Mon ventre frôlait presque la terre, alors qu'avec silence mes pattes se posaient au milieu des grandes herbes. Plus haute que n'importe où. Il me fallait bien au moins ça pour pouvoir entièrement caché ma masse et mon entier pelage, me trahissant facilement dans cette savane fauve. Je sentais le vent passait au dessus des herbes, frôlé parfois mon museau pour buter contre mon front. J'espérais qu'il ne tourne pas, sincèrement. Mes oreilles étaient plaqués contre mon crâne, ma queue basse et mon regard fixe sur la cible que j'avais repéré. Les herbes s'écartaient sur mon passage, sans capter l'attention des herbivores plus loin. Prudence, je sentis des secousses plus loin.

Ma tête se tourna lentement vers des grandes silhouettes noires. Mon corps s'immobilisa dans un calme parfait, toujours pratiquement allongé. Des buffles. Non nombreux, tout au plus deux ou trois mais assez pour clairement représenté un danger. Ils agitaient leurs oreilles, cognant leurs sabots contre le sol tout en agitant la tête parfois, dégageant la vue de leurs cornes quelques instants. Avec leur masse et leur solidarité, je savais que seul un groupe de lions pouvait réussir a en terrasser un. Donc naturellement je n'avais aucune chance, même si j'employais toute ma force les autres me seraient tombés dessus de toute façon.

Je les observais, écartés du troupeau de quelques zèbres et gnous. Si j'étais rapide, j'aurais certainement le temps d'emporter la réussite de ma chasse avant qu'ils ne me chargent pour me faire déguerpir. Si je ne choisissais pas une trop grosse proie, hors je ne chassais que les mâles. Pour une raison qui me regarder. Un vieux mâle peut-être ? Je cherchais parmi les herbivores se déplaçant lentement la bonne cible, totalement concentré a la fois sur eux et les vibrations produites par les buffles dans le sol. Mes griffes sortirent entièrement de leur cachette sans bruits, noires d'encre alors qu'elles touchèrent de leur bout recourbé la terre. J'attendais le bon moment, avec patience, ou du moins, jusqu'à que je sente un changement d'attitude.

Un buffle releva la tête, car le vent s'était décalé. Heureusement, il était toujours a demi face a moi, je ne craignais donc rien pour le moment. Hors, si quelque chose était a la droite non loin des buffles, ce n'était pas le même cas. L'animal musclé gifla son arrière train de sa queue, la tête basse comme pour charger. En vérité il semblait renifler plus attentivement la sol, se déplaçant vers les herbes lentement, lourdement. Sa tête se balançait presque. Mes sourcils se froncèrent, tendant mes muscles de tel a ce qu'ils roulent sous ma chair et mon pelage grisé, presque blanc. Ce ne serait pas d'aujourd'hui que les buffles s'agitent pour une malheureuse vipère, mais je préférais prévenir que guérir.

Kit © Cynblack, The Lion King © Disney

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Quelque chose bougea dans l'herbe. Je plissais les yeux, redressant un peu la tête pour mieux voir ce qu'il en retournait. Je fus surpris d'y voir la silhouette d'un lion, ayant réussit a capter l'attention des dangereux herbivores avec un bruit, provoquer par son inattention sans doute. Il était jeune, sa crinière n'avait pas encore fini de pousser... Comme celle de Damu. Mes yeux se plissèrent davantage, mais bien vite ils se rouvrirent pour mieux voir la charge du buffle le plus proche. Sa cible était le jeune félin, camouflé derrière un rocher perdu dans les herbes hautes. Si ils n'avaient pas très bonne vision, leur odorat ne mentait jamais.

Je n'attendis pas que l'herbivore soit assez près pour pouvoir toucher au lion, m'élançant d'un bond puissant a travers les herbes. Le soleil sur mon côté droit, mes foulées se firent rapide, pour plus de vitesse, plus d'élan. Je n'étais plus qu'à quelques mètres quand je m'appuyais sur les muscles de mes postérieurs pour bondir sur la croupe du buffle, poussant un rugissement terrifiant sur celui-ci. Mes griffes dévoilées et mes crocs d'ivoires en avant, l'herbivore sursauta alors que je m'accrochais a sa peau, perçant celle-ci pour une meilleure prise tout en plantant mes canines dans le cuir noir du buffle. Quelques gouttes de sang perlèrent, ma cible m'entraînant dans une spirale et une faible ruade pour tenter de me faire décrocher de sa croupe, donnant des coups de cornes dans le vide. Je n'étais pas fou, mais pas assez lâche pour laisser le plus jeune se faire surprendre par ses bêtes hargneuses.

Je lâchais le buffle en volant sur un mètre tout au plus, entraîné par la force de l'herbivore. Mes quatre pattes retombèrent au sol lourdement, prenant appui de nouveau pour bondir. Dressé sur deux pattes, d'une de mes antérieurs je marquais d'un coup de griffes violent le museau du buffle qui prit le fuite, la douleur proche de son oeil semblant avoir assez d'effet pour lui faire rebrousser chemin la tête levée et la queue nerveuse. Enfin, c'était des bien grands mots. Je savais qu'ils allaient revenir au bout d'un moment, en groupe cette fois. J'avais eu de la chance qu'il ne me charge pas ou qu'il ne donne pas un coup de tête au moment où j'avais attaqué. Cela m'aurait certainement coûté une patte, même si j'avais remarqué que cette petite bande était assez jeunes. Haletant, mes yeux se posèrent sur l'herbivore maintenant partit plus loin, rejoignant ses deux congénères qui semblaient me fixer.

Rapidement, je tournais la tête vers le rocher, le contournant pour arriver aux côtés du jeune lion. Ce n'était pas qu'une impression, il ressemblait a Damu. Quelque part. Reprenant mon souffle, je baissais un peu la tête vers lui, le fixant de mon regard améthyste.

Tu n'as rien ?

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Il semblait hésité, posant son arrière-train sur le sol. Je le sentais nerveux, pourquoi ? Mes yeux se plissèrent légèrement, pensif. Il n'était pas de Prideland, c'était sûr et le seul territoire aux alentours était... Outland. Il me semble que c'était bien de par là qu'il était venu d'ailleurs. Un Outlander ici ? Ce n'était pas véritablement étonnant, de plus il était trop jeune pour représenter un réel danger, nullement comme Misaada ou encore ce groupe de lions qu'il semblait mener par le bout du museau. Détendant les traits de mon visage, je l'observais, tête baissé vers sa mince présence. Je vais bien, merci... Désolé d'avoir gâché votre chasse.

Il jeta un regard sur le côté, j'en fis d'ailleurs de même. Hennissant dans un son caractériel a leur espèce, les zèbres s'échappaient plus loin, suivit de quelques gnous et des bisons avec lenteur. Quelque part ça me soulageait qu'ils partent en emportant avec lui ce danger. Maintenant que ce jeune était en ma présence, je me disais que j'en avais la responsabilité. Enfin, presque, ce n'était pas mon fils même si il aurait très bien pût l'être.

Le jeune me lança un sourire mince mais désolé, tremblant sous mon regard insistant. J'avais toujours cette ... impression coincée dans la gorge. Damu... Mon oreille droite tiqua légèrement, puis calmement je m'assis devant lui, pour paraître moins imposant. Il avait peur de moi, je pouvais le sentir d'ici. Hors, je n'étais pas un Pridelander pur souche et je n'avais pas le droit de le chasser de ces terres, surtout si il ne représentait aucun danger.

Tu n'as rien a craindre de moi, même si tu viens d'Outland.

Mais une question restait encré dans mon esprit, même plusieurs. Mais celle-ci était plus importante que toutes les autres. Celle qui pourrait peut-être apporté un peu de lumière en ces jours bien sombres. J'avais une chance sur deux d'avoir juste, ou n'était-il qu'un simple Outlander.

Tu as un lien avec Prideland, n'est-ce pas ?

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Je... Uza... Baobab. En fait, je ne pense pas. Peut-être que misa... Ou ma...

Mes yeux se plissèrent. Le Baobab ? ... Mes yeux, a la suite de ceux du plus jeune se tournèrent vers l'énorme arbre. Impossible. Mes yeux le fixèrent de nouveau, plonger dans ses yeux ambrés. Des paroles ressortir de ma mémoire, enfouis au plus profond de mon âme jusqu'à ce jour. *Je la déteste, Uzazi, et pourtant je me déteste encore plus ! S-son fils... il est mort... par ma faute !* Mes yeux s'écarquillèrent lentement. Ses yeux qui ressemblaient a ceux de Damu, c'était ceux de Farao. Le Roi décédé. C'était lui le fils "bâtard" exilé. Cela voudrait dire que.. Misaada aurait menti sur sa mort ? Pourquoi ? Que s'était-il passé, en réalité ? Ce majordome...

Tu es le fils d'Uzazi.

"On" te croyait mort. Mais je ne le rajoutais pas, je me contentais de reprendre mon calme. C'était trop d'informations qui me venaient a l'esprit, je devais les trier. Je n'avais pas été plongé dans cette histoire, mais j'en avais eu des échos. Assez pour remettre les événements en place, dans une chronologie parfaite. Et ce même s'il manquait des pièces. Uzazi et Azari ont été exilés suite a la tromperie du Roi envers Malkia, suite a la demande de celle-ci. Misaada serait alors intervenu, mais pourquoi ? A son compte ? Sous l'ordre de quelqu'un ? Je ne sais pas. Les deux exilés auraient donc été au Baobab. Pour y faire quoi ? Vivre, ça me semblait le plus logique. Dans ce cas, pourquoi par la suite ils ont été séparés ? Le majordome restait une possibilité la plus évidente, car quand je voyais comment se comporte Uzazi envers sa fille et quand je l'observe de loin, c'est impossible qu'elle l'ai abandonné. Par la suite Misaada a donc fait d'Uzazi sa compagne, pour quelle raison ? Il a mentit, en disant que son fils était mort. Ou... Peut-être le voulait-il mort. Il a donc été recueillis par le clan des Outlanders. Je ne sais pas. Tellement d'indécision dans ce puzzle.

Mes yeux, fermés depuis quelques longues secondes, se rouvrirent. Je regardais Azari de nouveau, l'observant. Il doit l'avoir vu, lui, ce qui s'était passé. Devrais-je lui expliquer ce qui est arrivé ? Non, tout irait trop vite. Je dois avoir de quoi pouvoir résonner entièrement avant de me jeter dedans. Je repris d'un ton calme, toujours assis.

Beaucoup de choses se sont passés depuis ton exil... Des choses étranges et sombres.

Ton père est mort. Je gardais ça sous silence. Jusqu'à peut-être qu'il me le demande. Mes paupières clignèrent.

Je sais que tout cela peut te paraître insensé mais... J'aurais besoin de savoir ce qui s'est passé, quand toi et ta mère êtes partis. Si tu veux bien.

Mes yeux fixaient dans les siens, j'attendais une réponse que j'espérais positive. Raconter son passé n'était pas une chose aisé. Je pouvais très bien le comprendre, surtout dans son cas. Peut-être apportera-t-il la réponse a mes interrogations.

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Hum... D'accord. Je ne connais pas mon père et je ne sais pas c'est qui, dites-vous cela en premier. J'ai vécu dans le baobab avec ma mère et Misaada, le gros lion beige, nous apportais delà nourriture à volonté. Un jour , ma mère et partis je ne sais où. Elle m'a abandonné. L'autre mâle a demandé de me suivre... Et m'a emmené à Outlander. Puis, il m'a regardé droit dans les yeux et m'a quitté. Et ouais, il m'a lâchement mis ici. J'ai pleuré comme un pauvre petit chaton... Et Massempo et venus. Pour me saluer. Et... Me .. Euhm , sauver.

Le jeune était agité, tourmenté par de nombreux sentiments. Il m'avait répondu, s'était éloigné, revenu en bondissant, percutant d'ailleurs ma poitrine même si j'avais peur que se soit plus lui qui se soit fait mal que moi. Il soupirait, trembler. Il faisait semblant, essayer, de paraître fort. Il avait encore beaucoup de choses a apprendre. Tellement de choses. Il venait de se forcer a sourire, alors que je déplaçais mon regard pour visualiser son oreille qui tiquait et sa manière de griffer le sol. Il ne me fallut que son regard pourtant pour savoir qu'il ne m'avait pas tout dit.
C'était bien Misaada qui avait séparé Uzazi et Azari. Il les avait nourri, leur permettant ainsi de vivre, même caché. Cependant, je ne pense pas que se soit lui qui en est eu l'idée. Malkia ? Ou même Farao. Après tout, c'était son père. Sa mère partit avec Misaada, il l'a amené sur les terres d'Outland. Massempo, qui je crois était le chef des Outlanders, l'avait donc secouru ? A la demande du majordome ? Non, sur ce point là, il mentait. La seule autre possibilité que je voyais...

Il a essayé de te tuer.

Je le regardais dans les yeux, un air rassurant sur le visage, continuant après quelques secondes de silence : Ton clan ne craint rien. Si c'était ça qui le tourmentait. Donc le lion beige avait passé un accord avec le Roi d'Outland pour tuer Azari. Pourquoi ? Oh ça... C'était encore une autre histoire. Je suppose. Je commençais a voir le bout du chemin, même s'il me paraissait encore long. Misaada avait essayé de le tuer, mais son plan avait échoué sans qu'il ne le sache, puisqu'il avait dit qu'il était mort. Uzazi... Peut-être était-il temps que je lui apprenne la vérité ? Devrais-je ? Sa mère serait mieux placé pour ça... Qui est son père. Pourquoi est-elle parti. Mais que serait-elle capable de faire en apprenant que Misaada a essayé de le tuer et qu'il lui a menti ?

Je soupirais légèrement, avant de lever les yeux vers le soleil. La chaleur m'assommait. J'étais un lion nordique après tout et les jours de grandes chaleurs me faisaient défaut. De quelques pas, je m'approchais de l'arbre où précédemment Azari s'était assis, pour m'y reposer un peu a l'ombre de ses feuillages.

Ta mère est avec Misaada. Cependant, il te croyait mort, a cause de ses paroles, Uzazi aussi. Tout le monde le croit. Je marquais une pause. Cependant, ta mère ne t'a pas abandonné...

J'espérais, du plus profond de mon être, que j'avais raison. Mes yeux plongés dans ceux du jeune mâle, mon air restait calme, imperturbable et surtout, illisible. Je pouvais faire quelque chose pour cette mère injuriée et son fils tourmenté. Je le savais au fond de moi. Comme quelque chose qui me poussait a le faire.

Elle est une Pridelander a l'heure actuelle, c'est comme ça que je la connais, moi-même Pridelander... Si tu veux savoir toute la vérité, ta mère pourra tout expliqué, mieux que moi. Si tu souhaite la voir. Je marquais une pause. S'il me répondait positivement, je n'avais plus qu'à créer un point de rendez-vous proche d'ici, où ils seront a l'abris pour pouvoir discuter, échanger en toute discrétion.

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Ce jeune lion était tourmenté, tourmenté au point de devenir fou. Je restais de marbre face aux ruades auquel il s'adonna, se mordant, cherchant de quoi calmer ces sanglots retenus. Cela se voyait comme le museau au milieu de la figure. Il essayait de paraître brave, mais il perdait cette guerre intérieure a chaque fois. Quand j'eus fini de parler, il ne réussit a pas trembler et me regarder.
Oui, je veux la voir. Et je veux savoir qui est mon père... Je lâchais un léger soupir, j'espérais que Uzazi puisse lui expliquer. Oui, certainement. Bien.

Il faudra attendre un moment, avant que tu ne puisse la voir. Je tournais la tête vers lui, baissant celle-ci légèrement pour le regarder. Il fallait que je prévienne Uzazi avant, sans éveiller l'attention cependant. Elle t'expliquera. J'en étais presque certain. Misaada perdra peut-être un peu de terrain suite a ça. Je me redressais, regardant l'horizon, droit et sérieux. Dans deux jours, a l'aube, je reviendrais avec ta mère ici. Et tu pourras savoir toutes les choses sur lesquelles tu te questionne.

Je lui fis un léger sourire rassurant. Il en avait besoin, de savoir la vérité. Autant pour sa santé que l'avenir. Je l'espère.

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[Je ne pense pas rajouter autre chose !
Alors fin pour moi aussi, merci pour le RP !]

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