés réunis. Si le moindre élément les alerte, s'en est fini de nous tous. Et tu veux laisser un temps de répit à Mopango en le croyant assez stupide pour penser que tu es venu tout seul ? Il comprendra bien trop vite et on ne pourra plus rien faire pour l'empêcher d'alerter les Kulishas par son plus fort rugissement. Seul l'effet de surprise nous donne une chance pour le sonner et prendre l'avantage, mais peut-être ton but est-il de saboter l'expédition ?

Bien que Soto appréciait lui-même avoir un moment de gloire auprès de sa victime, il n'était pas question que ce temps mort se passe alors que l'adversaire était encore en pleine possession de ses moyens. C'était un moment à savourer juste avant de l'achever. Et encore, ce n'était pas ici la meilleure situation pour prendre son temps.

Ils n'étaient pas sur leur terrain de jeu et penser mettre de côté la stratégie de celui qui connaissait le mieux l'endroit était une grave erreur. Son poil jaune se hérissait de manière visible, montrant un agacement croissant. De base, ce lion ne lui plaisait pas, mais sa manière de commencer à agir comme Mopango , encore moins. Et sans l'intervention d'Ahva et Taali, cela aurait pu encore d'avantage dégénérer.

Taali refusa d'emblée la stratégie de Sadaka et imposait toujours l'idée de l'attaque surprise. Ahva soutena également l'idée, ce qui au final isola Sadaka et non Soto, comme le lion jaune aurait pu s'attendre . Taali l'avait agréablement étonné, et c'était sans doute elle qui avait évité que le groupe ne commence à en venir aux pattes et que le projet échoue lamentablement. Elle qui paraissait initialement une simple suiveuse ne servant qu'à apporter des griffes et des crocs en plus. Il était satisfait que la majorité du groupe Pridelander n'avait pas oublié ses méninges au Rocher de la fierté.

Le regard noir d'Ahva sur Soto ne l'empêcherait pas d'ouvrir d'avantage sa gueule, de toute manière, elle devait assez bien le connaître pour savoir qu'il ne ferait pas voeu de silence. S'il ne l'ouvrait pas oralement pour vider son sac, il l'aurait fait physiquement. Pour se contenir, il ne devait pas garder les choses pour lui. Ainsi il continua jusqu'au bout.

-Je ne marche pas dans tes ordres non plus, dommage. Et si tu veux jouer au même jeu que ton oncle à vouloir tout imposer, ô grand Nyeusis puissant, alors je ne vous emmenerais pas plus loin et vous tous, vous dégagerez. J'ai peut-être besoin de la mort de Mopango tout comme vous, mais je ne suivrais pas un plan suicidaire et perdu d'avance pour satisfaire une arrogance visiblement spécifique à ces foutus lions noirs. Pigé ?

Puis il se retourna vers les deux femelles.

-Donc revenons-en au plan de départ, une attaque surprise. Puisque nous sommes bien d'accord...

Façon de dire qu'il approuvait la riposte de Taali et d'Ahva. Mais pour lui, ils en revenaient au même point et cet arrêt de la marche ne fut qu'une perte de temps.

Quel esprit d'équipe... L'époque avec Fahari lui manquait terriblement.

-Faisons comme cela. Fit-il aux derniers ajouts d'Ahva pour sceller pour de bon le déroulement du plan et pour enfin avancer. Il perdait patience.

Pour de bon ? Il restait pourtant Sadaka.

Mais ce n'était pas Sadaka qui dirait le contraire s'il voulait voir disparaitre son oncle. Tous les yeux étaient rivés sur lui et n'attendaient plus que sa capitulation dans cette petite guerre inter-groupe pour que tous puissent enfin avancer. Ils avaient déjà trop traîné et ils risquaient non seulement de se faire trouver, mais également de rater le passage de Mopango à la Cascade. Et si cela arrivait à cause de leur petit arrêt en plein coeur du Royaume Marozis, le batard sombre n'aura pas fini d'en entendre parler, que ce soit par les femelles ou le mâle qui l'accompagne.

Alors qu’il se montrait plus convaincu et droit que jamais, c’est Taali qui vint s’interposer la première. Tel un enfant qui se ferait réprimandé par sa mère, il plaqua ses oreilles sur le haut de son crâne. Elle lui disait que ce qu’il venait de leur mettre sous le nez n’était que pure folie, et que cela les mènerait tout bonnement au suicide. Elle était ferme et lui jeta un regard qui ne pouvait que le faire capituler. Surtout qu’elle lui confiait ouvertement se mettre sur sa route - quitte à mettre sa vie en péril - si jamais il tentait de dévier du plan d’origine. Bien sur qu’il n’irait jamais jusque là. Têtu, il l’avait été, et il avait promit à Taali de changer. Ca n’était pas là, si près du but, qu’il allait retourner sa veste, et encore moins face à elle. Il acquiesça doucement, encore un peu sonné par l’intervention de sa compagne. Celle-ci vint déposer sur son museau une légère lèche. Rien de trop tendre mais simplement rassurant. Comme pour lui dire que, malgré son opposition, elle restait de son côté. Plus douce, elle proposa à Ahva d’offrir malgré tout à Sadaka une brève entrevue, une fois de plus, il comprit qu’elle ne voulait pas rentrer en confrontation avec lui mais bien de tous repartir saint et sauf.

Il était parfois dur pour le demi-Nyeusi de comprendre que tous n’avaient sa carrure. Et pour lui de croire qu’il était invincible... Sa bataille avec Vita l’avait pas mal abimé et il avait vite comprit qu’il avait, comme tout lion, ses limites.

Soto s’amusa à son tour à le traiter de fou. Qu’il ne commence pas à le chauffer celui-là ! Taali et Ahva avait leurs raisons, mais lui n’avait rien à redire de tout ça. En tout cas, pas de cette manière là. Ce lion là ne lui plaisait pas au début, mais là, il ne pouvait plus le supporter. Toujours cet air arrogant, le prenant de haut comme bien d’autres l’avaient fait avant lui... C’était à vomir. Sadaka se mit à serrer des crocs quand il en vint même à l’accuser de vouloir faire capoter leur expédition. Il lui jeta un regard noir et sévère mais se retint de tout commentaire, car il n’était pas le seul à s’exprimer...

En effet, ce fut au tour d’Ahva. Elle parlait d’un air qu’il ne lui connaissait pas. Il l’avait déçue, trahi, blessée. Mais jamais elle n’avait eut cet air presque perfide et violent à son égard, pas comme ça. Il posa ses yeux sur elle et voilà que déjà elle s’emportait. Elle lui cracha à la figure qu’elle n’était pas une lâche, qu’elle avait passé son temps et son énergie à leur offrir cette occasion. Il ne pouvait lui enlever ça, mais elle ne s’était pas rendu compte à quel point elle s’était perdue dans sa rancœur. Tout comme lui auparavant...

Goutte d’eau ; lors de sa récapitulation, elle prouva à son ainé qu’elle n’avait rien comprit. Lui qui s’était calmé avec Taali sentait le sang lui monter. Après Soto, cela faisait beaucoup. Il ne s’agissait en rien de moment de gloire. Il s’agissait d’une histoire de famille. Mopango avait trahi Sadaka, l’avait manipulé jusqu’à le retourner contre sa propre mère. Il ne voulait en rien se mettre sous le feu des projecteurs, ni même s’octroyer le rôle de chef. Il voulait simplement, une bonne fois pour toute, qu’ils le comprennent ! Pouvoir dire à son oncle qu'il n'avait pas réussi à mettre en oeuvre ses vils desseins. Kuzali était morte, certes, et cela le hanterait toute sa vie, lui Sadaka, mais pas que. Pour autant, il mourrait en sachant que ces fameux lions noirs ne séviraient pas et qu'il ne pourrait se rattacher en aucun espoir lorsqu'il viendrait à sentir venir son dernier souffle. Gizani était parti, il était seul et enfantin. Surtout qu'il ne ressemblait pas à son père. Gizani, tout comme Sadaka, savait aimer, car leurs mères leur avaient appris. Mopango qui s'était toujours cru solitaire avait toujours sous-estimé le rôle de ces lionnes qu'il avait su mépriser et haïr. Elles avaient détruit les Nyeusis bien avant même qu'ils ne s'en rendent compte...

Mais non, de toute façon, dans cette vendetta, seul l’égoïsme régnait en maitre. Heureusement que Taali était là, là pour apaiser son compagnon qui n’avait pas terminé de s'entendre faire la morale. Voilà que Soto imposait le dernier mot – tout comme il avait imposé le premier. Mais il ne s’agissait là point de mots mais de menaces. Ô grand Nyeusi puissant, quelle blague. Serait-ce l’unique réponse d’un lion qui se sentait inférieur ? Oui, Sadaka avait toujours été susceptible, vulnérable et sanguin. Oui, peut-être que tout ceci ne venait que de son diable de père... et pourtant... Alors que tout ne tenait à rien, qu'il se voyait planter ses crocs dans la gorge du lion à la sombre crinière, il eut une absence...


« Mopango a fini par me trouver. Il ne m’a jamais pardonné la mort de ton père et a probablement souhaité t’utiliser pour nous nuire mais je suis fière de te savoir du bon côté. Ne cède jamais à tes démons Sadaka, tu es plus fort qu’eux… »

« Bats-toi, ne laisse jamais un autre te dicter ta nature car moi je la connais. Tu es bon et tu feras les bons choix. »


Ses yeux se détachèrent de Soto, de Taali, d’Ahva, de la terre ferme pour se plonger dans les ténèbres de la nuit. Elle était là... Elle l'apaisait, douce.

Oui, Soto, oui parle bien. Tu crois me connaître, vous croyez me connaître. Mais vous ne voyez en moi que trop peu. Même toi ma soeur. Même toi à qui j'ai fait confiance et que j'ai trahi ne peut voir à quel point je souffre, à quel point je t'aime et ne suis pas un monstre. Toi seule à su tout voir... Toi seule Reine de mon coeur, et ce jusqu’à ce qu’une autre daigne le faire... Il posa ses yeux couleur soleil sur Taali. Oui, elle était sa sauveuse et ce soir, il ne devait plus penser à Ahva - bien qu'il espérait, presque en vain, qu'elle lui pardonne -, ni à Soto. Mais bien à elles. À sa mère qui croyait en lui. À Taali pour qui il vivait, et pour leurs enfants. Il inspira péniblement, essayant de se calmer. Ne quittant sa compagne des yeux, il déclara :

« Famille, devoir, honneur... » puis acquiesça leur plan d’un signe de tête. « Vous ne serez pas trois mais quatre à bondir. Je vous suis. »

Voilà qu’enfin il cédait. Pas de grande tirade si nul ne le voulait. Mopango périrait simplement. Il essayait de faire les bons choix. Pour sa famille, pour Kuzali. Pour ce qu’elle avait toujours vu en lui. Pour qu’ils lui fassent confiance. Il se mit alors à marcher, et, non désireux de courber l'échine face au lion doré, déclara à Soto en lui passant devant, sans même le regarder :

« Sache tout de même que je ne te dois rien, ni famille, ni devoir, ni honneur. »

S’il voulait se la jouer ainsi, alors soit. Il était prêt. Prêt à mettre de côté sa rancœur, sa fierté face à Mopango. Mais une fois tout ceci terminé, Soto ne représenterait plus rien pour lui, et s’il venait à le chercher, alors il serait bien reçu...

Semi-Absence du 17/06 au 01/09

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Le groupe avait fini par reprendre la route, non sans tensions. Famille,devoir,honneur… Le lion doré en était tellement loin. Se faire dicter son comportement par trois mots était stupide à son sens. Il suivait son libre arbitre. Et c'est sans doute ce qui ferait qu'il ne serait jamais réellement en parfait accord avec aucun des trois lions ici présents.

Il se contenta de les guider dans les chemins les plus déserts et par chance, ils ne tombèrent pas directement nez à nez avec un exilé. Il leur arrivait d'en apercevoir au loin, mais avec l'obscurité de la nuit naissante, Sadaka et Taali parvenaient à faire profil bas tandis qu'Ahva et Soto cachaient leur jaune soleil et foudre derrière les lions sombres. Lorsqu’ils arrivèrent à la cascade, le lieu était encore désert. Ainsi, ils eurent le temps de se mettre en place et de tendre l’embuscade prévu. Mais ce ne fut pas assez malin pour réussir à tromper Mopango jusqu’au bout. Car alors que le démon noir s’était penché pour boire, il repéra la présence trop tôt du groupe, par l’odeur qu’ils apportaient tous avec eux.

L’odeur de la haine, de la vengeance et du sang. Sans doute n’avait-il pas pu s’empêcher de sourire parce qu’il a toujours vécu dans ces éléments. Soto aurait été bien tenté de répondre salement, mais le groupe s'était mis d'accord. Pas de blabla inutile, seulement de l'action pour ouvrir les présentations.

Le mâle doré laissa un des lions du groupe s’élancer le premier pour détourner l’attention de Mopango de lui, car réussir à lui grimper sur le dos n’était pas une mince affaire et il fallait d’abord faire diversion. Et ce fut finalement Ahva, qui s’attaqua sans attendre à la figure du Nyeusis. L’avantage des femelles, c’était leur agilité. Le désavantage des Nyeusis était... leur agilité. Une lionne dans la force de l’âge pouvait courir autour de lui sans s’inquiéter de se faire toucher trop lourdement, la difficulté consistait à attaquer efficacement la montagne noire. Si elle attaquait, elle offrait directement son corps à ses griffes, et c’était là l’étape dangereuse face à un Nyeusis.

Lorsqu’Ahva sauta à la gueule de Mopango, Soto s’élança à son tour. Avant de se préoccuper de son dos, le démon noir devait se préoccuper d’Ahva, ainsi Soto lui grimpa dessus, s’accrochant de toutes ses griffes sur le pelage du lion noir, et plantant ses crocs aussi profondément que possible.

Positionné ainsi, Soto prenait le risque de se faire écraser au sol si Mopango se mettait sur le dos. Mais si Mopango s’allongeait au sol avec Sadaka, Ahva et Taali à côté, il prenait le risque de ne plus pouvoir se relever et de perdre bien trop rapidement. Le contexte n ‘était pas le même que celui de Kuzali et la difficulté pour lui non plus. Le Nyeusi devait hésiter dans ses mouvements, et bien qu’il s’était bien débrouillé face à de multiples adversaires durant la guerre de Prideland, l’âge l’avait rattrapé. Contre deux colosses et deux silouhettes fines qu’il peinerait à toucher, même un Nyeusis ne pouvait plus être si sûr de lui.

Mais tout seul et malgré son imposante carcasse, Soto ne faisait littéralement pas le poids pour déséquilibrer réellement Mopango. Il avait besoin de Sadaka en plus, pendant que les deux femelles faisaient directement face au Nyeusis. Ainsi, Il chercha du regard Sadaka, toujours en charcutant le dos du Nyeusis tel un parasite, pendant que celui-ci s’agitait fortement pour tenter d’éloigner Ahva et d’éjecter la tique jaune qui venait lui coller au poil. Il ne fallait lui laisser aucun temps mort, au risque qu’il s’échappe ou qu’il parvienne à alerter les exilés.

Dans le lieu, seule l’eau paraissait sereine et portait le reflet du combat qui débutait à son bord.

"Toute menace envers Outland devra être retrouvée et punie"

Soto vue par Yetsa <3:

(c) Kayrou

La cascade était presque silencieuse lorsqu’ils arrivèrent. La végétation avait beau être dense, Sadaka restait dans l’embarras pour trouver une cachette qui se voudrait discrète, au moins quelques instants. Il ne pouvait s’empêcher de jeter à Taali de nombreux coups d’œil. Il lui faisait entièrement confiance. Elle s’était débrouillée seule bien trop longtemps pour qu’il en doute. Mais aujourd’hui, il ne se pardonnerait pas de perdre quelqu’un de plus...

Un bruit se fit entendre, on approchait. Il se baissa un peu, silencieux. Mopango arrivait, comme à son habitude, pour laper l’eau miroitante – sans se douter de rien. Dès que ses yeux se posèrent sur le Nyeusi, Sadaka ne put s’empêcher de froncer les sourcils et serrer les dents. Il semblait vieilli. Dire qu’il avait osé... Il senti son pouls s’accélérer quand il descella une soudaine assurance chez le grand lion de suie qui venait de se redresser.

Ils étaient démasqués.

La surprise n’était pas grande. Mopango avait beau être plus âgé, il n’en restait pas le lion qu’il avait toujours été. Tous s’étaient préparés à ça. Leur victoire avait surtout été de se faufiler ici sans se faire démasqué. Maintenant, ils n’avaient plus qu’à en finir. Il coula en regard en direction de ses acolytes pour s’arrêter sur Ahva qui, elle aussi, le regardait délicatement. Il lui sembla percevoir quelque chose d’autre dans son regard doré. Comme si, tout d’un coup, tout devenait réalité. Elle allait tuer pour la première fois et il sembla au mâle de suie qu’elle cherchait quelque chose en lui. Comme une force un peu mystérieuse qui l’immuniserait de toute peur, de toute futilité. Puis elle s’élança.

L’assaut était lancé.

Ahva vint faire face à Mopango, découvrant surement ses yeux rouges et vils, tandis que Soto s’attaqua à son dos d’une violence qui surprit presque Sadaka. Cependant, il comprit vite qu’il devait venir lui apporter son aide. Déjà Mopango vacillait légèrement, annonçant une chute sur le dos qui, fatalement, viendrait mettre Soto à terre - et incapable de nuire. La force de conviction qu’Ahva mettait ne faisait qu’appuyer ses doutes. Elle poussait le grand mâle à reculer.

Sadaka, jetant un dernier coup d’œil à sa compagne qui s’élança en même temps que lui, rejoint Soto et planta ses griffes dans la chair du lion qu’il avait autrefois appelé oncle. Comme possédé, il découvrit avec jouissance le sang du Nyeusi s’écouler sur son dos couleur de la nuit. Il ne s’en sortirait pas ! Soto s’accrochait péniblement zone proche crinière tandis que Sadaka avait lui bondit non loin de sa croupe espérant l’empêcher de fuir et de le plaquer au sol tant bien que mal. Si Taali se dirigeait aussi vers le museau du félin, alors ils seraient en bon équilibre pour le plaquer au sol – ventre à terre – sans trop de problème et ensuite en finir pour de bon.

Il restait plus fort, mais sa rage n’était rien comparée à celle de ses assaillants.

Sadaka, agrippé à la croupe de Mopango commençait à glisser. Nulle pitié, tant que Mopango n’était pas à terre, il n’aurait aucun répit. Sadaka, afin d’assurer sa stabilité vint planter ses griffes plus profondément que jamais dans le dos de son oncle et accompagna cette prise par un coup de crocs bien placé sur sa croupe : là au moins il était bien attaché ! Quant à ses pattes de derrière, griffes sorties, elles essayaient de taillader un peu tout ce qu’il était possible de taillader. Sadaka était prêt. Prêt à tuer Mopango, et son sang avait un tel parfum de victoire qu’il commençait à y prendre goût !

Semi-Absence du 17/06 au 01/09

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Que justice soit faite

C’était si pathétiquement prévisible et le démon noir ne put que dévoiler dans un sourire mauvais une large rangée de crocs prêts à se délecter du sang de ses prochaines victimes. Ils étaient tous si pitoyable, comme l’avait été Kuzali lorsque cette dernière avait cru bêtement pouvoir s’opposer à lui. Il avait reconnu deux visages dans le troupeau d’idiot qui s’était jeté sur lui – son neveu et cet arrogant de Soto.

L’assaut semblait être aussi maladroit que calculé. Le démon noir se trouvait peut-être en mauvaise posture mais il ne se laisserai pas avoir aussi facilement. Il distingua parmi les deux femelles, une qui semblait porter l’héritage de Kuzali dans ses veines :

« C’est vraiment trop aimable à toi Sadaka. Après m’avoir amené ta mère, voilà que tu m’apportes sa fille. »

Se débarrasser des deux parasites qui lui encombraient le dos ne serait pas aussi simple que ça. Le démon noir vacillait dans les deux sens, courbant son dos avec plus de violence à chaque fois, se lançant dans un rodéo endiablé. Mais voilà qu’il fallait s’occuper des deux autres pestes qui s’approchaient trop de sa gueule.

Mopango claqua des dents plusieurs fois, essayant d’atteindre ou de dissuader les deux femelles. Finalement il envoya le dos de sa patte heurter la joue de la lionne brune, espérant la faire valser assez loin pour qu’elle lui fiche la paix un moment. Dans le meilleur des cas elle serait assommé voir même morte, baignant dans son propre sang.

Les lacérations qu’il subissait dans son dos commençaient à l’agacer, voir même à l’affaiblir mais même si c’était le cas, il serait incapable de s’en rendre compte tellement la violence la haine et la folie l’habitait. Un sourire mauvais se dessina tandis qu’il s’approcha dangereusement d’une paroi rocheuse. Il fonça sur cette dernière, cogna le lion qui avait pris d’assaut son flanc droit. Probablement Soto. Il ne sut pas bien discerner s’il y avait eu un craquement mais il préféra penser que c’était le cas, ne faisant que renforcer ainsi sa soif de sang. Soufflant comme un buffle, son souffle se matérialisa en une sorte de fumée blanche, se volatilisant presque aussitôt :

« Vous êtes aussi pitoyable qu’elle, que ce fusse pendant sa vie ou au moment de sa mort. Vous ne valez pas mieux. »

Et il les enverrait tous dans l’autre monde, là où les ombres sont les seules qui vous étreignent avec une froideur digne de celle de la mort. Les coups volaient à qui voudrait bien les prendre, il visait tantôt la fille de Kuzali et essayait de décrocher Sadaka de son flanc. Mais le rendre fou était aussi une solution pour qu’il commette une erreur :

« Sache mon neveu, que tu es le plus misérable d’entre tous. Quel effet ça fait d’être le meurtrier de sa propre famille ? Un vrai Nyeusis n’est-ce pas. Tu continues en plus, à croire que la première fois ne t’avais pas servie de leçon. »

Le poids de Sadaka commençait à devenir lourd à supporter, alors le démon vacilla, mais puisqu’il fallait qu’il aille à terre, autant y aller de toute ses forces. Il s’écrasa de tout son poids, espérant entraîner Sadaka avec lui, qu’il ressente le même étouffement qu’avait subi Kuzali.

Incarné par Ajjin

Spoiler:

HRP:

Image © Hecate

Ahva rugit en #D66A14

Mopango avait trouvé l'idée pour expulser Soto de son flanc. Maladroitement, il parvint à foncer, malgré ses assaillants, contre une paroi rocheuse, écrasant dans un choc violent le corps du lion doré. Ce dernier lâcha prise lors de l'impact et il chuta au sol, inconscient durant plusieurs secondes. Lorsqu'il rouvrit les yeux, sa vue fut troublé par un liquide rougeatre qu'il essuya de ses coussinets. Son visage avait été écrasé contre la roche en même temps que la moitié de son corps, il eut de la chance que la violence du choc ne lui brisa pas la nuque, il devait la vie à sa forte carrure qui l'avait empêché de se briser en miettes, sans doute que les plus maigres lions n'aurait que trop peu supporté le choc.

Tandis que le combat à côté continuait à trois contre un, il se releva lentement, vit ses blessures et éraflures étendu sur le flanc, l'épaule et le visage. Il ne ressortirait pas aussi intact qu'il aurait pu l'imaginer. Il bougea un peu pour s'assurer de n'avoir rien de cassé, et malgré une certaine douleur au flanc dû au choc, il put constater que les dégats furent finalement modérés. Mais il réalisait une chose, c'est qu'il fallait bien être quatre pour tuer Mopango, pas moins.

Lorsqu'il fut complètement debout, il vit Taali temporairement hors-jeu, venant de recevoir un coup, et Mopango en train d'écraser son neveu de tout son poid. Il ne comprenait pas grand-chose à ce que le démon noir racontait, mais ça le fatiguait simplement. Le lion pitoyable est celui qui sera mort. Et si les deux Nyeusis pouvaient y passer, c'était d'une pierre deux coups. Histoire que la Terre des lions en soit débarrassé une bonne fois pour toute.

Ahva n'en pensait pas tant et se jeta sur le Nyeusi en espérant servir d'appat pour libérer Sadaka. S'exposer autant pour un autre lion, quel sentiment étrange. Il aurait fallu qu'elle s'accorde d'abord avec lui et Taali pour lui tomber dessus à trois, mais elle a préféré agir dans la précipitation pour se livrer seule à lui. Soto risquait de perdre 2 alliés, mais surtout de perdre son combat.

Non. Mopango était à terre et il fallait qu'il y reste. Avant qu'un autre lion que lui ne tombe et n'entraîne le lion doré dans l'échec.

Mopango s'était en effet posté au sol tout seul. Il venait de commettre l'erreur que Soto n'avait pas pensé qu'il commettrait. Mais le problème était que pour libérer Sadaka, il fallait que Mopango se relève. Alors puisque Soto ne pourrait pas l'écraser de son poid à son tour sans que les deux femelles ne le gênent pour sauver la pâle copie Nyeusis en dessous, il agirait autrement.

Soto, malgré la douleur, s'élança de nouveau et se jeta au visage du Nyeusi qui se montrait à présent plus bas que lui, alors qu'Ahva l'attaquait à l'extreme opposé du corps, et tenta de prendre son museau dans sa gueule et de le tirer, faisant claquer ses dents à plusieurs reprises pour tenter de le haper alors que le lion noir avait eu auparavant l'attention détourné quelques secondes par Ahva. Il tenta également d'offrir des coups de griffes au visage du démon noir et même de s'accrocher à sa crinière pour rapprocher ses crocs rougêatres de son visage.

S'il pouvait lui arracher un morceau de truffe, ou mieux encore, lui arracher les moustaches qui lui servent de vibrisses ou lui crever les yeux, cela serait une avancée fantastique. Bien sûr, il s'exposait également à la machoire du Nyeusi, mais Mopango ne pourra pas s'occuper de lui et d'ahva en même temps dans une telle position. Sans prise de décision rapide, il y laisserait plus que des crins.

S'il en avait le pouvoir, Soto lui arracherait le visage et porterait autour du cou une grosse poignée de crins du Nyeusis pour montrer à tout ceux croisant son passage qui était le pitoyable, le faible dans l'histoire. Il n'en pouvait plus de l'arrogance des lions noirs.

Le faible, c'était Hourasi, c'était Chombo Hiki, c'était Mopango. Mais ce n'était pas lui. Il bouillonnait et c'était à se demander si dans sa colère, il allait encore arriver à différencier ennemi et alliés face à lui.

Spoiler:

Tout se passait très vite, et Sadaka eut presque un doute quand il aperçut, à travers les coups, une ombre sombre valser un peu plus loin. Il ouvrit les yeux et pendant une fraction de secondes s’arrêta. C’était Taali qui venait de se faire propulser un peu plus loin, et bien que son désir de tuer son oncle soit fort, celui de perdre sa compagne ne faisait pas parti du projet. Il senti son coeur s’accélérer, mais cet instant calme, si court fut-il, il le paya plutôt deux fois qu’une.

Leur proie s’avança, trainant avec lui les deux mâles, vers la roche froide pour venir y projeter Soto qui s’écrasa contre la paroi. Il ne devait pas flancher. Il ne pouvait cela dit décrocher son regard de Taali qui semblait inconsciente. La rage qui l’animait le dévorait, vorace, et il se cramponnait toujours à la croupe de Mopango. Le mâle jouait encore avec lui, ses nerfs, ses fragilités. Non Mopango. Aujourd’hui, il ne l’atteindrait plus. Il n’était pas plus Nyeusi que tous ici, et jamais plus il ne se laisserait attendrir pas le démon. Kuzali avait gagné, et elle gagnerait une nouvelle fois aujourd’hui. Ses mots ne trouveraient plus jamais écho en Sedaka, ses mots doux, ses provocations. Fini de lui faire miroiter un être qu’il n’était pas. Alors qu’il allait monter de plus belle sur le dos du grand mâle afin de lui faire, une fois pour toute, fermer son clapet, il senti son corps vaciller.

Mopango venait de tomber, renversé par le poids mais surtout par l’envie de tuer. Sadaka senti son souffle se couper quand, à son tour, il heurta le sol glacé de la cascade aux esprits. Ses membres se figèrent sous le poids du démon noir qui semblait se donner à coeur joie de voir, sous son emprise, périr le fils de Kuzali et de Mopanga.

Le mâle de suie était bloqué. Ses pattes arrières, seules bénéficiaires d’un confort de mouvement, s’essayait à griffer, désespérée. Il sentait le vide, tout ça était vain. Il suffoquait sous l’épaisse crinière de Mopango. Il sentait le grand lion se débattre, surement qu’Ahva était là, entrain de le malmener au mieux. Mais seule, elle ne parviendrait pas à grand chose, et bien qu’elle lui en veuille, l’idée que Mopango tue encore un des membres de sa famille lui était insupportable.

Il haletait, sans trouver comment s’en sortir. L’épaisse crinière de Mopango empêchait quelconque manoeuvre à ce niveau là. Il pourrait essayer de planter ses crocs, mais cela serait vain. Soudain, le grand lion ébène se mit à relever légèrement la tête, semblant vouloir faire claquer ses crocs, mais permettant surtout à Sadaka de reprendre de l’air et quelques libertés de mouvement. Tentant le tout pour le tout, le fils de Kuzali dégagea une de ses pattes de l’emprise du félin. Mopango avait voulu l’emmener dans sa chute, mais leur proximité serait sa faille. À tâtons, Sadaka dirigea ses griffes vers le visage de Mopango qui s’agitait. Ne pouvant se concentrer sur tous ses assaillants - et supposant surement que Sadaka était hors de portée de nuire - il ne vit pas le coup arriver par derrière. Sans vergogne, le mâle ébène vint enfoncer ses griffes dans l’oeil du démon.

Dernière action possible. Si jamais cela ne faisait pas réagir Mopango - ou au moins le faire chavirer sur le côté - Sadaka était perdu. Il allait mourir étouffé…



Spoiler:

Semi-Absence du 17/06 au 01/09

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Dans ses coups de cros, le mâle doré était parvenu à défigurer le Nyeusis et à lui arracher de la peau, transformant son visage en un veritable champ de ruines abimé par la bataille. Sadaka parvint également à se libérer une patte et à lui planter ses griffes dans un oeil, tandis que Taali et Ahva venait lui lacéraient le corps. Il fallait croire que Mopango venait de se faire dépasser par la situation. Néanmoins, imalgré le fait qu'il soit devenu aveugle par son oeil crevé et le sang qui coulait sur le second, il envoya bouler Ahva grâce à ses pattes arrières avant de se redresser.

Soto reprit quelques peu ses esprits dans son excès de rage et s'écarta brusquement lorque Mopango se releva rapidemment, craignant de se faire avoir par un coup malvenu. Le démon noir écrasa Sadaka de tout son poid et il était fort probable que certains os craquent sous cette manoeuvre. Le démon noir s'en prit alors ensuite à Taali et la mis brusquement au sol en appuyant sur ses épaules grâce à ses pattes avants.

Une fois Taali au sol, peut-être pour de bon, Mopango se reprécipita soudainement vers lui et Sadaka. Il voulait tuer les plus gros avant de ne plus avoir la force de le faire, la fatigue commençait à se lire sur son visage et son souffle devenait plus fort que celui d'un boeuf.

Toujours avec une visibilité moindre, il vint toucher Soto et Sadaka de ses griffes. Le mâle jaune ne parvenait plus à esquiver correctement, ses flancs lui faisaient mal à chaque mouvement brusques, tout comme ses épaules et son visage où les plaies risquaient d'être agrandi à chaque attaque du Nyeusi.

Sa patte avant plia alors dans ses mouvements et sa douleur, l'entrainant à moitié au sol alors que Mopango lui livrait une nouvelle attaque. Il sentait qu'il allait perdre la face et être le second à être envoyé au tapis pour de bon avec Taali, il ferma les yeux par réflexe, pensant recevoir un coup fatal. Mais...

Par un coup de chance, Ahva vint attaquer le Nyeusi au visage avant que Mopango ne lui porte un coup de grâce. Le temps que Soto se relève, Ahva eut le temps de blesser d'avantage le Nyeusis au visage avant d'être envoyée au sol de nouveau. Mais visiblement, elle semblait contente de son coup, elle cracha avec un regard satisfait, les morceaux de visage du Nyeusi qu'elle avait arraché de ses crocs. Il crut presque même apercevoir un sourire. Un tel regard, corps à terre face à un Nyeusi, c'était du cran, ou bien de l'inconscience. Soto réalisait difficillement qu'il devait sa chance à la femelle, Sans doute est-il incapable de l'admettre et de le réaliser à cet instant.

Pendant ce laps de temps, en tournant la tête, il put apercevoir tout juste derrière lui la rivière.La rivière. C'était une carte à jouer pour essoufler d'avantage Mopango. Si l'eau était profonde, il peinera à garder sa lourde carcasse à la surface étant donné son état. Si le niveau de l'eau se mesurait en centimètres, il y aurait toujours une occasion de le noyer lorsqu'il chuterait à terre, ou du moins, de l'essoufler d'avantage.

Il fit alors un bond de coté, crocs serrés par ses douleurs, pour foncer sur les cotes de Mopango et tenter de le pousser de toute ses forces dans un choc puissant. Il fallait que Sadaka et Ahva comprennent et l'aident. Tout le monde avait compris dès le début du combat qu'une action isolée ne suffirait pas. Soto doutait sincèrement avoir encore la force d'exercer un tel manège si Mopango ne le ratait pas, coller ainsi à lui. Le tour devait se jouer rapidement.

C'était un mur noir qu'il briserait, ou bien il se briserait dessus.

L’oeil crevé, voilà que Mopango se redressait. Sadaka s’était cru tiré d’affaire, mais il n’avait pas prévu que son oncle, loin de l’instinct de survie, allait s’en donner à coeur joie pour lui faire payer son affront. Pourquoi l’avait-il même oublié. Sous-estimer Mopango, le comparer au commun des mortels, c’était se mettre en danger, et voilà que, déjà, il senti un infime craquement dans sa poitrine - probablement un côte. Le géant avait prit soin de mettre le maximum de pression lorsqu’il s’était redressé, et ça n’avait pas loupé. Sadaka sera les dents pour ne pas rugir à la mort - faute de quoi il aurait réveillé tout le monde autour. Il ne pouvait mettre leur mission en péril - mais qu’est-ce qu’il avait mal !

Il peinait à se redresser - et cela bien qu’il fut l’un des plus costauds du bataillon - quand il entendit cet abruti de Mopango proférer des mots qu’il aurait mieux fait de garder pour lui. C’est Taali qui fut la cible de ses foudres et voilà qu’une fois de plus, il l’envoyait dans les roses. Sadaka était toujours au sol, mais cet affront serait le dernier. Il vit Ahva se précipiter vers la femelle. Sadaka aurait aimé en faire de même mais tout se passa trop vite - et ils devaient réussir. Il ne pouvait se permettre de leur faire perdre l’avantage. Cependant, il ne pouvait la quitter du regard espérant voir chez elle un signe de vie. Elle se mit à bouger quand sa soeur relança une attaque contre Mopango. Il faisait nuit, mais le sol rocheux était tâché de sang et Mopango semblait dévisagé.

Alors qu’Ahva se faisait jeter à terre à son tour, Sadaka et Soto ne purent s’empêcher d’admirer l’opportunité qu’elle venait de leur offrir. Sans même qu’ils se fussent consulter, tout deux bondir. Sadaka, animé par la rage de venger sa mère et Taali s’en donna à coeur joie. Les blessures, sa côte cassée. Rien ne semblait pouvoir capable de l’arrêter. C’était leur dernière chance ! Sadaka se recula un peu et se mit à courir pour foncer, épaule en avant, dans les côtes de Mopango, espérant qu’il chavire enfin. Il saignait, à moitié aveugle et fou de rage. Il était perdu !

La force et l’adrénaline des deux mâles ajoutées à la perte de repère du lion borgne eurent raison de lui, et tout trois tombèrent à la renverse dans l’eau sombre et gelée. Elle n’était pas particulièrement profonde, mais ils étaient si près des remous liés à la tombée des eaux que le courant pourrait jouer en leur faveur. Un lion si bien bâti que Mopango était, certes, un géant sur terre, mais une pierre sous l’eau. Cependant, Sadaka s’était lui aussi mit en danger. Plus lourd que Soto, et abimé dans la poitrine, il avait un peu de mal à se dépêtrer du courant. Surtout que, bien que sous l’eau, son oncle ne semblait pas près à le lâcher. La seule option qu’ils avaient était de le noyer, et pour cela, ils auraient besoin de l’agilité et la finesse d’Ahva.

Sadaka pataugeait, la tête mi hors de l’eau, mi noyée. Parfois bénéficiant de grandes bouffées d’air, il ne pouvait s’empêcher de ne chercher qu’elle : Taali. Et pourtant, toujours aucun réel signe qu’elle se redressait enfin…


HRP:

Semi-Absence du 17/06 au 01/09

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