Cette journée avait décidément été très étrange. Baradi avait tenté d'oublier ses soucis avec Nsaï en se concentrant sur la recherche de Jango, mais cette dernière n'avait pas été très fructueuse. A la place du jeune mâle au pelage de sable, la féline avait trouvé un drôle d'animal, un chacal répondant au nom de Haraka. Le canidé avait voulu l'aider à retrouver son vieil ami mais, alors qu'ils avançaient à travers la jungle, il avait soudainement disparu, sans que la Mositus ne puisse le retrouver. Elle l'avait cherché un moment, en vain, et avait fini par se rendre à l'évidence : elle ne parviendrait pas à lui remettre la patte dessus. Elle devait admettre qu'elle était plutôt déçue, elle s'était attachée à cet animal si léger et amusant qui lui avait permis de penser à autre chose pendant quelques instants. Elle avait ensuite du se confronter à sa solitude, et imaginer ses retrouvailles avec Nsaï lorsque le moment du rendez-vous serait venu. Elle avait laissé la journée à son partenaire de voyage pour réfléchir seul à ses sentiments, mais la jeune lionne ne pouvait s'empêcher de frissonner de peur. Elle craignait l'inévitable : le refus du mâle et la destruction définitive de leur amitié. Elle ne voulait pas perdre celui qui comptait le plus à ses yeux, et commençait à regretter de lui avoir fait part de ses sentiments. Et si elle avait tout gâché ? Et si plus rien n'était comme avant ? Et s'il lui tournait le dos pour partir à tout jamais ?

Baradi frissonna à nouveau. Cette idée faisait naître une douloureuse boule dans son estomac et les larmes lui picotaient les yeux. Elle fit cependant un effort pour se contenir et garder un minimum de sang froid. C'était la première fois qu'elle devait se confronter à des sentiments si nouveaux, tumultueux et puissants, elle n'était pas sûr de pouvoir y survivre. Elle ne pouvait s'empêcher de se demander comment ses parents avaient fait pour finir ensemble, s'ils avaient, eux aussi, du affronter pareil tourment. Elle n'avait pas vraiment envie de poser la question à son père, c'était bien trop gênant. En cet instant, elle regrettait profondément que sa mère ne soit plus de ce monde. Elle aurait pu se confier à Moka, lui faire part de ses doutes, de son hésitation, de sa mère. Mais sa mère n'était plus de ce monde et sans doute veillait-elle sur sa fille du haut des étoiles. Le soleil descendait justement derrière les montagnes, et peu à peu, quelques points lumineux apparurent dans les cieux. Baradi leva la tête et sentit un peu de réconfort en regardant les astres, comme si ces derniers la protégeaient. Les lions du passés l'entouraient de leur sagesse, elle pouvait compter sur eux pour guider ses pas. Si cela aida la Mositus pendant un bref instant, l'angoisse reprit bien vite place dans son cœur, alors qu'elle se dirigeait vers le lieu du rendez-vous.

Elle appréhendait le moment où le lion brun apparaîtrait, ce qu'il pourrait bien lui dire. Comment la regarderait-elle ? Serait-il souriant ou aurait-il l'air grave ? Viendrait-il seulement ? Et s'il avait décidé de partir de son côté ? Non, Nsaï n'aurait jamais fait cela, Baradi le connaissait. Peut-être doutait-il de ses sentiments, mais il n'abandonnerait jamais son amie derrière lui. Elle ne devait pas remettre ainsi son camarade en question, il ne le méritait pas. Elle avait confiance en lui, et même si ses sentiments n'étaient pas réciproques, elle savait qu'il viendrait tout de même l'affronter. La jeune femelle se retrouva bien vite à côté du buisson où ils avaient passé la nuit, attendant l'arrivée de Nsaï. La nuit tombait autour d'elle, et l'inquiétude grandissait. Le lion mettait du temps à apparaître, et Baradi commençait à trépigner. Ses yeux balayaient les alentours, à la recherche de la silhouette familière de son ami. Il allait bien finir par revenir, il fallait seulement se montrer patient.

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La nuit pointait le bout de son museau, et Nsaï s'était mis à courir. Parce qu'il était définitivement en retard. Le boulet. Il aurait dû rejoindre Baradi avant la tombée de la nuit, il n'allait pas pouvoir le faire. Mais au moins il pouvait se dépêcher. Les pattes martelant le sol, le Mositu commença à paniquer. Et s'il arrivait trop tard ? Si son amie était partie, pensant qu'il l'abandonnait ? Non, non, ça ne pouvait pas se passer comme ça. Ça ne pouvait pas se finir comme ça. Le paysage défilait de plus en plus vite sous ses yeux, le lion brun n'en avait que faire, de ce paysage. Tout ce qu'il cherchait, c'était la silhouette familière de sa camarade de voyage. Silhouette qui finit par se montrer. Remerciant les Grands Esprits, Nsaï essaya de freiner sa course, mais plutôt que de ralentir, il sentit le sol se dérober sous lui. Et il tomba, tête la première, à quelques mètres de la jeune lionne.

Lentement, il se releva, souriant, bien trop heureux de voir que Baradi l'avait attendu pour s'inquiéter de son entrée en scène catastrophique. Son regard se posa sur cette dernière. A ce moment, il aurait bien arrêté le temps pour se perdre dans sa contemplation. Mais ce n'était pas très poli de faire attendre la dame plus qu'il ne l'avait déjà fait. Encore une fois, il aurait bien fait un long discours, mais ça ne lui ressemblait tellement pas. Et puis lui-même ne saurait mettre des mots sur ce qu'il ressentait à présent. C'était comme si la lionne qui lui faisait face avait radicalement changé. Simplement parce qu'il la voyait autrement. Il ne la voyait plus comme une petite lionne qu'il devait protéger. Il était difficile à croire pour lui qu'un court moment seul dans une jungle avait pu l'aider à voir Baradi comme elle était. Et... wow.

Enfin bon, Nsaï ne pouvait pas se présenter devant elle et lui dire "wow". Ce serait ridicule. Et pas forcément compréhensible. Mais quoi qu'il en soit, il ne savait pas ce qu'il pourrait bien lui dire. Alors comme la veille, il se contenta de poser sa tête contre celle de la femelle brune.

- Désolé pour le retard.

Il avait le souffle court de s'être précipité ainsi, mais le calme revenait à lui. Il attendit sagement que Baradi s'exprime ou bien rompe le contact de leurs deux crânes.

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L'attente commençait à devenir insupportable lorsque la jeune lionne aperçu le mâle brun courir dans sa direction, un peu plus loin. Baradi sentit un soulagement sans nom la traverser, mais l'angoisse refit bien vite surface. Certes, il était là, mais qu'allaient-ils se dire ? La Mositus ne voulait pas retrouver le malaise qu'ils avaient connus depuis leur traversée de la terre des hyènes et espérait que la situation se détende. L'avenir de leur amitié allait peut-être se jouer ce soir, et Baradi craignait de voir tout ce qu'elle croyait éternel s'effondrait sous ses yeux. Pourtant, lorsqu'elle croisa le regard de Nsaï, elle ne pu s'empêcher de sourire. Il avait l'air presque euphorique alors qu'il courait vers elle, si bien qu'elle se demanda s'il n'avait pas trouvé d'indices sur leur recherche de Jango. La lionne brune sursauta en voyant le mâle s'écrouler à quelques pas de là, le visage face contre terre. Elle se dressa sur le bout de ses pattes et le vit se relever, un vaste sourire sur ses babines. Il ne semblait pas s'être fait mal, Baradi soupira. Leur regard se croisèrent à nouveau et la féline sentit une multitude de sentiments la traverser et se mélanger dans son cœur. Elle ne pouvait contenir cette tendresse qu'elle éprouvait pour son cher ami et était immensément heureuse de le retrouver, après une journée de doute et de questionnements.

A présent qu'ils étaient face à face, tous les discours que la femelle avait pu préparer à l'avance s'évaporèrent. Elle ne savait plus que dire ni que penser, elle sentait juste l'odeur familière et rassurante de Nsaï, sa présence apaisante et pourtant électrique. Elle aurait pu se perdre dans son regard, dans l'éclat de son sourire et oublier tout ce qui l'avait tracassé. Peut-être qu'il ne l'aimait pas, peut-être qu'il allait briser leur amitié, mais il était là, et c'était tout ce qui comptait. Alors, dans un geste inattendu, le lion approcha son visage de celui de la lionne et posa son crâne contre le sien, comme il l'avait fait la veille lors de leur conversation. Baradi retint son souffle et profita de cet instant de paix et de douceur. Elle était calme à présent, même si son cœur martelait dans sa poitrine. Ses idées étaient claires au moins, elle savait où elle allait. Elle était prête à assumer ses sentiments, même s'ils n'étaient pas réciproques.

- Désolé pour le retard.

Un sourire apparu sur les babines de la féline, amusé. Après toute cette angoisse, cette excitation, puis cet élan de tendresse, voilà ce qu'il trouvait à dire ? Voilà qui était bien digne de son ami ! Baradi recula la tête pour le contempler, les yeux luisants d'un éclat singulier, une expression pleine de douceur sur le visage. Elle lui donna un petit coup de museau sur le coin de la mâchoire et souffla d'une voix légère :

- J'ai cru que tu avais pris la fuite et qu'il allait falloir que je te cours après.

Il y avait une part de vérité dans ses paroles, Baradi avait vraiment craint que Nsaï l'ait abandonné, mais cette idée n'avait pas fait long feu dans son esprit. Elle lui faisait confiance après tout, il avait toujours été là pour elle. En croisant à nouveau son regard, il lui sembla qu'il y avait un éclat particulier dans ses yeux, qu'elle n'avait pas remarqué auparavant. A quoi ses réflexions l'avait-il mené ? La jeune lionne pouvait-elle se permettre d'espérer ? Elle n'osait l'envisager, mais pourtant, cette idée folle germait dans son esprit sans qu'elle puisse la contrôler. La lionne s'approcha, guidé par son instinct, et frotta sa tête contre le poitrail du mâle, glissant son museau jusqu'à la gorge de son ami. Etait-il possible d'arrêter le temps ? Baradi aurait aimé que ce soit le cas, en cet instant.

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Baradi recula la tête, rompant le contact entre les deux félins. Nsaï se perdit un instant dans le si doux regard de son amie. Il comprenait maintenant ce qu'elle ressentait, ou au moins il le comprenait bien mieux. Ces yeux, qui se posaient sur lui... Il réalisait à présent toute l'intensité de ce regard. Il s'imaginait la fébrilité, l'attente, la peur du rejet. Ce dont la lionne brune avait dû faire l'expérience durant la journée. Il se souvenait de l'état dans lequel il l'avait vue la veille. Elle semblait maintenant plus assurée. C'était un bien. Il n'aimait pas la voir souffrir, surtout par sa faute. Mais le moment était venu de mettre fin au malaise, de rassurer Baradi. Il n'allait pas l'abandonner, jamais.

- J'ai cru que tu avais pris la fuite et qu'il allait falloir que je te coure après.

Nsaï sourit en s'imaginant Baradi lui courir après. Bien entendu, il n'aurait jamais fait ça, il tenait trop à elle, et ç'aurait été de la trahison que de la laisser derrière lui ainsi. Il s'en serait voulu terriblement d'agir de cette manière. Toujours est-il que l'idée de se faire poursuivre par son amie l'amusait assez. Il hésita un instant à demander à son amie si elle voulait qu'il parte afin de pouvoir se lancer à sa suite, mais décida finalement que ce n'était peut-être pas le meilleur moment pour faire de l'humour.

A son tour, la jeune lionne vint chercher le contact de son ami, passant son museau dans son cou. Nsaï se laissa aller à la tendresse du moment, se délectant du calme de la situation, du bien-être qui l'envahissait. Il se sentait à sa place, exactement là où il devait être. Ce qui n'était pas dû au lieu, le Mositu n'avait que faire de Freeland. Non, il se sentait bien grâce à Baradi. Il se rendait compte que son amie - s'il pouvait encore la nommer ainsi - était comme un point de repère pour lui. Durant la journée, elle lui avait manqué, il s'était senti quelque peu perdu. Sans doute le fait d'être en territoire inconnu et hostile avait-il accentué cette gêne, mais cela ne changeait rien. Il avait besoin d'elle dans sa vie. Non, bien plus que ça, il voulait d'elle dans sa vie.

- Je ne veux pas vivre sans toi. Je ne sais pas trop comment te dire ça... Enfin... Tu sais que je tiens à toi.

Nsaï recula à son tour pour faire face à Baradi. Il lui coula un regard heureux, également doux. Il ne savait pas comment on faisait pour parler de ses sentiments, il ne parvenait pas à mettre des mots sur cette émotion qui le secouait à l'instant, alors qu'il plongeait ses yeux dans ceux de la jeune féline. Il espérait qu'elle comprendrait, tout simplement, en le voyant.

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Devant le geste plein d'affection de la jeune lionne, Nsaï ne recula pas. Baradi pouvait entendre le cœur du mâle brun battre contre son flan et son odeur envahissait son museau, enivrant tout son être. La féline se sentait transcendé par la douceur et la tendresse qui se dégageaient de son ami, qui faisait disparaître toutes ses inquiétudes et ses doutes. Elle avait à présent l'impression de planer paisiblement sur un nuage, coupé du reste du monde. En cet instant, les craintes qu'elle avait pour son clan, la perte de sa mère, les guerres, tout avait disparu de son esprit, pour ne laisser place qu'à une immense sensation de sérénité. Nsaï semblait apprécier le moment tout autant que la Mositus, et cette dernière commençait sérieusement à songer qu'il avait des sentiments pour elle. Elle avait cru devoir faire une croix sur le lion la veille, mais aujourd'hui, tout était différent. Baradi n'avait jamais été aussi heureuse de sa vie, aussi calme, aussi comblée. Elle ne parvenait plus à penser, toutes ses réflexions s'étaient envolées, elle profitait seulement de l'instant présent, le savourant pleinement. La voix du mâle la tira de sa douce rêverie, chargé de douceur.

- Je ne veux pas vivre sans toi. Je ne sais pas trop comment te dire ça... Enfin... Tu sais que je tiens à toi.

Il se décala ensuite pour la contempler, un sourire sur les babines, une lueur tendre dans le regard. Baradi s'amusa de le voir éprouver quelques difficultés à exprimer ce qu'il ressentait, mais la féline n'avait pas besoin de mot. Ses yeux étaient le reflet de ses pensées et se plonger dedans lui suffisait à comprendre. Autour des deux lions, la nuit était à tombée et l'obscurité les entourait. Ses yeux de félins permettaient à Baradi d'y voir sans trop de difficulté, et l'euphorie du moment avait dissipé la fatigue qui s'était accumulé dans ses pattes. Elle se rendait toutefois compte que l'énergie commençait à lui manquer et elle poussa un soupir. Le sourire ne quittait pas son museau, elle secoua la tête. Elle se redressa et plongea à nouveau son regard dans celui de Nsaï, avant de murmurer :

- Alors je n'aurais plus jamais peur.

La féline donna un petit coup de langue sur la joue du lion brun puis regarda autour d'elle. La détermination se dessina alors sur son visage, luisant dans ses prunelles d'un vif éclat. Elle savait désormais ce qu'il fallait faire. Tout ce voyage, toutes ces heures à marcher, à découvrir le vaste monde, tout cela lui avait fait comprendre où était sa place. Ils devaient retourner auprès des Mositus. Baradi était heureuse d'avoir pu accomplir son rêve, et elle savait qu'elle en était grandie, mais son père lui manquait, ainsi que le reste de son clan. Elle se tourna vers le lion et déclara, d'un ton décidé :

- Nsaï... Nous devons rentrer à la Lande. J'ai le sentiment que nous ne trouverons pas Jango ici. Pourquoi se serait-il rendu sur Freeland après tout ? Non, il a forcément du se rendre sur la Lande des Sans Terre. Et notre place à nous, eh bien... Elle est auprès des nôtres. Je le comprends désormais. Ce voyage m'a ouvert les yeux et je sais désormais quel chemin suivre. Elle fit une courte pause puis ajouta. Ce chemin est à tes côtés.

Elle était sûre d'elle désormais, il n'y avait plus aucune hésitation en elle. Elle était prête à se mettre en route sur le champ, mais avait conscience que débuter le voyage du retour en pleine nuit n'était peut-être pas une bonne idée. Si Nsaï était d'accord, ils pourraient toujours partir le lendemain, à l'aube.

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Il y eut un flottement, Nsaï eut l'impression de perdre le sens du temps. Cet instant où il vit la compréhension dans le regard de Baradi, ce moment où il sut qu'elle avait deviné ce qui se passait dans la tête du lion, lui sembla être infini. Et pourtant il se passa si vite. Cette lueur dans les yeux de la Mositu, cet éclat, était sans doute l'une des plus belles choses qui lui avaient été données de voir jusqu'à ce jour. En silence, Nsaï ressentit qu'il vivait là le début de quelque chose de nouveau pour lui. Il ne savait pas où cette relation les mènerait, mais il ne voulait pas passer à côté. Il n'avait certes pas le pouvoir de deviner l'avenir, mais il se dit que tant qu'il resterait au côté de la femelle brune, tout irait pour le mieux.

- Alors je n'aurais plus jamais peur.

Alors que le mâle se disait qu'il était sans doute le plus peureux des deux, son amie - pouvait-il encore la nommer ainsi ? - s'approcha à nouveau de lui, lui exprimant son affection d'une lèche sur la joue. Il profita de ce moment de calme et de tendresse, conscient que sur ces terres, ils pourraient très vite être interrompus par des Freelanders qui n'auraient que faire de l'importance de leurs retrouvailles. Le plus âgé des deux Mositus, à l'instar de sa camarade, laissa son regard vagabonder un instant dans le paysage, avant de revenir à elle. Ils n'avaient plus rien à faire ici. Leur voyage touchait à sa fin, Nsaï le sentait. Peut-être était-il temps de retourner chez eux, au sein de leur clan ? C'était là bas que se trouvait leur place après tout. Ils avaient vécu une belle expérience, vu un peu plus de ce monde qu'ils ne connaissaient pas, mais cela se terminait ici.

- Nsaï... Nous devons rentrer à la Lande. J'ai le sentiment que nous ne trouverons pas Jango ici. Pourquoi se serait-il rendu sur Freeland après tout ? Non, il a forcément du se rendre sur la Lande des Sans Terre. Et notre place à nous, eh bien... Elle est auprès des nôtres. Je le comprends désormais. Ce voyage m'a ouvert les yeux et je sais désormais quel chemin suivre. Ce chemin est à tes côtés.

Nsaï était absolument d'accord. Il avait à présent trouvé un repère en la personne de Baradi, et il désirait également retourner auprès des leurs. Bon, il avait un peu mis Jango de côté ce soir là, et s'il s'en sentit un peu coupable en entendant son nom prononcé par Baradi. Mais elle avait également raison à ce sujet. Tout les poussait à retourner à la Lande.

- Tu as raison, nous devons retrouver le clan.

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En prononçant son discours, Baradi avait sentit la vive envie monter en elle de rentrer chez elle. Ce qui n'était qu'une petite pulsion s'était transformé en puissante vague, et elle désirait ardemment retrouver les siens à présent. Cette flamme brûlait en elle avec autant de fougue que celle qui l'avait poussé à partir pour entreprendre son voyage, comme une sorte d'instinct inébranlable. En levant les yeux vers les prunelles de Nsaï, elle constata que son compagnon - qu'il était étrange d'employer ce mot ! - pensait la même chose qu'elle. Elle lisait une résolution similaire dans son regard, cette même envie de retrouver leur famille, leur clan, et tout ceux qu'ils aimaient. Ils avaient passé beaucoup de temps loin d'eux, et cela avait permis à Baradi de comprendre à quel point les Mositus étaient important pour elle.

- Tu as raison, nous devons retrouver le clan.

Un sourire illumina le visage de la féline au pelage sombre. Elle était heureuse de constater que Nsaï et elle étaient sur la même longueur d'onde, comme souvent. Qu'il était doux de pouvoir le regarder ainsi, sans se sentir fautive ou gênée. Bien sûr, elle rougissait encore sous son pelage, mais elle n'avait plus peur qu'il voit ses yeux briller lorsqu'elle le contemplait. Elle secoua la tête, sans se départir de son sourire. Elle devait rester concentrer, mais ce n'était pas chose aisée avec cette vague de bonheur qui la traversait. Arriverait-elle à trouver le sommeil ? Elle était tellement euphorique, elle avait envie de bondir, de courir, de partir dès maintenant, mais elle tâcha de rester calme. Son excitation du néanmoins se sentir dans sa voix lorsqu'elle répondit.

- Parfait ! Nous prendrons la route demain alors !

La féline se détacha du grand mâle - à regret - et en profita pour regarder aux alentours, vérifiant qu'ils étaient bien seuls. Elle ne vit aucun Freelander et cela la soulagea quelque peu. Elle serait néanmoins bien contente de partir de cette terre dangereuse, bien que magnifique. Son regard se perdit sur ces paysages verdoyants splendides, et elle se rappela ce qu'on lui avait lorsqu'elle était enfant et qu'elle posait des questions sur le vaste monde. Des terres immenses, giboyeuse, riche en arbre et en herbes hautes. Elle avait toujours rêvé de voir cela de ses propres yeux, et son rêve était devenue réalité. Elle ne regrettait rien, mais était également heureuse à la perspective de rentrer. Elle retourna auprès de Nsaï et s'allongea à ses côtés, plongeant à nouveau son regard dans le sien.

- Bonne nuit. Essaye de te reposer, un long voyage nous attend demain.

Sa voix était douce, et la fatigue s'y faisait sentir. Elle était pourtant impatiente de se mettre en route, et également un peu craintif. Que s'était-il passé en leur absence ? Un nouveau chef avait-il été élu ? Ils ne tarderaient pas à le savoir.

[Je propose de conclure ici le RP, sauf si tu veux répondre à ton tour pour conclure. J'ai parlé avec Kumpa et Sabaru sur la CB, elles m'ont dit qu'il était possible qu'on retourne sur la Lande sur passer par Outland et la terre des hyènes, juste par une ellipse. Donc je te propose qu'on enchaîne avec un RP sur la Lande, ouvert aux Mositus pour annoncer notre retour. Ce RP se passeraient donc avant les events en cours (donc après l'élection, mais avant que Siri parte sur Apeland et Kwadja parte faire la guerre). Qu'en dis-tu ? On peut voir les détails par MP sinon.]

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