Cela faisait des semaines, voir des mois que Janga rôdait autour des terres de son ancien clan. Grâce à Kutishia, elle arrivait à vivre une vie normale. Son ventre la ralentissait dans chacun de ses pas. Oui, Janga attendait encore des petits. Cette-fois, des petits de celui qu'elle aime le plus au monde. Cependant, elle voulait revoir ses autres petits. Ils devaient avoir grandit depuis le temps. La femelle rougeâtre se disait que la vie était mieux ainsi. Que ses autres petits devaient maintenant voler de leurs propres ailes. Elle devait se faire à l'idée qu'elle ne les reverraient presque plus cependant.. elle n'y arrivait pas. Elle n'arrivait pas à se détacher deux. Elle leurs vouaient un amour farouche. De là ou elle est, elle ne peut plus les protéger. Ils sont livrés à eux-mêmes. Le clan non plus n'offre plus de protection. Janga a entendu les commérages des autres voyageurs. Les mositus ont été décimé... plus de 50 % sont morts dans la bataille contre les Jangowas. L'autre moitié, partis avec Siri... a Freeland. Dont Nyoka. Son chef fils... la lionne ne comprendras jamais son choix de suivre ce lion qui a ses yeux est un tyran. Mais elle ne peut lui en vouloir. Enfin bref.


Enfin arrivée à côté du baobab, le spectacle qui s'offre à elle la laisse sans voix. Presque plus personne. Les pridelanders retournés chez eux. Bizarre de voir un clan comptant aussi peu de membres. Ils ont presque tous péris lors de la bataille. Des lions éparpillés par-ci et par-là. On pouvait encore voir les blessures de certains lions. D'autres, avaient déjà guéris et semblaient en bien meilleure forme. Certains se reposaient... d'autres mangeaient. Elle avait beau regarder de toute parts, elle ne voyait pas Taa, ni Ladha. Déçue, elle s'apprêtait à partir quand un mouvement attira son attention. Du coin de l'œil elle aperçu une lionne au corps musclé, de petites cicatrices par-ci et par-là. Un sourire éclaira soudain son visage.

«LADHA!»


La mère rougeâtre cria à plein poumons le nom de sa fille, en reconaissant sa fourrure violacée et ses yeux verts d'eau. Une étinelle de joie éclaira son regard. Elle avait tant grandie ! Elle était si fière de sa progéniture. Leur père le serait également. Janga criait, et re-criait son nom, pour enfin capter son attention. Quand leur regards se croisa, Janga crut y lire de l'amour, de la tristesse mais aussi de la déception. Elle conaissait sa fille, plus que n'importe qui.

Lorsque sa fille l'aperçu enfin, elle crut bondir de joie. Elle se retint cependant, en lisant de la déception sur celui de sa progéniture. Janga attendit, tremblante, tandis que Ladha approchait d'elle, digne, fière, haute. Comme elle le lui avait appris étant jeune. Ne jamais laisser paraitre ses faiblesses et surtout ses sentiments au inconnus. Sa mère, était comme un inconnu pour elle et elle ne pus que la comprendre. Elle n'était pas présente et aurait dû se battre plus férocement pour pouvoir être à leurs côtés mais d'un côté elle espérait que sa fille et ses fils comprendraient son choix. Elle ne put que compatir en voyant l'expression déçue de sa fille. Elle poussa un long soupir en regardant ses pattes. Une honte l'envahit. Quelle mère digne de ce nom abandonnerait ses enfants ? Aucune. Elle aurait dû les amener avec elle. Elle releva la tête, d'un seul coup, puis fit face. Ce qui sorti des babines de la lionne violacée, attrista encore plus sa mère. Elle ne la reconnaissait plus, on dirait. Connaissant sa fille qui est rancunière, elle savait qu'elle devait bien se tenir.


Janga se força a afficha une expression douce, un sourire doux. Peu importe. Elle était simplement trop contente de revoir sa fille. Sa chair, de sa chair, sang de son sang. La voir dans cet état l'attrista mais elle n'en laissa rien voir. Elle s'approcha et toucha sa fiche du bout du museau, puis lui flanqua une lèche entre les deux oreilles comme l'lorsqu'elle était lionceau et encore innocente. Dans ses yeux brillait tout l'amour d'une mère. Tout l'amour du monde.

«Ladha.. je.. je sais que je n'ai jamais été très présente pour toi et tes frères... je suis désolée. Je t'aime.»

Cette fois, les larmes se bousculèrent à ses yeux et sa vue s'embrouilla. Elle secoua vivement la tête, espérant que sa fille n'ait rien vu. Elle continua en poussant un long soupir, avec une voix tremblotante.

«J'ai une nouvelle à t'annoncer... je suis de nouveau pleine. Tu auras des demi-frères et sœur.»


Ne sachant trop comment celle-ci va réagir, elle attendit sa réponse avec inquiétude. Elle se mut à trembler, de tout son corps. La mise bas était très proche. Les contractions pourraient se déclencher à tout moment. Son ventre était bien arrondis par les bébés à venir.

La nouvelle la déplaisait. Beaucoup et pendant un instant la femelle violacée s'embrasa, une lueur de colère dans ses prunelles vertes. Janga recula en voyant sa fille dans cet état. Cela dura un moment.. une vingtaine de minutes peut-être ? La femelle rougeâtre avait depuis bien trop longtemps perdu la notion du temps. Elle fini par enfin se détendre, ses muscles crispés se relachèrent... et une larme coula sur sa joue. Teintant sa fourrure en un brun violacé plus foncé. Ses mirettes vertes reflétaient un amour infini pour sa mère mais aussi de la tristesse. Oh comme elle devait se sentir perdu. Perdu et seule. Prise au dépourvu, la mère ne sut que faire pour la réconforter. Elle se contenta alors de la regarder tendrement. Un sourire doux et rassurant accroché aux babines de la dame. Un silence s'installa entre la mère et son enfant. Un silence qui fit froid dans le dos.

Un soupir venu de Janga se fit entendre. Trahissant ainsi, le silence. Ladha se reprit enfin, sortant de sa "torpeur" . Elle se retourna et invita sa mère à la suivre plus loin. Consciente qu'elle n'était point la bienvenue en ces lieux, elle suivit sa fille. Ses pattes la mena à quelques mètres du baobab.

- Tu m'en veux toujours autant ?

Janga connaissait bien la rancune de la jeune lionne violacée. Elle était bien placée pour le savoir. Que pouvait-elle y faire ? Rien. Elle s'était tant accrochée à l'espoir d'une nouvelle vie et voilà qu'elle a eue sa chance. Pourquoi devrait-elle y renoncer juste à cause de sa fille ? C'est bien égoïste, elle le sait bien.

Janga marcha donc aux côtés de sa fille d'un pas lent, la frôlant de quelque peu. Elle avait une démarche toutefois très gracieuse et gardais son allure fière. Les quelques minutes qui passaient se firent en silence, puis, en rompant le silence, la jeune lionne violacée dit quelques mots, qui pourtant, porta un coup violent dans le cœur de la maman. Elle se sentit si coupable qu'elle retenait avec grande peine ses larmes. Un peu plus, je crois, et elle se vidait de toutes ses larmes. Mais elle se contient. Une boule dans la gorge de lionne s'était formé et dans sa poitrine, son cœur fit un nœud. Elle avait mal. C'est dur de voir que, après tout ça, que sa fille la renie presque. Elle la sait tiraillée entre son amour pour elle, sa loyauté au clan a moitié décimé et a sa fierté. Elle sait que jamais elle n'avoueras avoir tort. Sa fille était fière et c'était là, parfois, un de ses grands défauts.

Elle marcha à côté d'elle, l'écoutant attentivement, hochant parfois la tête de-ci, de-là. Puis sa fille s'arrêta net et la fixa, de ses yeux verts. La mère crut se noyer dans une abysse profonde de couleur vert pastel. Janga s'arrêta également. Sa fille semblait déchirée. Ce qui augmenta la douleur dans le ventre de la mère.

- Je sais que je n'ai pas vraiment été là pour toi et tes frères, Ladha. Mais je reste ta mère. Alors, le seul conseil que je peux te donner c'est, écoute ton cœur. Il te dira quoi faire. Je ne ferais pas les choix à ta place. Ces choix t'appartiennent même si je sais que c'est dur. J'ai été, autrefois, moi aussi déchirée entre deux clans, même si tu le sais déjà. Après une courte pause, elle inspira et reprit la conversation. - Je t'aime. Je t'aime de tout mon cœur et jamais je ne cesserais d'être fière de toi.

Encore une fois, elle redoutait la réponse de sa fille, qui allait peut-être ou très certainement être une réponse cinglante. Mais il fallait qu'elle le sache. On ne le dit jamais assez dans une vie. Mieux vaut tard que jamais.