Lily's Theme

Enfin. Enfin, après tant d'année, Prideland s'offrait à lui. Immobile à la lisière de la frontière, Hatari ferma les yeux. Depuis le temps qu'il attendait ce moment, ce jour où il verrait ses souvenirs remonter, ce jour où il obtiendrait réponse à ses questions. Devant lui, Prideand s'étendait à perte de vue ; ses collines, sa savane, son rocher. Ce rocher à l'abri duquel il avait maintes fois dormi ; à l'abri duquel il avait vu le jour. Comment aurait-il pu penser un jour ne revenir ici que pour apaiser des douleurs toujours à vif ? Car désormais, l'exilé était sur de sa décision. Lorsqu'il croiserait Usiku, ce dernier ne reverrait pas le jour. Aussi cruel que cela puisse paraître, c'était le seul moyen qu'Hatari avait trouvé pour apaiser sa propre peine. Qu'importe le reste. Il ne savait pas si ses parents étaient toujours en vie, ni même si son frère l'était, mais il comptait bien le découvrir, et mettre un terme à ce passé qu'il trainait depuis trop longtemps.

Après avoir été contraint de fuir le désert à cause de Kwadja, le grand mâle avait senti sa colère renaître. Il lui avait fait confiance, et elle avait pris peur. Elle avait fuit, lâchement, abandonnant les siens. Tous avaient su que les Mositus seraient en infériorité, mais personne n'avait reculé. Chaque guerrier avait préféré risquer sa vie pour tenter de reprendre une terre chère à leurs cœurs, plutôt que de fuir dans le déshonneur. Hatari avait choisit aussi, et il avait songé que cela pourrait être la dernière chose qu'il ferait, mais il était certain de son choix. Tant de Mositus avaient payé de leurs vies ! Comment Kwadja avait-elle pu rendre tout cela inutile ? Oui, il était en colère, et sa rancœur n'avait fait que remonter des choses trop difficiles à oublier. Alors Hatari était revenu sur ses pas, en direction de Prideland, bien décidé à ne plus tourner le dos cette fois. Qu'importe ce qu'il arriverait, lorsqu'il poserait les pattes sur les terres des Pridelanders, alors il ne les retireraient plus avant d'avoir eu satisfaction.

Il avait appris, au détour de son voyage, que les Pridelanders, aidés de leurs alliés, avaient réussit à vaincre les Nyeusis et à récupérer leurs terres. Et Kumpa, anciennement prince, était monté sur le trône, devenant ainsi Roi de Prideland. L'exilé se souvenait bien du mâle au pelage doré. Il n'était encore qu'un adolescent lorsque les jumeaux étaient nés, mais déjà, il accomplissait son devoir avec cœur. Petit, Hatari l'avait admiré, tout comme Farao, Damu, et les autres. Mais maintenant, il lui en voulait autant qu'aux autres, et peut-être plus encore. Lui qui avait été prince, lui qui avait son mot à dire dans les décisions, comment avait-il pu l'abandonner quand les Pridelanders prétendaient être un clan soudé où chacun protégeait l'autre ? L'exilé songea avec amertume que personne ne l'avait protégé, lui, et que personne n'avait tenté de rattraper sa triste disparition. Disparition que lui-même, après tant d'année, pensait désormais volontaire. Peut-être même que Kumpa était au courant, et avait aidé à sa réalisation, qui pouvait savoir ? Aux yeux de l'exilé, blessé et trahi, tous étaient coupables.

Une lueur sauvage dans les yeux, et les muscles tendus par la détermination, Hatari pris une profonde respiration, avant de faire un pas en direction de Prideland, puis de reprendre sa marche. Il avait bien changé depuis qu'il était petit, le reconnaîtrait-on ? Son pelage sable s'était éclairci au cours de sa vie dans le désert, tout comme sa crinière. Et s'il avait conservé une morphologie plutôt fine dû aux longues années passées dans le désert, son exil lui avait permis de se muscler, et de devenir plus trapu. Néanmoins, ses yeux chocolat et son physique légèrement atypique ne pouvaient passer inaperçu pour quelqu'un qui le connaissait.

Courtyard Apocalypse ♫

Tandis que le grand mâle sable avançait d'un pas déterminé vers le Rocher - où il était certain de trouver quelqu'un - il distingua une silhouette ambre se dessiner au loin. Évidemment, il avait été repéré. De toute manière, il n'avait pas escompté pouvoir traverser Prideland en toute impunité, son statut d'étranger le classant comme un intrus. Néanmoins, il ne craignait rien, et personne ne l'empêcherait de trouver Usiku. Aussi continua t-il d'avancer jusqu'à se retrouver face à l'inconnu. Inconnu qui ne l'était pas tant. Si dans un premier temps, Hatari ne reconnu pas le grand mâle qui se tenait face à lui, ses attributs physiques laissèrent peu de doute à l'exilé. Un pelage roux presque dorée, une large crinière brune et des yeux bleus expressifs. S'ajoutaient à cela une carrure imposante et une attitude fière, qui laissaient entrevoir une force de caractère et une certaine confiance en soi. Ce ne pouvait qu'être quelqu'un d'important. Un roi, ou un prince. Kumpa, à n'en pas douter.

─ Qui êtes-vous ?

Si son ton était autoritaire, l'exilé ne se sentit nullement en tort. Son exil lui avait appris depuis longtemps qu'il n'était le bienvenu nulle part et que - où qu'il pose les pattes - on viendrait se méfier de lui. Il n'y avait guère que sur quelques terres que les lions solitaires comme lui pouvaient être tranquilles, sans avoir à se justifier. Néanmoins, le lion couleur sable ne comptait pas se soumettre aussi facilement. Kumpa n'était pas son Roi, et il ne devait rien à personne. Il était seule maître de l'autorité qu'on pouvait avoir sur lui. Et, tandis que son regard brun ne lâchait plus celui du mâle qui se trouvait face à lui, l'exilé répondit d'une voix grave :

─ Ainsi, tu ne me reconnais pas, Kumpa. Pourtant, tu m'as déjà vu plus d'une fois.

S'il s’efforçait de rester neutre, Hatari ne pouvait s'empêcher de sentir sa rancœur se répandre. Était-il tellement insignifiant pour Kumpa que ce dernier l'avait oublié ? Lui s'en rappelait pourtant. Qu'importe ce qu'il arriverait, néanmoins, l'exilé donnerait une raison de se souvenir au Roi de Prideland.

Courtyard Apocalypse ♫

─ Je ne pense pas te reconnaître, je suis désolé. Tu peux séjourner sur Prideland inconnu, mais seulement il va falloir me livrer quelques informations.

Hatari ne désirait pas séjourner sur Prideland. Plus maintenant. Cela faisait trop longtemps qu'il était parti, et il ne se sentirait jamais chez lui, comme partout ailleurs. S'il était né sur Prideland, il ne pouvait prétendre en être un, tout comme il ne pouvait prétendre être un Jangowa. Qu'était-il, alors ? C'était là une question bien épineuse qui l'avait plus d'une fois troublé. Exilé, voila ce qu'il s'était efforcé de penser. C'était sa nouvelle identité, et si ce statu avait des inconvénients, Hatari s’efforçait d'en voir les bons côtés. Il était libre de toute autorité, libre d'aller et de faire ce que bon lui semblait. Aucunes limites, si ce n'était celles qu'il s'imposait lui-même.

─ Tu es lié à Usiku, n'est-ce pas ?

A l'évocation de ce nom si familier, le grand mâle sable serra les crocs. Il l'avait souvent pensé, mais presque jamais entendu. Pas depuis de nombreuses années. Il fronça un instant les sourcils, réfrénant la vague de colère qui montait en lui. Il aurait voulu crier à Kumpa qui il était, et ce qu'il était devenu par leur faute, mais il se contînt. S'énerver ne servirait à rien, bien au contraire. Il devait rester maître de lui-même, et ne rien laisser à Kumpa ; aucun indice ou aucune faille que le Roi de Prideland pourrait utiliser conter lui. Il ne lui laisserait rien d'autre que ce qu'il voulait bien. Néanmoins, d'une voix froide et pleine de colère, il rétorqua :

─ Je suis son jumeau. Le fils de Siku et de Mejina. Celui que ton père n'a pas cru bon de retrouver.

Si Hatari ne savait rien de ce qui s'était réellement passé, le temps, sa rancœur et son imagination avaient fait le reste, rendant responsable chaque Pridelander, et plus encore Farao et son entourage. C'était son rôle à lui de veiller sur chacun des siens, et il ne l'avait pas fait ! Mais peut-être était-il du mêmes avis que Siku et Mejina. Après tout, quand un lionceau suffit, pourquoi s'encombrer du plus fragile ? Peu à peu dans les yeux de l'exilé, une lueur sauvage s'allumait tandis que des souvenirs trop longtemps barricadés remontaient à la surface.

Courtyard Apocalypse ♫

─ Qu'entends-tu par retrouver ? Qu'est-ce que l'ancien roi a fait ? C'était pourtant quelqu'un de bon, je peux te l'assurer.

Kumpa pouvait-il réellement ignorer tout cela ? Il était adolescent lorsque cela avait eu lieu, et il était alors Prince de Prideland. N'était-ce pas son rôle d'être au courant ? Et si Farao avait su, pourquoi ne pas en avoir informé son fils ? Ou bien avait-il été mesquin au point de ne rien dire à personne ? Pourtant, sa disparition n'avait pas pu passer inaperçu ! Usiku et lui avait toujours été fourré ensemble, n'importe qui ce serait étonné de le voir désormais gambader seul. A moins que tous ait adhéré au projet. Un goût amer empli la bouche d'Hatari tandis que des hypothèses plus farfelues les unes que les autres lui venaient en tête. Était-ce réellement possible que tant de monde ai souhaité sa mort sans qu'il n'ai rien fait ? D'une voix amer plus que colérique, il déclara :

─ Étais-je si misérable que tu ne te souviens même pas de moi, Kumpa ?

Alors qu'il s'efforçait de barricader le chagrin qui l'emplissait, Hatari ne pouvait rien faire. Il sentait la vague de tristesse qu'il repoussait depuis des années grossir petit à petit. Il n'avait jamais été si proche de recevoir les réponses qu'il souhaitait, et pourtant il n'était plus certain de vouloir les connaître. Et si personne ne l'avait jamais aimé ? Si son enfance n'avait été que mensonge ? Alors tout ce qu'il s'était efforcé de reconstruire serait de nouveau détruit, et plus rien ne pourrait l'aider à se relever. Les yeux brillants d'amertume, l'exilé déclara alors d'une voix qui laissait transparaître son chagrin :

─ Il y a des années de ça, Kifua est venu me chercher, et m'a emmené loin de Prideland, dans le désert. Personne n'a rien fait pour l'en empêcher. Personne n'est jamais revenu me chercher. Prideland m'a abandonné, alors que je n'avais rien fait !

Le souffle court et les mâchoires tremblantes, Hatari serra les crocs pour ne rien laisser transparaître de ce qu'il ressentait, mais c'était inutile. Il n'y avait qu'à le regarder pour comprendre qu'une tempête balayait son esprit et son coeur. L'exilé qu'il s'efforçait de montrer était en colère, mais le lionceau caché tout au fond avait mal ; terriblement mal.

Courtyard Apocalypse ♫

─ Prideland s'est toujours soucié des siens, c'est bien là le plus important dans un Clan. A l'époque, le Roi n'aurait pas abandonné l'un des siens. Je suis sûr que nous avons été à ta recherche, Hatari. Sûrement as-tu été considéré comme...Mort. Après les recherches sur le territoire. Ton ravisseur devait avoir préparé son coup depuis un certain temps déjà pour nous échapper

Ainsi, le Roi de Prideland avait finit par se rappeler de lui. Néanmoins, les réponses qu'il proposait à l'exilé ne satisfaisait pas ce dernier. Il s'était construit sa propre idée des choses, et la transportait depuis si longtemps qu'il lui paraissait impensable qu'elle soit fausse. Les Pridelanders étaient forcément coupables ! Comment un seul lion aurait-il pu soustraite de la vue de tout un clan un lionceau si jeune ? Et pourquoi avoir laissé Kifua entrer sur Prideland, alors même qu'ils connaissaient sa jalousie et sa haine envers Siku ? Non, c'était impossible ! L'esprit en ébullition, l'exilé se mit à faire les cents pas autour du Pridelander, sa colère se mélangeant à la douleur qu'il ressentait de se voir ainsi effacé aussi simplement d'un tableau.

─ Souhaites-tu redevenir... Pridelander ?

Hatari tourna brusquement vers Kumpa, et déclara d'une voix pleine de colère, lui coupant presque la parole :

─ Ce n'est pas vrai, tu mens Kumpa ! Ce n'est pas possible !

Le souffle court et le poil hérissé, il se retenait de bondir sur le Pridelander. Cela ne le mènerait à rien, pas même à apaiser sa colère, et il ne savait pas de quoi il était capable. Ne jamais se mesurer à quelque chose sans avoir mesuré les risques, telle était la devise qui l'avait maintenu en vie durant son exil. Et tandis qu'il ressassait sans fin les paroles du Roi, le chagrin finit par disparaître, laissant entièrement place à la colère et au reproche. Une colère froide et calculatrice. Hatari n'était plus le lionceau qu'il avait jadis été. Comment aurait-il simplement pu revenir vivre sur Prideland alors même qu'il haïssait chacun de ses membres ? Il n'était pas venu chercher le pardon, ni faire ses retrouvailles, mais ça, Kumpa ne le savait pas. Non, il était venu chercher la vérité, ou du moins, la confirmation de ce qu'il s'était imaginé. Il était sans doute trop en colère pour se rendre compte que le chagrin troublait son jugement, et ne laissait aucune place à une autre possibilité. Non, il était venu faire avouer leur faute aux Pridelanders, et prendre sa revanche sur celui qui avait détruit sa vie, mais ça, il ne le dirait pas. Pas maintenant.

─ Je n'appartiens plus à Prideland depuis bien longtemps, tout comme je n'appartiens plus au désert, Kumpa. Je n'appartiens plus à rien, et c'est de votre faute.

L'exilé s'était arrêté de marcher, et avait posé son regard froid et sombre dans celui du Roi de Prideland. Oui, il voulait le faire se sentir mal, le culpabiliser, mais il souhaitait surtout déverser sa colère et sa rancœur contre quelqu'un qu'il jugeait responsable.

[Mais je t'aime quand même hein ? ]

Courtyard Apocalypse ♫

Lorsque Kumpa répliqua, son ton grondant laissait entrevoir qu'il n'appréciait guère les propos de l'exilé, mais qu'importe !

─ Je ne me permettrai pas de mentir. Ce n'est ni la faute des Pridelanders, ni la tienne... Seulement celle de ton kidnappeur Hatari. C'est lui le menteur. La colère t'empêche de réfléchir, calme-toi. Je sais ce que tu ressens, moi aussi on m'a berné par le passé.

Comment pouvait-il seulement lui ordonner de se calmer ? Pouvait-il seulement comprendre ? Hors de lui, Hatari n'entrevoyait plus rien d'autre que son passé, sur lequel il s’apitoyait. A ce moment précis, il n'était plus vraiment lucide. Plus vraiment lui-même non plus. Seulement le jeune lion tout juste exilé par ceux qu'il avait considéré comme les siens, il y a de cela des années. Les mois passés à se reconstruire et à grandir n'existaient plus, comme s'ils étaient devenus invisibles et transparents.

─ Tu peux encore revenir auprès des tiens, rien n'est trop tard et ta famille sera heureuse de te retrouver.

Pour un peu, le grand mâle aurait été capable de lâcher des larmes de colère tant la douleur le submergeait. A quoi bon ces discours égoïstes, maintenant que plus rien ne pouvait changer ? Kumpa faisait semblant de s'intéresser à lui - ou du moins de prêter attention à ses dires - mais seulement pour faire bonne figure, pas parce qu'il se souvenait. D'un bond en avant, mû par la colère, l'exilé hurla presque :

─ Vous saviez qui il était, et d'où il venait, mais vous n'êtes jamais venus le trouver ! Vous n'avez jamais mis une patte dans le désert !

Peu à peu, le mâle couleur sable se rapprochait du Pridelander. Non volontairement, mais parce que les sentiments qui s'entremêlaient lui avait fait oublier face à qui il se tenait. Mais qu'importe, au fond, que le Roi de Prideland se tienne face à lui. Hatari ne désirait plus que sa revanche, et peu importe s'il y perdait la vie. Il sombrerait dans l'oubli, ou bien resterait dans quelques mémoires, mais sans laisser d'autres traces que celle de son ambition, lui qui avait tenu tête à l'Empereur des Jangowas et au Roi de Prideland. Les crocs serrés et le regard animé d'une lueur meurtrière, Hatari ajouta d'une voix glaciale :

─ Les miens ne signifient plus rien. Je saurai leur faire savoir que je n'ai pas oublié.

Si Hatari s'était assagit avec le temps, il n'avait jamais autant ressassé son passé qu'actuellement. Jadis, il avait toujours refoulé le moindre souvenir en se disant qu'un temps viendrait pour mettre cela au clair, et s'il avait toujours été d'un naturel impulsif, il n'avait jamais été aussi prompt à la colère qu'à cet instant précis.

Courtyard Apocalypse ♫

Hatari voyait bien que Kumpa se faisait moins patient, mais il n'en avait cure. L'exilé ne cherchait pas à s'attirer les bonnes grâces du nouveau roi, pas plus qu'il ne se souciait de lui. Au fond, il ne lui parlait que parce que c'était le premier Pridelander qu'il avait croisé. Si Kumpa ne s'était pas trouvé sur son chemin, il aurait déjà été loin sur Prideland, et ce n'était pas le mâle doré qui l'arrêterait.

─ Si tu souhaites réellement aller sur ce chemin qu'est la vengeance, et te rendre aveugle, alors empruntes-le. Mais avec moi, tu n'en ressortiras pas indemne. J'ai toujours gagné à ce jeu-là.

Implicitement, c'était une menace, ou du moins, c'était comme cela qu'Hatari le prenait. Kumpa voulait jouer ? Très bien, il n'y avait pas meilleur parieur que l'exilé, qui n'avait rien à perdre. Le Pridelander, lui, jouait bien plus gros : son règne, son peuple, son image. Et c'était d'autant plus excitant pour le mâle au pelage clair, qui voyait dans les quelques paroles de son rival une sorte de duel implicite. Kumpa le mettait au défi de transgresser son interdiction, mais il était loin de se douter que ce n'était qu'une motivation de plus pour l'ancien Pridelander.

─ Sois raisonnable.

Surement pas. Au cours de son exil, Hatari avait changé, en bien comme un mal, et s'il s'était fait une raison pour certaine chose, son passé n'en était pas une. Peut-être était-ce un instinct primaire, ou bien une simple envie de vengeance, mais face à cet autre mâle qu'il jugeait désormais comme un obstacle, l'exilé ne ressentait qu'une seule chose : le désir de l'écarter de son chemin, et de se trouver supérieur à lui. Une rivalité entre deux mâles aux intérêts divergents, somme toutes. Tout comme Kumpa avait changé d'attitude, Hatari avait peu à peu retrouvé son calme pour faire preuve d'une froide détermination. Son regard brun posé dans celui du Roi de Prideland, il déclara d'une voix profonde :

─ Il y a toujours une exception.

Ce disant, il savait qu'il rendait sa menace réelle, et se retrouvait donc classé parmi les ennemis de Prideland. Pénétrer sur le territoire serait donc moins facile, mais qu'importe, Hatari aimait le jeu et les risques. Que personne d'autre ne se mettre sur son chemin, et Prideland ne serait que peu touché. Il ne ferait pas de distinction quand à ceux qui l'empêcherait de passer. Néanmoins, s'il ne compter pas renoncer à son but, le mâle sable savait qu'il lui serait désormais impossible de franchir la frontière à cet endroit, aux côtés de Kumpa. Il ne servait à rien de s'acharner ici. D'une voix faussement amicale, il déclara donc :

─ Qu'il en soit ainsi, et que le meilleure gagne, Kumpa. Mais je n'abandonne jamais, sache-le.

Puis, sans attendre de réponse - elle lui importait peu - Hatari tourna le dos au régent de Prideland, et rebroussa chemin. Ce n'était que partie remise, car s'il était certain d'une chose, c'était qu'il reviendrait. Entrer sur Prideland devenait désormais la seule chose qui lui importait.

[Sans soucis pour le temps de réponse. On clôture sur ta réponse si ça te va ? Et puis on avisera par la suite comment on peut faire ]