Durant tout ce temps, il m'avait fallu de la patience et de la détermination pour pouvoir retrouver la trace de ma sœur. Je me rappelais encore du début de ma recherche. Le début de piste avait pu me mener proche d'une jungle. Ce fut au moins ma première mauvaise expérience de mon périple, et en plus non concluante. Malgré tout, j'avais tout de même poursuivi mes recherches dans les environs jusqu'à poursuivre mes recherches en décidant de prendre un chemin différent. J'avais pu découvrir de nombreux territoires tout en m'éloignant de plus en plus éloignés du territoire Geheim dans le but de rester au moins en sécurité des agents de patrouille qui pouvaient zoner aux alentours du territoire. Avec ce périple, j'avais pu découvrir de nouveaux territoires, de nouveaux lions qu'ils soient Bons ou Mauvais, même un lion bien particulier qui resterait bien ancré dans mon cœur...

Tant de temps passé, et tant de chemin parcouru... et pourquoi ? Pour que je retrouve ma sœur dans un territoire bien éloigné du notre. Il fallait vraiment que je fasse un tel parcours pour arriver à une telle conclusion. Je me retrouvais face à la lionne, je passais même un petit moment pour parler de notre voyage comme signe de notre joyeuse retrouvaille jusqu'à que la lune repointe le bout de son museau, que le ciel s'assombrisse avant que se jette sur moi la patte de ma propre sœur. Mes dernières pensées avant de «mourir» étaient vraiment négative. Je sentais comme un profond regret, une profonde tristesse, et un grand effroi... Tout cela avait eu raison de moi, et la seule personne qui aurait profité que je baisse la garde n'était nulle autre que ma propre sœur qui tentait vraiment de me tuer. Mon dernier sentiment avant de « mourir » restait très sombre, je sentais comme une profonde deception.
Ma dernière émotion avant de « mourir » était juste inexistante, comme l'impression de perdre une raison de vivre, je ne voulais vraiment pas rouvrir les yeux, je ne souhaitais que m'endormir...

J'avais tout perdu dans le but de retrouver ma sœur.... Tout ça pour une telle conclusion...

A l'intérieur, je ne sentis plus rien, plus aucune douleur. Je me sentais léger, comme dans un rêve, je revoyais tout mon périple en détail. J'étais spectacteur de mes propres actions, je souriais en voyant que j'avais pu au moins laisser une légère trace derrière moi par mes bonnes actions jusqu'à revoir mon meurtre sous mes propres yeux avant que la scène se mette à s'illuminer, tout disparut de mon esprit, et je revins à la réalité.

Je me réveillais en reprenant subitement une grosse inspiration, comme si je sortais de la mort elle-même, même si ce n'était pas le cas. Je lançai un regard affolé autour de moi, j'étais allongé dans une grotte avec un singe et un lion à mes cotés. Oû étais-je ? Etais-je arrivé dans l'autre monde ? J'avais pourtant l'air bien vivant. Je pouvais encore sortir la sensation de morsure sur mon cou même si elle semblait vraiment réduite par les soins produits par le singe. Je commençai alors en restant à ma place, d'une petite voix :

- Où... Ou suis-je... ?... Est-ce qu...que je suis mort ?...

Je regardais autour de moi, je voyais une caverne, avec quelques inscriptions sur les murs. Je ne voyais pas grand chose, ma vision était encore troublée par les récents évènements, je ne pouvais pas voir les inscriptions au détail puisque je ne pouvais voir pour le moment que ce qui était proche de moi. Si la douleur était encore présente, je devais bien être vivant... Alors, cela voulait dire qu'on m'avait sauvé ? Je reposais ma tête sur le sol, les yeux tremblants et larmoyants alors que mon sentiment de désespoir revint, une seule pensée revint à mes babines :

- Ma sœur... K-kuhani... là... ?

Je n'arrivais même plus à exprimer correctement ce que je pensais, je sentais comme mon cœur déchiré en deux, une sensation vraiment désagréable qui me fit me blottir sur le flanc de douleur. Je serrais les crocs tout en baissant les oreilles. Les larmes coulaient tout seul sur mes joues. On pouvait comme lire une sensation de tristesse et de douleur sur mon faciès. Même si je ne voulais pas l'admettre, la douleur était telle que je ne pouvais plus cacher ce que j'avais sur le cœur, elle était telle que tout se voyait sur mon propre visage... J'étais un lion anéanti...

Encore à ce moment-là, je continuais de me demander si j'étais vraiment mort. J'allais jusqu'à tenter de trouver toute trace de réalité au sein de cette même-grotte. Et pourtant, je trouvais tout de même beaucoup de détails que je n'avais encore jamais vu alors comment pouvais-je me trouver en plein rêve ? Cela devait donc être la réalité ? Du moins, c'était bien ce que je pensais à ce moment-là. Et pourtant, je me trouvais là, recroquevillé comme un lionceau traumatisé par un événement vraiment spécial et horrible. Il y avait de quoi pourtant ?

Je relevais le regard quand la mandrill posa sa patte sur mon épaule avant de disparaître. Elle revint alors pour me poser une genre de pâte sur mon corps. Je grinçai des dents en sentant la texture sur ma blessure. Mais il ne fut pas longtemps pour m'apercevoir que cette dite-texture ne me faisait plus de bien que de mal, après tout, peut-être qu'on me voulait du bien ici ? Mais soudain, j'entendis la « soignante » me répondre que la vérité n'était pas souvent celle qu'on le désire. A ce moment, on aurait même dit que la réalité était sur le point de se fendre en milles morceaux. Je la regardais comme en cherchant un soutien dans son regard. Si la vérité était si difficile, alors, c'est que je n'avais pas rêvé ? Tout cela s'était vraiment produit ?

En pleine réflexion, le lion s'approcha en entrant enfin dans mon champ de vision en prenant alors la parole. Il se présenta en me racontant qu'il était gardien et qu'il m'avait trouvé inconscient avec Kamwe. Il me proposa ensuite de l'aider si seulement je pouvais lui raconter ce qui venait de se passer. La dure vérité se confirma dans mes oreilles. La première personne à connaître mon périple à Outland était le gardien Kamwe, alors qui de mieux pour venir me secourir en cas de problème ? Ils devaient sûrement être arrivés après mon attaque, ma blessure devenait si réelle quand je me rappelais de l’événement.

Je serrais les dents en me cachant les yeux, comme pour éviter de me remémorer la scène dans ma tête, en me concentrant sur des choses simples : peut-être lui répondre d'une manière audible ? Je baissais les oreilles tout en tentant de répondre avec une voix plus forte :

- Où... Où est-ce que je suis ?

Après tout, on ne pouvait pas dire ce que l'on voulait dans une telle situation. Ce qui m'intéressait était bien de savoir si j'étais en sécurité, ce qui était confirmé par le lion mais aussi savoir où je suis. Je me sentais comme perdu dans l'inconnu. Encore allongé et la tête posée sur le sol, je laissais mes pattes retomber sur le sol alors que je continuais alors après une grande inspiration, en tentant de me concentrer pour parler plus fortement :

- M-ma sœur... J-j'avais dit à Kamwe que j-je la cherchais... mais tout ce que j'ai trouvé... C'est quelqu'un qui ressemble à ma sœur... C'est pas possible qu'elle soit devenue comme ça. Elle m'a attaqué par surprise.

Mes souvenirs étaient comme brouillés, j'étais bien sûr d'avoir trouvé une lionne répondant au nom de Kuhani et pourtant je n'étais même pas sûr que c'était bien elle, ou du moins, je ne voulais pas que ce soit elle. Je voulais même croire qu'elle était peut-être morte au final ? Que cette lionne soit alors une des victimes de la lune venue pour me retrouver et me faire subir le châtiment que j'aurais du avoir à cette époque ? Je préférais y croire, ma sœur ne pouvait pas être devenu ce qu'elle est maintenant...

Un déclic se fit dans ma tête, je clignais des yeux avant de lever le regard vers le lion. Je ne me sentais pas encore prêt à tout lui dire même si je savais que c'était pour me rendre service. C'était encore trop lourd pour moi comme nouvelle information. Il reposa sa tête sur ses pattes tout en finissant :

- D-désolé... je ne peux pas en dire plus...

Pour toutes les fois où j'étais venu vers les autres dans le seul et unique but de les aider, je pouvais avouer que cela faisait vraiment chaud au cœur de voir des personnes faire de même pour moi. Je ne le voyais pas encore très bien, dans l'état actuel, mais c'était bien ça en réalité. La guérisseuse qui m'avait passé une sorte de pâte étrange pour soigner mes blessures physiques alors que ce grand lion, lui se contentait de tenter de me réconforter. Après tout, il m'avait sauvé la vie si je comprenais bien ses explications avec Kamwe. Pour une certaine raison, je me sentais plus en confiance au moment où l'on parlait des gardiens.Ma vision de ce groupe était toujours aussi positif après ce que j'avais pu entendre : protéger le cycle de la vie, un très beau projet en soi.

Alors que la mandrill s'était éloignée, Itan lui, me révéla que j'étais dans la caverne des gardiens, sous le rocher de la fierté. C'est vrai que je n'étais pas entré dans la grotte la dernière fois, me contentant de rester en face de l'entrée pour voir Kamwe. Le prince de Prideland avait très bien fait de me présenter Kamwe, puisque ça avait fait plus que m'aider, mais ça m'avait complètement sauvé la vie. Quand le lion me révéla ma localisation, mes yeux se redressèrent vers lui. Il s'approcha ensuite de moi, glissant un patte sur mon épaule alors qu'il me demanda de me reposer avant de repartir de la grotte. Un petit sourire se glissa sur mes babines en regardant le grand mâle, je laissais alors un petit : « Merci... » avant qu'il ne parte.

Je regardais mes pattes, toujours dans la même position. C'est vrai que le sommeil ne manquait pas même si je venais de me réveiller d'un long sommeil imposé par cette lionne qui m'avait agressé. Je ne m'étais jamais senti aussi fatigué, et même mes pattes ne voulaient pas bouger, une sensation étrange qui ne me plaisait pas du tout. Je regardais la mandrill par la suite en lui glissant alors doucement :

- Merci aussi pour les soins...

Avec un air reconnaissant, je la quittais alors de mon champ de vision. Je regardais la sortie tout en soupirant. Il fallait bien me faire une raison, je n'étais pas encore prêt d'obtenir ce que je voulais, et il faudrait un moment pour me reconstruire après l'énorme choc psychologique que je venais d'avoir suite à l'attaque. Je finis alors par ajouter avec le même ton :

- J-je crois que je vais...me reposer... Bonne nuit...

Sur le moment, je n'avais même pas l'énergie de faire attention au temps, autant rester général et ne pas voir compliqué sur le moment. Je finis par expirer doucement avant de refermer les yeux et de retenter de plonger dans le monde de Morphée alors que je pouvais enfin me reposer sans me demander si j'allais me réveiller le lendemain.