Savez-vous ce que sont les étoiles ?
La plupart que nous voyons sont mortes il y a bien des années.
La lumière prend tellement de temps pour venir jusque ici... Elle s'est déjà éteinte.
Nous regardons des fantômes dans le ciel nocturne.
Ils n'existent déjà plus.

La lionne brune était étendue à quelques mètres devant lui, tournée de telle manière qu'il ne pouvait distinguer d'elle que son dos. Un rayon de douce et chaude lumière était posé sur son corps, et dans la clairière perdue dans la jungle régnait le calme et la sérénité. Et pourtant ! Le lionceau bondit en avant, mais la distance qui le séparait de sa mère n'avait de cesse de se rallonger ; il ne devait pas la laisser partir, elle n'avait pas le droit !
Et puis tout devient noir, et il se sentit chuter...

Vandraren se réveilla en sursaut, griffes sorties et coeur battant à tout rompre. Les cauchemars et les esprits, voila tout ce qui formait ses rêves. Pataud, le mâle brun se redressa et s'assit, essayant vainement de se remettre des idées en place. Il n'entendait que les bruits des grillons, qui venait troubler le silence nocturne. Le voyageur s'était arrêté sur la partie du territoire la plus inhabitée, et s'était finalement endormi dans les herbes sèches, le regard posé sur les étoiles... Encore une fois, voila qui ne lui avait pas réussi. Le jour ne viendrait pas avant un bon moment, et le sommeil lui échapperait à coup sûr, autant préféra-t-il porter son regard sur les étoiles, attendant patiemment. Mais quoi ?

- Uchawi ! Vandraren ! Allons jouer !

Le mâle brun tourna soudainement la tête vers la voix : sur sa gauche, à quelques mètres à peine, une petite femelle le regardait avec les yeux rieurs qu'elle avait toujours eu. Mais elle était pâle, trop pâle pour être réelle. Vandraren le savait. Mais cela ne l'empêcha de partir à la poursuite du petit fantôme qui riait dans le noir qui ne l'effrayait plus.

Le chaman, fatigué par sa longue course à travers les broussailles, sauta par-dessus et se réceptionna devant un lionceau apeuré. Il avait perdu la trace de Mauwa et espérait la retrouver ici, mais, de toute évidence, ce n'était pas elle. Le lionceau portait l'odeur des pridelanders et semblait tout bonnement terrifié par l'arrivée soudaine du mâle voyageur, ce qu'il comprenait aisément. Ne voulant pas effrayer l'enfant plus que cela, il tenta de le calmer.

- Hey, calme toi mon garçon, tout va bien, je ne vais pas te faire de mal. Je suis désolé de t'avoir effrayé ainsi, là n'était pas mon but. Je m'appelle Vandraren, tu n'as rien à craindre de moi.

Tout cela était bien vrai, évidement. Mais quelque chose l'étonna, et le chaman releva la tête pour regarder autour d'eux.

- Mais, que fais-tu seul ici ? N'est-ce pas dangereux pour toi ?


[[ désolé, j'ai dû rusher la fin, ma mère coupe la box x.x je la réécrirais peut-être, en attendant, j'ai rep :3 ! ]]

Joyeuses Pâques à tous !

Vandraren parcouru encore quelques instants les alentours du regard pour s'assurer qu'aucun danger ou autre créature hostile ne les guettait. Puis, afin de rassurer le lionceau effrayé par son entrée en scène pour le moins fracassante, le chaman s'assit, la queue enroulée autour de ses lourdes pattes. Mauwa était partie.

- Je suis... Adabu, pri... pridelander. D'où venez-... vous ? Je n'ai... jamais entendu votre... nom dans cette contrée.

Le voyageur cligna des yeux avec étonnamment de calme pour un lion qui venait de débarquer en bondissant, et entreprit de répondre aux questions que le jeune Adabu lui posait. A l'âge que lui donnait Vandraren, le petit aurait dû être en train de dormir depuis longtemps, mais il comprenait parfaitement que celui-ici n'ai pu, lui non plus, trouver le sommeil.

- Je suis un voyageur - et je viens de très loin. Il n'est pas étonnant que tu n'ai pas entendu parler de moi, et plutôt bon signe, tu ne crois pas ?

Le mâle brun sourit gentiment. Il espérait que sa voix, calme bien que profonde, parviendrait à apaiser les peurs du lionceau. Quand la peur d'Adabu retomba - était-ce vraiment grâce à sa voix confiante ? -, il reprit la discussion, avide de réponses comme tout petit l'aurait été. Ses grands yeux bleus étaient rivés sur Vandraren qui avait conscience de son physique et de ses ornements des plus atypiques.

- Bien oui, je n'arrivai pas à dormir, une pensée ne voulait quitter mon esprit, je voulais donc me dégourdir les pattes pour me détendre, je n'aurais sûrement pas du m'écarter autant de mon clan...

Vandraren était un parfait étranger ici. Cet enfant et lui ne se connaissaient pas. Et malgré cela, le voyageur tenait naturellement à venir en aide à Adabu. Quelle sorte de problème pouvait réussir à tenir éveillé un lionceau ?

- Cela est dangereux, en effet, jeune pridelander. J'aurai pu être un lion avec de bien moins bonnes intentions.

Le mâle brun marqua alors une pause. Sa voix ne recelait aucune trace de colère ou de réprimande. Il se contenterait de donner son avis au lionceau. Ce serait à lui de juger ses actes par lui-même.

- Cela dit, je comprends que tu ai voulu te changer les idées. Tu as l'air d'avoir sur les épaules bien trop lourd pour le porter seul... Je ne suis qu'un inconnu, mais je ne te jugerais pas ; souhaiterais-tu en parler ?

Le visage du chaman rayonnait de bienveillance. Il affectionnait tout particulièrement d'aider les êtres dans le besoin, et Adabu semblait sans le moindre doute faire partie de ce genre là. La nuit était fraîche sans être glaciale, et le vent soufflait doucement, faisant lentement onduler herbe et crinière. Dans le ciel, des milliers d'étoiles étincelaient.


[[ désolé, c'est pas un pavé, mais je suis super late ! *file en cours* ]]

Joyeuses Pâques à tous !

La nuit, calme et sereine, semblai veiller sur les deux félins alors que ceux-ci se liaient d'amitié. Les étoiles, toujours aussi brillantes, semblaient les observer avec curiosité. Vandraren se souvint alors de cette croyance qui faisait des lumières dans le ciel l'incarnation des esprits de jadis. Les ancêtres de ce petit lion se penchaient-ils au-dessus de l'épaule du pridelander pour suivre la discussion ?

– Eh bien, voyager doit être plaisant parfois non ? Pouvoir admirer de magnifiques panoramas en se promenant, mais vous n'avez jamais vécu avec un clan ? En clan nous vivons tous ensemble. Quant à mes pensées, elles étaient dirigées vers mon père, mais rien de très important ne vous en inquiétez pas.

La manière dont le lionceau, pourtant jeune, formulait et tournait ses phrases, amusa le voyageur qui sourit, attendrit, au petit Adabu. La curiosité des lionceaux ne lui était pas inconnue - à vrai dire, il avait même oublié de se séparer de la sienne ! Assit, il entreprit de répondre aux question de l'enfant.

- Oh oui, voyager est fantastique. On découvre bien des choses, autant sur les autres que sur soi-même ; les paysages et les rencontres restent à jamais gravés nos mémoires...

Il marqua une pause, le regard posé doucement sur les herbes à l'horizon, puis reporta son attention sur le petit et reprit.

- Eh bien, oui, j'ai appartenu à un clan, autrefois - et même plusieurs si tu veux tout savoir ! Durant mes voyages, j'ai rencontré de nombreux lions et partagé bon nombre de fois leur vie de clan. Disons que... J'appartiens autant à des clans que je n'appartiens à aucun.

Craignant d'être un peu trop compliqué pour Adabu, il se tût. Le souffle du vent prit la relève pour chasser le silence, faisant s'entrechoquer les herbes avec délicatesse pour les faire chanter. C'est fort agréable, et Vandraren ne regretta pas son sommeil manqué.

Bien vite cependant, certains détails prononcés par le petit pridelander lui revinrent en mémoire, et il jugea bon de s'en inquiéter. Si ce n'était vraiment rien, alors cela ne serait pas bien grave ; mais si au contraire l'enfant avait besoin d'aide, alors Vandraren serait-il peut-être en mesure de lui apporter son soutien et de régler le problème. Jamais un lion ne devait avoir à souffrir du comportement d'un autre.

- Adabu, nous ne nous connaissons pas encore très bien mais, je sais par expérience que les problèmes, notamment qui parviennent à tenir un lionceau éveillé, ne sont jamais "pas importants". Es-tu sûr de ne pas vouloir en parler ? Peut-être pourrais-je t'être d'une quelconque aide...

Joyeuses Pâques à tous !

Le sourire de Vandraren s'agrandit et s'attendrit aux mots du lionceau, et, après avoir secoué sa crinière, il répondit sans tarder à la question de l'enfant.

- C'est vrai. Beaucoup d'êtres apprécient les chamans et me laisse passer sans que le moindre mal me soit fait, ou encore me demande de rester quelque temps parmi eux ; cela me permet d'apprendre de nouvelles choses, culturellement parlant, mais également de nouvelles manières de soigner.

Son regard vairon se posa alors sur une petite plante rouge foncé, un peu plus loin en face d'eux, perdue dans les herbes. Oui, il avait apprit tant de chose en voyageant... Pendant quelques instants, il se demanda comment aurait été sa vie s'il était resté avec une troupe de lions. Peut-être serait-il père, peut-être serait-il mort... Peut-être les siens seraient-ils encore en vie. Il chassa ses idées maussades pour continuer sa réponse.

- Mais il est des êtres, chez les lions comme les autres animaux, qui ne me croient pas forcément, qui me chasse ou engage le combat. J'ai un profond mépris pour la violence envers autrui.

Adabu en vint finalement à lui parler de son problème, bien que Vandraren eu sentit que l'enfant ne souhaitait pas en parler. Il accepta son choix et hocha la tête avec compréhension avant de reporter ses yeux sur les étoiles qui luisaient doucement au-dessus d'eux. C'est alors que le mâle brun décida de parler un peu plus de lui, pour une fois. Peut-être avoir un exemple histoire rassurerait le garçon ? Sans quitter les astres célestes du regard, le voyageur reprit.

- Je n'ai jamais connu mon père. Ma mère ne m'en parlait quasiment jamais et, voyant que cela la rendait différente, j'ai préféré ne pas lui poser de questions. Un léger soupire s'échappa de ses lèvres. Je le regrette, aujourd'hui, bien que cela ne me serve à rien.

Le silence s'installa et les deux mâles, flamme et braise, adulte et enfant, regardèrent ensemble le ciel qui paru bien vaste à Vandraren. Mais après tout, n'était-il pas qu'un petit être dans ce vaste monde ?

Joyeuses Pâques à tous !

Vandraren écouta les paroles d'Adabu avec patience et attention, comme s'il avait s'agit d'un adulte. En vérité, le chaman pensait au début que l'enfant ne faisait que répéter des phrases et des philosophies que ses parents lui avait enseigné, mais il comprenait maintenant que c'était le petit qui avait grandit trop vite et comprit trop bien dans quel monde il lui faudrait vivre. C'était aussi admirable que c'était fort triste - car c'est à ce moment que le voyageur avait comprit qu'Adabu ne pourrait jamais revenir en arrière.

- Je comprends un petit peu, mais j'avoue avoir du mal parce que moi j'ai connu mon père, bien que très peu. Ne regrettez rien, vous avez d'abord pensé au bonheur de votre mère avant le vôtre et c'était sûrement le bon choix, soyez fier de vos actions malgré les conséquences que cela peut éventuellement engendrer.

Face à de telles paroles, pourtant issue de la bouche d'un enfant, Vandraren sourit légèrement. Le vent fit danser sa crinière noire et la plume qui s'y trouvait, leur faisant dégager une douce odeur d'épices autour des deux félins. Adabu avait un véritable discours d'adulte. C'était à la fois passionnant et attristant de discuter ainsi avec un lionceau.

- C'est une habitude, chez moi. Il n'ajouta rien à ce propos, car ce n'était guère intéressant d'en parler. Je te remercie pour m'avoir donné ton avis sur la question, Adabu. J'y repenserais souvent à ne pas en douter. Mais ne devrais-tu pas essayer de trouver le repos ? C'est déjà une grande mais épuisante preuve de courage que d'avoir osé braver ainsi l'obscurité.

Être fier de ses choix. Vandraren n'avait qu'à de très rares occasions parlé de lui, car il estimait que c'était à lui d'aider les autres, et qu'eux n'avaient pas à s'apitoyer ou s'attrister sur son sort. Ce "sois fier de ce que tu as fais" lui serait sûrement utile lors de ses nombreuses nuits blanches. Le voyageur remercia l'enfant d'un sourire.

Joyeuses Pâques à tous !