Au soir Kuzali avait confié à son fils - maintenant en âge de recevoir de telles informations - que l’heure arrivait pour Prideland de se rebâtir enfin et d’écraser la menace Nyeusis. Elle avait été assez évasive - sachant pertinemment que la question du paternel de l’enfant restait terrain miné. Depuis que la vérité avait éclatée Sadaka et elle était très proches et en même temps très loin. S’était bâtit une confiance solide, ça il n’y avait aucuns doutes. Cela dit, Sadaka ressentait de plus en plus le besoin d’être seul. Il grandissait et sa mère ne craignait plus, ou du moins elle n’en disait rien, de le voir aller s’exiler seul. Quoi qu’il en soit, la nuit était passée et n’avait pas été des meilleures pour l’enfant. Il voyait le combat, du sang couler à foison, il voyait de grands lions sombres courir dans la nuit et écraser tout ceux qui daignaient se trouver dans leur passage. Ils étaient … comme des dieux. Invincibles et braves, ne craignant rien, pas même la mort. Ils en étaient si loin… Un mélange de dégoût et de fascination étaient alors nés en lui, contraignant son sommeil et réveillant chez lui des spasmes nerveux.

Le lendemain le soleil tapait fort quand il ouvrit les yeux. Tout le monde autour était déjà debout depuis longtemps et il se sentait vaseux. Il se redressa avec maladresse et le regard noir. Il détestait être le dernier réveillé et il ne voulait pas voir grand monde aujourd’hui. Oui, il s’était levé de la mauvaise patte. Kuzali lui jeta un coup d’oeil maternel et doux auquel il répondit d’un sourire vague. Il ne voulait pas s’en prendre à elle, après tout elle n’y était pour rien si il avait fait des cauchemars. C’est pourquoi il prit vite congé de la petite troupe pour aller courir. Cet entrainement quotidien lui était devenu nécessaire. En général il le dépouillait de pensées et l’emmenait vers une paix intérieur. Aujourd’hui c’était tout autre. Il sentait ses muscles sous son pelage noir et ils le poussaient. Quelques tic nerveux l'obligeaient à plisser les yeux et il se mit même à frissonner, crocs à l’air.

Non loin de là une souris, et une grosse en plus. Ni une ni deux il se jeta dessus. La posséder ne lui suffisait pas, il se mit à enfoncer ses crocs dans la chair encore mouvante. Un autre, puis un troisième. Au bout de quelques minutes le petit animal n’était plus que des morceaux de chair éparpillés. Sadaka fixait la charpie sans même cligner des yeux. Le mâle se redressa, enfin calme. Du revers de la patte s’essuya la mâchoire décorée de sang pour faire demi tour.

Son pas était à présent plus lourd et sa respiration prenante. Il fixait le sol, sans vraiment savoir où il allait quand une voix l’interpela. Le petit leva la tête pour se retrouver face à Kumpa. Si il y avait bien une personne qu’il ne voulait pas voir aujourd’hui c’était bien lui - déjà qu’en règle générale ça n’était pas ça, aujourd’hui non ! Le visage crispé et le regard noir le lionceau posa ses yeux dorés dans le bleu du grand mâle.

« Que faites-vous ici ? » Oui, dans l’idée c’était plutôt : tu n’es pas le bienvenu ici. De plus, un roi qui abandonne son peuple, à quoi ça rime ?

(ça annonce un peu la couleur..... )

On lui apprenait à se battre. Sur le visage de l’enfant se dessina un rictus accusateur. A son âge, réellement ? Il avait encore besoin de ça ? Enfin non, ça c’était stupide comme réflexion, un bon guerrier s’entraine chaque jour, et ce quelque soit son âge. Bien qu’il n’eut pas de velléité à devenir un guerrier - en était-il même un ? - Sadaka savait que sans entrainement quotidien, on n’arrivait à rien. Mais pourquoi demander de l’aide à plus fort que soit ? N’est-ce pas l’idée qu’on se fait d’un roi ? Un être doté d’une force innée et sans nécessité d’aller se faire faire la leçon par quelqu’un d’autre ? Non, décidément la venue de Kumpa ici n’arrangeait pas sa mauvaise humeur, loin de là. Surtout que sous ses airs doux et paternel Sadaka n’était pas dupe quant aux intentions du grand mâle au sourire triste. Il était là pour venir voir sa mère et rien de plus. Dommage, il était tombé sur le mauvais cheval et c’était face à son fils qu’il s’était retrouvé. Oui, l’enfant était jaloux, c’était indéniable. C’était peut être dans sa nature, mais le fait qu’elle ait choisit Kumpa n’arrangeait rien. Autant elle lui aurait parlé de Rono, il n’aurait put être plus heureux, là c’était… en dessous, largement en dessous.

Comme si il avait compris son regard, le prince lui assura garder un oeil sur les siens, même de loin. Mon oeil, pensa le lionceau de suie. Il laissait son triste peuple pour venir papillonner avec sa mère, rien de plus. Pour beaucoup de choses Sadaka avait réussi à faire preuve de maturité mais quand il s’agissait de Kumpa une barrière invisible venait obstruer toute tentative d’objectivité. Il le dévisageait, de haut en bas, et ne voyait que la piteuse image d’un lion sans pouvoir et tenu par la peur. Peut être était-ce seulement le reflet de ce qu’il voulait voir en Kumpa, mais ça n’était pas un belle image qu'il renvoyait là.

« Moi je n’ai pas besoin de guerriers, je me débrouille tout seul. » Et bim, premier pic. La vantardise du gaillard refaisait surface. Ca faisait un bon moment qu’il n’avait pas essayer de rugir le plus fort, mais là son égo de mâle était mit à l’épreuve, et ça n’était pas devant ce roi de pacotille qu’il allait se dégonfler.

« Ensuite, je sais pourquoi tu viens ici, pas besoin de me prendre pour un bêta, je me doute bien que tu cherches ma mère. Et bien figure toi qu’elle n’est pas là, elle est occupée. » Deuxième. Quand ils venaient tout les deux au baobab, il faisait mine basse, il n’était pas en terre conquise. Mais là, on était chez lui, et ça n’était pas ici qu’on viendrait lui marcher sur les pattes.

« Puis pourquoi tu t’obstines tant à vouloir récupérer ton trône, les Nyeusis sont plus forts que toi. » Troisième et final ? Même si le petit ne voulait rien dire face à sa mère, il ne se gênerait pas devant Kumpa. Surtout que ça il y croyait vraiment. De plus, il n’avançait pas sans preuve. Il avait vu les Pridelander, il avait vu leur peine et avait l’impression que les seuls motivés étaient les lionceaux. Kumpa et sa bande de pattes cassées n’arriveraient pas à les battre, pourquoi se faire encore plus de mal ?

« Surtout que tu emmènes ma mère dans cette guerre et je ne te pardonnerais jamais si il lui arrives quelques chose ! » Voilà, il avait parlé. Kumpa avait déjà mit Kuzali à l’épreuve, et bien que Sadaka eut une totale confiance en sa mère et en ses talents de guerrière, si elle partait bientôt pour la revanche, ça n’était que pour son prince et rien d’autre. Si elle se faisait tuer sur le champs de bataille, alors les blâmes iraient droit à ce félin ridicule. L’enfant n’en démordrait pas. Son visage restait crispé et en colère face à ce lion qu’il ne connaissait pas mais qu’il détestait déjà trop.

Spoiler:

Sur, sur… Il n’en démordait donc pas et Sadaka se mit à pouffer levant les yeux au ciel. Quel prétention, et il avait face à lui un lionceau qui l’était tout autant. Ils fonçaient tout droit dans un mur mais ni l’un ni l’autre ne voulait lâcher prise. Il n’avait pas les clefs pour comprendre en quoi cette guerre concernait sa mère - bien sur, ayant été éprise à un moment d’un des leurs, elle devait lui en porter rancune, mais en quoi cela impliquait-il Kumpa et Prideland ? Elle pourrait très bien avoir sa revanche personnelle à elle sans l’aide de personne et sans revendiquer quelconque terre. C’était une affaire personnelle et rien de plus. Bien que le petit n’ait aucune expérience dans le domaine des relations amoureuse il se doutait bien qu’on ne rejoignait pas une armée pour une simple discorde de couple. C’était ridicule, et Kuzali était loin d’être ridicule, elle était la lionne la plus censée et la plus intelligente qu’il connaissait, alors Kumpa avait dut la convaincre à un moment ou un autre et, bienveillante et combative, elle avait surement accepter de l’épauler dans ce suicide. A cette idée le petit eut un frisson.

« Vous ne gagnerez jamais ! » Il bouillonnait et allait se montrer méchant - mais, malheureusement, réaliste. Prenant un air de défi il colla ses oreilles à son crâne et s’approcha un peu plus près du Prince afin qu’il réalise qu’il n’avait plus à faire à un bébé. Bien que Sadaka reste bien plus petit, il lui arrivait à présent au milieu de la crinière et ses muscles étaient plus que visibles, presque brillants aux reflets du soleil sur ce pelage sombre.

« Et vous savez pourquoi, par ce que vous ne pourrez pas tous les tuer… Par ce qu’ils ont eut la fourbe idée de léguer de la progéniture. Vous aurez beau jouer les tolérants face à ma mère, je connais vos regards ainsi que ceux qui vous ressemble. Votre peuple n’est pas près à accepter des gens comme moi. Je me doute bien ensuite que je ne suis pas le seul… » C’était très dur, même pour lui, d’avoir ce genre de discours. La vérité le dégoûtait tout autant que Kumpa, mais c’était là son arme et le Prince ne pouvait nier qu’il avait raison sur ce point.

« Eradiquer les Nyeusis et laisser vivre leur descendants reviendrait à prendre le risque de perpétuer les générations de « monstres ». Je n’ai pas terminé, je vous connais vous et vos grands discours. Vous dites que les fils et filles de ces lions là ne seront pas comme leur parents. Êtes vous sincères avec vous même quand vous dites des choses pareilles ? Je n’en suis pas sur, car vous savez que vous, par exemple, avez suivit les dignes traces de votre père et de votre mère. Peut être que certains enfants grandiront dans la haine et le refus de leur géniteurs, mais d’autres non. Vous aurez peut être le droit au retour de ces lions noirs, leurs enfants prodiges, les dignes porteurs de leurs gênes invincibles. Ces ceux là qui viendront défier vos propres enfants en les traitant de voleurs de terre… Et c’est le début de la fin, du cercle, c’est le serpent qui se mord la queue. Alors quoi, il faudrait donc nous tuer ? Allez-y monsieur le Prince, mais je ne suis pas sur que ma mère tolère ce genre de chose… » Les crocs étaient dégainés et Sadaka s’était donné une posture peu rassurante pour un discours qui l’était encore moins… Kumpa et lui auraient-ils, un jour, une chance de s’entendre ?

« Vous allez droit dans le mur en les provoquant, vous avez une terre aujourd’hui pourquoi ne pas simplifier les choses en s’en contentant? » Pour une fois il ne s’agissait ni d’une provocation ni d’une question réthorique, il était réellement curieux et prêt à entendre ce que Kumpa avait à dire. C'est pour ça qu'il recula un peu et se rassit, le regard toujours mauvais cependant, s'essayant à détendre l'atmosphère après cet excès de colère et ce déballage de vérités.

« Toi grand roi qui sait tout comment peux tu me dire que les Pridelander ont réussi à trancher ? » Les yeux de Sadaka étaient embués de larmes face à cette triste réalité. Il avait vu le regard des lions lors de sa première rencontre avec les Pridelander. Il savait que tous n’étaient pas prêt à tout accepter les indignes gènes que ces enfants innocents portaient en eux.

« Tu n’es pas représentatif de ton peuple Kumpa, loin de là ! Peut être que tu as le don de pouvoir aller de l’avant, et ça je n’en doute pas, et peut être que d’autres l’ont également. Mais comment peux tu faire de ça une généralité. Je sais, tu sais toi même que c’est complètement faux ! » Le petit s’était même laissé allé au tutoiement tant la colère était grande. Faisait-il l’autruche à ce point ?

« Les Nyeusis ont surement, comme tu le dit semés la haine, mais n’oublie pas à qui tu parles grand prince. Je ne peux pas te suivre et donner ma vie pour toi sachant que ton seul but est de tuer mon propre père. » L’enfant était loin de savoir l’histoire de Kumpa et de ce qui était arrivé à son propre géniteur. Peut être n’étaient-ils, finalement, pas si différents. Cela dit, ça n’empêchait pas, pour le moment, le lionceau de considérer Kumpa comme un bourreau.

« Tu vas enlever des vies au nom d’une terre, te rends tu comptes de la donne ? » Finalement, ça sonnait juste aux oreilles encore vierges du petit. Lui qui n’avait jamais vécu sur une terre qui lui était chère ne comprenait pas cet attachement géographique. De plus, la victoire de Kumpa engagerait pour sa famille et lui une nouvelle vie, une vie qu’il ne désirait pas. Une mère amoureuse, une famille qui allait se créer sans lui. Il ne serait que le dindon de la farce, l’essai, le brouillon, le laissé pour compte…

« Peut être que tu as raison, peut être que cela va au-delà d’une querelle de lion… Mais est-ce que tu te rends compte de ce que tu me voles à moi ! » Voilà, les larmes coulaient et on rentrait enfin dans le vif du sujet. Le lionceau de suie quittait des sujets qu’il maitrisait moins pour ouvrir son coeur au grand mâle, et ce la rage au ventre et bien loin de faire des concessions.

« Ces lions t’ont volé tes terres, moi tu m’enlève ma famille, tu m’enlèves ma mère, tu m’enlèves notre logis, tu m’imposes un monde dans lequel, et tu le sais, je ne serais jamais complètement accepté. Est-ce que tu te rends compte qu’en voulant faire le bien tu ne sèmes que le mal ! »

La colère de l’enfant s’était un peu calmée et voilà qu’il essayait de laisser le temps à Kumpa pour s’exprimer. Surtout qu’il avait beaucoup de choses à dire… Ce qui commençait était peine perdue. Kumpa tentait de rattraper à lui seul les erreurs de tout un peuple. Mission impossible, surtout face à un tel public. Cependant, se faire supplier n’était pas désagréable, surtout par Kumpa. Jouant encore les gros durs Sadaka levait de temps à autre un sourcil mais le Roi Pridelander n’était pas prêt à abandonner et voilà qu’il s’armait de confessions pour en venir à bout. L’impact fut tel que Sadaka se tut instantanément et baissa les oreilles.

Voilà qu’il imaginait alors la scène, raconté par le grand mâle avec beaucoup de précisions. Revoyant tout ces gens qu’il connaissait si bien dans un monde qui lui était inconnu. Il ne pouvait se figurer les lieux mais essayait tant bien que mal de fair preuve d’empathie face à ce récit. Bien qu’auparavant répugner par Kumpa il se montrait à présent cordial et reconnaissant de la confiance qu’il lui accordait.

Il éclairait beaucoup de points. Bien entendu, cela ne redorait en rien le blason de Kumpa en tant que roi aux yeux du lionceau, mais peut être un peu plus en tant que personne. Au fur et à mesure de son récit il s’emportait, comme transcender par les souvenirs douloureux, si bien qu’il en oubliait presque qu’il parlait à un lionceau, plus particulièrement Sadaka. Une parole et l’enfant déglutit. Ce qui suivit résonnait avec peu de netteté. Il s’était bloqué sur une phrase, une simple phrase qui l’avait assommé. Sharkan, oui, il connaissait, le reste, peu importait… L’enfant ne captait que des mots, le sens était mort. Misaada, joie, Mal, libres, pourtant… Le roi avait fourché et maintenant devrait s’expliquer. Sadaka espérait qu’il allait se montrer aussi coopératif que ce qu’il venait de le faire car il avait lancé la curiosité du petit.

Voilà qu’il finissait son discours et le regard du lionceau était rivé sur le sol, vide.

« Ma mère a été…. violée ? »

Tout prenait un nouveau sens. Il aurait été facile pour Sadaka de s’emporter une fois de plus face au manque de délicatesse de Kumpa. Cependant, pour une fois, le mâle l’étonna. Au lieu de bégayer et s’excuser platement pour avoir lâcher ce genre d’information il resta stoïque et humble, prouvant à Sadaka que Kuzali avait de bonnes raisons de devoir partir au front. L’esprit tordu et son aversion pour le prince aurait put faire penser au lionceau qu’il lui mentait afin de se justifier. Mais en même temps, à quoi bon ? Pourquoi lui dirait-il des mensonges ? Ou en tout cas, un aussi gros… Le petit soupira, restant de marbre. Il aurait put être bouleversé, il l’était un peu, mais la confiance que lui accordait Kumpa l’avait trop déstabilisé pour s’emporter. Pour une fois que le prince n’y allait pas avec des pincettes…

Cependant, Sadaka ne voulait pas lui rendre justice et retourner sa veste. Ce roi ne lui revenait pas un point c’est tout, il n’en démordait pas et ses traits étaient toujours figés.

« Je sais ce que j’ai à faire avec ma mère et ça n’est pas vous qui allez me l’apprendre. » Les larmes avaient séchées sur son visage et il s’essuyait les joues du revers de la patte, toujours mauvais. Bien que Kumpa lui ai ouvert les yeux sur beaucoup de choses il ne voulait pas abdiquer, sa famille était toujours menacée et ça n’irait pas en s’arrangeant. La solution sage aurait été de faire dos rond afin de simplifier les choses, pour lui, pour Kumpa et, surtout, pour Kuzali. Mais c’était physique. Une boule au ventre naissait à chaque fois que Kumpa était près de lui. Il représentait tout ce que Sadaka ne pouvait pas supporter : un nouveau père, une nouvelle famille, un nouveau logis, un bourreau…

Il avait, cela dit, retrouvé le calme - ainsi que le vouvoiement.

« Ecoutez je vous suis reconnaissant pour vos explications sur la guerre, à présent je peux comprendre, ou en tout cas essayer. Je comprend également pourquoi ma mère souhaite tant partir affronter les Nyeusis, en tout cas mon père, elle doit avoir des comptes à régler avec lui. Mais je vous conseille d’éviter de lever la patte sur lui ! Ca n’est pas votre histoire, en tout cas, pas lui. Vous pourrez vous défouler sur les autres si ça vous chante mais ne touchez pas à mon père. » Il ne le disait en rien suppliant, au contraire. Les sourcils froncés il le mettait en garde.

« Quant à vous et moi, c’est une autre affaire. Vous ne pouvez pas m’obligez à vous aimer comme moi je ne vous obligerais pas à me porter dans votre coeur, c’est ainsi. Je ferais des efforts pour ma mère mais sachez qu’en rien vous ne serez un père pour moi. » Ces derniers mots tombèrent comme une sentence. Sadaka n’y arrivait pas, autant être sincère. De plus, il l’avait juste avant remercié de ces confessions - certes, il n’y avait pas été dans la dentelle mais il l’avait fait ! De plus… un père, à quoi bon ? Kumpa ne serait pas celui ci, jamais, Mopanga l’avait été, plus ou moins, et n’était, pour Sadaka, qu’un fantasme, qu’une idée, il ne pourrait jamais savoir qui était ce lion, quant à Rono il l’aimait de tout son coeur mais ne pourrait jamais le considérer comme tel. Ce mot était trop connoté. Pour l’enfant le père ne représentait que deux versants très négatifs : Kumpa et Mopanga. Rono était autre, il était mieux qu’un père, il était… lui.

« Je vais m’en aller, je ne vous souhaite pas bonne chance pour votre guerre et je compte sur vous pour me ramener ma mère en vie. » Le petit fit demi tour, la tête baissée et les oreilles plaquées sur son crâne. Décidemment, cette journée ne s’était pas arrangée. Il avait hâte d’être à demain, espérant des jours meilleurs. Bien qu’en son fort intérieur, il savait que la suite irait de mal en pis.

(Fin pour moi, bon, on verra bien comment tout ça va continuer..... )